Scribouillages DCU : Terre-minale

Nov 30, 2008 13:07

*a craqué, a écrit, est à la bourre sur son programme de travail*

Les 1721 premiers mots de l'histoire principale qui se passe sur Terre-minale, la terre où tout fini, mais bien. :D
J'ai envie de le bidouiller depuis au moins fin juin, cet univers... (et puis comme ça j'ai atteint mon objectif de mini-nano : 3000 mots ce mois-ci. Youhou, un exploit...)

Terre-minale, bout 1
Bruce/Dick, Kon/Tim, Jason, Clark, Alfred (du moins pour ce passage).



Dick s’écarta doucement, passa la langue sur les lèvres, juste un petit coup, comme pour ne rien perdre du baiser. Seulement alors il releva les yeux vers le visage immobile, impassible.
Rien dans le regard, pas une émotion. Bruce aurait tout aussi bien pu porter son masque.
La distance entre eux de nouveau appropriée, Dick sourit : léger, inconséquent, une plaisanterie de plus, une autre de ses provocations malvenues.
« À demain soir ! » lança-t-il, et sa voix ne tremblait pas.
Il se détourna, les jambes un peu plus raides qu’à son habitude, à peine, facilement mis sur le compte d’une mauvaise chute, d’un mauvais atterrissage.
Bruce ne prévint pas, bien sûr. Un instant Dick regardait obstinément l’entrée, et plus loin le parc où l’attendait sa moto, décidé à ne pas s’effondrer avant d’être rentré ; l’autre il était écrasé contre un torse dur, étouffé dans des bras comme des étaux. Les lèvres de Bruce n’avaient rien de doux, rien d’aimant. Le baiser était dur, sévère, un avertissement. Mais Dick avait toujours su dans quoi il s’engageait avec Bruce. Il ne s’attendait pas à des fleurs, même pas à l’entendre reconnaître l’existence de qu’il se passerait entre eux.
Ce n’était pas un sacrifice, il ne jouait pas le martyr : Dick savait ce qu’il voulait et ce qu’il pouvait obtenir. Il prendrait ce que Bruce lui donnerait et lui volerait, de temps en temps, ce qu’il refusait de lui accorder.
Plus de confrontation directe. Dick avait grandi.

Deux ans plus tard, Bruce fit son premier infarctus.

¤

Après sept ans de relations sexuelles, quatre ruptures, trois décès provisoires et une poignée de « je t’aime », Conner avait plus ou moins saisi les règles inhérentes au fait d’être le petit ami officiel d’un Bat.
Il y avait les basiques, celles qu’on apprenait vite :
1) Peu importe que ce soit Tim l’initiateur, non, Batman ne lui pardonnerait jamais d’avoir seulement songé à toucher son Robin, et cette phrase n’aurait pas dû être aussi perturbante.
2) Baver sur le grand frère adoptif dudit Robin menaçait plus sa vie sexuelle qu’elle ne l’aidait.
3) Piquer des crises de jalousie sur la relation du même Robin et du même grand frère adoptif ne menait à rien de bon.

Et puis il y avait celles qu’on avait plus de mal à accepter. Notamment : « Ce qui concerne les Bats, ne concerne que les Bats. »
À moins d’une dérogation spéciale, et non, être le petit ami ne comptait pas.
Le refus de Conner d’obéir à cette règle avait été la cause de leur troisième rupture, la plus longue et la plus douloureuse, au point d’avoir des conséquences sur la JLA : Batman et Clark s’étant fait la tête pendant des semaines.
Nightwing avait dû intervenir. Conner lui serait éternellement reconnaissant de ce matin béni où il avait trouvé Tim en civil sur le pas de sa porte.
Tim avait promis de faire des efforts, Conner d’être plus compréhensif. Aussi, lorsqu’un message anxieux sur son répondeur lui signala : « Je reste à Gotham pour un temps indéterminé. Je t’appelle dès que possible. », il ne se précipita pas immédiatement sur place. Il prit une grande, profonde, salutaire inspiration puis partit à la recherche de Clark qui surveillait l’explosion imminente d’un volcan quelque part en Amérique du Sud.
Superman respectait le refus de Batman de le voir intervenir à Gotham, ça ne voulait pas dire qu’il n’avait pas une oreille qui y traînait.

¤

Caché dans l’ombre, Nightwing surveillait Gotham du haut d’un vieil immeuble, sa silhouette confondue avec celle d’une vieille gargouille fendillée. Il entendit des pas derrière lui, presque silencieux, qui auraient pu l’être si leur propriétaire n’avait pas choisi de prévenir de son arrivée.
Jason se glissa à ses côtés, avec aisance, comme si ç’avait toujours été sa place, comme si c’était toujours sa place.
« Eu ton message.
- Gentil à toi de t’être déplacé, mais y’a rien de nouveau. »
Jason ne répondit pas. Dick l’imaginait très bien lever les yeux au ciel.
« Il va clamser ? »
Dick pinça les lèvres.
« Non.
- Aaaah, c’est pas à toi que je dois poser ce genre de questions, t’es pas objectif. Qu’est-ce que tu fous là tout seul ? Où est la joyeuse bande ?
- Robin et Batgirl se sont occupés de la première partie de la nuit.
- Et te voilà à patrouiller tout seul comme une bonne petite chauve-souris. »
Jason s’étira
« Un coup de main ? » demanda-t-il d’un ton neutre.
Dick lui jeta un regard incrédule. Jason sourit d’un air faussement innocent.
« Je promets de me tenir tranquille, frangin. »
Un instant de silence, puis Dick hocha la tête.
« Tu me poses le moindre problème…
- Ouais, ouais, je sais, tu me jettes dans le fleuve sans ceinture utilitaire. On y va ? »

¤

Clark attendit l’aube avant de contacter Nightwing. Ce dernier aurait fini son tour de garde et serait sur le chemin du retour, sinon déjà rentré. Il avait apaisé les inquiétudes de Conner, mais pas encore les siennes. Un coup de fil réglerait ce détail, Nightwing lui dirait, même à demi-mot de quoi il retournait, quelle crise les Bats avaient décidé de régler par eux-mêmes. Clark pouvait toujours compter sur lui.
« Ça ne te regarde pas, Superman. »
Ou pas.
Comme s’il s’était rendu compte de la froideur de sa réponse, Nightwing prit une petite inspiration, presque inaudible, puis d’un ton fatigué, développa :
« Écoute, je te promets que ça ne concerne que nous. Laisse-nous régler ça, tu auras les détails bien assez tôt. Je te laisse, on arrive au manoir. »
Il raccrocha sans attendre la réponse et Clark garda une seconde son téléphone contre l’oreille. Il n’avait pas l’habitude que Nightwing soit aussi distant avec lui, aussi sec. Il avait toujours su voir au-delà de Gotham, toujours su voir les conséquences sur le reste du monde et la nécessité des alliances.
C’était peut-être cela qui lui avait fait refuser déjà deux fois une place à la JLA.
Les rares fois où Nighwing s’était retranché derrière sa nature de chauve-souris, c’était lorsqu’il protégeait Batman. Bruce. Dans ces cas-là, il devenait pire qu’une chatte avec ses petits. Et ce n’était jamais très bon signe.
Inquiet, Clark réfléchit un instant à la conduite à suivre, puis un élément de la conversation lui revint. Nightwing l’avait appelé Superman, ce qu’il faisait rarement lorsqu’ils étaient en conversation téléphonique de ce genre.
Ce qu’il se passait dans le Batclan ne regardait pas Superman.
Peut-être qu’il ne s’agissait effectivement que d’un problème interne. Ou peut-être que cela concernait les personnes plutôt que leur masque.
Ce qui n’était pas plus rassurant. Que serait-il arrivé, et à qui ? Il eut une pensée pour Alfred qui n’était vraiment plus tout jeune et n’avait pas eu une vie tout à fait reposante.
Il prit sa décision. Il attendrait vingt-quatre heures. Puis, sans nouvelles, Clark Kent appellerait Dick Grayson, et peut-être aurait-il cette fois les réponses à sa question.

¤

Jason ne savait pas très bien pourquoi il s’était laissé convaincre de rentrer au manoir. Une fois de retour et Dick couché, il s’était laissé tomber sur son ancien lit, dans sa vieille chambre, telle qu’il l’avait quittée la toute première fois, avant sa mort. Bruce avait toujours eu cette tendance un peu musée. Entre les costumes sous verre et la chambre de Dick à l’époque où Jason était arrivé, un mausolée dédié à la mémoire du premier Robin… Jason trouvait ironique que ce soit lui qui soit mort, en fin de compte. Fidèle à eux-mêmes, Bruce avait conservé sa chambre en l’état et Alfred y faisait le ménage comme si quelqu’un y vivait encore.
Ce bon vieil Alfie, fidèle au poste et qui n’avait même pas daigné avoir l’air surpris ou désapprobateur de le voir arriver aux côtés de Dick. Beaucoup d’eau avait coulé sous les ponts, surtout après la pseudo-mort de Tim trois ans plus tôt et le bazar qui s’était ensuivi, mais Jason resterait toujours le mauvais fils, dans sa tête comme dans celle des autres et l’acceptation inconditionnelle d’Alfred le mettait presque mal à l’aise.
« Maître Jason. Cela faisait longtemps. »
Maître Jason.
Jason étrangla un rire, puis renonça à dormir. Il sortit dans le couloir et le longea, passa devant la porte de la chambre de Bruce, entrouverte. Il hésita, y jeta un coup d’œil. On n’apercevait qu’une bosse sous les draps du lit, entouré de diverses machines médicales. Un fauteuil avait été rapproché, Jason voyait les deux jambes d’un corps en travers dépasser d’un accoudoir ; Dick sans aucun doute, qui jouait encore au bon fils, se ferait sans doute engueuler au réveil de Bruce et tendrait le bâton pour se faire battre.
Il secoua la tête. En bon aîné, Dick avait déblayé le chemin pour les suivants, même si Jason n’avait pu en profiter, mais alors pour quelqu’un qui avait renvoyé Batman dans ses vingt-deux, il était gravement accro à l’approbation de Bruce.
Renonçant à entrer, Jason descendit le grand escalier et prit la direction de la cuisine. Si rien n’avait changé, ils prenaient toujours le petit-déjeuner dedans, encore une habitude héritée du séjour de Dick.
Tim était affalé sur une chaise, l’air encore à moitié endormi.
Oooh, qu’il est mignon, le petit dernier !
« Pas encore à l’école ? » lança-t-il en s’asseyant sur sa chaise avec un large sourire.
Tim se redressa immédiatement, cligna des yeux, se passa une main dans les cheveux et poussa un long grognement plaintif.
« Qu’est-ce tu fous là ? grommela-t-il.
- Je viens m’assurer que vous allez pas me piquer ma part de l’héritage. »
Si les regards et les couteaux à beurre pouvaient tuer, Jason serait de retour à son point de départ.
« Techniquement, j’ai été adopté le premier, c’est moi l’aîné, tu crois que j’aurai Wayne Enterprises ? » continua-t-il sans se troubler.
Tim sembla hésiter un instant à lui envoyer son mug à la figure, puis sembla se restreindre au prix d’un très grand effort.
Jason laissa passer un temps de silence, lui vola une tartine sans récolter rien d’autre qu’un coup d’oeil mauvais, puis leva les yeux vers le plafond.
« Alors, qu’est-ce qu’il s’est passé ? » demanda-t-il presque à voix basse.
Tim ferma les yeux.

(à suivre :p)

Tim a 23 ans, Dick 29, Bruce 42. (j'ai fait des recherches pour en arriver à cette conclusion, je m'y cantonnerai quoiqu'il arrive :p)

Et pour finir, une image très chouette et qui rend heureux :




Bruce parle de lui à la troisième personne, bwawawah. ça se passe vers la fin de No Man's Land, Tim fête Noël avec son père.

scribouillages, fangirl : robins are love, fanfic : dcu, canon : le dcu n'a pas besoin de canon

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