Défi crossover: Les vacances de cousin Sevy

Jun 11, 2009 20:24


Titre : Les vacances de cousin Sevy

Défi : Crossover
Rating : PG
Pairing : Severus et... héhéhé.
Disclaimer : ce qui n’appartient pas à JKR est à Charles Addams, à David Levy et à Barry Sonnenfeld.
Nombre de mots : 2616 mots (Ah oui quand même)

Note : Merci ma Zaza pour le beta. (Ma punition je te l’envoie par mail ????)


Depuis une bonne dizaine de minutes, Severus se débattait pour récupérer sa cape. Le grand portail rouillé l’avait coincé alors qu’il passait en direction du manoir et prenait apparemment grand plaisir à tirer dessus en gémissant comme un jeune chiot.

Le séjour commençait bien. Est-ce qu’un jour seulement il pourrait avoir enfin la paix ? Est-ce qu’un jour il saurait dire NON à Albus ?

-         Non, Severus, Spinners end ne peut en aucun cas être considéré comme un lieu de villégiature estival…Il faut vivre, mon petit, la guerre est terminée depuis plusieurs années maintenant …Je conçois votre déception, mais ce n’est pas parce que Sirius a choisi Minerva pour partir à la Barbade que votre vie amoureuse est finie…Il faut vous changer les idées…Vous m’aviez caché qu’il vous restait de la famille… Votre cousine sera ravie de vous accueillir cet été …je lui ai confirmé votre arrivée le douze du mois de juillet…Votre  portoloin international est réservé depuis quinze jours… Non, ne me remerciez pas, Severus, c’etait le moins que je puisse faire.

Le moins qu’il aurait pu faire aurait été de lui foutre enfin la paix. Mais non, Avec ce vieux binoclard borné, pas moyen de se faire une petite dépression tranquille.

Si le centenaire s’était mêlé de ses oignons, il ne serait pas en train de se battre avec un portail, et sa cape ne serait pas à moitié déchiquetée !

-         Portail, voyons, cesse donc de jouer avec notre invité !

Un homme aux cheveux bruns outrageusement gominés et aux yeux dilatés s’avançait vers Severus, un grand sourire aux lèvres. Gomez.
Le portail lâcha enfin prise.

-         Hahaha, il vous a déjà adopté, cher cousin ! Bienvenu chez les Addams ! Depuis le temps que Morticia me parle de vous, je suis ravi de faire enfin votre connaissance. Venez donc. Lurch, porte les valises de Severus dans sa chambre.

Le-dit Lurch, immense et grognant majordome, s’empara de la malle de Severus, en répondant :

« Mmmmmmm ! »

Ne laissant aucune possibilité de réplique à Severus, qui n’en avait d’ailleurs nulle envie, Gomez l’entraîna vers le Manoir.

La résidence Addams, grise, décrépite, couverte de lierre mort, se tenait imposante devant eux. A l’arrière on pouvait apercevoir quelques unes des tombes d’un petit cimetière. Dans le jardin, pas une fleur, pas un papillon. De l’herbe sèche et jaunie, et quelques cafards.

Spinner’s End en mieux !

Sur le porche, se tenait la famille au grand complet.

Morticia, cousine par alliance du coté de son arrière grand-mère maternelle. Pâle comme un suaire, de grandes mains fines et osseuses, de long cheveux encadrant son visage comme deux rideaux, toute de noir vêtue. Bien, Severus voulait bien croire qu’il y avait une légère ressemblance.

Mercredi, copie parfaite de sa mère, les yeux étrécis, un air dédaigneux, et la bouche tordue dans un rictus. Oui, avec elle-ci aussi, il y avait comme un minuscule air de famille.

Grand-mère Addams, petite, le nez surplombé d’énormes verrues, sur la tête un chapeau pointu et noir, à la main un chaudron encore bouillonnant, qu’elle regardait d’un air halluciné. De toute évidence cette femme avait des occupations intéressantes.

Pugsley, court sur patte, aussi gras qu’un porcelet, un rire hystérique coincé dans la gorge, un bâton de dynamite dépassant de la poche. Une explosion sur la gauche et un cri aigu confirmèrent à Severus que cet enfant avait des jeux très sains.

Fétide, les yeux cerclés de grands cernes violettes, le crâne aussi blanc et dégarni qu’un œuf, le corps couvert d’une immense robe noire fermée par une multitude de petits boutons et dont le col serré cachait totalement le cou. Cet homme là savait ce que c’était de s’habiller avec classe.

Une famille étrange, sombre, désaxée…

Finalement, cette visite ne serait peut-être pas si désagréable.

*****

-         Notre chambre Grise. La plus moisie. Réservée aux invités de marque.

Morticia ouvrit la porte. Les gonds usés lancèrent une plainte aigue dans le silence du couloir.

Une odeur de putréfaction entêtante, relevée d’une touche subtile de refermé, assaillit Severus avant même qu’il ne pénètre dans la pièce.

La pièce était en effet grise. Vert de gris pour être précis. Les murs étaient recouverts d’une tapisserie dont la couleur et les motifs s’étaient dissous dans le temps. Des toiles d’araignées séculaires recouvraient le plafond d’un voile brumeux. Une commode ventrue saupoudrée d’une épaisse couche de poussière encombrait le mur de droite. Elle relâcha un « blurp » tonitruant lorsque Lurch, déjà occupé à y ranger les affaires de l’invité, referma le tiroir du haut.

Un tableau sombre mettait en scène un écorché vif baignant dans son sang et la mort penchée au dessus de lui, si semblable aux détraqueurs, dans son manteau noir.

Un immense lit de fer forgé occupait le reste de la pièce. Sa tête entièrement rouillée formait dans un entrelac de métal les armoiries des Addams. Dégoulinant des montants, les tentures rongées par les mites du baldaquin cachaient partiellement les chaînes scellées dans le mur de chaque coté du lit. Des bracelets de cuir polis par le temps et l’usage terminaient ces attaches.

-         J’espère qu’elle est à ton goût, mon cousin.

-         Elle est cauchemardesque.

-         Merci.

Morticia s’avança de sa démarche chaloupée et glissante. Elle déposa sa longue main sur la joue de Severus. Ses ongles peints, aussi tranchants que des lames de rasoir, vinrent érafler la peau de sa pommette.

-         Ton ami, Dumbledore, nous a écrit. Il nous a dit.

Sur les lèvres rouge hémoglobine de la femme, un sourire discret et cruel apparut.

-         Souffres-tu ? T’est-il insupportable de savoir que cet être si cher à ton cœur s’offre à d’autres bras ? La peine te donne-t-elle des envies de meurtre, de torture, de sang frais répandu sur tes mains ?

Ses yeux brillaient de fureur et … d’excitation.

A quoi bon nier.

-         Oui. Et même plus…

-         Merveilleux ! Une telle plaie béante doit être si délectable. Si je ne craignais pas de le tuer sur le coup, je quitterai Gomez pour qu’il puisse en profiter. Ce serait un cadeau d’anniversaire tout à fait exquis. Tu as bien fait de venir, mon très cher cousin, soit sûr que chacun d’entre nous se fera un devoir de te tourmenter comme il convient. Il ne faut pas négliger la dépression. Elle peut guérir si vite, si on n’y prête pas attention…

************

Attablé dans la cuisine, sirotant ce qui aurait dû être un café serré, mais qui ressemblait plus à de la vase, Severus observait Grand-mère Addams massacrer sa potion. Le feu était trop fort, les boyaux d’écureuil roux trop fermentés, et les feuilles d’orties avaient été pilées au lieu de finement hachées.

La potion sifflait, bouillonnait, crachotait. Selon les estimations de Severus, le chaudron allait fondre d’ici huit secondes.

Sept.

Six.

Cinq.

Grand-mère Addams attrapa la racine de réglisse que mâchouillait tranquillement Pugsley et la jeta dans le chaudron.

Severus ouvrit de grands yeux. De la racine de réglisse ! Mâchouillée ! Quel génie ! Jamais il n’y aurait songé. Il avait beau avoir un esprit hors du commun pour tout ce qui touchait de près ou de loin aux potions, une telle adjonction était le signe d’un esprit bien plus puissant que le sien, d’un talent novateur, ne se souciant pas des usages convenus, pour atteindre le but ultime : la potion parfaite.

-         De la racine de réglisse ! Par Merlin, Viviane et Babayaga ! Vous êtes géniale !

-         Oui, je sais ! Mais une rognure d’ongle de pied aurait fait le même effet.

-         Une rognure d’ongle ? Vraiment ?

-         Oui, mais uniquement si l’écureuil roux a été ébouillanté avant que ses boyaux ne pourrissent. Si on l’a juste vidé sans autre préparatif, il faut ajouter trois fientes de poule et une demi orange.

-         Fascinant…

-         Et pour la potion de sommeil sans rêve, je remplace le foie de porc haché menu par des roubignoles de poulets. C’est moins coûteux et ça donne un petit coté pétillant très désaltérant.

En entendant la réplique de cette petite vieille hideuse, au nez couvert de verrues, aux doigts crochus et à la voix aigrelette, Severus Snape fut soudain pris d’une folle envie de la demander en mariage… Il se refréna cependant en se souvenant de ses recherches sur les filtres de confusion. Il y avait plus urgent à faire que de penser au badinage :

-         Avez-vous déjà préparé des potions de confusion ? Quels ingrédients utilisez-vous ? Vous permettez que je prenne de notes ?

La discussion qui suivit dura deux jours et trois nuits.

******

Tous les après-midi, Severus s’installait dans un des fauteuils en rotin décrépi dans la serre du Manoir Addams. Cet endroit aurait donné des cauchemars à Londubat pour les dix prochaines années, et cette idée à elle seule faisait de cette pièce la favorite de Severus.

Pour être honnête, il fallait aussi tenir compte du mobilier de jardin hors d’âge, des montants rouillés, des vitres fendues, et des grands rosiers qui baignaient l’endroit dans une ambiance lugubre et reposante.

Seul petit bémol, les immenses lianes en apparence sèches et mortes qui recouvraient la quasi-totalité de l’édifice. Elles étaient bien trop « affectueuses » et avaient l’agaçante manie de vous emporter dans une étreinte très très étroite. Il fallait alors attendre pendant de longues heures, saucissonné et tête en bas que la chose viennent vous délivrer. Humiliant et courbaturant.

-         N’est-elle pas somptueusement abominable ?

Assis prés de Severus, Gomez dévorait sa femme de ses yeux globuleux. Morticia jouait l’indifférente. Elle s’occupait à faire un bouquet, étêtant une à une les roses rouge sang et arrangeant savamment leurs tiges couvertes d’épines dans un grand vase d’étain. Les fleurs éparpillaient à ses pieds semblaient une multitude de tâches de sang, et le claquement sec des ciseaux résonnait sinistrement contre les parois de la serre. Une vision effectivement très cruelle.

-         Oh, Tish…

-         Mi Amo Caro.

Gomez s’était rapproché de sa femme pour la saisir par la taille.

-         Cara Mia !

-         Mia Pesti !

Morticia déposa les ciseaux et glissa la tige d’une rose entre les lèvres entrouvertes de son époux.

-         Querida…

Gomez l’entraîna dans un tango passionné, une larme de sang perlant au coin de sa bouche meurtrie par les épines de la fleur qu’il tenait entre les dents.

Etait-ce dû à l’ambiance sinistre, aux paroles intimes qu’échangeaient les danseurs ou au bruit rythmé de leur pas sur le sol poussiéreux, toujours est-il que chaque après midi, dans la serre du manoir, Severus se laissait aller à un sommeil agité, peuplé de rêves où de grands bras musclés et accueillants se refermaient autour de lui.

Une heure après, la chose venait le réveiller en sursaut. Il était alors d’une humeur détestable, distribuant ses remarques acides comme autant de coups de trique à quiconque osait seulement le regarder…

Pour la plus grande satisfaction de ses hôtes.

******

Le hall habituellement délicieusement austère résonnait des cris de Mercredi et Pugsley.

-         Non, non, non !

La fillette affichait un air buté face aux argumentations de son frère.

-         Mais si, allez, tu aimes ça d’habitude.

-         Pas aujourd’hui !

-         Jouons à déterrer les morts, alors !

-         Il ne fait même pas nuit, ne soit pas ridicule.

-         On pourrait guillotiner le chat du voisin, ou enlever les panneaux « stop » du carrefour…

-         Non !

-         Arrête de bouder. Tout ça parce qu’oncle Fétide est allé à un enterrement avec les siamoises Fiona et Flora et pas avec toi… Jalouse !

-         Tu n’y comprends rien, mon pauvre Pugsley. Seul oncle Fétide a de la fumée bleue qui sort des oreilles quand on joue à la chaise électrique. Toi, tu te contentes de sentir le cochon grillé. C’est sans intérêt !

Severus, son air le plus sournois bien accroché au visage, s’approcha des deux adorables bambins.

-         Effectivement, sentir le cochon grillé, c’est pathétique. Je pourrais peut-être vous proposer des activités, disons, plus divertissantes…

Les enfants le regardèrent avec de grands yeux avides.

-         J’ai dans ma chambre quelques livres…

Un immense Pffff le coupa net.

-         Lire c’est barbant…

-         …et tellement mièvre en plus.

-         Trop ennuyeux !

-         Non !

Tordant sa bouche avec mépris et relevant un sourcil dédaigneux, Severus répliqua d’un ton enjôleur :

-         C’est bien dommage. Moi qui croyais bêtement qu’un livre contenant des gravures animées de tortures multiples, des photos de plaies purulentes et la description détaillée du rituel d’invocation de Mormo, roi des goules, aurait pu vous intéresser…

Les quatre heures qu’il passa à faire la lecture détaillée de chaque page du livre aux deux avortons prouva qu’il n’avait finalement pas tort.

******

Le soleil se levait sur le dernier jour de Severus au Manoir Addams. Dans quelques heures, Lurch porterait sa malle jusqu'à la rue en contrebas, Portail se ferait un devoir de mâchonner encore un peu sa cape de voyage, et la famille au complet lui enverrait des signes d’adieu de la main juste avant qu’il ne transplane en direction de la zone réservée aux portoloins internationaux. Lorsqu’il entrerait dans le hall de Poudlard, Albus l’accueillerait l’œil pétillant :

-         Alors Severus, cette famille ?

-         Ils sont diaboliques, corrompus, dégénérés…

-         Oh !

-         J’y retourne pour les vacances de Noël.

Pour l’instant, Severus, alangui dans son lit, savourait la profonde tristesse que lui causait cette imminente séparation. Mais une touffe de cheveux hirsutes eu la désagréable idée de le tirer de sa douloureuse rêverie en lui chatouillant le nez. Glissant sa main hors des draps pour venir lisser les mèches taquines, il repassa dans son esprit la soirée de la veille qui lui avait enfin apporté ce qu’il attendait depuis longtemps : un amour dévastateur et une nuit de baise torride !

Les Addams avaient décidé de donner une grande soirée d’adieu pour Severus. Ils y avaient convié le clan au grand complet. Pour l’occasion, ils avaient même sorti l’oncle Zig-Zag du placard du sous-sol.

La soirée avait été parfaite. Les entrailles servies en amuse-bouches étaient tiédasses, le sang de troll coulait à flots, et les yeux de tritons frits étaient faisandés à souhait.

En cadeau d’adieu, Mercredi et Pugsley avait invoqué le roi des Goules, tout comme dans le livre que Severus leur avait finalement offert. Trois invités avaient été partiellement dévorés avant que le démon ne soit renvoyé dans sa dimension parallèle. Une démonstration excellente qui méritait bien un Optimal.

Les tangos s’étaient ensuite enchaînés. Severus avait même consenti à servir de cavalier aux siamoises Fiona et Flora pour une danse, avec l’aval de Fétide, bien entendu. Il avait ensuite devisé un long moment avec les jeunes époux Spavento qui revenaient de leur lune de miel dans le triangle des Bermudes.

La liqueur de rat aux baies de ciguë que lui avait généreusement servi Morticia avait quelque peu embrouillé les autres événements de la soirée.

Mais il lui restait quelques images et courbatures de la Mamouchka endiablée dans laquelle Gomez et Fétide l’avaient entraîné.

Et rien, pas même son ivresse avancée, ne pourrait lui faire oublier l’arrivée très tardive mais très remarquée du brun qui se trouvait ce matin à son coté. Pas plus que les roucoulades qui avaient suivi, et encore moins les caresses de plus en plus poussées et la fuite vers les étages digne de deux adolescents.

En repensant à la voix de Morticia résonnant dans la salle de bal, il sentit une irrépressible envie de recommencer les expériences délicieuses de la nuit et enfoui son visage dans la chevelure abondante à son coté.

-         Severus, je te présente notre très cher cousin Machin. Fait attention à toi, c’est un incorrigible charmeur

En effet…

ss center, auteur : jufachlo, fanfic

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