Titre: Des espoirs
Auteur: Sganzy
Bêta: Vicodinaddict
Disclaimers: pas à moi, pas de sous
Spoilers: Both Side Now et tout ce qu'il y a avant.
Genre: Drame, Friendship...et à peu près tout ce qui peut exister.
Résumé: Plusieurs mois après "Both Side Now", qu'est devenu House?
N/A: Désolée du retard, j'ai...oubliée *cachée*. C'est pas la partie la plus passionnante non plus et elle est pas bien longue, mais la prochaine est 100% huddy pour me faire pardonner!
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
- Je ne comprends pas, déclara Cuddy.
Wilson inspira profondément sous la surprise. Depuis presque dix minutes maintenant, ils étaient assis en silence, sous le choc. Ils avaient mis presque une demie-heure à calmer House qui hyper-ventilait tant qu’ils avaient eu peur qu’il perde conscience. Wilson avait fini par mettre son bandeau autour de ses yeux et son ipod sur ses oreilles, ce qui l’avait peu à peu apaisé. A présent, il était allongé dans la chambre d’amis. La crise de panique semblait l’avoir épuisé et c’était également un repos bien mérité pour ses deux amis.
- Vous disiez que s’il vous voyait, s’il vous sentait, il comprendrait que vous êtes là, balbutia Cuddy.
- En règle générale, c’est le cas. Mais…il souffre de stress post-traumatique, il a probablement dû…je ne sais pas, j’ai du faire quelque chose qui a provoqué un flash-back et à partir de là, il…n’était plus avec nous.
Cuddy acquiesça. C’était une réaction typique de SPT.
- Mais…qu’est ce qui a pu le traumatiser à ce point ? Je veux dire, évidemment, il avait des hallucinations, mais…je ne savais pas qu’elles avaient été si violentes.
- House a…revécu les moments les plus difficiles de sa vie, répétitivement, et son esprit en a inventé d’autres pour le tourmenter. Ce n’est pas le fait de souffrir d’hallucinations qui l’a traumatisé, mais ce que ces hallucinations lui ont fait vivre.
Wilson ne préféra pas dévoiler ce qu’il avait appris d’autre. Cuddy n’avait pas besoin de savoir que les personnages qu’il s’était imaginé pour le protéger, - lui, elle - avaient fini par devenir ses pires tourmenteurs. Dans sa tête, ses deux meilleurs amis lui avaient faire vivre des choses horribles, offert de faux espoirs de rémission avant de le faire redescendre en enfer. House avait tous les droits de se méfier d’eux. Penser à tout ça, à ce que House avait cru qu’il lui ferait, donnait la nausée à Wilson, il n’imposerait pas ça à Cuddy. Il regrettait même souvent d’avoir inciter le docteur Gordez à le lui expliquer.
Cuddy hocha simplement la tête, essuyant ses yeux humides du dos de la main.
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
- Alors, comment s’est passé ce week-end ?, demanda le docteur Gordez avec enthousiasme.
Il les avait littéralement attendu à la porte, faisant échouer les plans de Wilson de déposer House et de s’enfuir en courant. Le psychiatre baissa les yeux vers House et fronça immédiatement les sourcils. Il avait les yeux bandés - même si le docteur ne l’avouerait pas, il espérait que ça ne serait pas le cas -, son ipod fourré dans les oreilles et un large pansement recouvrait sa main gauche. Isolé du monde et blessé, ce n’était pas vraiment comme ça que le psychiatre avait espéré le retrouver. Il ravala pourtant sa déception et posa une main amicale sur l’épaule de House, retirant « malencontreusement » un de ses écouteurs en tirant sur le fil.
- Alors, Greg, vous avez apprécié votre petite sortie ?, réitéra-t-il, sentant le docteur Wilson fourrer nerveusement ses mains dans ses poches en attendant la réponse.
House haussa simplement les épaules et remit l’écouteur dans son oreille. Le psychiatre décida de ne pas le pousser, pour l’instant. Il fit signe à une infirmière qui attendait et elle vint se placer derrière la chaise. Elle attendit quelques secondes avec un regard interrogateur vers le docteur Wilson, mais celui-ci ne semblait pas enclin à saluer son ami. Le comprenant, l’infirmière raccompagna House dans sa chambre.
- Je peux vous parler ?, suggéra le docteur Gordez .
Il n’attendit pas la réponse de l’autre homme et partit en direction de son bureau. Il sentit le docteur Wilson traîner un peu des pieds derrière lui, nerveux comme un collégien convoqué dans le bureau du principal.
A peine entrés, le docteur Wilson commença à s’expliquer.
- C’était un accident. Il a paniqué, j’ai voulu le retenir et il s’est blessé avec ma montre, s’expliqua-t-il.
Le psychiatre plissa le front, surpris de son désir si prompt de s’excuser. Il lui fit signe de s’asseoir et s’exécuta lui-même.
- Je ne souhaite pas vous demander des comptes, précisa Gordez. Je veux juste savoir comment ça s’est passé. D’ailleurs, si vous ne le désirez pas, vous n’êtes même pas obligé de me le dire, vous êtes libre de partir, ajouta-t-il pour rassurer son interlocuteur.
Le docteur Wilson hocha la tête, se détendant un peu.
- Ca…n’a pas du tout été comme je l’espérais, lâcha-t-il après un moment, visiblement déçu.
- Qu’espériez-vous ?, interrogea le psychiatre, s’assurant que son ton ne ressemblait en rien à un reproche.
- Je…Je ne sais pas. Mais ce week-end…tout est parti de travers.
Le docteur Gordez lui fit signe d’expliciter.
- J’ai essayé de faire ce que vous m’avez dit, mais House…il s’est montré réticent à à peu près tout.
- A quoi ne s’est-il pas montré réticent ?, pointa le psychiatre.
Le docteur Wilson sembla pris au dépourvu par la question. Il comptait visiblement se plaindre, mais Gordez avait toujours considéré que se concentrer sur le négatif n’amenait à rien.
- Hier soir, je lui ai fait son gâteau préféré. Il a eu l’air d’apprécier, raconta le docteur Wilson, cherchant visiblement toujours autre chose à dire.
Sur un week-end entier, une part de gâteau n’était pas vraiment une preuve d’accomplissement.
- Vous m’aviez dit que vous souhaitiez l’emmener voir une amie.
- Le docteur Cuddy, oui.
- A-t-il apprécié ça ?
- Je…
Le docteur Wilson se mordit la lèvre et secoua la tête.
- Je ne sais pas, avoua-t-il finalement. J’ai mal…géré ses humeurs, disons. Quand on était là bas, il était déjà contrarié et avec son caractère…il a toujours eu tendance à se borner sur une contrariété et oublier tout le reste.
Le psychiatre plissa les yeux, l’oncologue désirait visiblement en dire plus mais hésitait.
- Il s’est passé quelque chose de spécial ce jour là ?, incita Gordez.
- Oui. Enfin, sûrement par pour vous, mais…il a fait une crise de panique. Les choses avaient l’air d’aller mieux…avec Lisa, j’entends. Mais d’un seul coup, il a eu un flash-back et…c’était fini pour la journée. Le temps qu’on parvienne à le calmer, il était trop épuisé pour faire quoique ce soit, il a passé l’après-midi à dormir.
Le docteur Gordez hocha la tête.
- Je me doutais que ça risquait d’arriver. Il a été reclus à un environnement précis durant toute sa convalescence, a appris à s’y repérer et s’y sentir en sécurité, mais il ne peut pas s’y borner. C’est en partie pour ça que j’ai voulu que vous le fassiez sortir un peu. Il a besoin de garder ses repères dans sa vie d’avant si on veut un jour qu’il y revienne.
- Vous croyez que ça sera possible ?, demanda Wilson avec une touche d’espoir.
- Evidemment, affirma le psychiatre avec un sourire rassurant. Vous ne le réalisez pas parce que vous ne voyez de lui que ce qu’il est en comparaison de l’homme, du médecin, qu’il a été. Je sais ce qu’il a vécu et l’ai vu au pire de son état. Croyez-moi, il a parcouru beaucoup de chemin. Probablement le plus dur.
Le docteur Wilson inspira profondément, comme un homme qui retrouve enfin l’oxygène qui manquait tant à ses poumons. Un soupir d’espoir un peu étranglé par l’émotion lui échappa. Le psychiatre sourit avec compassion.
- Je pense qu’on devrait continuer à garder le même rythme de visites, mais peut-être, y ajouter une sortie de temps en temps, qu’en dites vous ?
TBC