Croisade Sybille Trelawney, 3/5,En haut de ma Tour, il fait bon vivre…

Sep 03, 2008 22:41


Titre :. En haut de ma Tour, il fait bon vivre…
Thème : Mon refuge, ma tanière
Croisade : Sibylle Trelawney. Vous pourrez trouver la partie 1 ici, la partie 2 là.
Disclaimer : JKR est l’heureuse propriétaire de Sibylle et de tout l’univers auquel elle appartient.
Spoiler : Non, cette croisade se déroulera exclusivement avant l’arrivée du jeune Potter et de sa clique à Poudlard
Rating : PG
Note pour les modos: je crois qu'il faudrait que je mette le tag mon refuge, ma tanière, mais il ne semble pas avoir été créé.


En haut de ma Tour, il fait bon vivre…

Poudlard est un microcosme sanguinaire pour une pauvre prof de divination sans défense.
Un monde cruel, sans pitié, peuplé de collègues ravagés aux lubies dangereuses et/ou explosives, de Directeur monomaniaque bon pour l’hospice, d’un concierge qu’une nation civilisée devrait interdire de séjour et d’élèves boutonneux, méchants ou bêtes, voir les deux, préoccupés uniquement du prochain match ou de la taille de bonnet de leur condisciple !
Elle ne les comprend pas, et finalement elle le préfère. Lorsqu’elle écoute Minerva et Pomona disséquer les charmes physiques du jeune Quirell et décrire ensuite par le menu les jeunes gens de leurs époques, autrement mieux bâtis, avec des termes qui conviendraient mieux à un professeur d’anatomie comparé de faculté de Médicomagie qu’à deux vieilles rombières, elle a envie de se boucher les oreilles.
D’accord, son expérience du sujet est limitée, tout à fait inexistante pour être honnête, mais elle veut croire que l’amour est aussi un transport de deux âmes et pas seulement une histoire d’organes s’emboîtant.
Quand elle voit les élèves, bêtes, mesquins, des adultes en devenir tout à fait prometteurs, elle a envie de secouer leurs grosses caboches et de leur dire que la vie matérielle n’est pas tout et qu’avoir le plus beau balai et la plus belle femme ne leur servira à rien le jour où s’ouvriront devant eux les portes de l’au-delà.
Elle a essayé, vraiment, de s’investir dans la société sorcière. Quand elle était jeune, elle faisait même parti d’un consortium de voyantes qui aidaient des sorciers récemment veufs ou veuves de façon tragique à faire leur deuil en essayant de trouver quelqu’un avec qui refaire leur vie en leur tirant les cartes. Mais là aussi elle a été déçue et elle est partie.
Les gens ne l’aiment pas et, s’ils lui font pitié, elle a du mal à les aimer aussi. Tous ceux qu’elle a laissés s’approcher lui ont fait du mal, l’ont appelé folle.
Alors Sybille a entreprit de mettre tout son amour dans ses appartements privés. Personne n’y entre pas même les elfes et elle fait le ménage elle-même.
Chaque objet, chaque coloris, chaque matière est une révolte silencieuse de la jeune femme contre les gens du dehors.
Si vous êtes un jour invité à passer le tableau en dissimulant l’entrée, vous serez d’abord frappé par la luminosité. Elle habite une tour et les vitraux d’un beige rosé laissent entrer dans l’unique pièce une lumière féerique, douce et presque sensuelle, une lumière bien différente de la froide lumière du jour du dehors.
Lorsqu’elle a fait faire les travaux après ses deux premières années, y engloutissant son maigre héritage et tout ce qu’elle avait pu économiser de son salaire, elle a fait modifier magiquement la taille des pièces, la chambre a grandi, avalant ses voisines et seul un léger voile de cotonnade sépare la salle de bain du reste de la pièce.
Après tout, pourquoi des cloisons ? Elle vit seule et ne reçoit jamais personne.
Jamais.
Tous les fournisseurs de l’Europe sorcière en matière de décoration lui envoient leur catalogue. C’est là que passent tout son argent et tout son cœur.
Lorsque Snape sous-entendit pour la première fois à un conseil de pré-rentré que sa matière était inutile, elle acheta le ciel de lit de taffetas zinzolin qu’elle a encore aujourd’hui.
Le jour où un élève de cinquième année la bouscula exprès dans un couloir, elle choisit deux petites tables gigognes incrustées d’ivoire au motif de Grande ourse.
Quand Albus lui refusa pour la cinquième fois un budget pour une sortie, ‘uniquement pour les matières obligatoires, ma chère Sybille’, elle offrit à son canapé trois coussins vert céladon qu’elle reborda elle-même pendant ses soirées solitaires de motifs en sequins vermillons.
Lorsque Minerva exclut qu’elle encadre une sortie à Pré-au-lard, ‘ce sont de vrais petits monstres quand ils veulent, je préfère les laisser à un enseignant plus aguerri’, une bonnetière de cerisier pour ranger ses châles prit sa place entre un secrétaire de marqueterie en une console surmonté d’un vase chinois.

C’est son refuge. L’endroit où elle peut laisser tomber ses lunettes, son écran face au monde.
Elle enfile une ample tunique de bleu pâle, fait brûler de l’encens à la vanille, sort de la cassone au pied de son lit quelques travaux d’aiguilles qu’elle effectue et attend que le temps passe.
Quand elle a terminé une brassière, elle la plie soigneusement avec les autres, pour l’enfant qu’elle aura un jour, elle l’espère et tout son trousseau de naissance est déjà prêt, et choisit les couleurs de son prochain ouvrage.
Dans le doux nid qu’elle s’est confectionné, Sybille attend le jour où un événement se produira, où quelqu’un arrivera pour partager cette coquille de nacre et de coton pastels.
En attendant, elle brode.

A suivre….

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