Titre: Nerfs à vif
Titre original : Losing it
Auteur original : Dreamsofspike
Traducteur : Sganzy
Bêta : Vicodinaddict
Disclaimers : Pas à moi, pas de sous
Spoiler : Post Wilson’s Heart (4x16)
Résumé: La perte de la femme qu’il aime a changé Wilson, House en fait les frais.
Genre: Drame, Violence, Friendship (Huddy et Hameron), Angst...
Avertissement: NC-15 je dirais car cette fic est assez traumatisante au niveau psychologique et contient des scènes de violences passives.
N/A: Comme promis, la suite un peu en avance parce que je ne suis pas SI sadique^^
Peu à peu, House finit par réaliser que l’on cognait contre sa porte alors qu’il fixait le corps figé de son ami, étendu là, son sang s’étalant sur son parquet. Il leva lentement les yeux vers la porte, troublé, juste au moment où elle s’écroulait sous le bélier des officiers de police.
Il baissa les yeux vers Wilson alors que la police envahissait la pièce, analysant la scène. Tout à coup, House se souvint de l’arme qui était tombée des mains de Wilson et posa des yeux ahuris dessus.
Je lui ai tiré dessus…j’ai abattu mon meilleur ami…
Une poigne ferme agrippa les épaules de House, le tirant du sol et l’éloignant de Wilson. Quelqu’un mit sa canne dans sa main et le fit asseoir sur le canapé, puis essaya de lui parler, lui posa des questions qu’il ne comprenait pas.
Que s’est-il passé ? Etes-vous blessé ? Vous m’entendez ?
Il ne voyait plus que l’expression ahurie sur le visage de Wilson alors que la balle transperçait son corps. Il n’entendait plus que les voix des policiers qui vérifiaient les fonctions vitales de Wilson et du garde.
- Celui-ci est inconscient, mais le pouls est régulier
- Blessure par balle ici…il saigne abondamment…
- Il respire toujours…
- J’ai un pouls…
- Demandez deux ambulances. Celui-ci est dans un sale état. Il a besoin d’un docteur…
Docteur…il a besoin d’un…
Tout à coup, House sortit de sa torpeur, rejetant les mains de l’officier assis à côté de lui et se mettant difficilement sur ses pieds. Malgré les protestations qu’il entendait, House avança vers Wilson avec détermination. Un homme grand et musclé se mit en travers de son chemin.
- Vous devez nous laisser faire, monsieur…
La voix de House était teintée d’épuisement et de douleur, mais son regard était perçant, résolu alors qu’il insistait.
- Il a besoin d’un docteur, non ? Je suis docteur. L’ambulance n’arrivera pas avant dix minutes. Laissez-moi faire. Il faut stopper l’hémorragie.
Le policier s’écarta avec réticence pour le laisser passer, restant à ses côtés alors que House s’agenouillait près de Wilson et retirait sa chemise pour l’appuyer contre la plaie, tentant d’arrêter le flot de sang qui se déversait de son abdomen.
Il s’empêcha de penser à ce qui avait provoqué cette blessure, pas encore. Il devait se concentrer sur ce qui se passait maintenant, sur ce qu’il devait faire pour sauver la vie de Wilson. Il rejeta les pensées sombres qui brouillaient son esprit, passant automatiquement en mode professionnel alors qu’il vérifiait le pouls de Wilson de sa main libre. La peur l’étreignit en sentant à quel point son cœur battait faiblement.
Non, il ne peut pas mourir…Ca ne peut pas arriver….je ne peux pas avoir tué mon meilleur ami…
Quand les ambulanciers arrivèrent, ils durent lutter un moment pour parvenir à convaincre House qu’ils se chargeaient de Wilson. Ses mains étaient accrochées à la compresse improvisée sur l’estomac de l’homme et il paraissait affolé, secouant inlassablement la tête et refusant de lâcher prise.
- Ca va aller. On s’en occupe, le rassura une jeune ambulancière. On peut s’en charger maintenant, docteur House.
Il fut surpris de l’usage de son nom, et il réalisa qu’il connaissait vaguement la jeune femme. Il devait l’avoir croisée à PPTH.
Quelque part, ça le rassura.
Puis, il sentit une main sur son bras, et leva les yeux pour découvrir que Cuddy était accroupie à côté de lui. Il n’avait pas remarqué qu’elle était là, trop occupé à soigner Wilson. Elle avait simplement attendu à ses côtés, attendant le moment où il aurait besoin d’elle…qui était maintenant.
Elle soutint son regard alors qu’elle prenait sa main, la détachant doucement de la compresse. Elle fut immédiatement remplacée par celle d’un des ambulanciers et Cuddy le poussa gentiment à l’écart de Wilson, sa main ensanglantée toujours dans la sienne.
- Ca va aller, chuchota-t-elle. Ils vont s’occuper de lui. Ils vont prendre soin de lui. Tout va bien.
Le regard frénétique de House dévia vers Wilson, mais Cuddy posa une main sur sa joue, détournant ses yeux de la scène et le forçant à les planter dans les siens.
- House, lui assura-t-elle doucement. Ca va aller.
Sa voix était déformée par l’émotion alors qu’il croisait son regard.
- C’est Wilson, chuchota-t-il, ces deux mots signifiant bien plus qu’un discours.
Cuddy s’adoucit, compatissante, alors qu’elle avouait simplement.
- Je sais.
Elle l’accompagna jusqu’au canapé, suivi d’un membre du personnel médical qui insista pour vérifier qu’il n’avait rien de grave. Cuddy s’assit à côté de lui, tenant ses mains, lui offrant un support émotionnel tout en aidant discrètement le médecin dans son examen.
House n’avait aucune blessure grave. Son visage avait été meurtri par le pistolet avec lequel Wilson l’avait frappé, et il avait reçu plusieurs coups durant la lutte, mais il n’avait rien que Cuddy ne saurait soigner avec un kit de premiers soins. House refusa de suivre l’ambulancier à l’hôpital pour un examen plus approfondi.
- Je suis son médecin, l’informa Cuddy avec un sourire rassurant. Je vais m’en occuper.
En quelques minutes, Wilson et le garde étaient dans les ambulances en direction de l’hôpital. Cuddy suivit l’équipe médicale jusque dans la rue, leur donnant l’instruction de l’appeler le plus tôt possible, avant de retourner aux côtés de House. Durant son absence, un officier de police avait pris sa place sur le canapé et tentait de faire tout raconter à un House choqué et encore sonné.
Elle s’assit sur la table basse en face de lui, posant une main sur son genou en signe de compassion.
- S’il vous plait, Dr House, si vous pouviez juste m’accorder une minute…, le pressa le policier alors que le médecin scannait la pièce du regard, essayant encore d’assimiler tout ce qu’il venait de se passer. J’ai vraiment besoin que vous me disiez ce qu’il s’est passé ce soir. Ca ne sera pas long, j’ai juste besoin de votre déposition.
- House, murmura Cuddy en pressant gentiment sa jambe pour attirer son attention.
Il la regarda, distant. Ses yeux passèrent de Cuddy au policier durant un moment avant de se mordre la lèvre et d’acquiescer.
- On recherchait le Dr Wilson pour ce qu’il vous avait précédemment fait, fit remarquer l’officier de police, Et je sais qu’un agent de sécurité vous accompagnait. Comment le Dr Wilson est-il parvenu à pénétrer dans votre appartement ?
House jeta un regard coupable vers Cuddy, inspirant profondément avant de commencer à parler.
- Il…attendait dans ma voiture. J’ai…perdu le garde qui me suivait…quelque part en chemin. Quand je suis…arrivé ici en premier, Wilson…m’a fait entrer dans l’appartement. Quand le garde est arrivé, Wilson…il…m’a forcé à le piéger pour le faire entrer, et…et j’ai du lui injecter un sédatif. Je…Je ne lui ai pas tout donné. Quand il a commencé à revenir à lui, Wilson a réalisé ce que j’avais fait et lui a donné le reste. C’est quand j’ai…quand j’ai pris mon arme.
- C’est votre arme qui a tiré, Dr House ?, questionna le policier.
House secoua la tête, jetant un coup d’œil vers l’arme encore sur le sol dans un coin de la pièce, juste au moment où un des policiers le ramassait et le mettait dans un sac plastique.
- Non, répondit-il doucement. Mon arme n’était pas chargée.
Il fit un geste du menton vers l’armoire.
- Les papiers sont dans une boite de l’étage du dessus. J’ai toutes les autorisations nécessaires.
L’officier acquiesça, satisfait de l’explication.
- Donc…vous avez pris votre arme. Que s’est-il passé ensuite ?
- Je savais qu’il n’arrêterait pas tant que je ne serais pas mort. Je pensais…Je pensais que peut-être si je bluffais…Peut-être qu’il croirait que j’allais le faire. Il a réussi à…à me retirer l’arme, et…et on s’est battu….pour son pistolet.
House resta silencieux un moment, la tête baissée. Quand il reprit la parole, sa voix était plus rauque, légèrement tremblante.
- Il y a eu…une détonation. Au début je…je ne savais pas si c’était…moi ou lui qui avait reçu la balle….
Le policier attendit qu’il finisse, acquiesçant simplement quand ce fut le cas.
- Ca m’a l’air d’auto défense, Dr House. Ne vous inquiétez pas. Tout le monde sait que le Dr Wilson s’en était pris à vous et avait déjà menacé votre vie à plusieurs reprises. On va examiner les preuves, mais aussi longtemps que tout ce que vous m’avez dit est vrai, vous n’avez pas de quoi vous inquiéter.
House hocha la tête, détournant le regard.
- Merci, sourit Cuddy en direction de l’agent de police alors qu’elle prenait les mains de House entre les siennes.
- Il y a un problème cependant, continua l’agent. Votre appartement est une scène de crime, jusqu’à ce qu’on ait fini de récolter les preuves, et de déterminer les charges qui seront retenues. Vous avez un endroit où passer la nuit ?
Pensant prendre une chambre d’hôtel, House acquiesça.
- Oui, il sait où aller.
Il regarda Cuddy, surpris de la certitude qui transparaissait dans sa voix et elle lui sourit légèrement.
- Evidemment qu’il a un endroit où aller, ajouta-t-elle avec affection.
- Bien, déclara le policier en se levant. Vous êtes en sécurité ce soir. Le Dr Wilson est officiellement en détention. Aussitôt qu’il sera assez stable pour sortir de l’hôpital, il sera envoyé en prison. En attendant, il sera menotté à son lit.
L’officier sourit.
- Il ne fera plus de mal à quiconque de sitôt.
- Alors…je peux partir ?, demanda House avec lassitude. C’est tout ?
- On aura probablement des questions à vous poser plus tard, mais oui. Vous pouvez prendre des affaires et aller où bon vous semble.
- Je vais m’en occuper.
Cuddy tapota la main de House avant de se lever et d’aller dans la chambre. Elle remplit un sac de vêtements dont il aurait besoin dans les jours qui suivent : son pyjama, ses chaussures, et sa brosse à dents, et les amena dans le salon.
- Autre chose ?, questionna-t-elle.
House comprit qu’elle était en mode « maternelle », essayant de lui remonter le moral et de rester positive, et il appréciait l’effort. Il secoua la tête, s’appuyant lourdement sur sa canne pour se lever.
- On peut y aller, murmura-t-il avec épuisement. S’il vous plait.
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
La calme qui régnait dans la maison de Cuddy était une bénédiction après la tension et l’horreur des dernières heures. House était assis au bord du lit de la chambre d’amis alors qu’elle fouillait un meuble à la recherche du kit de premiers secours. Quelques minutes plus tard, elle revint et se mit à côté de lui pour désinfecter ses plaies.
- Ca risque de piquer un peu, le prévint-elle en plaçant une main sous son menton et pressant la compresse de l’autre contre la coupure de son sourcil, laissée par l’arme de Wilson.
Il serra les dents, grimaçant sous la fraîcheur du produit.
- Je sais, murmura-t-elle, compatissante. C’est presque fini.
Elle répéta son geste sur toutes les plaies de son visage avant de prendre des bandages.
Il lui offrit un petit sourire triste qui n’atteint pas ses yeux.
- Vous savez, vous êtes plutôt bonne à ça. Je retire ce que j’ai dit.
Elle haussa un sourcil avec suspicion.
- Et quelle remarque désagréable avez-vous fait derrière mon dos, sans que j’en sois consciente, que vous ayez soudain envie de retirer ?
- Vous n’êtes pas consciente de votre derrière ?, s’amusa House avec une incrédulité feinte. Comment est-ce possible ? Avec un derrière comme ça…
- House.
Il soupira et détourna les yeux, un peu mal à l’aise.
- Je faisais référence à ce que je vous ai dit…en face, en fait, ou du moins, à vos seins puisque c’est généralement vers là que mon attention est attirée. C’était à propos…du fait que vous soyez un mauvais docteur, par exemple. Et…que vous manquiez…d’instinct maternel.
Ses derniers mots étaient gênés et il se mordit la lèvre de cette façon si particulière qui lui donnait l’air d’un petit garçon dans le bureau du principal. Cuddy tenta de ne pas dévoiler sa réaction, de garder un visage neutre alors qu’elle haussait les épaules.
- J’ai l’habitude de vos remarques déplacées au pire des moments…
- J’avais tort.
Cuddy fut si surprise qu’elle ne parvint pas à dissimuler sa réaction. Elle avait imaginé House dire ses mots des dizaines de fois, avait imaginé ce que ça lui ferait, mais ne s’était jamais douté que ça arriverait pour de vrai. A l’instar des mots qu’il venait de prononcer, elle fut prise au dépourvue par les larmes qui envahirent ses yeux. Elle parvint à dissimuler son sanglot sous un rire.
- Je ne suis pas habituée à ça, répliqua-t-elle en se tournant comme pour se lever. Vous pouvez attendre une seconde que j’aille chercher ma caméra et recommencer ?
- Cuddy.
Son regard lui disait à quel point c’était difficile pour lui et la suppliait de ne pas y prêter trop d’importance. Il tendit une main et attrapa son bras, elle se figea. Elle attendit qu’il continue, le cœur battant inexplicablement vite.
La voix de House était presque un chuchotement alors qu’il répétait doucement, intentionnellement.
- J…j’ai eu tort. Ok ? Je…Je suis désolé.
Cuddy eut du mal à garder contenance, déglutissant difficilement en acquiesçant, puis secouant la tête, confuse.
- Ok…Pourquoi maintenant ?
- Parce que vous le méritez. Et…Vous ne méritiez pas ce que j’ai dit. Pas une seconde.
- Je le mérite, hein ?, répéta-t-elle en dressant un sourcil. Vous êtes sûr que je le mérite ? Et vos problèmes de confiance ? Comment pouvez-vous être sûr que je n’ai pas de mauvaises intentions, comme tout ce que vous rencontrez apparemment, selon vous ? Qu’est ce qui vous fait penser que je ne suis pas gentille simplement pour prendre avantage de vous quand j’en aurais besoin ?
- Parce que vous auriez pu prendre avantage de moi quand vous vouliez…et vous ne l’avez pas fait.
House sourit alors qu’il répondait, mais très vite, son sourire s’évanouit. Il s’approcha d’elle, ses mains se posant sur ses hanches. L’habitude lui donna envie de repousser ses mains, refuser ses avances, mais son instinct le laissa faire. Sa respiration s’accéléra alors que ses yeux glissaient de ses yeux à sa bouche, puis revinrent sur ses yeux avec un regard affamé.
- Mais maintenant, murmura-t-il d’une voix rauque de désir. Maintenant…je crois que j’aimerais que tu …
Les objections que Cuddy avaient émise la première fois lui paraissaient bien loin à présent. Elle pouvait à peine s’en souvenir.
- On…On a parlé du fait de…prendre avantage de vous…ce n’est pas sexy…, lui rappela-t-elle à bout de souffle, tentant de trouver les mots pour le repousser alors même que ses bras allaient entourer sa taille. On en a parlé…
- Cuddy ?
- Oui ?
- La ferme et embrasse-moi.
Et elle ne put penser à aucun argument pour gagner ce combat-là. La défaite paraissait si bonne.
Alors, elle abdiqua.
TBC… Non non, rêvez pas, c’est pas si simple =)