Pointless original, ou Shakes n'a rien de mieux à faire de son temps

Aug 29, 2006 20:03

J'arrivais pas à écrire quelque chose de productif alors j'ai écrit quelque chose qui ne l'était pas du tout. *soupir à décoiffer un oeuf*



Café, café, café. Pas café.
« PIERRICK BORDEEEEEL !
- Quoi encore ?
- T’as fini le café ! »
Un bruit dans le salon, et le visage de Pierrick, joues mal rasées, cernes sous les yeux et l’air aussi frais qu’un poisson après avoir passé l’après-midi dans le coffre d’une voiture noire garée en plein soleil, apparut dans l’encadrement de la porte. Il jeta un coup d’œil au placard ouvert.
« Mmmh. Possible. »
Possible ? Valentin sentit une envie de meurtre peu salutaire monter en lui comme un soufflé.
« Possible ? Et mon café ? Je fais comment, moi, sans mon café ? C’est pas parce que t’as des tendances de vampire insomniaque que t’es obligé de t’enfiler toute la caféine !
- Un vampire insomniaque ne dormirait pas le jour, fit remarquer Pierrick en se frottant la barbe naissante.
- Quel est le rapport ? Rends-moi mon café ! Va m’en chercher !
- T’as l’air bien assez excité comme ça, si tu veux mon avis. 
- Je veux pas de ton avis ! Je veux mon café !
- Junkie, va. »
Et alors que Valentin croyait que la limace sous calmants qu’il avait pour colocataire allait se décider à enfiler un pantalon et descendre lui chercher sa ration de survie, après tout c’était lui qui avait tout fini, Pierrick ajouta nonchalamment :
« C’est à ton tour de faire les courses. »
ROUGE.

***

La porte de l’appartement claqua à faire trembler tout l’immeuble et les imprécations de Valentin se turent. Pierrick épousseta le plâtre imaginaire dans ses cheveux et s’étira, puis l’on frappa et il se demanda si Valentin avait oublié ses clefs et venait de s’en rendre compte. Il alla ouvrir sans se presser, mais c’était juste Sylvain qui semblait partagé entre le fou rire et la consternation.
« Je suis heureux que l’immeuble soit si bien isolé à chaque fois que votre porte s’ouvre, déclara-t-il.
- Tu le serais encore plus si tu savais ce que donne Valentin chantant du Prodigy à tue-tête, répondit Pierrick.
- Valentin chante du Prodigy ? A tue-tête ? 
- Et du Ace of Base. »
Le fou rire avait l’air de commencer à gagner mais Sylvain réussit à se maîtriser.
« Tiens, je le rend avec un peu de retard… »
Pierrick attrapa ce qu’il lui tendait et ses sourcils se haussèrent.
« J’avais emprunté un paquet à Val la semaine dernière, expliqua Sylvain.
- Toi, t’es comme la cavalerie, t’arrives après la bataille, s’amusa Pierrick.
- … hein ?
- Rien, merci.
- … ok, je crois que de toute façon je veux pas savoir. A plus ! »
Sylvain remonta chez lui et Pierrick referma la porte en regardant le paquet de café qu’il avait en main d’un air songeur avant de se diriger vers la cuisine.
Ce n’était pas qu’il se sentait vraiment coupable, mais la paix des ménages comme celle des colocataires était un compromis constant. Et comme Valentin n’en faisait pas sur le café… Il fallait bien que Pierrick se dévoue. 
Je suis vraiment trop bon.
Mais c’était toujours drôle de voir Valentin s’affoler.

***

Lorsque Valentin rentra une demi-heure plus tard - il avait décidé de faire le reste des achats au passage en arrivant au magasin - une odeur de café absolument délicieuse avait envahi l’appartement.
Café ?
Traînant son sac de courses - encore un qu’il avait dû acheter, il avait encore oublié ceux qu’ils avaient déjà - à la cuisine, il vit Pierrick verser de l’or noir dans son mug et le lui tendre. Valentin lâcha tout pour la prendre et leva un regard de gratitude absolue et d’incompréhension totale vers son colocataire.
Mais avant qu’il ne puisse poser de questions, Pierrick expliqua tout en ramassant le sac :
« Sylvain est passé remplacer le paquet que tu lui as prêté. Me suis dit que t’apprécierais d’en avoir de prêt à l’arrivée. »
C’était des excuses ou du moins ce qui s’en approchait le plus et Valentin se sentait l’âme généreuse. Il s’assit à la table, laissant Pierrick ranger les courses.
« Coup de chance que les œufs soient pas cassés… T’as racheté de la confiture ?
- Fraise et abricot, y’avait une promo. J’ai pris un pot de Nutella aussi, j’ai vu que t’avais presque fini l’autre.
- Tu vois, c’est pour ça que je supporte stoïquement ton sale caractère, déclara Pierrick. Tu seras une excellente femme au foyer un jour.
- Va te faire foutre », répondit Valentin par réflexe, le nez dans son mug et trop occupé par son café pour s’abaisser à répondre aux provocations infantiles de son colocataire.
La journée ne serait peut-être pas complètement mauvaise.
Café fini et courses rangées, Valentin jeta un coup d’œil à l’horloge et se leva.
« Je passe vite sous la douche, je déjeune avec So.
- J’irais après toi.
- Quoi, tu te recouches pas ? s’étonna Valentin d’un ton moqueur.
- Ah, ah. Non, je vais bosser à la bibliothèque.
- Y va neiger ! 
- Couvre-toi bien, alors. »
Valentin leva les yeux au ciel et alla envahir la salle de bain. La douche lui fit presque autant de bien que le café et en sortant il eut l’impression qu’il survivrait au déjeuner avec sa sœur sans être trop traumatisé.
Il termina de s’habiller, attrapa sa veste en vérifiant que son portefeuille y était bien, puis sortit de sa chambre. Pierrick s’apprêtait juste à rentrer dans la salle de bain.
« Tu bouffes ici ce soir ? demanda-t-il.
- Normalement ouais. Amuse-toi bieeeeeen, ajouta Pierrick avec un sourire qui lui souhaitait toute les traumatismes possibles.
- Connard », marmonna Valentin en fusillant la porte qui venait de se fermer.
Et comme il entendait la douche se lancer, un lent sourire naquit sur ses lèvres et il retourna à la cuisine. Parfois, avoir un chauffe-eau unique pour tout pouvait être une vraie plaie.
Il alluma à fond le robinet d’eau chaude de l’évier sans aucun remord et au hurlement de fillette en provenance de la salle de bain, se sentit enfin satisfait.
« Bonne journééééééée ! » claironna-t-il.
La réponse de Pierrick ne valait pas la peine d’être répétée.

/fin

J’arrivais pas à écrire, pas envie de me prendre la tête, et en général dans ces cas-là, la seule chose à faire est de créer des persos qui ne prennent pas la tête, parce que c’est vrai que je n’ai pas assez de persos déjà en route ! XD
Je vais les garder bien au chaud (Valentin est frileux) pour le moment et voir ce que ça donne.
Je tiens à dire que je crois pas que Valentin soit comme ça le reste du temps, quoique veuille bien le faire croire Pierrick, hein.

Nyah.

wtf, original : chocolat amer, originales

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