Mes hommages, gentes dames,
Je prends 5 minutes pour poster ma première réponse à un défi sur
Scar_freckles tout en remerciant
Annaoz pour ses corrections. Ô merci à toi, ma gentille et patiente correctrice, mes pensées t'accompagnent (fiitt, ffiiitt, ffiiitt... ce sont mes pensées qui s'envolent vers toi).
A vos marques... Prêtes ???
Allez, GO, GO, GO, sur le lien !!!
Bisous !
Titre : Lettre à Harry
Pairing : Ron / Harry
Rating : PG
Nombre de mots : 1320
« Harry,
Je ne sais quand Coq arrivera à te débusquer dans ton repère mais j’espère qu’il te trouvera très vite. Ce petit hibou surexcité n’est plus très jeune et risque de s’égarer cependant il n’aurait voulu pour rien au monde que je missionne un autre volatile ! Ces bestioles sont très sentimentales !
Bon, trêve de bavardages, venons-en à la raison de ce parchemin.
Tiens, des nouvelles de ce vieux Ron ! Quelle joie, depuis le temps ! Je suis vraiment flatté qu’il se souvienne de moi ! Dix ans déjà, c’est incroyable que le temps passe vite ! J’ai l’impression que c’était hier que je le quittais…
Alors ? Ai-je touché juste ? Ce sont à peu de choses près les pensées que mon parchemin va susciter en toi, non ? Mais tu devais bien te douter que j’allais te relancer dix ans après, je me trompe ? Après tout, c’est toi-même qui m’as balancé cette phrase en travers de la gueule ! Je te rafraîchis la mémoire, vieux frère ?
Ron, je suis désolé, on en reparlera dans dix ans...
Ce sont tes propres termes, tu te souviens ? La seconde suivante, tu étais parti. Pffittt ! Sans te retourner, sans me laisser d’adresse. Sans même me dire ces trucs dont raffolent les filles mais que nous les hommes, on a plutôt du mal à extirper de nos tripes. Quelle connerie !
Bon, je ne suis pas là pour t’engueuler, enfin, un peu quand même, je vais y arriver. Mais tu sais bien que dire les choses clairement ce n’est pas mon fort… Harry, je comprends pourquoi tu es parti. Je comprends pourquoi tu as tenu à garder tes destinations secrètes. Par Merlin, ce n’est pas l’envie qui me manquait de te traquer et te retrouver par-delà les océans ou les montagnes, mais j’ai respecté ta volonté. Je sais que si j’avais passé outre, tu m’aurais fracassé la mâchoire et réexpédié en Angleterre manu militari. Parce que je n’aurais pas essayé de faire ce que tu me demandais de faire. Et je t’aurais sacrément déçu de n’avoir pas essayé.
Oui, je te comprends. Et tu as eu foutrement raison, comme toujours.
J’ai mis près d’un an à t’oublier. Enfin, t’oublier, c’est vite dit. Disons que j’ai enfermé notre relation dans un coffre-fort, j’ai verrouillé la serrure et jeté la clé dans la Tamise. Glou, glou, glou, adieu Harry, adieu mon ami, adieu toi et moi…
Comme tu me le conseillais si fermement, j’ai rencontré des femmes. Merveilleuse Hermione qui a su me planifier des rendez-vous galants, avec des blondes pulpeuses et voluptueuses qui n’attendaient que les bras musclés du héros de la Grande Guerre pour les réchauffer et me susurraient des trucs incroyables sur mon sourire irrésistible et mes beaux yeux bleus…
Argh, j’adore Hermione, ma sœur, mon amie, ma confidente, mais j’aurais pu la tuer pour ces rencontres avec ces jolies blondes écervelées. Tu sais, Harry, je suis persuadé qu’elle cherche encore à se venger de l’affaire Lavande. Et ne ris pas, ce n’était pas drôle !
La seule chose qui me réconforte dans cette histoire, c’est de savoir que mon frère Charlie tient Hermione avec une poigne de fer et ne se laissera pas dompter par cette dragonne ! Que diable, c’est lui le dresseur et je lui souhaite bon courage.
Suite à ces expériences ô certes mouvementées mais peu captivantes pour moi, je me suis consacré à ma carrière d’Auror. Je suis devenu très calé en magie noire, tu sais. Les objets ensorcelés, les poisons et contrepoisons n’ont plus de secrets pour moi, les mages noirs n’ont qu’à bien se tenir, le cavalier du trio de Poudlard est là…
Mon boulot me prend tout mon temps. J’ai pris un appartement dans un quartier tranquille de Londres, pas très loin de celui d’Hermione et de Charlie d’ailleurs. Je veille sur eux et ils veillent sur moi, c’est aussi simple que cela. Je m’assure qu’aucun vilain méchant ne les ennuie et si cela arrive, je l’atomise, et ils m’entourent de tout leur amour, de toute leur amitié. Je suis un vrai chanceux.
Pour le reste des Weasley, Bill et Fleur sont en France, à Pâââris mon cher, comme dirait Fleurk. George et Fred sont toujours très occupés par leur magasin, et tu sais le meilleur, ils ont fait fortune ! Tu imagines ? Les premiers Weasley à qui les gobelins de Gringotts déroulent le tapis rouge dès qu’ils apparaissent ! Malefoy a manqué l’apoplexie quand il a appris que la deuxième fortune de Grande-Bretagne n’était plus la sienne mais celle des jumeaux, la première étant celle d’une femme que je ne connais pas, une certaine J.K. Rowling inconnue au bataillon…
Ginny est mariée et a eu deux satanés rouquins qui me rendent fou dès qu’ils sont dans les parages, et Percy reste Percy. Même dix ans de plus n’ont pas réussi à diminuer son infinie bêtise et sa propension à mériter des baffes de ton humble serviteur. Heureusement, maman retient souvent mon bras et j’évite les retrouvailles familiales où ils apparaissent, lui et son arrogante connerie. Je pense même qu’il conserve toujours son badge de préfet-en-chef sous ses vêtements ou peut-être épinglé sur son caleçon. Je lui collerai bien ailleurs moi…
Maintenant que j’ai fait le tour de mon inestimable famille, parlons de toi.
J’espère que tu as eu le temps de te morfondre loin de moi. J’espère que tu as repensé à toutes ces années où nous étions des amis. A la vie, à la mort. Je me souviens de tout, Harry.
Notre rencontre dans le Poudlard Express. J’ai désiré ton amitié dès la seconde où je t’ai vu. Tu n’avais pas l’air plus rassuré que moi dans ce wagon. Tu étais même plutôt perdu, avec tes vêtements trop grands, tes cheveux ébouriffés et tes lunettes rafistolées. Mais tu ignorais tout du monde sorcier et c’était merveilleux pour moi de sentir que tu avais besoin de moi pour comprendre tout ce bazar extraordinaire qui t’arrivait.
Personne n’avait jamais eu besoin de moi avant que je te rencontre. Mes frères avaient tout fait, tout accompli, tout réussi. Ma sœur, cette satanée peste, allait m’en faire baver et m’en remontrer, je n’en doutais pas une seule seconde.
Il ne me restait que mon amitié. Que je t’ai offerte immédiatement. Sans réfléchir. Sans hésiter. Parce que j’avais compris que toi aussi, tu étais seul. Et après, nous n’avons plus été seuls, n’est-ce pas ?
Ecoute Harry, c’est très simple. Je n’ai pas réussi à aimer quelqu’un d’autre que toi. Et je crois que je n’arriverai pas à aimer quelqu’un d’autre que toi. Je sais que je ne pourrais plus aimer quelqu’un d’autre que toi. Je n’ai jamais été très doué pour dire toutes ces choses-là, Hermione me le répétait souvent et tu riais. Tu riais mais je savais que tu me comprenais. Je savais que tu n’avais pas besoin que je te dise ces choses-là pour comprendre.
Alors Harry, je te laisse comprendre, dix ans après…
Ron. »
Coq était parti très tôt le matin et Ron n’avait guère d’espoir qu’il retrouve Harry ce même jour. Les dernières rumeurs parlaient des montagnes du Tibet… C’était si loin.
Le soleil venait de disparaitre à l’horizon et Ron sentit sa gorge se serrer en regardant les ombres s’allonger dans le séjour de son appartement. Encore une journée qui s’achevait sans lui. Merde, il allait se réfugier chez Hermione et avec un peu de chance, Charlie le saoulerait avec son cognac vieux de 50 ans d’âge pour le plaisir de rendre folle de rage son épouse.
Toc, toc, toc.
Ron se figea, surpris puis, d’un pas lent, gagna la porte.
Toc, toc, toc.
Il posa sa main sur la clenche, le cœur battant à tout rompre. Impossible…
Toc, toc, toc.
Il ouvrit la porte d’un coup.
- Salut Ron, toi aussi tu m’as manqué.