Auteur :
DQRC Traductrice : Moi
Spoilers : -
Rating : T
Genre(s) : Angst/Romance
Disclaimers : Tout l'univers des Cullen appartient à Stephenie Meyer. L'histoire que vous allez lire appartient à DQRC. Quand à moi, je ne suis qu'une humble traductrice.
- Chapitre 8: Sous-entendu -
-PoV Edward-
"Arrêtes ça, Edward, ça ne sont pas tes affaires," me dit Bella avec colère, les yeux brûlant.
Je me sentis enfler de rage. "Si ça l'est!"
"Non, ça ne l'est pas! Ce que je décide de faire de ma vie ne te concerne pas; tu m'as clairement fait comprendre ça quand tu es parti. Maintenant ôtes-toi de mon chemin!" Ses mots me frappèrent comme la foudre. Tu m'as clairement fait comprendre ça quand tu es parti. Est-ce que ça voulait dire...est-ce que ça pourrait vouloir dire ce que je pensais que ça voulait dire? Se pourrait-il que Jasper et Emmett aient eu raison, que Bella croyait toujours aux mots que je lui avais dit? Mais c'était si stupide! Si elle m'aimait et je l'aimais alors la seule chose qui nous gardait séparés, c'était cet immense et horrible malentendu. J'ouvris la bouche mais avant de pouvoir prononcer le moindre mot, Bella avait fait faire un demi-tour inattendu à sa moto et elle traversait le parking à toute vitesse.
"BELLA, REVIENS!" criai-je avec désespoir. Elle ne s'arrêta pas et mes yeux se fixèrent immédiatement sur la moto. Peut-être que si je fonçai dessus avec le bon angle, je pourrais arrêter cet engin de mort et en faire descendre Bella sans lui faire de mal. Mes plans frénétiques furent interrompus par les pensées d'Esme.
Je t'INTERDIS de toucher à cette moto Edward! m'ordonna-t-elle. C'est beaucoup trop dangereux - et si tu loupais ton coup et que tu l'envoyais faire un vol plané?
Je jurai de frustration. Je savais qu'Esme avait raison, mais je ne pouvais pas supporter de rester là et de regarder Bella s'éloigner de moi à toute vitesse, toujours convaincue que je ne l'aimais pas. J'essayai de crier à nouveau, mais c'était clair qu'elle ne m'écoutait pas. J'entendis les derniers mots qu'elle dit à Alice. " -me chercher à 11h!" cria-t-elle, d'une voix presque étouffée par le rugissement assourdissant de sa moto. Je pilai devant Alice, en continuant à rugir à Bella de s'arrêter mais sans succès. Elle nous fit un sourire victorieux, avant de passer droit devant nous et de s'engager sur la route, où elle disparut rapidement dans le traffic. Un silence abasourdi s'abattit sur ma famille, qui regardait avec des yeux écarquillés l'endroit où elle avait disparu.
Emmett poussa un sifflement appréciateur. "Bordel!" dit-il, très impressionné. "Quand Bella est-elle devenue une telle badass?" Le silence régna pendant quelques secondes de plus avant que mes frères et soeurs explosent de rire. Carlisle et Esme, cependant, continuèrent à regarder l'endroit où Bella avait disparu, choqués.
Finalement, Carlisle parla. "Que...que vient-il de se passer?" demanda-t-il avec confusion.
"Ben il semblerait qu'Edward ait réussi à ruiner une autre parfaite opportunité de se réconcilier avec Bella, donc on va devoir supporter tous ces drames encore un peu plus longtemps," soupira Rosalie en me regardant avec irritation. "Il semblerait aussi que Bella Swan s'est enfin trouvé une personnalité." Rosalie haussa les sourcils comme si ce simple concept était incroyable. Les autres rirent à nouveau.
"Arrêtez ça!" grognai-je avec colère. "Ne voyez-vous pas à quel point c'est sérieux? Bella conduit une moto-"
"Et très bien d'après ce que j'ai vu," intervint Alice.
"-et aucun d'entre vous ne peut voir à quel point c'est dangereux?" les défiai-je en ignorant le commentaire d'Alice.
"Ouais, bien sûr," dit Emmett, "c'est dangereux, mais tu peux sérieusement me dire que tu n'as pas été légèrement excité en voyant ça? Elle portait du cuir! C'était hot, non Jasper?" On se tourna tous vers Jasper, qui sembla légèrement surpris de se retrouver soudainement sous les projecteurs.
"Je t'INTERDIS de répondre-" commençai-je sur un ton d'avertissement.
"Euh ouais, ça l'était de là où j'étais," dit-il, faisant à nouveau éclater Emmett de rire. Je grognai mais Jasper se contenta de hausser honteusement les épaules. Ben qu'est-ce que j'étais censé dire? C'était hot.
"Très bien les garçons, vous avez assez bavé sur Bella la motarde," dit Alice, mais il fut évident pour tout le monde qu'elle trouvait cette situation très amusante. Ses mots me rappelèrent soudainement quelque chose.
"Qu'est-ce que Bella voulait dire 'viens me chercher à 11h?" demandai-je.
"Rosalie et moi emmenons Bella faire du shopping," me dit-elle tranquillement. Je la regardai avec la mâchoire pendante.
"Je croyais t'avoir dit de rester loin d'elle."
Alice plissa les yeux et elle eut soudainement l'air positivement dangereuse. "Et depuis quand contrôles-tu ce que je fais et qui je vois, Edward Cullen?"
"Depuis que ça concerne Bella!" répondis-je avec colère.
"Oh ça suffit Edward, c'est aussi mon amie! Tu n'as aucun droit de propriété sur elle tu sais! Elle n'est pas un objet!"
"Je sais ça, c'est toi qui la traitait toujours comme une sorte de Barbie!"
Carlisle s'éclaircit la gorge et on tourna tous les deux la tête vers lui. "Quoi?" demanda-t-on avec irritation.
"Les enfants, s'il vous plaît, arrêtez de vous disputer," soupira Esme. On grimaça tous les deux en entendant le mot 'enfants', mais Esme haussa un sourcil, comme pour nous mettre au défi de la corriger. On soupira tous les deux.
"Désolé maman," dit-on à l'unisson avant de baisser la tête comme des enfants pris en faute.
"C'est mieux," dit-elle en hochant la tête avec satisfaction. "Maintenant, à moins que l'un d'entre vous n'ait la moindre objection, je suggère que nous rentrions; nous avons toujours une invitée qui va arriver et je dois m'y préparer." Je grognai à nouveau; j'avais presque oublié la visite imminente de Tanya. Carlisle et Esme me lancèrent tous les deux un regard réprobateur. Tu as promis de bien te comporter, Edward, me disputa Esme. Je soupirai avec frustration.
"Okay, très bien," dis-je à contre-coeur, "mais puis-je aller voir Bella d'abord? Je veux m'assurer qu'elle soit bien rentrée sans encombre." Je détournai le regard avec embarras; je savais qu'Emmett reniflerait à ma sentimentalité et qu'Esme rayonnerait de satisfaction. Je décidai que Carlisle était le plus doué pour garder une expression neutre donc je me concentrai sur lui.
Ne sois pas embarrassé, Edward, songea-t-il. Je suis content que tu commences à agir à nouveau avec responsabilité. Peut-être que la prochaine fois, tu seras capable d'avoir une conversation entière avec Bella sans hausser le ton, ajouta-t-il, légèrement amusé. Je grimaçai, mais avant que je ne puisse répondre, Carlisle parla à voix haute.
"Très bien, mais il faut que tu prennes quelqu'un avec toi, il n'y a que cinq places dans la Mercedes," me dit-il avant de se tourner vers la famille. Il était clairement entrain d'essayer de décider avec lequel des mes frères et soeurs j'étais le moins susceptible de me disputer. Il ne pensa même pas à Esme parce qu'on savait tous qu'elle voulait rentrer et préparer la maison pour l'arrivée de Tanya, bien que, comment pourrait-elle bien préparer la maison pour une invitée qui ne mangeait ni ne dormait, j'en savais rien. "Jasper peut aller avec toi," dit finalement Carlisle. C'était le choix le plus sensé; Jasper était celui avec qui je me disputai le moins et si je me mettais effectivement en colère, il pourrait me calmer. Jasper hocha docilement la tête et se pencha pour embrasser Alice avant de se diriger vers ma voiture.
"A plus tard," marmonnai-je au reste de la famille avant de suivre Jasper. Alors que j'ouvrais ma portière et me glissais derrière le volant, les dernières mots de Bella me revinrent à l'esprit. Ce que je décide de faire de ma vie ne te concerne pas; tu m'as clairement fait comprendre ça quand tu es parti. Avais-je raison de penser que Bella croyait toujours que je ne l'aimais pas? Ça expliquerait certainement son comportement erratique à mon égard. Ou avais-je, comme ça semblait être devenu mon habitude dernièrement, mal lu les signes encore une fois et imaginai des choses qui n'existaient pas? Je grognai et écrasai mon pied sur la pédale faire ma marche arrière à toute vitesse. "Cette soirée," dis-je à Jasper en m'engageant sur la route, "a été un désastre absolu." Je suivais la route familière menant à l'appartement de Bella, une route que j'avais hanté de nombreuses fois depuis notre arrivée à Rochester.
Ouais, pensa Jasper, qui avait reprit notre mode de conversation habituel maintenant que nous étions seuls, c'était pas génial. Mais ce n'était pas un échec complet non plus.
"Et comment t'es arrivé à cette conclusion?" lui demandai-je en grillant un feu qui venait de passer au rouge avant de prendre la première à droite au carrefour.
Ben au moins on peut être sûr d'une chose maintenant, me répondit Jasper.
"Et c'est quoi?" demandai-je avec nonchalance alors que j'arrivais dans la rue de Bella et ralentissais pour pouvoir regarder par sa fenêtre.
Ce que Bella ressent pour toi.
"Qu'est-ce que tu veux dire?" questionnai-je en l'écoutant d'une oreille distraite alors que je faisais de mon mieux pour avoir un aperçu de Bella. Je venais de la voir passer devant sa fenêtre, apparemment en parfaite santé, lorsque Jasper parla à voix haute, me distrayant complètement.
"Elle t'aime, Edward," me dit-il simplement avec un sourire aux lèvres.
"Quoi?" haletai-je. "Comment tu le sais?" Jasper leva les yeux au ciel.
"Ce n'est pas parce que vos pouvoirs à Alice et toi ne fonctionnent pas sur Bella que ça veut dire que le mien ne fonctionne pas non plus."
"Tu veux dire-" commençai-je en osant à peine en croire mes oreilles.
"Ouaip," dit-il avec un large sourire, "son amour pour toi lui échappait par vagues; c'était si fort que je pouvais même le sentir depuis le parking quand vous étiez encore dans la cour. En parlant de ça, je croyais que tu nous avais dit que tu allais arrêter de la séduire?" me demanda-t-il avec un sourire amusé.
"C'est vrai!" dis-je avec surprise en regardant à nouveau vers sa fenêtre, "je n'ai fait que lui parler."
Jasper secoua la tête avec amusement. "Ben quoi que t'ais fait, tu l'as bien fait; à un moment, elle pouvait à peine s'empêcher de te sauter dessus."
"Vraiment?" Je sentis un large sourire apparaître sur son visage. Ça avait dû être pour ça qu'elle avait réagi aussi violemment quand je l'avais libéré de son sac. Je me sentis soudainement extatique, plus heureux que je ne l'avais été depuis des années. Si Jasper avait raison, si ce qu'il disait était vrai alors une simple conversation se tenait entre Bella et moi.
"Je ne dis pas que tu pourras la récupérer sans soucis," me dit hâtivement Jasper, "tu lui as vraiment fait beaucoup de mal, Edward, et elle ressent toujours une terrible douleur émotionnelle. De plus, elle éprouve beaucoup de colère à ton égard - et ça ne s'arrange pas vu que tu n'arrêtes pas de perdre ton calme avec elle." Je hochai sérieusement la tête, mais c'était dur de me sentir coupable; Bella m'aimait! "Il y a quelque chose d'autre cependant," continua Jasper, interrompant ma célébration mentale, "c'était bizarre; je pouvais à peine déterminer ce qu'était cette émotion au début. Je ne l'avais jamais détecté chez elle auparavant. En fait, la seule personne qui ressent ça normalement, c'est toi."
"Qu'est-ce que c'est?" demandai-je, soudainement alarmé. Que pouvait bien ressentir Bella qui était si étranger à Jasper?
"De la culpabilité," répondit Jasper en fronçant les sourcils, "et du dégoût d'elle-même," ajouta-t-il ensuite. "Elle se hait complètement Edward. C'était si fort, c'était douloureux pour moi d'être en sa simple présence. Mais ce qu'il y a de plus bizarre, c'est la nature de ces sentiments; elle les ressentait tout le temps, et pourtant, ça ne semblait pas la faire souffrir. C'était presque comme si elle avait tellement l'habitude de se haïr que l'émotion s'était juste fondue dans le décor. C'est normal pour elle maintenant."
Je regardai Jasper, le visage défait. "Mais pourquoi?" lui demandai-je, la poitrine douloureuse; la pensée que mon ange, qui était absolument parfaite, puisse se haïr autant me tuait. J'étais différent - j'étais un monstre et j'avais pris des vies innocentes - mon dégoût de moi-même était inévitable, mais que Bella ressente la même chose? De quoi pouvait-elle bien se sentir coupable? Elle n'avait jamais commis le moindre péché dans sa vie. C'était complètement dingue.
Jasper se contenta de secouer la tête avec inquiétude. "Aucune idée; je ne peux que te dire ce qu'elle ressent, pas pourquoi. Si je devais deviner, je te dirais qu'elle ne se sent coupable que d'une seule chose; l'émotion est bien trop concentrée pour qu'il y ait plusieurs raisons. Mais quelle que soit la raison, je peux te dire dès maintenant que ce n'est pas quelque chose qui changera rapidement. La culpabilité est si profondément ancrée en elle maintenant qu'il te sera presque impossible de la faire disparaître. Quand vous vous remettrez finalement ensemble, il lui faudra encore des mois - voir même des années - pour la guérir complètement."
"Je m'en moque," dis-je immédiatement. "Je serais là pour elle pour l'éternité, et je ferais tout le nécessaire pour qu'elle se sente mieux."
Jasper me regarda avec curiosité. "Pour l'éternité?" me demanda-t-il, "tu réalises ce que ça veut dire, Edward? Ce que tu auras à faire?"
"Oui," dis-je en baissant la tête. Bella devrait devenir un vampire. J'avais réfléchi à ce concept depuis notre retour à Rochester et bien que mon esprit me disait toujours que c'était mal de prendre la vie de Bella, mon coeur me suppliait de le faire. J'avais déjà expérimenté ce que ce serait de perdre Bella et j'étais certain que je ne pourrais pas le supporter une deuxième fois. Je ne voulais pas lui voler son âme, mais j'étais résigné au fait que je ne pouvais pas, ne voulais pas la reperdre. Je voulais être à ses côtés pour toujours...si elle voulait bien de moi. Je regardai à nouveau la fenêtre de Bella; les rideaux avaient été tirés. Elle avait dû les fermer sans que je le remarque au cours de ma conversation avec Jasper. Je me demandai si elle nous avait vu, et ensuite, avec le coeur encore plus lourd, je me demandai si elle m'en voulait encore pour l'histoire de la moto. Le bonheur que j'avais ressentis initialement après la révélation de Jasper avait disparu pour être remplacé par un mauvais pressentiment. Je jetai un dernier coup d'oeil à la fenêtre de Bella et poussai un soupir fatigué avant de redémarrer la voiture et de m'engager sur la route. "On ferait mieux de rentrer," murmurai-je à Jasper, "Esme nous tuera si on est pas là pour accueillir Tanya."
Même alors que je roulai à toute vitesse le long de l'allée enneigée qui mené à notre manoir retiré sur la côte sud du Lac Ontario, juste à l'extérieur de la ville de Rochester, je savais qu'il était trop tard. Non seulement je pouvais entendre les voix de ma famille, mais leurs pensées ricochaient dans ma tête comme les particules surexcitées d'un gaz. Un rapide coup d'oeil à l'expression douloureuse de Jasper me montra que leurs émotions étaient tout aussi hyperactives que leurs pensées. Je garai la voiture devant la maison et coupai le moteur, éteignant les phares par la même occasion. Jasper et moi, on resta assis en silence dans les ténèbres de la voiture pendant quelques minutes, refusant tous les deux de quitter le sanctuaire qu'était la voiture.
On ferait mieux d'y aller, songea Jasper sans faire mine de bouger.
"Oui," dis-je en hochant la tête et en regardant dehors sans rien voir. Il y eut un long silence alors que nous restions juste assis, refusant de quitter notre sanctuaire.
Viens, pensa finalement Jasper avec détermination, on ne peut pas rester là pour toujours. Rentrons avant qu'elle ne vienne i-
La portière de la voiture s'ouvrit soudainement avec un grand WOOSH. Trop tard, songeai-je désabusé. Se tenant avec les mains sur les hanches, éclairée par la lumière qui s'échappait de la maison, se trouvait une fine silhouette aux longs cheveux blonds et aux yeux malicieux. Tanya.
"Salut les garçons," dit-elle d'une voix amusée, avec un sourire espiègle étirant ses lèvres rouge vif. Jasper et moi, on se redressa immédiatement et on abandonna la voiture qui, jusqu'à il y a deux secondes, avait été un havre de paix. Tanya haussa un sourcil provocateur à mon attention. Oh Edward, pensa-t-elle avec une fausse pudeur, tu as tellement hâte de me saluer que ça? Je devrais vous rendre visite plus souvent.
"Bonsoir Tanya," dis-je formellement. J'avais encore moins de patience que d'habitude pour Tanya suite à mes confrontations avec Bella et je savais que j'allais devoir être très prudent si je ne voulais pas décevoir Esme et Carlisle en me montrant 'déplaisant' avec notre invitée.
Tanya laissa échapper un petit rire sulfureux. "Quelle formalité ce soir, Edward? Ne t'en fais pas; je suis sûre qu'elle va disparaître bien assez tôt. La nuit est encore jeune tu sais..." elle laissa sa voix s'éteindre de façon suggestive. Mes poings se serrèrent et elle eut un autre éclat de rire enchanté avant de poser les yeux sur Jasper. "Je vois que tu as toujours beaucoup de travail avec celui-là Jazz," dit-elle avec un hochement de tête amusé dans ma direction, "ça doit être un travail à plein temps de le garder calme."
"Quelque chose de ce genre," dit Jasper. Ses yeux étaient déjà au-dessus de l'épaule de Tanya, à la recherche d'Alice dans l'espoir qu'elle viendrait le sauver.
"Allons à l'intérieur," dis-je à Tanya aussi poliment que possible. Si j'étais forcé de passer du temps avec elle, alors je voulais que ça soit devant de nombreux témoins; avec un peu de chance, ça réduirait les risques qu'il m'arrive quoi que ce soit d'indésirable.
"Comme tu veux," ronronna Tanya en attrapant ma main pour m'entraîner vers les marches si vite que j'eus à peine le temps de protester. On arriva dans l'entrée où Emmett, Rosalie, Alice, Carlisle, et Esme nous attendaient. J'arrachai immédiatement ma main à celle de Tanya, mais pas avant d'avoir reçu un coup d'oeil d'Emmett qui était pratiquement plié en deux de rire. Tu t'amuses bien, Edward? Il me fit un large sourire. Je lui lançai un regard noir. Alice sauta au bas des escaliers sur lesquels elle avait été assise et courus jusqu'à Jasper pour enrouler ses bras autour de sa taille.
"Salut," sourit-elle en se mettant sur la pointe des pieds pour l'embrasser sur la joue. Il répondit à son sourire et lui caressa les cheveux avec amour.
"Tu m'as manqué," murmura-t-il en glissant ses doigts entre les siens avant de les porter à sa bouche pour les embrasser doucement. Du coin de l'oeil, je vis Tanya s'approcher de moi et je mis immédiatement plus d'espace entre nous. Ne va pas te faire des idées, songeai-je inutilement à son attention, tout en ignorant le fait qu'elle ne pourrait pas m'entendre.
"Comment va Bella?" demanda Alice à Jasper, inconsciente du fait que tout le monde les regardait.
"Bella?" intervint immédiatement Tanya, les yeux brillants de curiosité.
Je grognai et lançai un regard noir à Alice. "Bien joué," marmonnai-je avec amertume.
Alice eut l'air dévastée. Désolée Edward, je n'ai pas réfléchis!
"Bella," dit Tanya, en faisant rouler le nom sur sa langue, comme si ça lui faisait penser à de la nourriture, "c'était pas le nom de l'humaine d'Edward?" Personne ne répondit; ils se contentèrent tous de me regarder en retenant leur souffle. Je ne dis rien; j'essayai de toutes mes forces de m'empêcher d'attaquer Tanya pour la façon dont elle avait qualifié Bella. Finalement, Carlisle parla pour moi.
"Oui," dit-il à Tanya, "Edward a rencontré Bella il y a six ans, à Forks-"
"Je me rappelle..." Tanya me regarda avec satisfaction et un sourire connaisseur étira ses lèvres. C'est celle que tu as fuis, n'est-ce pas, Edward? Tu te rappelles la façon dont tu es venu chez moi en courant après votre première rencontre? Quelle visite intéressante ça a été...
Je grognai involontairement alors que des souvenirs de la fois où elle avait essayé de me séduire lui traversèrent l'esprit."Arrête ça," lui ordonnai-je sèchement.
Elle me fit une oeillade enflammée, avant de se tourner à nouveau vers Carlisle. "Mais cette fille ne fait-elle pas partie du passé? Je croyais que vous aviez quitté Forks pour lui échapper?" J'étais maintenant si tendu que j'avais l'impression que j'allais exploser. Jasper me lança un regard inquiet avant de m'envoyer une vague de calme. Contrôle-toi, Edward, me prévinrent ses pensées.
Rosalie fit un pas en avant pour s'adresser à Tanya. "Nous sommes partis," dit-elle, "mais elle est ici, à Rochester. Elle enseigne au lycée où nous allons." Le sourire de Tanya s'élargit encore plus.
"Vraiment?" demanda-t-elle en posant un regard amusé sur moi, "c'est ta prof?" Je hochai sèchement la tête en me préparant aux insinuations que l'esprit de Tanya conjurerait avec cette information; son sourire s'élargit encore plus à ma réaction. Et tu éprouves toujours des sentiments pour elle? pensa-t-elle alors que son sourire devenait diabolique. Eh bien, eh bien, qui aurait bien pu savoir qu'Edward Cullen pouvait être aussi pervers? Je fus immédiatement assaillis par des images scandaleuses et inappropriées de moi ne portant qu'une cravate scolaire et un boxer alors que Tanya me poussait contre un mur avant de m'embrasser passionnément... Je sentis mes mains convulser alors qu'elles se tendaient pour l'étrangler mais je me retins juste à temps et trébuchai en arrière, tendant la main derrière moi pour chercher le contact apaisant de Jasper. Il agrippa à nouveau mon bras, et m'envoya des vagues sédatives.
"Edward!" cria Esme, choquée.
"Oh, c'est pas grave, Esme," dit Tanya de sa voix profonde et riche. J'aime quand tu t'énerves, Edward, songea-t-elle, vas-y; punis-moi si ça te soulage.
Je grimaçai à nouveau et agrippai ma tête à deux mains. Faîtes que ça s'arrête! Faîtes que ses sous-entendus s'arrêtent!
"Alors Tanya," dit rapidement Carlisle après avoir remarqué ma détresse, "aimerais-tu voir le reste de la maison?" Il fit un geste vers les escaliers et Esme, comprenant son intention se dirigea immédiatement vers les marches. Le regard de Tanya voyagea entre Carlisle et moi, elle avait parfaitement compris l'intention derrière sa suggestion.
"Bien sûr, pourquoi pas?" répondit-elle. J'aurais tout le temps de jouer avec toi plus tard, pensa-t-elle en me faisant un clin d'oeil provocateur avant de suivre Esme à l'étage. Dès qu'elle disparut, je poussai un profond soupir et me laissai tomber au sol. Je pouvais sentir les yeux de mes frères et soeurs sur moi, mi-amusé, mi-sympathiques.
"Est-ce que ça va?" me demanda prudemment Alice. Je gémis et secouai la tête. Je pouvais toujours entendre les pensées de Tanya à l'étage; elle continuait à m'envoyer des images où je portai très peu de vêtements, et chacune étant plus imaginative que la précédente. J'avais l'impression d'être entré dans un porno de très mauvaise qualité.
"Oh voyons Edward, ça ne peut pas être si horrible que ça?" dit Emmett en levant les yeux au ciel. Je ne pouvais même pas lui grogner dessus; j'étais bien trop occupé à me concentrer pour ne pas tuer Tanya.
"Fais-moi confiance, ça l'est vraiment," dit Jasper en grimaçant lorsqu'une nouvelle vague du désir de Tanya lui parvint, mêlé à ma répulsion. Les yeux d'Emmett s'écarquillèrent alors qu'ils voyageaient entre Jasper et moi; nous avions tous les deux la même expression nauséeuse sur le visage.
"Okay, ça suffit," m'étranglai-je alors qu'une image de Tanya me fouettant avec ma propre cravate flotta dans mon esprit, "Je m'en vais."
"Elle ne fait ça que pour que tu sois tendu, Edward-" me dit Rosalie, clairement peu impressionnée par ma faiblesse. Je gigotai à son choix de mots; cinq minutes à entendre les pensées de Tanya et je voyais des sous-entendus partout. Jasper sentit mon embarras et ne pus pas s'empêcher d'éclater de rire, ce qui fit réagir Emmett qui commença à rire bruyamment. "Quoi?" demanda Rosalie avec irritation, "pourquoi vous-" elle s'interrompit et un sourire vicieux étira ses lèvres lorsqu'elle comprit, "Oh."
"Je m'en vais maintenant," dis-je rapidement, parce que je ne voulais pas que ça continue. "Tu viens, Emmett?"
Il me fit un large sourire, souhaitant clairement se joindre à l'humiliation d'Edward', "Je sais pas, et toi?" Ça les fit tous éclater de rire, y compris Alice et Rosalie. Je grognai à nouveau.
"Hilarant, Emmett, ton originalité m'éblouit," dis-je sèchement, d'une voix pleine de sarcasmes.
"C'est ce qu'elle dit," répliqua Emmett. Les autres éclatèrent à nouveau de rire et je grimaçai.
"Je vais chasser, amusez-vous bien," marmonnai-je.
"Oh, t'en fais pas pour ça," répondit Emmett en agitant les sourcils. Je grognai, frustré et me précipitai dehors, ne voulant pas en entendre plus. "Oh, ne sois pas comme ça, Edward, c'est juste une blague!" cria Emmett alors que les autres continuaient à rire.
"On ferait mieux d'aller avec lui," entendis-je Jasper dire, "viens Emmett." Au loin, j'entendis mes frères dirent au revoir à leurs femmes avant de se lancer à ma poursuite en criant des commentaires inapproprié sur tout le trajet. Je soupirai.
"Ça va être une longue nuit," marmonnai-je dans ma barbe et contournant le lac pour m'élancer dans les bois où on avait l'habitude de chasser.
"Ce n'est pas la seule chose qui est longue, Edward!" cria Emmett dans un éclat de rire et je grimaçai. Leur rire résonna dans mes oreilles alors que je me précipitai dans les bois.
Pourquoi moi?
Je ne me sentis prêt à rentrer à la maison que samedi soir. Au cours de notre chasse, mes frères et moi avions tué assez d'animaux pour créer un déficit flagrant dans les statistiques de la faune locale et bu tellement de sang que nos yeux étaient plus clairs qu'ils ne l'avaient été depuis des semaines. Notre seule interruption avait été quand Alice avait téléphone pour demander à Emmett si elle pouvait prendre sa jeep; encore plus de neige était tombée au cours de la nuit, ce qui était moins que parfait pour une Porsche. J'étais reconnaissant d'avoir cette opportunité de me calmer, mais ça m'avait coûté très cher - notamment les blagues constantes de Jasper et d'Emmett, et le temps qu'on rentre à la maison, j'avais entendu bien assez de blagues à connotations sexuelles pour l'éternité.
Toute la maison était silencieuse lorsqu'on rentra; il n'y avait aucun signe du reste de la famille. "Où sont les autres?" demanda Jasper, perplexe. Je jetai un coup d'oeil à l'allée qui était dans les ombres maintenant que le soleil se couchait. La jeep d'Emmett avait disparu - probablement avec Rosalie et Alice - mais tous les autres véhicules étaient toujours là.
"Ben Rose et Alice doivent être encore avec Bella," dit Emmett en entrant dans le salon pour se jeter sur le canapé avant d'attraper deux manettes. Il en jeta une Jasper. "Tu veux jouer?" me demanda-t-il, mais je me contentai de secouer la tête. Mon estomac s'était serré à la mention de Bella; l'arrivée de Tanya avait fait disparaître presque toutes pensées d'elle de mon esprit. Je commençai immédiatement à me demander si Bella avait apprécié sa journée avec mes soeurs, et encore plus important, leur avait-elle parlé de moi? Je doutai vraiment qu'Alice lui ait dit quoi que ce soit - elle savait que je voulais régler les choses avec Bella moi-même - mais je n'étais pas aussi sûr de Rosalie. Je commençai à me sentir mal à l'aise; la dernière chose que je voulais c'était que Bella reçoive de mauvaises excuses en mon nom de la part de Rosalie. Soudainement, j'entendis des voix dans le jardin et je relevai la tête pour voir Carlisle et Esme se diriger vers nous, main dans la main, leur peau scintillant légèrement dans les derniers rayons de soleil. Ils semblaient venir du lac, ce qui était tout à fait formidable, excepté qu'il manquait toujours Tanya. Puis je sentis quelques choses bouger trois étages plus haut. Je plissai les yeux; la seule pièce qu'il y avait au quatrième étage, c'était...
"TANYA!" hurlai-je, "SORS DE MA CHAMBRE!" Je bondis dans les escaliers à la vitesse de l'éclair et me précipitai dans ma chambre pour la trouver assise sur mon lit, portant un débardeur honteusement décolleté et un bout de tissu si court que je ne pouvais même pas le qualifier de jupe.
C'est ça, rince-toi l'oeil. Elle me fit un sourire vicieux. "C'est gentil de ta part de me rejoindre, chéri," dit-elle d'une voix traînante, les yeux brillants. Ça va être amusant... pensa-t-elle.
"Descend. De. Là. Maintenant," grognai-je d'une voix menaçante. Elle haussa un sourcil provocateur, avant qu'un sourire sadique n'apparaisse sur son visage.
Force-moi.
Je serrai les dents; savoir que ma colère l'amusait m'enrageait encore plus. "Tanya, si tu ne sors pas de ma chambre MAINTENANT-" Soudainement, mon téléphone sonna. Je vérifiai l'écran- c'était Alice. Je lançai un regard noir à Tanya, lui signifiant clairement que nous n'en avions pas fini, avant de décrocher. "Allô?" demandai-je brusquement.
"Edward?"
"Qu'est-ce que tu veux Alice? Je suis plutôt occupé pour le moment," à assassiner Tanya, ajoutai-je dans mon esprit.
"Je t'appelais juste pour te dire que Rose et moi sommes sur le trajet du retour...et que Bella est avec nous," s'exclama joyeusement Alice.
Je me figeai, choqué. "El-elle vient ici?"
"Ouaip!" chantonna presque Alice, "dis à Esme de ne pas s'en faire, j'ai déjà acheté de la nourriture humaine. Je te verrais dans quelques minutes!"
"Alice, attends, je-" criai-je dans le téléphone, mais elle avait déjà raccroché. Je fixai le téléphone dans ma main, abasourdi. Je ne m'attendais pas à revoir Bella aussi tôt après notre dispute, et je doutai soudainement, malgré l'assurance de Jasper, qu'elle m'aimait. Et s'il avait eu tort? Que devrais-je lui dire? Serait-elle encore bien trop en colère pour l'histoire de la moto pour me parler?
"Alors Bella viens ici!" dit une voix derrière moi, et je fis volte-face pour voir que Tanya me regardait depuis mon lit. J'étais surpris de voir qu'elle n'était pas offensée ou irritée - juste légèrement amusée. Tanya avait toujours trouvé le fait que je sois 'amoureux' d'une humaine intéressant - une curiosité mais pas vraiment quelques chose d'important. Elle était certaine que mes sentiments pour Bella n'était qu'une étrange amourette, provoquée par le fait que j'étais fasciné par son humanité. Ça n'avait jamais été une raison assez bonne pour elle d'arrêter de me faire des avances.
"Oui," dis-je sèchement. Je n'avais absolument aucun désir de parler de ça avec Tanya, et encore moins quand j'étais aussi stressé. Je n'attendis pas qu'elle me pose la moindre question et quittai la pièce avant de me précipiter en bas. "Carlisle? Esme?" appelai-je sans même prendre la peine de jeter un coup d'oeil par-dessus mon épaule pour voir si Tanya me suivait. Ils apparurent tous les deux presque instantanément à mes côtés. Je les informai brièvement de la situation et leurs exclamations de plaisir firent sortir Jasper et Emmett du salon.
"Qu'est-ce qui se passe?" demanda Emmett.
"Bella vient ici!" s'exclama Esme avec un large sourire. Emmett poussa un cri de joie et Jasper me lança un regard lourd de sens. C'est ta chance, Edward, pensa-t-il à mon attention. Je hochai très brièvement la tête, avant de me tourner à nouveau vers Esme qui était passé en 'mode Maman'. "Emmett, tu peux aller préchauffer le four pour la nourriture de Bella, Jasper et Carlisle vous pouvez aller garder les voitures dans le garage et je vais aller ranger le salon." Elle s'interrompit pour respirer et me lança un regard peu amène. "Edward, va te changer."
"Quoi?" demandai-je, distrait. Je pensais toujours à Bella.
"Va te changer; tu es absolument horrible," me réprimanda Esme. Je baissai les yeux vers mon jean effilé et ma chemise légèrement déchirée - résultat d'une dure journée de chasse. J'ouvris la bouche pour protester, mais Esme et les autres avaient déjà disparu, pressés de tout préparer, me laissant seul avec Tanya qui se tenait dans l'entrée. Elle souriait toujours légèrement. Tout ça pour une humaine! songea-t-elle avec curiosité. Je me demande à quoi elle ressemble? Puis elle remarqua que je la regardai et ses lèvres s'étirèrent en un autre sourire coquet.
"Alors, Edward," ronronna-t-elle, "aimerais-tu que je t'aide à te débarrasser de ces vêtements sales?"
Je lui lançai un regard noir. "Je ne vais pas mettre d'autres vêtements," dis-je comme un enfant - comme si je pouvais penser à des vêtements, à un tel moment.
"Qui a parlé d'autres vêtements?" me provoqua Tanya. "Je demandais juste si tu voulais que je t'aide à enlever ceux-là." Je grognai et elle me fit un large sourire innocent. "Quoi? J'essaye juste de t'aider!"
"Sûr, ça m'aide beaucoup," marmonnai-je avec colère avant de lui tourner le dos.
"Oh, ne sois pas comme ça," dit-elle en glissant un bras autour de ma taille avec de s'approcher de moi. Je la regardai en plissant les yeux; elle préparait quelque chose - je le savais parce qu'elle bloquait ses pensées.
"Tanya, qu'est-ce que tu fais-" commençai-je, mais avant que je ne puisse finir ma phrase, je la sentis agripper le tissu de ma chemise et tirer dessus de toute ses forces. Les coutures cédèrent et ma pauvre chemise se déchira complètement, me laissant torse nu au beau milieu de l'entrée.
"Tanya!" sifflai-je, enragé. "Pourquoi as-tu fait ça?"
"Aimerais-tu que je t'aide à enlever le reste aussi?" me demanda-t-elle d'une voix basse et rauque.
La colère enfla en moi et j'étais sur le point de rugir, mais avant même que ma bouche ne puisse former le moindre mot, il y eut un brusque halètement à l'autre bout de la pièce. On fit tous les deux volte-face, moi à moitié nu, et Tanya tenant les restes déchirés de ma chemise, sa main toujours posée d'une façon compromettante sur mon torse. Sans qu'aucun de nous l'ait entendu, la porte s'était ouverte pour révéler...
Oh merde.
Prochain chapitre : Du sang sur les mains