Titre : Un rayon de soleil au milieu de la cuisine
Auteur :
aylalaPersonnages : Nymphadora Tonks, Ted Tonks
Catégorie : Défi du mois " Par une froide soirée d'hiver "
Rating : G
Un rayon de soleil au milieu de la cuisine.
A travers la fenêtre du salon, Ted observait la tempête qui faisait rage à l’extérieur. De gros flocons de neige venaient s’abattre violemment sur la vitre tandis que le vent hurlait, certaines de ses bourrasques faisant battre les volets d’une des chambres à l’étage.
Par dehors, l’obscurité était si dense qu’on ne voyait pas du tout le bout du jardin. Il faisait un temps à ne pas mettre un elfe dehors et Ted frissonna. Il frotta ses bras à travers les manches de son pull et n’osait même pas imaginer dans quel état serait Andromeda quand elle reviendrait à la maison.
Il soupira. Il n’y avait que sa femme pour aller par monts et pas vaux par un tel temps. Elle n’allait tout de même pas lui faire croire que ce rendez-vous chez l’apothicaire ne pouvait pas être reporté au lendemain et de ce fait attendre la fin des intempéries ?!
En vérité, quand Andromeda avait une idée en tête, il était difficile de l’en déloger, peut importe si son entêtement la clouait au lit par la suite.
Ted savait que lorsqu’elle rentrerait, sans doute gelée, elle n’aurait qu’une envie, se glisser sous la couette. Il prit donc la décision de lui préparer une bouillote. Pour qu’elle réalise à quel point son mari était merveilleux… et qu’elle cherche un moyen de se faire pardonner de lui avoir fait passer la soirée seul.
Il allait se rendre dans la cuisine quand des bruits de pas se firent entendre et bientôt une petite tête brune fit son entrée dans le salon. Mais la première chose que remarqua Ted ne fut pas le haut de pyjama totalement dépareillé du bas que laissait entrevoir la robe de chambre mal fermée, ni la brosse à dent encore à moitié dégoulinante de dentifrice qui se tenait dans sa main… Non, la première chose qu’il vit le fit grogner d’un air grave.
- « Nymphadora ! Ne te promène pas pieds nus ! Où sont tes chaussons ? »
- « Dans la cuisine, je crois… » lui lança la petite, laissant voir son sourire édenté.
- « Et je pourrais savoir, Par Merlin, pourquoi ils se trouvent dans la cuisine alors que visiblement tes pieds ne promènent un peu partout dans la maison ? » gronda Ted en fronçant les sourcils.
Nymphadora baissa les yeux et se contenta d’hausser les épaules.
- « Dépêche-toi d’aller les chercher ! » lui lança-t-il alors et il ne fut pas surpris de voir que la fillette ne semblait absolument pas affecté par sa tentative de sermon.
Elle avait le don de tout se faire pardonner. Et elle en abusait. Ted ne pouvait que très difficilement lui résister. Nymphadora se mit alors à courir en direction de la cuisine et lorsque Ted l’y rejoignit, elle était assise sur le sol, sa main plaquée sur son front, la brosse à dent et le dentifrice collés aux cheveux.
- « Je me suis cognée ! » expliqua-t-elle inutilement en désignant le bord de la table d’un signe du menton.
Ted soupira essuya à l’aise d’une serviette le dentifrice accroché aux mèches de cheveux. Puis, il se dirigea vers la fenêtre pour scruter un éventuel retour de sa femme. Derrière lui, il entendait sa fille s’affairer et lorsqu’il risqua un regard, il la découvrit allongée de tout son long sur le dallage gelé, attrapant ses chaussons roses du bout des doigts.
- « Tu étais sensée être couchée depuis longtemps déjà… » lui lança-t-il comme si de rien n’était.
La petite fille ne répondit pas, faisant semblent d’être très absorbée par l’enfilage de ses couvre-pieds.
- « Je t’ai déjà dit que je ne voulais pas que tu attendes Maman. Il est déjà tard et tu vas à l’école demain. » poursuivit-il en se retournant.
- « Pas s’il fait aussi moche ! » lui rétorqua-t-elle du haut de ses sept ans.
Elle ne redressa et se dépêcha de grimper sur une chaise tandis que son père la regardait faire, les bras croiser sur sa poitrine.
- « Tu crois que ça va durer toute la nuit ? » lui demanda-t-elle en se mettant sur la pointe des pieds pour apercevoir la tempête à travers la vitre de la cuisine.
- « Je ne sais pas » lui répondit-il.
- « Moi je voudrais que ça dure jusqu’à demain matin et qu’après le soleil y revienne ! Comme ça je pourrais faire de la luge ! » s’exclama-t-elle.
Ted se surprit à sourire tandis qu’elle se tournait vers lui.
- « Mais je veux pas que ça dure encore demain parce que la tempête c’est triste ! C’est tout noir et gris ! Moi j’aime quand on voit le jaune du soleil ! »
Et pour accompagner ses dires, dans un froncement de nez, elle teinta ses cheveux d’une magnifique couleur or. Ted la regarda un petit moment le fixer de son air malicieux et s’approcha d’elle en souriant.
- « Tu as raison ma belle, c’est mieux quand il y a de la couleur ! ».
Il la prit alors dans ses bras et Nymphadora cala son visage contre son cou.
- « Allez mon rayon de soleil, viens te coucher… » souffla-t-il.
- « Et tu me raconteras une histoire ? »
- « Je ne suis pas sure que tu le mérites ! » lui répondit-il en souriant.
- « Si ! Allez ! Mon papa chéri s’il te plait ! Celle du Petit Chaperon Rouge ! C’est trop marrant quand tu fais la voix du loup ! »
- « On verra… » se contenta de répondre Ted en montant les escaliers qui menaient à la chambre de sa fille.
Et pourtant il savait qu’il la lui raconterait. Qu’il se régalerait de ses yeux émerveillés et attentif, qu’il se délecterait de la voir réciter à voix basse en même temps que lui le récit et que lorsque ses yeux se fermeraient et que ses cheveux reprendraient leur couleur naturelle, il poserait un baiser sur son front pour ne pas la réveiller et qu’en définitive, elle aurait égayée sa longue et froide soirée d’hiver…