Blue Lagoon
bonjour!
voici ma premiere fanfic arashienne que je poste sur LJ. je vais essayer de mettre les nouveaux chapitres assez régulierement. je ne promet rien mais je vais faire de mon mieux! sans plus tader, commençons! (~^o^~)/
Titre : Blue Lagoon
Fandom : Arashi
Pairing : Matsumiya
Résumé : Jun est le vampire au sang pur qui régit Tokyo. Nino est un humain seducteur qui croise sa route....à ses risques et périls.
Blue Lagoon, chapitre 1! Dozo!
[chapitre 1]
Jun bailla à s’en décrocher la mâchoire. C’était dans ces moments-là que son statut de sang pur lui pesait. Il contrôlait sur toute la superficie de Tokyo et devait veiller à ce que chaque vampire présent sur son territoire respecte les règles qu’il avait établies. Aujourd’hui, après deux jours d’une traque harassante, il avait enfin trouvé le jeune nouvellement formé qui provoquait un bazar monstre dans son territoire. Il lui avait expliqué deux ou trois petites choses, telles que l’’interdiction de chasser plus d’une fois par mois dans le même quartier, ou de s’occuper de faire disparaitre les traces de ses repas. Jun ne tenait pas à ce que les humains soient décimés en l’espace de quelques mois par une bande de vampires stupides ou que des cadavres exsangues soient découverts à chaque coin de rue. Les problèmes étaient rares, à part quand une espèce de jeune avorton se croyait tout permis et considérait la ville comme un terrain de jeu géant. Finalement, il avait réussi à mettre les points sur les i, bon gré mal gré, et la paix devrait revenir dans les prochains jours. C’était ça, ou l’élimination pure et simple, et l’autre l’avait bien compris.
Il n’empêche que cette traque l’avait épuisée, et il n’aspirait plus qu’à deux choses : un remontant et un lit ...vide. Heureusement qu’il avait rompu avec Yumi quelques jours auparavant. Son caractère à la fois malicieux et tendre, qui l’avait séduit au début, s’était transformé dernièrement en ce comportement mièvre et jaloux qu’il détestait tant. Elles devenaient toutes comme ça au bout d’un moment, sans qu’il comprenne exactement pourquoi. Les humains étaient si imprévisibles. Il pensait qu’elle serait différente, mais il avait eu tort. Tant pis : après tout, ce n’était pas comme il était attaché à elle. Il allait profiter de sa solitude avant qu’un autre humain capte son attention.
Tout en se dirigeant vers une de ses adresses favorites, le Blue Lagoon, il bailla de nouveau. Il fit bien attention de se couvrir la bouche d’une main, moins par politesse que pour éviter qu’un passant ne voit ses canines. Sans être aussi impressionnantes que les crocs qu’il pouvait arborer lorsqu’il se voulait particulièrement menaçant, elles étaient beaucoup plus longues que la norme et il ne voulait pas que quelqu’un commence à se poser des questions sur son compte. Enfin il était arrivé. Il poussa la porte de son bar favori et s’assit au comptoir. Un jeune homme au sourire lumineux s’approcha de lui dès qu’il se fut assis
-« Jun ! Ça faisait longtemps que je ne t’avais pas vu ici ! s’exclama le barman.
-hum c’est vrai. Désolé Masaski j’étais occupé ici et là. Tout marche comme tu le veux ici ? répondit Jun.
-oui bien sûr ! La routine ! Je te sers comme d’habitude ? »
Jun acquiesça. Aussi bizarre que cela puisse paraitre pour un vampire de se retrouver dans un bar, il était heureux ici. Et puis, le Blue Lagoon n’était pas comme les autres : Masaki était lui aussi un vampire, et il faisait de délicieux cocktails, autant pour le humains que pour les vampires, bien que ceux-ci ne se trouvaient pas sur sa carte habituelle. Jun connaissait Masaki depuis longtemps, ils avaient même été un temps amants, mais tout deux aimaient trop les humains et leurs particularités pour se contenter l’un de l’autre. Ils avaient fini par rompre naturellement mais se voyaient de temps à autre lorsque Masaki passait par Tokyo. Un beau jour, ce dernier lui avait annoncé sa décision de s’installer définitivement et d’ouvrir un bar, dans lequel il pourrait étudier à loisir son espèce favorite : l’homme. L’idée plut immédiatement à Jun, et il en avait fait depuis son échappatoire à des soirées pleines de morosités. Le Blue Lagoon avait un succès fou, et s’y retrouvaient aussi bien des étudiants venus faire la fête que des salary-man venus décompresser de leur journée de travail. Et c’était avec un véritable plaisir que Jun les observait, soir après soir, sans jamais s’en lasser. Malgré ses quelques siècles d’existence (mon dieu….presque 600 ans…) il trouvait toujours quelque chose de nouveau, dans leur façon de réagir, de penser, d’espérer, d’abandonner leur envie de vivre, ou au contraire de s’y accrocher comme jamais. Il avait vu des jeunes gens qui avaient tout pour eux, une famille aimante, de l’argent, des amis, un avenir, se pendre un soir dans leur chambre, et d’autres, vivant dans la misère la plus noire, sans qu’une lueur d’espoir d’une vie meilleure ne les atteigne, s’accrocher et continuer. Il avait vu des hommes en mal de pouvoir tuer des peuples entiers sur des motifs plus futiles les uns que les autres pour enfin se sentir puissants et d’autres qui dévouaient leur vie au service des autres, s’oubliant eux-mêmes au passage. Jun ne les jugeait pas, pas plus qu’il ne prenait part à toutes ces conflits qui agitaient l’humanité. Il voulait simplement comprendre. Comprendre d’où leur venait toutes ces émotions, ces sentiments, lui qui n’en avait jamais ressenti d’aussi fortes. Les vampires, surtout après une longue existence, perçoivent le monde comme un ensemble de couleurs fades, grises. Une activité nouvelle, un comportement, un sang particulièrement odorant pouvait éveiller leur intérêt mais bien vite ils s’en lassaient, retombant dans leur existence morne jusqu’à la prochaine fois.
Masaki comprenait et partageait son intérêt pour cette race, c’est d’ailleurs cela qui les avait rapprochés en premier lieu. Et ce soir, son ami avait parfaitement saisi son humeur. Il lui amena deux verres, un rempli d’un liquide framboise, et l’autre d’une suspecte couleur turquoise tirant sur le violet vers le fond.
-« tiens j’ai besoin de toi pour tester ma nouvelle création. Jolie, non ? dit-il en désignant le verre bleu.
- Fabuleux, effectivement, railla Jun. C’est buvable au moins ?
- rhoo, comme si je faisais des cocktails empoisonnés !
- il me semble me souvenir de deux ou trois…expérimentations qui n’auraient pas manqué de m’envoyer à l’hôpital si ma ...condition ne m’avait pas protégé.
- de simples erreurs de dosage, rien de plus », répondit Masaki avec un immense sourire, se remémorant les réactions de son ami lorsqu’il lui avait fait boire un mélange de rhum, jaggermeister et sang d’agneau. Il n’utilisait jamais de sang humain, qui coagulait trop vite malgré l’alcool qu’il y ajoutait pour le diluer.
« Tu n’as -normalement- rien à craindre aujourd’hui. Curaçao, vodka, Cranberry. Et exprès pour toi, une goutte de sang de lapin, pour relever le tout ! » annonça-t-il, fier de lui.
- « mouais….voyons voir ça »
en lui lançant un regard circonspect, Jun pris le verre et y trempa ses lèvres. Voyant qu’il pouvait le boire sans avoir aussitôt envie de le recracher, il s’enhardit et but quelques gorgées.
- « Alors ?? Verdict ?
- Plutôt pas mal », répondit Jun en s’humectant les lèvres. « Mais je suis pas fan du lapin. Un brin trop fade.
- Ah je m’en doutais. Trop herbivore, sans aucun doute », dit Aiba, en hochant la tête d’un air entendu. « J’essaierai de trouver un carnivore pour la prochaine fois. »
Jun acquiesça, et se détournant de son ami, il replongea dans son verre. Bien qu’il tournait le dos à la salle, il pouvait entendre chaque rire, chaque conversation, chaque murmure, chaque respiration des personnes présentes. Dans un coin, un couple s’embrassait et se faisait des promesses qu’ils ne tiendraient sans doute jamais ; à coté, un groupe composé d’hommes d’une cinquantaine d’années lorgnait sur des jeunes étudiantes légèrement habillées assises à la table suivante. Une soirée normale en quelque sorte.
Deux hommes et une femme entrèrent à ce moment-là. Pendant que les deux autres allaient s’installer, un des hommes se dirigea vers le bar :
-« Ma-kun ! » appela-t-il.
Jun tiqua : seuls les intimes avaient le droit d’appeler Masaki de cette façon. Lui-même n’utilisait ce surnom que rarement, Masaki detestant voir son prénom autant raccourci. Il prêta un peu plus d’attention à cet homme qu’il n’avait encore jamais vu.
-« Nino ! Ça faisait longtemps que je ne t’avais pas vu ! « s’exclama le barman, pas plus en colère que d’ordinaire. « Mon bar ne te plaisait plus ?
- si mais Takumi le trouvait trop éloigné de chez lui et me faisait une scène chaque fois que je voulais venir.
- et tu l’as laissé faire ? » rigola Aiba. « Tu détestes les caprices.
- c’est bien pour ça que je l’ai largué », lui répondit Nino avec un sourire narquois. « Il n’était pas assez intéressant pour que je lui passe son caractère d’enfant gâté.
-que tu es méchant ! Si je me souviens bien, il n’était pourtant pas si mal ! -mouais….de toute façon, je vaux beaucoup mieux que lui, ça ne sers à rien de s’entourer de gens qui vous rabaissent, ne ? dit-il d’un ton suffisant.
Jun laissa échapper un rire discret. Nino pouvait être qualifié de charmant, sinon de bel homme. Mais l’entendre s’en vanter avec autant de facilité, même si l’on pouvait percevoir la plaisanterie sous-jacente, était certainement cocasse.
Nino lui jeta un regard avant de se pencher par-dessus le comptoir pour murmurer à l’oreille d’Aiba, qui acquiesça, avant de repartir vers ses amis, non sans un autre coup d’œil vers Jun. Ce dernier, distrait par sa dernière remarque n’avait pas pu saisir ce qu’ils s’étaient dit.
-« un de tes futurs amants ? » demanda-t-il au barman.
Les yeux toujours fixé sur Nino, Aiba s’en détacha avec peine pour répondre à la question :
-« Non, ex », dit-il avec un sourire triste. « On dirait que je suis destiné à être ami avec chacun de mes ex nan ? Mais celui-là, je l’aurai bien gardé un peu plus longtemps.
- Il a l’air plutôt intéressant, c’est vrai », remarqua Jun. « Mais pas le genre à s’encombrer trop longtemps de ses amants.
- huhum c’est ça. Mais je me contente de son amitié. Après tout, se passer de son esprit et de ses persifflages serait bien plus triste, tu ne penses pas ?
- Comment tu l’as rencontré ?
- Il venait au bar régulièrement, juste après que l’on t’ait vu pour la dernière fois. Je me sentais seul puisque tu m’avais abandonné, dit Aiba avec un sourire moqueur, et il est venu me parler. On a bien accroché. Il te plairait : caustique, railleur, sûr de lui, jamais ennuyant, presque du jamais vu jusque-là. Il te ressemble un peu.
- hum tu penses ? » répondit Jun pensif. Il se tourna pour observer discrètement l’homme à sa table, engagé dans une discussion animée.
- J’en suis sûr. En tout cas, toi, tu lui plais.
- Vraiment ? » dit le sang pur, surpris. Aiba lui jeta un regard étonné -« Tu n’as pas entendu quand il m’a parlé à l’oreille ?
- Ah, je n’étais pas vraiment attentif.
- Il voulait savoir si tu étais célibataire et s’il n’allait pas empiéter sur mes plates-bandes s’il s’intéressait à toi.
Jun réfléchit. Après tout, pourquoi pas ? Garçon ou fille, peu lui importait du moment qu’ils étaient dignes de son attention ; et Nino semblait tout indiquer pour contrer son ennui. Mais ce n’était pas pour autant qu’il allait lui courir après : il laissait toujours sa proie venir à lui d’elle-même.
Au bout d’une heure ou deux, la fatigue le reprit. Il se leva, s’approcha de Masaki :
-Dis, ton ami, là-bas, il vient souvent ?
-Quand il ne court pas dans tout Tokyo avec ses amants, oui plutôt régulièrement. Tu t’en vas déjà ?
-Oui je suis vraiment crevé. Le jour est vraiment dur à supporter en ce moment.
Aiba le regarda un peu plus attentivement : des immenses cernes noires sous les yeux, il avait l’air plus fin et fragile que d’habitude.
-Tu te nourris au moins ? demanda-t-il, inquiet.
-Ca doit faire un moment depuis mon dernier repas mais je vais bien. Je pense que j’en prendrai un bientôt, répondit-il, jetant un regard en coin à Nino.
-oui je vois ça, rigola Masaki. Dois-je lui dire de revenir demain ?
-Parle-lui simplement du nouveau cocktail tu veux lui faire tester demain, dit Jun avec un sourire.
-Un cocktail ? mais Jun il les a déjà tous gouté ! Ah nan, je vois tu veux parler de celui que je vais créer cette nuit ? s’exclama le Barman. « pfff que ne faut-il pas faire pour aider un ami…
-Pas seulement un, cette fois. Tu m’aides à me procurer un délicieux repas et une bonne compagnie, et tu l’aides à séduire le mec le plus beau qu’il ait croisé et à passer une nuit d’enfer. » *
Masaki le regarde en rigolant :
-« Aussi arrogants l’un que l’autre, hein ? Je t’avais dit que vous vous ressembliez. »
Son ami hocha la tête en quittant le bar, non sans avoir jeté un dernier coup d’œil à Nino, faisant en sorte qu’il le voie parfaitement. Les yeux de ce dernier brillèrent un instant, déjà sur de le faire tomber dans ses filets. « s’il savait » pensa Jun en secouant la tête. La soirée du lendemain promettait d’être passionnante.
je vous en prie, dites moi ce que vous en pensez (^o^)/
voici ma premiere fanfic arashienne que je poste sur LJ. je vais essayer de mettre les nouveaux chapitres assez régulierement. je ne promet rien mais je vais faire de mon mieux! sans plus tader, commençons! (~^o^~)/
Titre : Blue Lagoon
Fandom : Arashi
Pairing : Matsumiya
Résumé : Jun est le vampire au sang pur qui régit Tokyo. Nino est un humain seducteur qui croise sa route....à ses risques et périls.
Blue Lagoon, chapitre 1! Dozo!
[chapitre 1]
Jun bailla à s’en décrocher la mâchoire. C’était dans ces moments-là que son statut de sang pur lui pesait. Il contrôlait sur toute la superficie de Tokyo et devait veiller à ce que chaque vampire présent sur son territoire respecte les règles qu’il avait établies. Aujourd’hui, après deux jours d’une traque harassante, il avait enfin trouvé le jeune nouvellement formé qui provoquait un bazar monstre dans son territoire. Il lui avait expliqué deux ou trois petites choses, telles que l’’interdiction de chasser plus d’une fois par mois dans le même quartier, ou de s’occuper de faire disparaitre les traces de ses repas. Jun ne tenait pas à ce que les humains soient décimés en l’espace de quelques mois par une bande de vampires stupides ou que des cadavres exsangues soient découverts à chaque coin de rue. Les problèmes étaient rares, à part quand une espèce de jeune avorton se croyait tout permis et considérait la ville comme un terrain de jeu géant. Finalement, il avait réussi à mettre les points sur les i, bon gré mal gré, et la paix devrait revenir dans les prochains jours. C’était ça, ou l’élimination pure et simple, et l’autre l’avait bien compris.
Il n’empêche que cette traque l’avait épuisée, et il n’aspirait plus qu’à deux choses : un remontant et un lit ...vide. Heureusement qu’il avait rompu avec Yumi quelques jours auparavant. Son caractère à la fois malicieux et tendre, qui l’avait séduit au début, s’était transformé dernièrement en ce comportement mièvre et jaloux qu’il détestait tant. Elles devenaient toutes comme ça au bout d’un moment, sans qu’il comprenne exactement pourquoi. Les humains étaient si imprévisibles. Il pensait qu’elle serait différente, mais il avait eu tort. Tant pis : après tout, ce n’était pas comme il était attaché à elle. Il allait profiter de sa solitude avant qu’un autre humain capte son attention.
Tout en se dirigeant vers une de ses adresses favorites, le Blue Lagoon, il bailla de nouveau. Il fit bien attention de se couvrir la bouche d’une main, moins par politesse que pour éviter qu’un passant ne voit ses canines. Sans être aussi impressionnantes que les crocs qu’il pouvait arborer lorsqu’il se voulait particulièrement menaçant, elles étaient beaucoup plus longues que la norme et il ne voulait pas que quelqu’un commence à se poser des questions sur son compte. Enfin il était arrivé. Il poussa la porte de son bar favori et s’assit au comptoir. Un jeune homme au sourire lumineux s’approcha de lui dès qu’il se fut assis
-« Jun ! Ça faisait longtemps que je ne t’avais pas vu ici ! s’exclama le barman.
-hum c’est vrai. Désolé Masaski j’étais occupé ici et là. Tout marche comme tu le veux ici ? répondit Jun.
-oui bien sûr ! La routine ! Je te sers comme d’habitude ? »
Jun acquiesça. Aussi bizarre que cela puisse paraitre pour un vampire de se retrouver dans un bar, il était heureux ici. Et puis, le Blue Lagoon n’était pas comme les autres : Masaki était lui aussi un vampire, et il faisait de délicieux cocktails, autant pour le humains que pour les vampires, bien que ceux-ci ne se trouvaient pas sur sa carte habituelle. Jun connaissait Masaki depuis longtemps, ils avaient même été un temps amants, mais tout deux aimaient trop les humains et leurs particularités pour se contenter l’un de l’autre. Ils avaient fini par rompre naturellement mais se voyaient de temps à autre lorsque Masaki passait par Tokyo. Un beau jour, ce dernier lui avait annoncé sa décision de s’installer définitivement et d’ouvrir un bar, dans lequel il pourrait étudier à loisir son espèce favorite : l’homme. L’idée plut immédiatement à Jun, et il en avait fait depuis son échappatoire à des soirées pleines de morosités. Le Blue Lagoon avait un succès fou, et s’y retrouvaient aussi bien des étudiants venus faire la fête que des salary-man venus décompresser de leur journée de travail. Et c’était avec un véritable plaisir que Jun les observait, soir après soir, sans jamais s’en lasser. Malgré ses quelques siècles d’existence (mon dieu….presque 600 ans…) il trouvait toujours quelque chose de nouveau, dans leur façon de réagir, de penser, d’espérer, d’abandonner leur envie de vivre, ou au contraire de s’y accrocher comme jamais. Il avait vu des jeunes gens qui avaient tout pour eux, une famille aimante, de l’argent, des amis, un avenir, se pendre un soir dans leur chambre, et d’autres, vivant dans la misère la plus noire, sans qu’une lueur d’espoir d’une vie meilleure ne les atteigne, s’accrocher et continuer. Il avait vu des hommes en mal de pouvoir tuer des peuples entiers sur des motifs plus futiles les uns que les autres pour enfin se sentir puissants et d’autres qui dévouaient leur vie au service des autres, s’oubliant eux-mêmes au passage. Jun ne les jugeait pas, pas plus qu’il ne prenait part à toutes ces conflits qui agitaient l’humanité. Il voulait simplement comprendre. Comprendre d’où leur venait toutes ces émotions, ces sentiments, lui qui n’en avait jamais ressenti d’aussi fortes. Les vampires, surtout après une longue existence, perçoivent le monde comme un ensemble de couleurs fades, grises. Une activité nouvelle, un comportement, un sang particulièrement odorant pouvait éveiller leur intérêt mais bien vite ils s’en lassaient, retombant dans leur existence morne jusqu’à la prochaine fois.
Masaki comprenait et partageait son intérêt pour cette race, c’est d’ailleurs cela qui les avait rapprochés en premier lieu. Et ce soir, son ami avait parfaitement saisi son humeur. Il lui amena deux verres, un rempli d’un liquide framboise, et l’autre d’une suspecte couleur turquoise tirant sur le violet vers le fond.
-« tiens j’ai besoin de toi pour tester ma nouvelle création. Jolie, non ? dit-il en désignant le verre bleu.
- Fabuleux, effectivement, railla Jun. C’est buvable au moins ?
- rhoo, comme si je faisais des cocktails empoisonnés !
- il me semble me souvenir de deux ou trois…expérimentations qui n’auraient pas manqué de m’envoyer à l’hôpital si ma ...condition ne m’avait pas protégé.
- de simples erreurs de dosage, rien de plus », répondit Masaki avec un immense sourire, se remémorant les réactions de son ami lorsqu’il lui avait fait boire un mélange de rhum, jaggermeister et sang d’agneau. Il n’utilisait jamais de sang humain, qui coagulait trop vite malgré l’alcool qu’il y ajoutait pour le diluer.
« Tu n’as -normalement- rien à craindre aujourd’hui. Curaçao, vodka, Cranberry. Et exprès pour toi, une goutte de sang de lapin, pour relever le tout ! » annonça-t-il, fier de lui.
- « mouais….voyons voir ça »
en lui lançant un regard circonspect, Jun pris le verre et y trempa ses lèvres. Voyant qu’il pouvait le boire sans avoir aussitôt envie de le recracher, il s’enhardit et but quelques gorgées.
- « Alors ?? Verdict ?
- Plutôt pas mal », répondit Jun en s’humectant les lèvres. « Mais je suis pas fan du lapin. Un brin trop fade.
- Ah je m’en doutais. Trop herbivore, sans aucun doute », dit Aiba, en hochant la tête d’un air entendu. « J’essaierai de trouver un carnivore pour la prochaine fois. »
Jun acquiesça, et se détournant de son ami, il replongea dans son verre. Bien qu’il tournait le dos à la salle, il pouvait entendre chaque rire, chaque conversation, chaque murmure, chaque respiration des personnes présentes. Dans un coin, un couple s’embrassait et se faisait des promesses qu’ils ne tiendraient sans doute jamais ; à coté, un groupe composé d’hommes d’une cinquantaine d’années lorgnait sur des jeunes étudiantes légèrement habillées assises à la table suivante. Une soirée normale en quelque sorte.
Deux hommes et une femme entrèrent à ce moment-là. Pendant que les deux autres allaient s’installer, un des hommes se dirigea vers le bar :
-« Ma-kun ! » appela-t-il.
Jun tiqua : seuls les intimes avaient le droit d’appeler Masaki de cette façon. Lui-même n’utilisait ce surnom que rarement, Masaki detestant voir son prénom autant raccourci. Il prêta un peu plus d’attention à cet homme qu’il n’avait encore jamais vu.
-« Nino ! Ça faisait longtemps que je ne t’avais pas vu ! « s’exclama le barman, pas plus en colère que d’ordinaire. « Mon bar ne te plaisait plus ?
- si mais Takumi le trouvait trop éloigné de chez lui et me faisait une scène chaque fois que je voulais venir.
- et tu l’as laissé faire ? » rigola Aiba. « Tu détestes les caprices.
- c’est bien pour ça que je l’ai largué », lui répondit Nino avec un sourire narquois. « Il n’était pas assez intéressant pour que je lui passe son caractère d’enfant gâté.
-que tu es méchant ! Si je me souviens bien, il n’était pourtant pas si mal ! -mouais….de toute façon, je vaux beaucoup mieux que lui, ça ne sers à rien de s’entourer de gens qui vous rabaissent, ne ? dit-il d’un ton suffisant.
Jun laissa échapper un rire discret. Nino pouvait être qualifié de charmant, sinon de bel homme. Mais l’entendre s’en vanter avec autant de facilité, même si l’on pouvait percevoir la plaisanterie sous-jacente, était certainement cocasse.
Nino lui jeta un regard avant de se pencher par-dessus le comptoir pour murmurer à l’oreille d’Aiba, qui acquiesça, avant de repartir vers ses amis, non sans un autre coup d’œil vers Jun. Ce dernier, distrait par sa dernière remarque n’avait pas pu saisir ce qu’ils s’étaient dit.
-« un de tes futurs amants ? » demanda-t-il au barman.
Les yeux toujours fixé sur Nino, Aiba s’en détacha avec peine pour répondre à la question :
-« Non, ex », dit-il avec un sourire triste. « On dirait que je suis destiné à être ami avec chacun de mes ex nan ? Mais celui-là, je l’aurai bien gardé un peu plus longtemps.
- Il a l’air plutôt intéressant, c’est vrai », remarqua Jun. « Mais pas le genre à s’encombrer trop longtemps de ses amants.
- huhum c’est ça. Mais je me contente de son amitié. Après tout, se passer de son esprit et de ses persifflages serait bien plus triste, tu ne penses pas ?
- Comment tu l’as rencontré ?
- Il venait au bar régulièrement, juste après que l’on t’ait vu pour la dernière fois. Je me sentais seul puisque tu m’avais abandonné, dit Aiba avec un sourire moqueur, et il est venu me parler. On a bien accroché. Il te plairait : caustique, railleur, sûr de lui, jamais ennuyant, presque du jamais vu jusque-là. Il te ressemble un peu.
- hum tu penses ? » répondit Jun pensif. Il se tourna pour observer discrètement l’homme à sa table, engagé dans une discussion animée.
- J’en suis sûr. En tout cas, toi, tu lui plais.
- Vraiment ? » dit le sang pur, surpris. Aiba lui jeta un regard étonné -« Tu n’as pas entendu quand il m’a parlé à l’oreille ?
- Ah, je n’étais pas vraiment attentif.
- Il voulait savoir si tu étais célibataire et s’il n’allait pas empiéter sur mes plates-bandes s’il s’intéressait à toi.
Jun réfléchit. Après tout, pourquoi pas ? Garçon ou fille, peu lui importait du moment qu’ils étaient dignes de son attention ; et Nino semblait tout indiquer pour contrer son ennui. Mais ce n’était pas pour autant qu’il allait lui courir après : il laissait toujours sa proie venir à lui d’elle-même.
Au bout d’une heure ou deux, la fatigue le reprit. Il se leva, s’approcha de Masaki :
-Dis, ton ami, là-bas, il vient souvent ?
-Quand il ne court pas dans tout Tokyo avec ses amants, oui plutôt régulièrement. Tu t’en vas déjà ?
-Oui je suis vraiment crevé. Le jour est vraiment dur à supporter en ce moment.
Aiba le regarda un peu plus attentivement : des immenses cernes noires sous les yeux, il avait l’air plus fin et fragile que d’habitude.
-Tu te nourris au moins ? demanda-t-il, inquiet.
-Ca doit faire un moment depuis mon dernier repas mais je vais bien. Je pense que j’en prendrai un bientôt, répondit-il, jetant un regard en coin à Nino.
-oui je vois ça, rigola Masaki. Dois-je lui dire de revenir demain ?
-Parle-lui simplement du nouveau cocktail tu veux lui faire tester demain, dit Jun avec un sourire.
-Un cocktail ? mais Jun il les a déjà tous gouté ! Ah nan, je vois tu veux parler de celui que je vais créer cette nuit ? s’exclama le Barman. « pfff que ne faut-il pas faire pour aider un ami…
-Pas seulement un, cette fois. Tu m’aides à me procurer un délicieux repas et une bonne compagnie, et tu l’aides à séduire le mec le plus beau qu’il ait croisé et à passer une nuit d’enfer. » *
Masaki le regarde en rigolant :
-« Aussi arrogants l’un que l’autre, hein ? Je t’avais dit que vous vous ressembliez. »
Son ami hocha la tête en quittant le bar, non sans avoir jeté un dernier coup d’œil à Nino, faisant en sorte qu’il le voie parfaitement. Les yeux de ce dernier brillèrent un instant, déjà sur de le faire tomber dans ses filets. « s’il savait » pensa Jun en secouant la tête. La soirée du lendemain promettait d’être passionnante.
je vous en prie, dites moi ce que vous en pensez (^o^)/