Chanson de toile

Apr 15, 2008 16:06

Перевод (c)14-15/IV 2008

Сидит Иоланда в тихой светлице
Шелк на колени ее ложится.
Золотом, шелком кладёт стежок,
Мать в сердцах произносит упрек:
- Я вами недовольна, Иоланда.

Моя Иоланда, на вас есть вина,
Вы - моя дочь, я сказать вам должна.
- В чем же вина, моя милая мать?
- Я вам по чести желаю сказать,
Я вами недовольна, Иоланда.

- Мать, в чем узрели вину мою?
Худо пряду ли, худо ль крою,
Худо ли шелком по ткани шью,
Иль по утрам слишком много сплю?
- Я вами недовольна, Иоланда.

Не худо вы кроите и шьете,
Не худо вышиваете и прядете,
Не слишком долго вы утром спите,
Слишком много с рыцарем говорите.
- Я вами недовольна, Иоланда.

Вы с графом Маи говорили тайком,
Ваш муж рассердился, проведав о том,
Он опечален, я не шучу,
Не поступайте так, я вас прошу.
- Я вами недовольна, Иоланда.

- Если муж мой клянет меня,
А вместе с ним - вся его родня,
Он может за это меня корить,
Но запретить не может любить.
- Да, это в вашей воле, Иоланда.


***

Belle Yolande, dans une chambre tranquille
Déplie des étoffes sur ses genoux.
Elle coud un fil d’or, l’autre de soie.
Sa mauvaise mère lui fait des reproches.
-Je vous en fais reproche, Belle Yolande.

Belle Yolande, je vous fais des reproches :
Vous êtes ma fille, je dois le faire.
-Ma mère, à quel sujet ?
-Je vais vous le dire, par ma foi.
-Je vous en fais reproche belle Yolande.

-Mère que me reprochez-vous ?
Est-ce de coudre ou de couper,
Ou de filer, ou de broder,
Ou est-ce de trop dormir ?
-Je vous en fais reproche, belle Yolande.

Ni de coudre ni de couper,
Ni de filer, ni de broder,
Ni de trop dormir ;
Mais de trop parler au chevalier.
-Je vous en fais reproche, belle Yolande.
Vous perlez trop au comte Mahi,
Cela déplaît à votre mari.
Il en est très chagriné, je vous l’affirme.
Ne le faites plus, je vous en prie.
-Je vous en fais reproche, belle Yolande.

-Si mon mari l’avait juré,
Lui et toute sa parenté,
Même si cela lui déplaît,
Je ne renoncerai pas à aimer.
-Fais à ton gré, belle Yolande.

***
За вторую песню - спасибо Earving, благодаря которой в моих руках оказалась книга "Chansons d'amour du Moyen Age"

Belle Yolande en sa chamber état assise ;
Elle cousait une robe de belle soie,
Elle voulat l’envoyer à son ami.
Elle chantait cette chanson tout en soupirant :
Mon Dieu, il est si doux le nom d’amour,
Je ne croyais jamais en sentir de chagrin.

« Mon bel ami si doux, je veux vous envoyer
Une robe de soie en signe de mon grand amour.
Je vous en prie, pour Dieu, ayez de moi pitié. »
Elle ne put rester debout, sur le sol elle s’assit.
Mon Dieu, il est si doux le nom d’amour,
Je ne croyais jamais en sentir de chagrin.

Comme elle prononçait ces paroles,
Son ami entra dans la maison.
Elle le vit, elle baissa la tête,
Elle ne pouvait plus parler, elle ne lui dit ni oui ni non.
Mon Dieu, il est si doux le nom d’amour,
Je ne croyais jamais en sentir de chagrin.

« Ma douce dame, vous m’avez oublié. »
Elle l’entend, elle lui sourit ;
Avec un soupir, elle lui tendit ses beaux bras,
Elle le prit et l’enlaça si doucement !
Mon Dieu, il est si doux le nom d’amour,
Je ne croyais jamais en sentir de chagrin.

« Mon cher amour, je ne sais vous tromper,
Je veux plutôt vous aimer de cœur loyal, sans mensonge ;
Quand il vous plaira, vous pourrez m’embrasser.
Je veux m’aller coucher enter vos bras. »
Mon Dieu, il est si doux le nom d’amour,
Je ne croyais jamais en sentir de chagrin.

Son ami la prend entre ses bras,
Ils vont tous les deux seuls s’asseoir sur un beau lit.
Belle Yolande l’enlace si étroitment,
Il l’étend sur le lit à la française.
Mon Dieu, il est si doux le nom d’amour,
Je ne croyais jamais en sentir de chagrin...

***

Belle Doette à la fenêtre assise,
Un livre lit qui au cœur ne la tient;
De son ami Doon lui ressouvient,
Qui loin ailleurs est allé en tournoi.
Et ore en ai deuil.

Un écuyer, aux degrés de la salle,
Est descendu, a détaché sa malle.
Belle Doette a descendu les marches
Ne pensant pas ouïr triste nouvelle.
Et ore en ai deuil.

Belle Doette alors lui demanda :
Où est Doon que je n'ai vu de longtemps ?
Lui eut tel deuil que de pitié pleura.
Belle Doette aussitôt se pâma.
Et ore en ai deuil.

Belle Doette alors debout dressée
Voit l'écuyer, vers lui s'est dirigée.
En son cœur est dolente et en souci
Pour son seigneur qu'elle n'aperçoit mie.
Et ore en ai deuil.

Belle Doette à demander se prit :
« Où est mon sire à qui tant d'amour doit? »
- Par Dieu ne puis, dame, plus vous céler:
Mort est mon sire, occis fut au joûter.
Et ore en ai deuil.

Belle Doette à son deuil s'est donnée :
"Ah ! quel malheur, comte loyal et noble !
Pour votre amour je vêtirai la haire,
Et sur mon corps n'aurai pelisse vaire.
Et ores en ai deuil.
Pour vous deviendrai nonne en l'église Saint-Paul.

Pour vous ferai une telle abbaye :
Quand jour sera de fête proclamée,
Si quelqu'un vient, en amour infidèle,
De ce moutier ne trouvera l'entrée.
Et ore en ai deuil.
Pour vous deviendrai nonne en l'église Saint-Paul.

Belle Doette a fondé son moutier
Qui moult est grand et deviendra plus grand.
Celles et ceux y voudra attirer,
Qui pour amour savent peine et malheur.
Et ore en ai deuil :
Pour vous deviendrai nonne en l'église Saint-Paul.

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