Nov 30, 2010 22:38
Une scène m’a particulièrement marquée. Dans l’appartement rassurant aux murs tapissés de livres de ses parents, elle découvre en direct à la télévision les images de la cité où est implanté son collège mise à feu et à sang. Des jeunes y détruisent des voitures et attaquent l’annexe du commissariat. Réaction de son père (Robin Renucci), lunettes sur le nez : il se saisit d’un exemplaire de la Pléïade, coupe le son, et lit doctement un extrait du poème de Victor Hugo, A ceux qu’on foule aux pieds :
« Hélas ! combien de temps faudra-t-il vous redire
A vous tous, que c’était à vous de les conduire,
Qu’il fallait leur donner leur part de la cité ;
Que votre aveuglement produit leur cécité ;
D’une tutelle avare on recueille les suites,
Et le mal qu’ils vous font, c’est vous qui le leur fîtes.
Vous ne les avez pas guidés, pris par la main,
Et renseignés sur l’ombre et sur le vrai chemin ;
Vous les avez laissés en proie au labyrinthe.
Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte »