Bien à la bourre, mais un court (ou long en fait) résumé de mon séjour au Japon.
Je suis donc partie le samedi 16 mai, en ayant dormi à peine 45 minutes. En effet, comme je suis toujours bien à la bourre, j'ai fini mon dossier de candidature pour la bourse monbusho vers 1h30 du matin. Au final, il faisait quand même 145 pages et m'a coûté une cartouche d'encre, une ramette de papier et un envoi en colissimo livre. Tout cela n'aura pas été vain puisque j'ai été convoquée aux tests de langue et à un entretien à l'ambassade la semaine dernière. Pour ces épisodes, je ferai un autre poste si le courage ne m'abandonne pas.
Bref, je n'ai donc pas vraiment dormi puisque j'ai commencé ma valise à 1h30, et encore, Khym avait aimablement repassé mon linge, et que je l'ai finie vers 3h15. Je me suis couchée et relevée à 4h pour aller prendre le bus Lufthansa à la gare. Là encore, Khym m'a accompagnée. Je tiens à dire d'ailleurs que la Lufthansa ce sont des blaireaux, le lieu qu'ils indiquent sur le ticket, il est juste à l'extrême opposé de l'endroit d'où part le bus et ça m'a bien stressée. Je passe la suite, bus, aéroport de Francfort que je trouve un peu fouillis et trop plein d'Allemands et autres gens bizarres, vol long sans écrans individuels, mais avec un jeune voisin japonais charmant qui, à défaut de m'adresser la moindre parole, ne s'est pas gêné pour se vautrer sur moi en dormant, non que je m'en sois offusquée d'ailleurs...
Douze heures plus tard, après le passage à la caméra thermique pour le contrôle sanitaire anti-grippe des porcinets et le passage à l'immigration, j'échappe à la fouille de la valise quand le charmant douanier repère mon ancien visa étudiant et il commence à me tailler la bavette avec son masque en parlant super vite... Heu du calme mon gars, je n'ai pas trop pratiqué le japonais depuis 9 mois.
Je sors de l'aéroport et prends le train qui a augmenté de 10 yen, je tiens à le dire, comme si déjà le cours du yen et de l'euro n'était pas devenu plus désavantageux. Arrivée à Nagoya même, je prends le métro et au bout de cinq minutes, j'ai l'impression de n'avoir jamais quitté la ville. Je rentre à la maison, c'est ma ville Nagoya.
Je finis par arriver chez Marie, et c'est comme si on s'était quittées la veille et non il y a presque dix mois. On bavarde, on bavarde encore, je me douche, je fais une petite sieste, et puis on rejoint Mélisande à la sortie de son boulot à Sakae et on va manger des okonomiyaki.
Le lendemain, comme les filles sont prises toutes les deux, je me balade seule dans Sakae, et là le drame, je me lâche au 100 yen shop, au loft, et je ne sais où encore. Les gadgets c'est terrible, surtout après des mois d'abstinence, je ne résiste pas à Stitch. Le deuxième jour rebelotte à Osu et Sakae avec Mélisande. Le troisième jour encore, à Osu avec Marie cette fois.
Après ces trois jours de shopping intense, je pars le jeudi pour Osaka afin d'aller voir sixx! Et Osaka que je ne connais pas par la même occasion. La journée se passe entre chasse aux temples à Tennôji, chasse aux CDs à Denden Town, restau d'omu-raisu, karaoké qui déchire sa race et quelques verres au bar du quartier avec Amandine qui nous a rejointes. Le lendemain, le réveil est sympa, avec M. Internet, jeune homme physiquement intelligent, qui débarque alors que nous sommes toutes en pyjama. Je manque de louper mon bus pour rentrer à Nagoya parce que mon plan est pourri et qu'il pleut, mais j'arrive finalement à bon port et j'aide Marie à renvoyer ses derniers cartons. Le soir, fête d'adieu de Marie qui doit rentrer en France le lundi suivant. Je suis fatiguée et il y a trop de gens que je ne connais pas (dont une Américaine, du genre à faire le grand écart en plein bar), alors je ne suis pas d'humeur charmante. Et puis bar = clopes et moi j'ai la gorge assassinée par la clim. D'ailleurs, vu les quintes de toux que je me suis envoyées dans le métro (allergie au produit de la clim ? Je toussais dès que je mettais un pied dans une rame), j'ai cru qu'ils allaient finir par me reconduire à la frontière, des fois que j'ai la grippe du cochonou.
Le samedi, on met du temps à bouger avec Mélisande. Au final, on a juste le temps de repasser par Osu avant d'aller au concert de D'espairsRay. Très bon concert quoi que très très long, près de 2h30. Le nouvel album passe très bien en live, même l'ignoble chanson pop vers la fin dont j'ai oublié le nom. Dommage que je n'ai plus de sous pour retourner les voir à Paris en juillet. Après le concert, Marie nous retrouve chez Mélisande pour manger, puis nous partons Mélisande et moi à Tokyo avec le bus de nuit.
Le dimanche, arrivées aux aurores à Tokyo, nous nous rendons chez Patrick, un ami de Mélisande chez qui nous avions déjà dormi l'an dernier. Nous allons prendre le brunch, qui s'est d'ailleurs transformé en déjeuner, sur la Omote Sando. Le reste de la journée se passe entre Harajuku et Shibuya. Le lendemain, visite culturelle : le nouveau musée d'art de Roppongi. Ce jour-là, on a eu un bol absolu, entre une gamine qui nous a filé des billet pour l'expo d'objets du Louvres sur l'enfant dans l'art et le papi qui nous a faites rentrer gratos à l'un des étages. Au final, on a payé 300 yen au lieu de 1800 yen! Le soir, restau indien à Ueno.
Le mardi, Daikanyama, Omote Sando et la rencontre avec Wataru, Shinjuku, puis soirée avec Wataru. Mercredi, Asakusa, puis de là, nous rejoignons Odaiba en bateau. Très chouette balade qui nous permet de nous reposer après des jours de marche. Ça donne une autre vue de Tokyo. A Odaiba, c'était un peu désert. Le front de mer est joli, la statue de la liberté marrante. Le soir, repas dans une crêperie à Ginza, tenue par un Français évidemment. C'était bon, mais très cher. Donc je me suis contentée d'une complète. Chez moi, la galette c'est le repas des moments de dèche, quand le frigo est vide et que Maman a vraiment la flemme. Je me vois mal payer presque 20 euros la galette, c'est contre ma nature de Bretonne!
Le jeudi, retour à Nagoya en bus de jour et concert de Mucc. Très bien comme d'hab'. Très jolis décors à l'image de la pochette du dernier album. Moins intense que le live de l'an dernier peut-être, je trouvais Shion plus habité. Quand ils jouent Sanbika, le décor projeté derrière est vraiment beau, des vitraux. Comme dit Mélisande, à voir Tatsurô chanter, on aurait presque un regain de foi. Enfin, c'est beau, mais c'est kitch quand même. Reste aussi qu'il se merde dans les aigus du début de la chanson et qu'il baisse le Ave Maria d'une octave pour réussir à le chanter. Il faudrait voir à ne pas faire des chansons qu'il ne peut même pas chanter. Ça me rappelle Anjelier en live, une belle rigolade. Enfin bref, Tatsurô, ta mission d'ici le concert d'octobre à Strasbourg : couper tes cheveux mon gars, ça choque mon sens esthétique et ça manque de virilité.
Le vendredi, j'ai rendez-vous le matin avec un prof de l'université de Nagoya. Le midi, on mange avec lui Mélisande et moi, c'est déjà la deuxième fois qu'il nous offre le restau. L'après-midi, je vais faire quelques derniers achats, puis je rentre chez Mélisande faire ma valise avant de la rejoindre en fin de journée pour aller dans un restaurant okinawaien, souvenirs souvenirs.
Le samedi, je rentre. Ou plutôt, j'étais censée rentrer, mais c'est là qu'intervient l'épisode des quinze heures de retard de l'avion. Et là c'était long. Arrivée à Francfort le lendemain très tôt (même si le pilote a dû aller jusque Saarbrücken et faire demi-tour pour occuper le temps en attendant l'ouverture de l'aéroport, sisi), j'ai réussi à attraper le premier bus pour Strasbourg et je suis arrivée vers midi, près de 40h après m'être levée. Ça met en forme.
Quelques photos du séjour sur facebook:
Album Facebook Raconté comme ça avec trois semaines de recul, cela semble un peu froid ce séjour, mais c'est surtout pour ne pas oublier ce que j'ai fait. Je sais bien combien chaque moment était magique. J'ai tellement envie d'y retourner. Mais là tout me semble compliqué et incertain en ce moment. Ça me fait bizarre l'idée de ne pas retourner en cours en septembre, de chercher vraiment un boulot pour ne pas dépendre plus de mes parents que je ne le fais déjà. Et je sens poindre le premier gros échec de ma vie. Bref, il faudra que je parle de tout le reste plus tard, j'ai sommeil.