Timing (Partie 11)

May 23, 2008 12:14


J'avoue que, là, j'aime pas trop, mais fallait que ça arrive alors voilà...J'essayerais de faire mieux pour la suite.

Auteur: Sganzy
Disclaimers: Pas à moi, pas de sous
Spoiler: TOUT, ça se déroule cinq ans environ avant la saison 1
Genre: Drame, Huddy, AU, pré-serie

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

-         Bonjour.

Wilson sursauta et renversa la cuillère de café qu’il était en train de mettre dans la cafetière. Il se frotta les yeux en lui répondant mollement son bonjour.

-         Vous devriez aller vous coucher, recommanda-t-elle avec un sourire compatissant.

-         Je ne suis pas sûr que j’y arriverais, répondit-il tristement en essuyant ce qu’il avait renversé.

-         Il ne s’en est pas sorti.

C’était une affirmation plus qu’une question. House lui avait parlé du patient que Wilson veillait. Elle devinait qu’il ne serait pas resté si ça n’avait pas été les derniers moments qu’il pouvait passer avec le malade. Elle avait toujours eu conscience que l’oncologue s’impliquait parfois trop dans ses cas, mais que pouvait-elle lui reprocher ? D’être trop humain ?

Il ne répondit pas, mettant la machine à café en route. Il se tourna vers elle et s’appuya contre le comptoir. Ses yeux n’étaient pas rouges, il ne pleurerait pas. Après dix années à voir ses patients disparaître, il avait appris à retenir ses larmes. Le silence s’installa alors que le café se faisait. Ça n’était pas pesant, ni compatissant, juste résigné.

Wilson lui tendit une tasse pleine alors qu’il s’installait en face d’elle.

-         Est ce qu’il vous a parlé ?, se décida-t-elle à poser la question qui lui brûlait les lèvres.

-         De vous ?

Elle hésita une seconde, but une gorgée de café et secoua la tête.

-         De Stacy.

Wilson haussa les sourcils.

-         House n’est pas vraiment du genre à parler à cœur ouvert.

Elle acquiesça en soupirant.

-         Il a toujours préféré…me laisser comprendre, vous savez ?

-         Pas vraiment, répondit-elle sincèrement.

-         Il dit des choses ici et là en laissant croire que ça n’a pas d’importance, joue des métaphores…Il en parle sans en parler. Souvent.

Elle hocha de nouveau, réfléchissant à ce qu’il aurait pu lui laisser entendre sans le dire. Et on osait prétendre que les femmes étaient compliquées…

-         Il ne parle jamais de vous, ajouta Wilson quand le silence s’étira.

Elle releva vivement la tête, les sourcils froncés.

-         Je crois…que c’est significatif.

-         De quoi ?, s’intrigua-t-elle.

Wilson se pinça les lèvres, penchant légèrement la tête.

-         Aucune idée, avoua-t-il finalement.

Tout à coup, il se frappa le front.

-         Mince !, s’exclama-t-il en soupirant.

-         Un problème ?, s’inquiéta Cuddy.

-         Non…Si. House m’avait demandé d’aller chercher sa prescription de Vicodin, mais avec tout ça…Vous croyez que vous pourriez…

Il se tut subitement en voyant les yeux écarquillés de la jeune femme.

-         Sa QUOI ?, crie-t-elle en se levant brusquement.

La chaise bascula en arrière, le son du bois frappant le carrelage résonnant dans le silence. Wilson comprit qu’il avait fait une bourde.

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

House sursauta quand le tiroir de la commode à côté de lui claqua, le réveillant. Il ouvrit un œil et le referma immédiatement quand un flacon orange entra en collision avec son sourcil. Il sentit plusieurs petites collisions sur son crâne et tira le drap pour faire rempart. Quand l’attaque sembla manquer de munition, il ouvrit un œil méfiant. Cuddy était en train de jeter rageusement ses vêtements hors de son armoire. Il fronça les sourcils. Il chercha une des « munition » et grimaça en remarquant que c’était un des cachets de Vicodin qu’il gardait dans le flacon de Bupréphonine. Oups.

Il vit la jeune femme fulminante s’approcher de lui et releva le drap au niveau de son visage. Il sentait qu’il aurait besoin d’un bouclier. Rien ne vient et quand il baissa prudemment sa défense, il remarqua que Cuddy jetait ses vêtements dans son sac à dos. Il aurait préféré qu’elle le frappe, il n’avait jamais su gérer les colères passives-agressives.

-         Li…, commença-t-il, vite coupé par une main levée.

-         Pas un mot. Pas d’excuse.

Elle inspira profondément, résolue à ne pas lever les yeux vers lui. Elle était définitivement plus passive qu’agressive. Il rejeta le drap et s’assit sur le rebord du lit, grognant exagérément en massant sa cuisse. Il reçut subitement un des chausson qu’elle lui avait acheté en pleine tête. Finalement, passive, c’était pas si mal.

-         Lisa…

-         J’ai dit PAS UN MOT !

-         Alors quoi, tu compte me jeter tout ce que tu trouve à la tête en espérant que ça arrangera les choses ?

-         Tu ne veux pas qu’elles s’arrangent. Elles ne s’arrangeront pas. Et tu sais quoi ?

Elle se leva et s’approcha de lui.

-         Ça n’est plus mon problème, annonça-t-elle en plaquant le sac à dos contenant toutes ses affaires contre son torse.

-         Lisa, j’ai…

-         La ferme, House ! Je n’en ai rien à foutre, ok ? Gave toi de Vicodin jusqu’à en crever si ça te chante ! Mais sors de chez moi, rajouta-t-elle froidement.

Elle se mordit la lèvre, mais ses yeux étaient résolument secs. Trop secs pour que ça ne soit pas significatif…ou blessant.

-         Tu ne peux pas me mettre dehors, objecta-t-il platement. Tu…

-         Je quoi ? Je « laisse tout passer », c’est ça ? C’est fini. Je croyais que tu faisais des efforts, je croyais…

Elle se passa une main tremblante dans les cheveux.

-         Je ne sais pas ce que je croyais, mais c’est fini. Fiche le camp, ordonna-t-elle sèchement.

-         Sûr, attends deux secondes que je mette mes baskets et je courrais si vite que tu ne me verras même pas filer, ironisa-t-il.

Pour toute réponse, elle le scruta longuement. Si longuement qu’il en fut mal à l’aise, mais ça le calma.

-         Tu m’as dit que tu ne m’en donnerais plus, que je devrais trouver quelqu’un d’autre. C’est ce que j’ai fait, rationnalisa-t-il.

Elle ricana sans cœur.

-         Définitivement, affirma-t-elle tristement avant de faire volte-face et de partir.

Elle ne sut pas comment elle fit pour traverser le couloir si vite, perchée sur ses talons hauts. Quand elle arriva, Wilson piétinait dans le salon.

-         Lisa, je suis désolée, je ne savais pas que…

-         Je veux qu’il soit parti quand je reviendrais.

Son ton était autoritaire et l’oncologue comprit que, énervée comme elle l’était, elle n’hésiterait pas à le virer s’il n’ordonnait pas. Après tout, il avait prescrit des narcotiques à un patient qui n’était pas le sien. Si elle le voulait, elle aurait sa tête. Alors, il déglutit difficilement et hocha la tête. Elle ne vit pas sa réponse, la porte ayant claquée derrière elle depuis plusieurs secondes.

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

L’après midi venue, elle soupira en voyant Wilson devant la porte de son bureau. Elle le dépassa et entra, s’installant sur son canapé. Il resta sur le pas de la porte, les mains dans les poches de sa blouse, hésitant.

-         Je peux entrer ?, demanda-t-il en réalisant qu’elle comptait ignorer sa présence.

-         Il est parti ?

L’oncologue sembla prendre ça pour un oui car il vint s’installer sur le fauteuil en face d’elle.

-         Je l’ai déposé chez lui. Je vais…aller vivre là bas, le temps de trouver un appartement.

Elle hocha la tête, faisant mine d’être occupée à lire un dossier, désintéressée du sort de House. Sa gorge était serrée et elle pria pour pouvoir l’être réellement. Les choses seraient si simples si…si rien du tout. Elle n’en avait rien à faire de ce drogué.

-         Lisa…Vous devez en parler.

-         J’ai parlé au docteur Grunberg ce matin, il aura déménagé son bureau dés demain, vous pourrez vous y installer. J’ai aussi revu les dossiers administratifs avec le comité et…

-         Ça n’est pas rien. Vous ne pouvez pas l’ignorer.

-         Le docteur Grunberg était loin d’être à jour dans ses rapports alors il faudra que vous revoyez ça afin de prendre connaissances de tous les aspects d’un travail de chef de…

-         Vous êtes dans le déni, continua-t-il, alimentant le dialogue de sourd.

Elle fit une pause d’une seconde, tassant les dossiers sur ses genoux.

-         Si vous avez besoin d’aide, je peux demander à l’infirmière Anderson de vous expliquer comment remplir la paperasse. Elle faisait la majorité des rapports du docteur Grunberg et connaît le service d’oncologie mieux que personne.

Il soupira, posant ses coudes sur ses genoux.

-         Bien, ignorez la situation, je suis sûre que ça la fera progresser, ironisa-t-il.

Elle posa les dossiers sur la table basse et se leva, déplissant sa jupe.

-         Excusez-moi, j’ai un rendez-vous très important dans moins de dix minutes.

Wilson se leva à son tour, comprenant qu’il était poliment jeté dehors. Il secoua de nouveau la tête et sortit. Avec deux têtes de mules dans le déni, il avait aucune idée de ce qu’il était censé faire…

TBC...


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