L'AirBnB que nous avons réservé prend la forme d'une mini auberge de jeunesse, à la fois excessivement luxueuse (vu la pauvreté alentour) et assez impersonnelle. Ce logement a un peu explosé notre budget nuitée, mais il a l'avantage non négligeable d'être à proximité du tramway qui mène à la fois dans le quartier français (où se trouvent une grande partie des bars et restaurants), et du grand City Park, près duquel doit se tenir à partir du lendemain le Jazz & Heritage Festival où nous envisageons de passer la journée du lendemain.
Tramway trop choupi !
Après avoir lavé toutes nos affaires, nous embarquons dans l'un de leurs tramways old school, étonnamment jamais pleins malgré leur petite taille et leur fréquence relative (ici comme ailleurs, il semble que la voiture reste le moyen de transport de prédilection des Américains).
Photo prise en cachette pour ne pas avoir l'air de touriste. Malgré notre sac à dos. Et ma casquette.
Les sièges que vous voyez ci-dessus sont réversibles. Le tram ne change sûrement pas de sens et du coup ils "inversent" les sieges en fonction de la direction de la ram. C'est ouf. Pour demander l'arrêt, il faut tirer sur une corde totalement invisible au niveau des fenêtres.
En bons touristes, nous nous engageons dans le quartier français du Vieux Carré, où l'ambiance est immanquablement au rendez-vous.
Rue particulièrement coquine !
Outre des gamins faisant des percussions sur des bassines, nous tombons sur une troupe de jazz qui déménage sévère. Ironie du sort : ils sont français, mais purée ce que c'est bon !
On a pris une vidéo mais pas moyen de choper un wi-fi assez solide pour l'uploader...
La ville a un charme âpre, où la joie et la beauté côtoient la misère et le délabrement. Il est difficile de représenter en photo le contraste entre les quartiers animés du centre, où tous ces airs de fête peuvent sembler un peu forcés tant que l'on reste dans le flot des touristes, et la langueur colorée et plus terre-à-terre des immenses quartiers résidentiels qui les entourent. Les maisons sont belles et les arbres toujours aussi immenses.
Arbres mangeurs de maisons. Que font les urbanistes?!
Tant de couleurs !
Le but de cette photo "en roulant" était de photographier des breloques accrochées partout dans les arbres.
On les voit mieux ci-dessous :
Ces colliers étaient en vente un peu partout et accrochés aussi par dizaines aux perrons de certaines maisons.
Nous avons parcouru le quartier français de long en large et passé un bon moment, même s'il s'apparente aux quartiers connus de Paris : enthousiasmant mais surpeuplé (surtout lorsqu'on vient des parcs naturels) et rongé par la mendicité, et du coup dénué de cette confidentialité qui semble rendre les expériences authentiques. C'est certainement une ville où il faut pouvoir flaner, rencontrer des locaux, pour se l'approprier un tant soit peu.
Du coup, nous nous sommes un peu éloignés du coeur de la fête pour nous balader du côté du port, paisible à cette heure où les bateaux touristiques sont amarrés pour la nuit.
Enfin seuls !
Un vrai bateau à vapeur qui vogue sur le Mississippi
Les conseils du loser
Si tu passes une soirée à la Nouvelle-Orléans :
- sors-toi de la tête que tu dois absolument passer un moment inoubliable et apprécie les petites choses (comme le tram, les grands arbres et les breloques)
- aie conscience que si on te présente le quartier français comme incontournable, c'est essentiellement parce que c'est là où vont tous les touristes et prends aussi le temps de voir des quartiers périphériques où la vie quotidienne déborde souvent dans la rue
- ne cherche pas la musique : la musique viendra à toi. (La musique dans les restaurants peut être très cool mais va faire considérablement monter les prix.)
Nous finissons par dîner dans un excellent restaurant, que nous choisissons à l'écart de la foule. Nous attendions beaucoup de la cuisine lousianaise et puisque nous n'avons pas trop radiné cette fois-ci, nous ne sommes pas déçus. La jambalaya est épicée juste ce qu'il faut, les morceaux de poisson-chat qui la parsèment sont fondants à souhait. Ce ne sont pas des plats très sophistiqués, mais c'est cette simplicité même (ainsi que l'absence de friture :D) qui les rend si agréables après cinq jours à se malmener les papilles avec trop de saveurs contradictoires.
Nous n'avons toujours pas tranché si nous souhaitions ou non dédier une journée au Jazz Festival, sachant que cela veut dire moins de temps pour faire connaissance avec la ville. Nous remettons la décision au lendemain en nous disant que nous aviserons en fonction des circonstances : pas question de faire la queue pendant une heure pour avoir nos places.
Oh non, c'est la fin du post ! Suspense !!!