Artiste :
lilou_blackTitre : Du pouvoir de séduction des enfants
Une commande de :
piwi_chanFandom : D.Gray-Man
Personnages : Allen Walker, Cross Marian, OC
Rating : PG
Nombre de mots : 1016
Prompt : Allen se dépatouille des dettes de son Maître
Anders Pedersen était absolument furieux. Il avait interdit à l'homme roux et au gamin qui l'accompagnait de remettre les pieds dans son bar et pensait avoir été suffisamment clair. L'adulte avait une ardoise longue comme le bras qu'il prétendait ne pas pouvoir payer et le mioche était un redoutable joueur de poker qui avait ruiné la moitié des habitués. Tout cela était mauvais pour les affaires et, en les mettant dehors, le barman pensait être débarrassé de ces deux parasites à titre définitif.
Il n'aurait jamais cru que le môme aurait le culot de revenir.
Pedersen avait tout de suite reconnu la petite silhouette maigrichonne qui se faufilait parmi les clients. Avec sa tignasse aussi blanche que celle d'un petit vieux et son étrange cicatrice sous un œil, il avait un physique fort peu commun. Avec un grognement d'ours en colère, le gérant du bar s'était précipité au pas de charge sur le gamin qu'il avait brutalement saisi par une oreille en grognant :
- Qu'est-ce que tu fous là, toi ? Je croyais t'avoir dit de ne pas revenir. À moins que tu ne viennes payer les dettes de l'homme qui t'accompagne, tu vas passer un sale quart d'heure !
- Lâchez-moi ! glapit l'interpellé en se débattant.
Dans son for intérieur, Allen Walker maudit son maître jusqu'à la cent-vingt-septième génération au bas mot. Tout Exorciste qu'il fût, le maréchal Cross avait un comportement irresponsable et c'était toujours à lui, Allen, de payer les pots cassés, au propre comme au figuré. Cela faisait deux heures qu'il l'avait envoyé lui procurer une bouteille d'alcool, n'importe quoi pourvu que ce soit fort, mais comme il avait des dettes dans tous les bars du port de Copenhague, Allen s'était fait jeter dehors à coups de pieds aux fesses de tous les endroits où il était allé. Il en avait assez mais dans le même temps, il n'avait pas envie d'affronter la colère du maréchal s'il revenait les mains vides.
Il se dégagea d'un coup sec des doigts de Pedersen qui lui serraient toujours l'oreille et s'enfuit vers le fond du bar. Il n'avait aucune idée de ce qu'il allait faire mais il n'était pas question pour lui de se rendre une nouvelle raclée. Le barman partit à sa poursuite en soufflant comme un bœuf, en éructant des insultes et en reversant tables et chaises sur son passage.
Étant petit et souple, Allen s'accroupit et se faufila à quatre pattes entre les pieds des clients qui, l'esprit occupé par un verre d'aquavit ou une partie de cartes, avaient à peine levé la tête en entendant les hurlements de rage du gérant. Il ne savait toujours pas comment se tirer de cette situation, agissant à l'instinct, cherchant une cachette. Il allait contourner une chaise sur laquelle était assis un très gros bonhomme quand il entendit une voix :
- Qu'est-ce que tu fais par terre ? C'est répugnant !
C'était une voix de femme. Allen se redressa et leva un regard curieux. Il faisait face à un genre de créature de la haute société, vêtue d'une robe en soie, gantée et coiffée d'un chapeau à la mode. Elle était très belle et le jeune garçon ne put s'empêcher d'être impressionné.
- Excusez-moi, dit-il.
- Lève-toi, dit la femme.
Allen obéit, oubliant sur le coup le gros barman qui le poursuivait. Ce dernier ne manqua pas de repérer la masse de cheveux blancs au milieu des clients, et il se précipita en hurlant :
- Ah, tu es là, sale morveux ! Fiche le camp tout de suite de mon bar !
Le jeune garçon n'eut pas le temps de chercher un moyen de s'enfuir car la femme s'interposa :
- Puis-je savoir ce que vous reprochez à cet enfant ?
L'air furieux de Pedersen disparut et un sourire servile fendit son visage rougeaud :
- Excusez-moi, Frau von Rotenburg. Je ne vous avez pas vue. Ce n'est qu'un sale gamin des rues habituellement accompagné d'un adulte qui m'a quasiment ruiné. Je leur ai interdit de revenir à moins qu'il ne payent leurs dettes et je n'ai pas l'impression que ce morveux soit venu pour ça.
- Vous devriez avoir honte de vous en prendre à un enfant, siffla la femme d'un ton furieux. Mettez ces dettes sur ma note, je les paierai.
La stupéfaction fit bafouiller quelques monosyllabes au barman, qui finit par tourner les talons et s'en aller. Après tout, peu importe qui payait ces dettes pourvu qu'elles soient payées et qu'il puisse récupérer son argent.
Allen, un peu gêné, remercia la femme qui venait mine de rien de lui sauver la mise. Elle lui sourit chaleureusement en répondant :
- Ce n'est rien, voyons. Je ne pouvais pas le laisser s'en prendre à toi alors que tu n'as rien fait, tu n'es qu'un enfant. D'ailleurs, pourquoi es-tu revenu dans ce bar puisque tu n'avais plus le droit d'y revenir ?
- Mon maître voulait une bouteille d'alcool...
L'inconnue marmonna quelque chose à propos des adultes irresponsables qui n'étaient même pas capables d'aller eux-même s'acheter à boire. Puis elle se leva en demandant à Allen de ne pas bouger. Elle revint quelques minutes plus tard avec une bouteille d'aquavit.
Lorsqu'Allen regagna l'hôtel dans lequel il résidait avec son maître, il constata que celui-ci avait déjà fait les bagages, signe qu'ils allaient encore déménager à la cloche de bois. Le maréchal Cross accueillit son disciple en ces mots :
- Tu en as mis, du temps. Un bateau part demain matin pour Hambourg. Il faut que nous ayons quitté cet hôtel avant l'aube. Tu m'as amené de quoi boire ?
Allen sortit la bouteille qu'il avait cachée sous son manteau. L'Exorciste la prit, la regarda et émit un petit sifflement admiratif :
- Eh bien, ce n'est pas le tord-boyau habituel. C'est du très bon aquavit. Où est-ce que tu as eu ça ?
Le jeune Anglais dut expliquer sa mésaventure dans le bar. Son histoire provoqua le rire du maréchal Cross :
- J'ai eu raison de t'emmener avec moi, dit-il d'un ton ravi. Tu n'es qu'un crétin, mais ta petite tête séduit déjà les jolies femmes. Tu iras plus loin que ce que je pensais.
Fin.