May 26, 2008 13:27
Titre : Perdue dans la nuit
Auteur : ?
Prompt n° 124 : Elle se releva les genoux écorchés et s’apprêtait à pleurer quand elle sentit un baiser mouillé sur sa joue. Il l’avait attendue. Elle lui sourit et ravala ses larmes.
Personnages : Ariana Dumbledore, Albus Dumbledore
Catégorie : Echange
Rating : K
Perdue dans la nuit
Il faisait nuit maintenant et Ariana avait peur.
Assise dans l’étable, sur une botte de foin, la petite fille serrait très fort sa poupée de chiffon contre sa poitrine. Les ombres des arbres dont le vent faisait remuer les feuilles la terrorisaient. Elle aurait bien aimé pouvoir rentrer à la maison et aller se cacher près de la cheminée, là où les monstres ne la trouvaient jamais, mais il lui aurait fallut pour cela traverser la cour dans l’obscurité la plus totale. Et ça, Ariana en était bien incapable.
Elle voulait maintenant que le jeu se termine et qu’Abe vienne la chercher. Lui qui avait essayé toute l’après midi de la retrouver, il fallait qu’il revienne. Maintenant elle ne se cachait plus, maintenant elle voulait qu’il la trouve.
Ariana était en train de se dire qu’elle aurait peut être mieux fait de prévenir son frère qu’elle voulait jouer à cache-cache. Abe était toujours très gentil, il s’occupait bien d’elle et il ne criait pas. Il ne disait jamais qu’elle le dérangeait, pas comme Albus. Alors Ariana préférait rester avec Abe. Cette après midi là, elle avait voulu jouer et tandis qu’il était occupé, elle s’était réfugiée dans l’étable et s’était caché sous les grosses meules de foin. Il n’avait pas fallut longtemps avant qu’elle ne l’entende l’appeler. Abe avait beaucoup crié, il l’avait supplié de revenir, il lui avait promis des bonbons et des gâteaux si elle se montrait, mais Ariana avait tenu bon : elle aimait gagner et l’aider à la retrouver aurait été de la triche.
Albus lui, l’avait bien compris. Quand Abe lui avait demandé de l’aider à la retrouver il avait dit non. Il lui avait dit de se débrouiller tout seul. Albus sait bien qu’on ne doit essayer par soi même avant de demander de l’aide. Alors même si ses deux frères s’étaient encore un fois disputés, Albus avait tenu bon. Et Ariana avait bien retenu ses rires quand Abe, en colère de ne pas la retrouver, était venu chercher dans l’étable. Il ne l’avait pas vu sous l’amas de foin et elle s’en était réjoui. Il serait bien attrapé quand elle lui dirait où elle était.
Mais voilà, bien au chaud et confortablement installée dans la grange, Ariana s’était endormie.
Et elle venait à peine de se réveiller. Il faisait noir, il faisait froid et plus aucun bruit ne se faisait entendre. Ariana était sortie de sa cachette et avait scrutée avec terreur l’horizon. Jamais elle ne pourrait rentrer à la maison… Elle se mit à frissonner de peur.
Il arrivait toujours de mauvaises choses à ceux qui restaient seul tard dans la nuit. Dans les livres, c’était toujours à ce moment là que les goules, les pitiponks et les acromentulas sortaient de leurs cachettes… Et les moldus aussi.
Ariana avait peur des moldus. Les moldus étaient méchants. Les moldus lui faisaient du mal. Les moldus avaient mis son papa en colère. Et son papa était parti… Tout comme sa maman…
Il ne lui restait plus qu’Abe. Et Albus aussi… Mais avec Albus, ce n’était pas pareil.
Le bêlement d’une chèvre au fond de l’étable l’effraya et lui fit pousser un hurlement de frayeur. Elle tremblait maintenant de toutes ses forces. Elle avait bien tenté d’appeler. Mais elle avait une toute petite voix, l’inquiétude avait transformé ses appels en de faibles miaulements et la maison était loin…
Un sentiment de panique la gagna alors et Ariana sentit le bout de ses doigts fourmiller. La boule naquit dans le creux de son ventre et commença à grandir, grandir, grandir… Ariana connaissait bien cette boule. C’était une vilaine chose. Quand elle devenait trop grande et qu’elle avait prit toute la place dans son ventre, Ariana ne se contrôlait plus. Elle se sentait en colère, alors il fallait qu’elle soit méchante, elle en avait besoin pour se sentir mieux. Il fallait qu’elle casse, il fallait qu’elle détruise, il fallait qu’elle crie.
La dernière fois que la boule avait gagnée, deux chèvres étaient mortes. Abe avait eu de la peine et lui avait demandé de ne plus jamais laisser la boule prendre tant de place. La fois d’avant, sa maman était partie. Depuis ce jour là Albus n’était plus pareil.
La boule faisait du mal, Ariana le savait bien, mais elle avait du mal à la contrôler et elle n’y arrivait pas toujours. Elle prit de grandes inspirations et souffla doucement. Quand elle était calme, la boule ne venait pas. Alors Ariana soufflait pour la faire partir loin, très loin.
Après quelques longues minutes, la boule ne fut plus qu’un mauvais souvenir. Ariana se sentait mieux, mais il faisait toujours nuit. Prudemment, elle quitta son lit de foin et s’approcha prudemment de la porte de l’étable. Celle-ci était entrouverte et de là où elle était, Ariana voyait parfaitement la lumière qui s’échappait des fenêtres de la maison.
Peut être était-il l’heure de dîner ? Abe serait en colère si elle était en retard. Mais elle ne pouvait pas rentrer, c’était à lui de venir la chercher… elle s’agrippa misérablement au montant de la porte. Il fallait qu’il comprenne où les monstres de la nuit viendraient la dévorer.
Elle commençait à pleurer quand elle aperçut très nettement la porte de la maison s’ouvrir et deux silhouettes s’échapper de la demeure. Les deux ombres étaient grandes et fortes, mais grâce à la lumière qui éclairait faiblement la cour, Ariana les reconnut. Il y avait Albus. Albus et ce garçon blond qu’elle n’aimait pas.
Gellert n’était pas gentil. Gellert ne s’occupait jamais d’elle. Il disait qu’elle était différente alors que ce n’était pas vrai. C’était les autres qui n’étaient pas comme elle, c’était différent. Et Abe l’aimait comme ça… Non vraiment, Gellert, elle ne l’aimait pas. Gellert n’était pas son frère, Ariana aurait préféré qu’il ne vienne jamais chez eux.
Il ne faisait qu’entrainer Albus. Il l’enfermait dans sa chambre et ils ne ressortaient presque plus. Et quand Ariana voulait jouer avec eux, Gellert lui criait dessus et lui faisait peur pour qu’elle s’en aille. Il lui faisait peur et Albus ne disait rien. Sans doute parce qu’il ne l’aimait plus. Albus ne parlait plus trop à Ariana. Elle avait du faire quelque chose de mal, mais elle ne savait pas quoi. Pour se faire pardonner, elle tentait de lui donner des baisers et des bonbons au citron et Albus lui souriait. Mais quand Gellert était là, Ariana avait l’impression qu’elle n’existait plus pour lui.
Pourtant cette fois, il fallait qu’elle existe, il fallait qu’il la voit. Albus était fort, il n’avait pas peur du noir. Il pourrait la ramener près de la cheminée. Prenant son courage à deux mains, Ariana lâcha le montant de la porte et fit un pas dans l’obscurité.
- Albus ! appela-t-elle.
Mais dans la pénombre de la nuit, elle voyait déjà que les deux silhouettes s’éloignaient d’elle.
- Albus ! tenta-t-elle une nouvelle fois, un peu plus fort. Albus, attends !
Mais les deux garçons s’éloignaient encore plus. Ariana ne pouvait pas reculer, et la nuit l’entourait. Paniquée, elle se mit à courir et à pleurer.
- Albus ! sanglota-t-elle en serrant fort sa poupée contre elle.
Mais dans l’obscurité, rien ne pouvait la rassurer. Son pied heurta une pierre et elle tomba lourdement sur le sol. Elle eut très mal aux genous et elle le replia sous elle. Elle se mit alors à pleurer et à sangloter. Difficilement, elle se releva et s’apprêtait à pleurer quand elle sentit un baiser mouillé sur sa joue. Elle lui sourit et ravala ses larmes. Il l’avait attendue..
- Qu’est-ce que tu fais là ? murmura-t-il alors.
Elle reconnaissait sa voix, mais elle ne le voyait pas. Tendant les mains devant elle, elle le chercha à tâtons dans l’obscurité.
- Lumos !
Immédiatement, de la lumière jaillit et Ariana aperçut le visage de son grand frère. Elle se mit alors à sourire de plus belle et essuya ses joues de sa main. Elle sentit les graviers incrustés dans ses paumes rouler sur son visage. Albus la regardait d’un air grave. Il avait l’air soucieux, mais Ariana ne s’en inquiétait pas. Il l’avait attendue.
- Abe t’a cherchée toute la journée » souffla-t-il alors en s’accroupissant près d’elle « Ariana, tu ne dois pas disparaître comme ça…
Péniblement, la petite fille s’agrippa fort son bras. Il était là maintenant, il allait la protéger.
- Qu’est-ce que tu fais ? demanda alors la voix grinçante de Gellert.
Ariana se remit à trembler quand le jeune homme blond vint les rejoindre.
- Qu’est-ce qu’elle fait là, elle ? lança-t-il en la désignant du menton.
- Je pense qu’elle voulait nous suivre… murmura Albus.
Ariana sentait qu’il enlevait les brins de paille qui s’étaient emmêlés dans ses cheveux.
- Non, mais regarde là ! On dirait une souillon ! Ton frère devrait mieux la surveiller ! continua Gellert.
- Il était inquiet de l’avoir perdu… souffla Albus.
- Et bien maintenant elle est retrouvée, allez, laisse-la ! On a mieux à faire que de trainer par ici !
Paniquée à l’idée que son grand frère la laisse une nouvelle fois seule, Ariana se serra encore plus contre lui. Elle ne le laisserait pas repartir, elle avait trop besoin de lui.
- Il faut que je la ramène avant, souffla alors Albus.
- La maison est à 100 mètres ! gronda Gellert « Elle devrait pouvoir se débrouiller !
- Elle a peur dans le noir ! lui répondit Albus.
Ariana observa alors les deux garçons se fixer. Gellert ne semblait pas content mais bientôt Albus se retourna vers elle.
- Allez, grimpe sur mon dos ! lui souffla-t-il en se baissant.
Ariana ne se le fit pas dire deux fois et se dépêcha de monter sur lui. Comme quand elle était petite, comme quand il jouait encore avec elle. Comme avant que Gellert n’arrive. Puis, Albus se tourna vers lui.
- J’en ai pour cinq minutes, murmura-t-il.
Et sans attendre sa réponse, il se mit à marcher en direction de la maison. Quand elle fut certaine qu’il ne pouvait pas la voir, Ariana se tourna vers la silhouette sombre de Gellert et lui tira la langue. Parce que pour une fois, juste une fois, elle avait enfin l’impression qu’Albus, l’aimait elle plus que lui…
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