Et bien voilà, ca faisait un certain temps que je ne vous avais pas gratifié d’un petit article sur mon travail. Peut-être même près d’un an. Non pas qu’il n’y ait plus matière à remplir une petite entrée LJ (loin de là) mais disons qu’il n’y avait rien de très amusant ou qui titille mon esprit lyrique et magnanime. Bref, rien de bien folichon que je puisse tourner en une blague stupide dont j’ai le secret. Parce qu’après tout, le quotidien d’une équipière du mcdo quand elle ne se fait pas arrêter pour surmenage, est bel et bien de se laisser insulter en disant merci.
Mais voilà, l’arrivée d’un nouveau produit à changer la donne. Je ne l’ai pas remarqué tout de suite mais pourtant, il y a bien quelque chose qui a changé.
Car oui, depuis plusieurs mois maintenant, nous avons… LE MAC WRAP.
Appelé aussi le « rap » , le « warp », le « truc-roulé-vous-savez-là », le « ouliwoupee » et le « drape » (liste non exhaustive et purement phonétique) par nos cher clients à l’imagination débordante, il s’agit donc -pour ceux qui l’ignorent- d’une crêpe de blé dans laquelle on fourre tout un tas de truc louche, ensuite on roule, on fait glisser dans un carton pour que ca fasse semblant de tenir en place et hop, on envoie.
Après avoir eu le malheur d’avoir laisser échapper mes projets d’avenir, j’ai donc appris que le mac wrap avait été tester chez nos amis les bretons avant d’être approuvé par mcdo France (la Bretagne, estampillée zone beta de chez mcdonald :I) et que suite à son succès sans commune mesure, tout les autres mcdo en avait hérité.
Seulement voilà : tout les français ne sont pas gentils (ou beurrés) comme les Bretons. Encore moins les parisiens (sauf pour le coté beurré en fait… :la).
C’est pourquoi, il ne serait pas négligeable d’introduire une sorte de… mode d’emploi avec ce petit « sandwich » si populaire. Parce que mine de rien, on ne mange pas ça n’importe comment !
Voici un cas de figure, disons, plutôt classique.
Vous êtes dans la file d’attente depuis 10 minutes et avait vu, avec un peu d’agacement, 15 personnes repartir avec des plateaux bien garnis à l’odeur alléchante. Quand vous arrivez finalement en caisse, vous prenez votre commande : un menu mc wrap poulet bacon (aller, faites pas genre, tout le monde sait que c’est le meilleur) avec des potatoes et du ice tea (hein ? non pas du tout, ce n’est pas ma commande :I). En moins de 3minutes, vous avez payé, recompté votre monnaie, ranger votre ticket et pouf, votre commande était prête. Vous avez joyeusement prit votre plateau et avez, à votre tour, eu le plaisir sadique de passer devant ceux qui attendent derrière vous. Vous vous installer à table, ouvrez le mc wrap AVEC LA LANGUETTE PREVU A CET EFFET vu que vous êtes un client intelligent. Comme vous êtes aussi curieux (et surement envahi par un ennui profond), vous remarquez le petit slogan qui accompagne votre sandwich. « Préparer sur commande et servis immédiatement. ». Tout content, vous mordez avec appétit dans votre Wrap et là, c’est le drame.
Ca ? Fraichement préparer sur commande ? Et mon cul ? C’est du McChicken ?
Avant de prendre votre mcWrap pour l’écraser dans le visage de la caissière qui vous a vilement trompé, réfléchissez.
En tant que client impatient d’avoir son repas, vous avez été ravi de le voir se présenter à vous rapidement. Seulement voilà, si les personnes en cuisine n’avaient pas prévu que vous commanderiez éventuellement un McWrap, vous ne l’auriez surement pas eu aussi vite. Parce qu’il y a eu 15 clients avant vous et qu’il y a aussi surement 4 autres caisses d’ouvertes. Il est donc éventuellement possible que la chose qui vous a écœuré à la première bouchée ne soit qu’une simple erreur humaine d’une personne qui n’est pas une machine mais qui est traité en tant que tel (parce que les McWrap prennent un temps fou à faire et que ca n’arrête pas pour autant l’affluence des autres produits sur la ligne friture).
Secundo, bien que très tentante, l’envie de barbouillé le visage de la caissière avec votre Wrap reste une chose parfaitement non productive. Parce que, pour commencer, vous avez pu constater de vos yeux qu’elle n’était pas intervenue en quoique se soit dans la confection de votre précieuse crêpe roulée. Ensuite, lui demander de façon courtoise, polie et avec un brin d’humilité vous permettra d’avoir un nouveau produit rapidement, donner avec le sourire (enfin, sauf pour les pas aimables, ca existe aussi) et même qui sait, si vous tombez sur moi, vous aurez le droit à un petit bonus. Parce que oui, les caissières ne sont pas qu’une simple extension du caisson où l’on range l’argent. Ce sont des êtres humains sensibles à la courtoisie autant qu’à l’impolitesse.
Pour finir, je dirais que le mcWrap est surement le sandwich le plus compliqué à réussir selon les gouts de chacun. Beaucoup de gens ont l’habitude de venir en période d’affluence et ont donc l’habitude de manger le dit Wrap avec une crêpe chaude. Or, selon les normes du mcdo, la crêpe n’est en aucun cas chaude, elle est simplement réchauffée par la température du bin où la boite attend patiemment d’être servie. Il arrive donc que, lors des périodes de grosses affluences, les cuisiniers en fassent un peu d’avance qui patiente un peu au chaud avant d’être servit.
Bref, le mcwrap est un sandwich qui, coté client, a tout pour séduire mais qui, coté pro’, est un vrai cauchemar.
Après cette merveilleuse démonstration de la meilleure façon de manger un bon Mc Wrap (poulet bacon, faites pas chier, c’est le meilleur), je vais partir dans une légère digression sur une note un peu plus sérieuse.
S’il y a une chose que le McDo m’a apprit, c’est à me mettre à la place des autres avant de gueuler (ou même pendant en fait). Durant la première année, je me suis rendue compte que la plupart du temps, quand on s’énerve, ce n’est jamais sur la bonne personne. Les personnes qui sont mises en première ligne sont souvent de pauvre innocent qui encaissent les coups à la place des planqués. Cas de figure flagrant : les caissières qui se font engueulées pour la qualité des sandwichs. Ce sont des CAISSIERES. Elles ne sont donc pas en cuisine. Elles ne peuvent donc ni accéléré l’arrivée des sandwichs, ni même les faires mieux. Je me suis aussi rendu compte de l’intolérance flagrante dont on pouvait faire preuve lorsqu’on est un client. Le nombre de personne qui m’ont méprisé, prise de haut, insulté ou même craché dessus (oui, oui) simplement parce que je ne pouvais répondre à leur attente ou, pire encore, simplement parce que j’étais une employée Mcdonald. Je ne compte plus les mères qui, le regard condescendant à souhait, disaient à leur enfant en me désignant pendant que je changeais les poubelles en salle : « Regarde, tu finiras comme ça si tu ne travailles pas bien à l’école. ». Ceux qui me connaissent un peu (beaucoup) se doutent déjà que je me suis fait un plaisir de répondre que j’avais mon bac et que je travaillais pour payer mes études actuellement. Toujours est-il que la sensation de valoir moins qu’un être humain ou qu’une machine (ils n’insultent pas la machine au moins), toute personne travaillant dans les grandes enseignes savent ce que c’est.
J’ai un client qui, il n’y a pas longtemps, m’a tenu la jambe (expression, expression) pendant 10 minutes en me disant qu’on déshumanisait le service avec la mise en place des bornes de commandes. Du haut de ces 40 ans, il y est allé de ces « tu sais ma petite, on peut peut-être vous bernez vous, les petites étudiantes, mais on me l’a fait pas à moi. ». Restant poliment souriante, même si ca tenait plus du rictus crispé au bout de la 3ème fois où il sous-entendait que j’étais trop demeurée pour comprendre, n’essayant même plus de lui expliquer que de toute façon, tant qu’on serait plus ou moins capable d’assurer le travail de 3 ou 4 personnes, ils n’embaucheraient pas plus avec ou sans les bornes, je le laissais parler. Me raconter comment, lui dans son entreprise, il valorisait ses employés (avant de gentiment me dire que, oh si seulement j’avais un bac+4, il m’embaucherait) et qu’on allait finir par supprimer l’humain au profit de la machine. « On déshumanise le service ma petite ». Devant ma caisse, attendant patiemment qu’il se décide d’arrêter de bavasser pour me dire sa commande, j’ai finis par lui répondre, le plus nonchalamment du monde « Oh, vous savez, depuis deux ans que je travaille ici, les clients nous traitent comme de la merde alors bon, être remplacer par une machine, ça me gêne moyennement. ». Le pire dans tout ça, c’est que j’ai sortis ça comme une vérité établis, comme un état de fait qui serait dans l’ordre des choses. Parce qu’au fond, dans notre société, c’est ainsi que les choses se sont placés. Qui n’a pas dit à quelqu’un d’aller gueuler un coup pour avoir ce qu’il voulait ? Même moi, je le fais parfois. Ca n’empêche en rien que ce n’est pas la bonne façon d’aborder les choses.
Mais durant les derniers mois, j’ai mis à profit cette expérience du « mets toi à la place de l’autre ». En tant que caissière ou parfois simplement équipière sur la zone comptoir (il y a beaucoup de poste différent), on a tendance à beaucoup râler sur les clients, leur imputant tout les tords, sans forcement se remettre en cause.
" Comment ça il ose se plaindre d’attendre ? Il a qu’à aller faire son sandwich si ca ne lui plait pas. Quoi ? Il revient encore pour changer ses frites ? Mais c’est la troisième fois ! Quel chieur. Il manque toujours un truc ici ? Bah pourquoi tu reviens abrutis ? "
Voici un petit panel plutôt réduit de ce qui peut se dire quand on tourne le dos au client pour prendre un sandwich, qu’on s’éloigne un peu en se mettant hors de porté d’oreille ou en passant simplement en cuisine derrière. Je ne mentirais pas, je suis une des premières à râler pour peu qu’on m’est adressé la parole de façon peu courtoise. Je ne suis pas une bonniche. Pourtant, j’arrive parfaitement à me remettre en question. Parfois, c’est naturel qu’après près de 10 minutes montre en main, une personne se plaigne de la lenteur pour la confection d’un sandwich. Sans une communication adéquate avec le client pour le faire patienter, tenter de lui proposer une alternative, simplement lui montrer qu’on est attentif à son attente et qu’il n’est pas simplement oublié dans un coin, peut faire la différence. Si un client revient 3 fois pour changer ses frites sans en avoir mangé la moitié (où, dans ce genre de cas, il ne s’agit que d’un resquilleur), c’est bien qu’il y a un problème. Parce qu’il faut bien avouer que les frites sont dégueu passé un certain temps, tous les équipiers pourront le dire et pourtant, nous, on ne les paye pas.
Bref, vous avez saisit l’idée. Il y a toujours un moyen de se dire que bon, c’est vrai que c’est chiant de se faire gueuler dessus mais que bon, c’est un peu compréhensible parfois. Après, si la majorité des clients apprenaient qu’en étant simplement aimable, même quand la situation est agaçante, les choses se passent toujours mieux. Croyez moi. Une personne qui revient en me disant, de façon un peu agacé mais poli que son sandwich est visiblement plus très frais, je lui change et pour peu qu’il y ait un peu d’attente et qu’il se soit montrer plus poli qu’agacé, je lui offre un petit quelque chose en plus.
Parce que dans la vie, c’est comme ça. On gagne toujours à se montrer aimable. C’est un truc que m’a apprit le Mcdonald. Même si tu as envie de coller ton poing dans la figure de quelqu’un, commence par une approche aimable pour désamorcer la situation.
Après, y a des cons partout… C’est pour ça qu’il faut toujours garder une frite froide dans un coin, juste au cas où. B)
Enjoy~