Timing ( Partie 8)

May 15, 2008 19:15

Encore un bout, juste parce que j'en avais envie^^ (et parce que je suis impatiente et nulle pour garder le suspense aussi)

Auteur: Sganzy
Disclaimers: Pas à moi, pas de sous
Spoiler: TOUT, ça se déroule cinq ans environ avant la saison 1
Genre: Drame, Huddy, AU, pré-serie

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

Une demi-heure plus tard, il n’était toujours pas réapparu et le petit-déjeuner qu’elle avait préparé était froid. Elle avait décidé d’ignorer ce baiser. Elle avait déjà assez de choses en tête comme ça, elle ne voulait pas s’appesantir sur le fait qu’elle ait ou non des sentiments pour son patient et futur employé. Ce dernier point était décidé. Elle avait relu le projet de département, c’était si brillant que le conseil ne pourrait pas le refuser. House allait avec le dossier, c’était à prendre ou à laisser. Il avait eu l’idée, il méritait une chance de la réaliser. Elle avait le futile espoir qu’il se comporterait mieux avec elle qu’avec ses précédents employeurs, après tout ils étaient presque amis, non ? Elle pourrait gérer ça. C’était un défi qu’elle était prête à relever.

Elle jeta un énième coup d’œil à sa montre. Elle avait pris sa matinée, mais avait prévu de faire des tas de choses. Elle était donc à la bourre et House squattait toujours la salle de bain. Agacée, elle se leva et alla voir ce qu’il fabriquait. Elle frappa plusieurs fois à la porte sans obtenir de réponse et commença à s’inquiéter. Il était en manque, qui sait ce qu’il pouvait avoir fait…Elle ouvrit la porte, qui n’était miraculeusement pas fermée à clé, les yeux à la recherche d’un corps. Il était allongé dans la baignoire, la tête en arrière, le yeux fermés. Elle se précipita à ses côtés. Quand elle posa une main sur son épaule, il sursauta. Elle réalisa qu’il avait un écouteur dans l’oreille et se prélassait tranquillement. Elle ne put se retenir de frapper son épaule.

-         Eh !, râla-t-il.

-         Dépêche toi un peu, on n’a pas toute la journée !

-         Pour faire quoi ?, demanda-t-il en essuyant le ipod qui avait été éclaboussé quand elle l’avait frappé.

-         Shopping.

Il la regarda comme si deux cornes venaient de lui pousser sur le front.

-         Heu…non.

-         Si. J’en ai marre de voir tes tee-shirts crado. Si tu veux travailler dans mon hôpital, tu dois avoir un minimum de classe.

-         J’ai déjà des habits, répondit-il, ignorant volontairement le fait qu’elle lui proposait enfin le poste qu’il voulait.

-         Je les ai vu et il est hors de question que tu traine dans les couloirs en jeans.

-         Je ne vais pas être un meilleur médecin parce que je porte une cravate. Ce que je refuse de faire d’ailleurs.

-         Porter une cravate ou être un meilleur médecin ?, taquina-t-elle en démêlant ses cheveux.

-         Je suis déjà le meilleur.

-         Sois tu porte un costard, sois tu n’auras pas l’occasion de le prouver, le mit-elle au défi.

Il plissa les yeux dans sa direction.

-         Alors, costard ou chômage ?, en ajouta-t-elle.

Il se renfrogna et plongea la tête sous l’eau. Elle avait gagné cette bataille.

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

-         Non.

-         Si.

-         Non.

-         Si

-         Nooooonn

-         Si, répéta-t-elle en collant le costume contre son torse. Va l’essayer.

-         T’as deux heures devant toi ?

-         Greg…fais un effort.

-         Oh mais j’en fais. Chaque fois que je fais l’effort de mettre une chaussette, ça me prend dix minutes.

-         Essai au moins la veste, soupira-t-elle.

-         Il est moche ce costume.

-         Il est classique.

-         C’est bien ce que je dis.

-         Y a deux minutes, tu m’as fait un scène sur les costumes de marque qui valait trop chers ! Celui là est simple et pas cher alors mets le !, perdit-elle patience.

-         Il est laid, réaffirma-t-il.

Elle le fusilla du regard et reposa le costume. Ils étaient là depuis presque deux heures et, assis tranquillement dans un coin, House refusait tout ce qu’elle lui proposait. Elle était à deux doigts de lui jeter un cintre à la tête et de l’abandonner ici.

-         Il est beau celui-ci, non ?

-         Il est vert, je suis quoi ? Un sapin ?

-         Le noir est trop triste, le gris n’est pas une couleur, le beige est trop…beige. Tu pourrais au moins me dire quelle couleur tu veux, qu’on gagne du temps.

-         Je veux mes vêtements à moi.

-         Achète en et ils seront à toi !

Il sembla décider de ne plus lui prêter attention, tendant sa béquille pour écarter le rideau d’une cabine d’essayage.

-         EH !, cria une voix de femme.

-         Oh, je suis vraiment confus, je me suis trompé de cabine, mentit-il en lorgnant la cliente.

Cuddy grogna et partit à la recherche de cravates. Qu’il le veuille ou non, ils allaient acheter un costume. Elle lui mettrait de force s’il fallait !

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

-         Qu’est ce que tu veux que je fasse de ça ?

-         D’un rasoir ? Bonne question…Je peux demander l’avis du public ?, ironisa-t-elle.

-         J’aime bien ce style, décréta-t-il en touchant son visage recouvert d’une barbe de plusieurs jours.

-         Ok. Tu veux que je demande à l’accueil s’ils ont besoin d’un nouveau boucher ? Histoire que ton talent de médecin ne soit pas totalement gâché…

-         Si tu compte menacer de me virer à chaque fois qu’on est en désaccords, je crois que je préfère autant.

-         Bien ! Alors débrouille-toi tout seul.

Elle reposa le rasoir dans le rayon et se dépêcha de partir, sachant très bien qu’il ne pourrait pas la suivre. Elle en avait ras le bol. Il avait été infernal toute la matinée. Il ne voulait pas faire d’efforts alors elle voyait pas pourquoi elle devrait en faire. Le docteur Edelstein ferait très bien l’affaire. Tant pis pour lui. Arrivant à sa voiture, elle hésita un moment. Tout de même, l’abandonner comme ça….Elle remarqua le sachet sur la banquette arrière contenant le tout premier costume qu’elle lui avait montré et que House avait finalement décidé de choisir… après qu’elle lui en ait proposé une trentaine d’autres. Il l’avait mérité. Elle monta dans la voiture et quitta le centre commercial.

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

Elle était assise à son bureau, en train de remplir la paperasse qui s’était accumulée durant son absence, quand Wilson frappa à la porte. Elle lui fit signe d’entrer et il s’approcha, les sourcils froncés.

-         Figurez vous que j’ai reçu un drôle de coup de fil cet après-midi…, commença-t-il.

-         Hum ?, répondit-elle distraitement.

-         Vous avez…abandonné House dans un magasin ?

Elle cessa d’écrire et serra les dents. Elle aurait bien répondu qu’il l’avait bien cherché, après tout c’était le cas, mais trouva subitement sa réaction trop puérile pour être énoncée.

-         Il y est encore ?, s’inquiéta-t-elle.

Elle l’y avait laissé il y avait plus de quatre heures…

-         Il est dans mon bureau.

-         Et il a besoin d’un émissaire pour tâter le terrain avant de tenter une approche ?

-         Non. En fait je crois…qu’il boude.

Elle leva les yeux au ciel.

-         Il refuse de me dire ce qu’il s’est passé, tenta Wilson, se demandant visiblement s’il avait le droit de poser des questions comme ça à sa patronne.

-         C’est…

Elle posa sa tête entre ses mains une seconde.

-         Stupide, finit-elle. Il m’a poussé à bout, j’étais en retard et….Il l’avait cherché.

-         Connaissant House, je crois que je vois où vous voulez en venir, sourit Wilson.

Cuddy ne put s’empêcher de sourire légèrement en retour.

-         Je compte le présenter demain. Votre présence serait la bienvenue.

Il hocha la tête. L’idée qu’il serait avec elle pour faire face au conseil la rassura. Wilson connaissait House, il trouverait les bons arguments. Elle comptait aussi le nommer chef d’oncologie, ce qui en plus d’être une surprise pour lui, donnerait de la valeur à sa voix.

-         Je me demandais si ça vous dérangerez si je gardais House ce soir ?

Elle ne put s’empêcher de ricaner.

-         Je ne suis pas sa mère, il est libre d’aller où il veut.

-         Oui, bien sûr….Mais…Ma femme est moi, on traverse une phase difficile et House n’arrangerait probablement rien alors…je veux juste être sûr que vous ne lui claquerez pas la porte au nez quand je le ramènerai.

-         Donc…j’avais raison. Vous venez tâter le terrain.

-         Un peu, grimaça-t-il. Il m’a dit qu’il n’avait pas les clés de chez lui…

-         Ramenez le chez moi, demanda-t-elle. Son appartement…Je souhaiteras le nettoyer avant qu’il y retourne.

Wilson acquiesça, mais il avait visiblement une question sur les lèvres. Elle le remarqua et elle lui fit signe de parler.

-         Pourquoi est ce que vous faites tout ça pour lui ? Il m’a dit que vous vous connaissiez à peine et…

-         Si je ne le fais pas, qui le fera ?

L’oncologue baissa les yeux une seconde, hochant très légèrement la tête.

-         Merci, docteur Cuddy. Enfin, ce n’est pas à moi de le dire, mais je sais qu’il ne vous le dira pas alors…

-         Je comprends, assura-t-elle avec reconnaissance. Ne rentrez pas trop tard, demain est un jour important. Et…évitez de me le ramener bourré, hein ?, dit-elle d’une petite voix.

Wilson lui sourit et acquiesça de nouveau avant de sortir. C’était étrange, elle connaissait le docteur depuis des années, mais subitement le simple fait qu’ils aient House en commun…Elle avait presque l’impression qu’ils étaient amis. Alliés.

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

Cette nuit-là, elle ne l’attendit pas. Elle avait une grosse journée devant elle et avait préféré donner un double des clés à Wilson. Quand elle se réveilla le lendemain, il n’était pas à côté d’elle. Elle referma les yeux et pria pour qu’il n’ait pas fait d’abus, ou du moins, que son allure n’en témoigne pas. Déjà que son plan de le préparer à sa présentation avait été aboli quand elle était partie du magasin…Plus ça allait, plus elle le sentait mal. Une erreur de House pourrait faire tout échouer. Elle alla se préparer en espérant que Wilson avait suivi ses conseils.

Une odeur de pain grillé et de café l’attira à la cuisine. Elle crut défaillir devant l’image qui s’affichait. House était habillé dans son nouveau costume, rasé et coiffé…et il lui avait préparer le petit déjeuner. Elle bénit Wilson et alla s’asseoir à table.

-         Classe, sourit-elle quand il déposa une assiette devant elle.

Elle put presque voir ses lèvres se rehausser en coin sous la mimique gênée qu’elle considéra comme une excuse pour son comportement de la veille. Elle observa le petit déjeuner qui avait l’air succulent et grimaça. Son estomac était serré au poing d’être douloureux, elle n’arrivait rien manger quand elle était stressée. Visiblement, ce n’était pas le cas de House. A peine repoussa-t-elle l’assiette qu’il piqua son toast et le fourra tout entier dans sa bouche, semant des miettes sur sa jolie chemise.

-         Où est la cravate ?

-         Elle n’est pas nécessaire.

-         Si, elle l’est, insista-t-elle. Un costume sans cravate, c’est comme…une pizza sans tomate.

-         Y a de très bonnes pizza qui n’ont pas de tomate, argumenta-t-il.

-         House…

-         Depuis quand tu m’appelle House ?

-         Depuis que notre relation devient professionnelle et qu’on doit faire bonne figure devant le conseil.

-         Docteur House, donc ?

-         Et Docteur Cuddy, s’il vous plait, sourit-elle.

-         Ok, Cuddy.

-         Docteur Cuddy

-         Ok, Cuddy.

-         House..., prévint-elle.

Il lui jeta un regard de biais et elle rit de son erreur, il lui sourit en retour.

Elle se leva pour aller vérifier pour la énième fois qu’elle avait bien préparer tous les papiers.

-         Et ne crois pas que tu vas t’en sortir sans cravate, annonça-t-elle par dessus son épaule.

Quelques minutes plus tard, elle s’acharnait à fermer sa sacoche bien trop pleine de papiers quand House apparut, l’air penaud. Sa cravate était toute froissée et nouée n’importe comment. Elle roula des yeux et lui fit signe d’approcher.

-         Même moi je sais le faire.

-         Mon père ne s’est jamais cassé le bras, répliqua-t-il.

Elle sourit en réalisant que, même s’il faisait mine de s’en moquer, il l’écoutait quand elle lui parlait d’elle.

-         Lève la tête, demanda-t-elle en levant son menton pour glisser la cravate autour de son cou.

Elle fit le nœud avec habileté, sentant son regard peser sur elle.

-         Je l’ai effacé, déclara-t-il quand elle arrangea la cravate autour de son col.

-         T’as effacé quoi ?

-         Son message. Sur ton répondeur.

Elle stoppa ses mouvements, ses bras autour de son cou. Les sourcils froncés d’abord, elle sentit vite le rouge lui monter aux joues en réalisant qu’il avait entendu sa conversation avec l’avocate. Elle ferma les yeux une seconde, sachant que, de si près, il ne voyait pas son visage. Elle nota qu’encore une fois, il avait évité de prononcer le nom de son ex. Elle inspira profondément et se remit vite à la tâche, attendant le verdict à propos de son mensonge. Il n’arriva pas, House restant silencieux. Elle comprit qu’il ne comptait pas lui faire de reproches, il lui faisait juste savoir qu’il savait. Elle se demanda si son silence approuvait son acte.

Cuddy se mordit la lèvre et fit un pas en arrière pour admirer le costume en entier. Elle réajusta la cravate et sourit du résultat.

-         Parfait !, décréta-t-elle en le contemplant de haut en bas. T’as presque l’air de quelqu’un de recommandable, se dépêcha-t-elle de plaisanter, se forçant à détourner les yeux.

-         Presque, nota-t-il.

-         Il manque plus qu’une chose.

Elle disparut dans l’entrée. Quand elle revint, il tripottait déjà sa cravate. Elle lui tapa le dos de la main pour qu’il arrête. Elle prit sa béquille et il vacilla légèrement, se rattrapant à son épaule.

-         Ça sera encore mieux avec ça, annonça-t-elle en sortant une canne de derrière son dos.

Il plissa les yeux et fit un pas en arrière pour observer la canne qu’elle tenait toujours. Elle était simple, mais classe…du moins, beaucoup plus que sa vieille béquille. Il la lui prit en continuant à l’observer, la fit tourner entre ses doigts tel un bâton de majorette. Finalement, il la posa le long de sa jambe et la testa sur quelques pas. Elle était réglable, s’ajustant parfaitement à sa grande taille.

-         Pas mal, dit-il simplement.

Elle prit ça pour un merci.

TBC...

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