Le problème d'essayer d'écrire de façon semi-professionnelle, c'est l'absence de feedback immédiat, et surtout la frustration de ne pas partager, et l'envie de crier : j'écris les gens ! J'écris même beaucoup ! Alors juste pour moi, pour avoir la satisfaction de dire j'ai écrit tout ça, je fais une liste.
ça va donner l'impression que je m'éparpille, mais ce n'est pas si vrai que ça : j'ai un projet central, que j'avance de façon régulière, et les autres sont des projets satellites, qui ont plus ou moins de chances d'être terminés, sur lesquels je me reporte quand j'en ai marre du projet central, ce qui fait que j'écris de façon super régulière. J'ai encore des périodes de creux, mais elles sont relativement courtes, et j'ai quand même fini un gros projet l'année dernière, ce n'est pas étonnant que j'ai un peu ralenti. Bref, dans la série "J'écris !" :
Le projet sur dix ans : L'Arcanologue, aka le Nano 2016, qui stagne autour de 20 000 mots parce qu'il fait peur
Extrait :
« Qu’est-ce qui vous attendrit autant, si je puis me permettre ? » demanda-t-on soudain à ses côtés.
Il sursauta et se retourna vivement vers la voix. Le Tir de plus tôt prit l’air contrit.
« Navré, je ne cesse de vous surprendre sans le vouloir, semble-t-il.
- Euh. Ce n’est, euh, pas grave… »
Comment s’appelait-il, déjà ?
« … monseigneur », termina Soré en bénissant les conventions sociales.
Le Tir esquissa un sourire en coin.
« Je vous l’ai déjà dit, pas de politesse, mon prénom suffit. »
Soré fut absolument incapable de cacher sa panique, il sentit son expression se figer, son regard s’affoler, et pas de Menka pour venir le sauver. Consterné, il s’apprêta à subir la vexation du Tir, mais ce dernier ne fit que sourire encore plus et hausser les sourcils.
Le connard, songea Soré avec un léger sentiment de respect.
« Vous êtes un peu méchant, en fait », dit-il avant de pouvoir s’en empêcher.
Le Tir ne fit que rire.
« Un peu, reconnut-il, mais seulement lorsque cela en vaut la peine. Eliot TirSigi, à nouveau ravi de vous rencontrer, Soré AlterTolo, ajouta-t-il avant que Soré puisse lui demander ce qu’il définissait par en valoir la peine.
- Vous auriez pu faire sembler d’hésiter sur mon nom. »
Eliot TirSigi, donc, se montra du doigt.
« Méchant, lui rappela-t-il. Aussi, peut-être vexé que vous m’ayez si facilement oublié.
- Ne le prenez pas pour vous, tout le monde vous dira que j’ai une mémoire des gens épouvantable.
- Et me voilà donc ordinaire, vous êtes, vous, un peu cruel.
- Hum », ne put que faire Soré, incapable de trouver une réplique.
Le projet central : La Fake Romance de Noël que je vais ou pas proposer pour le concours de MxM Bookmark si je la finis à temps, sauf que s'ils l'acceptent, ce serait publié avant l'Autre Côté des Ombres, et ça me bloque bêtement (à peu près 31 000 mots)
Extrait :
Deux jours plus tard, Shawn s'apprêtait à ouvrir la porte du Marie's Coffee pour sortir quand il vit quelqu'un arriver derrière le verre un peu flouté. Il recula un peu pour ne pas se prendre le battant et se retrouva nez à nez ou presque avec Armel. Cette fois, il portait son bonnet et quelques boucles s'en échappaient. Une grosse écharpe verte lui protégeait le cou par-dessus son manteau un peu trop léger pour la région, et encore plus pour la saison.
- Oh, fit Armel en clignant des yeux.
Shawn se força à ne pas trop serrer son café, de crainte de se le renverser sur les doigts.
- Salut, dit-il de la voix la plus dégagée possible.
Ça faisait deux jours qu'ils s'étaient séparés sur cette phrase complètement ridicule de Shawn, qui avait attendu un message d'Armel, à tout hasard. Il avait eu l'impression que quelque chose était passé entre eux après l'histoire de l'ourse, mais...
- Salut, répondit Armel, agrippé aux bretelles de son éternel sac à dos.
Il y eut un silence indécis, puis la voix de Tessa s'éleva :
- Hé, on chauffe pas toute la Colombie Britannique !
- Oh pardon, dit Armel.
- Désolé, fit Shawn en même temps.
Il s'écarta pour laisser entrer Armel qui referma la porte. Ce dernier se figea soudain et dit :
- Oh, tu voulais sortir ?
- Non, non, répondit Shawn, ce qui n'avait aucun sens, vu qu'il avait été sur le point de s'en aller.
Le regard d'Armel s'arrêta sur son thermos plein et Shawn se corrigea :
- Enfin, si , mais c'est pas grave. Tu viens prendre un café ?
- Oui, répondit Armel. J'ai besoin d'Internet, et ce n'est pas très confortable, chez Rose, alors...
Shawn lâcha un rire bête.- Je comprends, c'est mieux ici, euh, hum, tu connais Tessa ?
Il se retourna vers cette dernière qui était accoudé au comptoir avec les sourcils haussés. Armel secoua la tête.
- C'est la première fois que je viens.
- Le café est délicieux, répondit Shawn en priant pour que quelqu'un l'achève.
Il enchaîna courageusement :
- Tessa, je te présente Armel, c'est...
Ne dis pas « le petit-fils de Peter », ne dis pas « le petit-fils de Peter »...
- ...Lui qui est installé dans le chalet du rivage ouest.
- Le petit-fils de Peter, ajouta Armel.
Incrédule, Shawn ouvrit la bouche, la referma et sentit une violente bouffée de désir en voyant le sourire en coin d'Armel.
Les projets satellites :
Creepy Story : encore une histoire de fantôme, mais contemporaine, cette fois ! 9600 mots
Extrait :
Le type le dévisagea en silence.
- Tu te fous de moi, dit-il d'un ton glacial. Chance, au pied.Le chien obéit sur le champ, l'homme tourna les talons et repartit vers la route à grand pas. Mev en resta bouche bée. Il mit quelques secondes à réagir, mais soudain le fait que son seul moyen de transport s'en allait lui redonna de l'énergie.
- Hé ! Attends !
Il se mit à courir, faillit trébucher, mit le pied dans une flaque qui termina de tremper ses chaussures et son jean.
- Attends ! répéta-t-il.
Il arriva sur le bord de la route, non loin de sa voiture accidentée, où un 4x4 était garé. Il eut un instant de désapprobation au sujet de l'empreinte carbone avant de se reconcentrer sur le fait que le type ouvrait la portière arrière pour y faire monter son chien.
- Attends, répéta-t-il d'une voix plus faible lorsque le type se retourna vers lui d'un air furieux.
Il n'avait jamais songé à l'expression « des yeux brillants de colère », mais c'était la définition même du regard de l'homme. Il claqua la portière et se dirigea vers Mev à grands pas furieux. Mev recula précipitamment et se cogna à un arbre. Le type ne ralentit pas. Il s'arrêta juste devant lui, si près que Mev percevait son souffle sur sa joue.
Ce n'était peut-être pas parce que la dame blanche était une apparition, songea-t-il avec une pointe d'hystérie. Peut-être que les gens du coin n'avaient juste aucune notion de l'espace personnel.
- Ma famille patrouille ces bois depuis cinq générations, dit-il d'une voix sourde. Mes arrière-grand-parents, mon grand-père et ma mère avant moi ont sauvé et perdu des dizaines de personnes que la dame blanche a piégé. On s'est tous fait attaquer, ma mère a failli mourir noyée, et toi tu voudrais me faire croire qu'en claquant des doigts, tu t'en es débarrassé ? Qui es-tu ? Un journaliste ? Un bloggeur ?
Le mot était dit d'un ton tellement venimeux que Mev décida de ne jamais, jamais révéler l'existence de son Instagram.
La Vraie Romance de Noël : sur fond de mariage et d'idiots coincés par la neige dans la campagne anglaise, que j'ai commencée sur un coup de tête, on verra si ça concrétise (2168 mots)
La Romance Accidentelle : Encore une histoire sur fond de mariage, où les témoins des fiancés respectifs couchent ensemble par dépit et se retrouvent sans s'en rendre compte dans une relation très sérieuse (900 mots)
Le truc inspiré de Dragon Age : où pourquoi le héros s'embêterait à créer sa propre arme quand il y a un forgeron à moitié nu à disponibilité ? (700 mots)
(Il y a d'autres bunnys, mais ceux-là sont ceux qui s'accrochent)