Sep 22, 2010 14:06
Hier j'ai décidé de mettre fin à des mois d'inculture cinématographique et j'ai loué le dernier Polanski. Au-delà de la mise en scène et des décors sublimes, c'était bien un peu n'imp ce scénario non ? Il m'a semblé relever un cas de "so what" abyssal (en général quand on est obligé de sortir la CIA et les crimes contre l'humanité, c'est qu'on est un peu mal question motivations. J'en sais quelque chose, moi dans Bernard c'est la bombe atomique qui nous motive alors camembert). Mais le plus fort, c'est que pour moi l'histoire fonctionnait quand même, presque par la seule vertu de son autre petit problème : ce ghost writer est, vraiment, too stupid to live. En fait, tout le suspense tient à la fascination qui vous saisit face au spectacle de la déliquescence du personnage principal, qui commence avec une personnalité, et qui termine, ahem, je ne sais pas, dans un genre de no-man's-land de l'agitation suicidaire, avec des paroles et des gestes qui n'ont pas de sens. Ce n'est pas juste qu'il cesse d'être rationnel et qu'il balance son instinct de conservation aux orties, ce ne serait pas un problème. C'est que la raison s'efface et qu'il n'y a rien d'autre derrière.
On va dire que c'est fait exprès. On va dire que je suis trop prosaïque pour saisir le complexe du fantôme qui se dissout en n'écrivant pas son fameux livre qui n'a pas de sens non plus face à un paysage noyé du bout du monde et qui finit par clamser hors champ pour une bêtise (avec une mort comme lui, futée mais pour des prunes?). On va dire que c'était vachement bien quand même, vu que même en s'en foutant on ne s'en foutait pas.
Bon faut que je regarde quoi maintenant pour rattraper mon gap culturel?