Demain

Sep 06, 2008 00:54


Je m'assieds sur un rocher râpeux et j'ai mal au cul. Le ciel devient plus profond, du bleu californien à l'indigo clair avant que la nuit sans lune s'avance. Les derniers rayons de soleil s'entendent sur les feuilles de chêne qui dansent sur le vent. Les ombres s'agrandissent en rébellion silencieuse contre le plus fort de l'été. De la crête des contreforts, je regarde dans le vide de la vallée. Je cherche sur la beauté des signes de clarté ou de réconfort. Je n'entends rien. Certains pourraient m'envier une randonnée à pied au coucher du soleil. Certains pourraient l'appeler un moment d'amour. Mais je suis toute seule. Il n'y a personne que moi. La douleur au cul ne me fait pas souffrir. Elle me fait oublier les vieilles blessures de mon cœur battu, les blessures qui me rendent aveugle à tout sauf les grands trous qu'elles laissent. La grande tristesse m'avais suivi depuis un moment. Je veux céder à la peur. Je veux couper mon cœur et m'abandonner au vide qui saigne déjà à tout. Et ça, c'est comme les rayons agonisants du soleil baissant qui est en face de moi. Il n'y a pas de promesse à l'aube. Il n'y a que la certitude cruelle de lendemain sans fin.
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