Bon, allez, je me lance dans cette aventure avec ma première histoire... Je ne sais pas ce que ça va donner, je ne sais même pas si ça respecte les règles - vu que Sirius est aussi dans l'histoire - mais bon, je me lance !
Bon, avant, je n'oublie pas de faire le disclaimer : tout est à JK, ce n'est pas moi qui a écrit sept livres et qui est probablement plus riche que la reine de mon pays... Donc, voilà :
Titre : Mon plus grand regret
Auteur : Moi
kakalazenPersonnages : Dorea Black
Catégorie : Croisade "Dorea Black, mon plus grand regret"
Rating : G ou K, c'est selon.
Note de l’auteur : Discussion entre Sirius et Dorea, un jour froid d'hiver, dans un cimetière...
Il régnait un silence plutôt glauque en ce jour enneigé de décembre. Seul le bruit des branches d’arbres craquant sous le poids de la neige et le vent se faisaient entendre dans le petit cimetière de sorciers qu’était Salazar’s Circle. Elle sentit une main agripper la sienne et sourit à l’adolescent qui l’accompagnait, le meilleur ami de son fils, qui avait les cheveux aussi noirs et les yeux aussi gris qu’elle-même. Il s’agissait accessoirement de l’une des seules personnes potables de sa famille, avec sa cousine Andromeda.
Non. Il y avait aussi Alphard, bien entendu. Elle était venue lui rendre hommage en ce jour froid d’hiver. Elle se devait de le faire, sinon elle ne se le serait jamais pardonnée. Il en était de même pour Sirius qui était à ses côtés, bien qu’ils ne soient pas venus pour la même raison. Il était venu pour le remercier, elle était venue pour se faire pardonner.
Il ne devait pas être très loin. Elle avait vu les noms de bien des familles sorcières de sa connaissance, la sienne y compris. Mais où donc pouvait-il être enterré ? Ils n’avaient quand même pas eu l’audace de l’envoyer à la fosse commune ? Elle ne le pardonnerait jamais à son frère, si tel était le cas. Ce dernier avait peut-être décidé de le renier, mais il avait quand même le droit d’avoir une tombe à sa mort.
Elle s’arrêta un court instant pour arranger sa cape en fourrure qui semblait s’être détachée, puis ses yeux tombèrent sur la pierre tombale à sa droite.
A. R. BLACK
NÉ LE 14 FÉVRIER 1930 - MORT LE 14 DÉCEMBRE 1976
La vielle femme et le jeune homme se regardèrent. Ils l’avaient trouvés.
- « On y est, souffla Sirius. »
- « Oui, on y est. »
Il y eut un long silence.
- « Grand-père Pollux ne s’est pas foulé pour lui faire cette pierre tombale, renifla Sirius. C’était pourtant son fils, même s’il s’agissait du cadet. »
- « Encore heureux qu’il lui ait donné un enterrement décent, tu sais, Sirius. Il n’a fait que deux mauvaises choses dans sa vie et elles lui ont méritées son reniement. »
- « Oui, dit Sirius. La première fut de ne pas se marier et préféré faire le tour du monde, la seconde fut de me léguer tout son argent le jour de sa mort, ce qui vu ma position actuelle dans la famille, a provoqué son reniement. Je l’ai d’ailleurs suivi avec joie dans cette aventure. À l’heure actuelle, il doit y avoir un joli trou à la place de mon nom. Remarque, je m’en fiche. »
- « Tu ne t’en fiches pas. »
- « Si, je m’en fiche. »
- « Sirius, honnêtement, tu ne t’en fiches pas. »
- « D’accord. Je ne m’en fiche pas. J’aurais bien aimé avoir des parents aimants ou, au moins, un frère qui m’aurait compris, mais il semble que l’on ne peut pas tout avoir dans la vie, puisque ma famille est formée de Serpentard stupides. »
- « Sirius, est-ce que je dois te rappeler que je suis moi-même issue de Serpentard encore une fois ? »
- « Oui, mais vous n’êtes pas stupide, madame Potter, nuance. »
- « Un point pour toi, mais si tu embêtes les Serpentard, comment feras-tu pour remarquer qu’ils ne sont pas stupides, vu qu’ils te rétorqueront forcément parce que tu les as attaqué alors qu’ils n’ont rien fait de stupide. Au fait, combien de fois dois-je te rappeler de m’appeler Tante Dorea, toi, vu que tu ne veux pas me tutoyer ? »
Il y eut un blanc.
- « On change de sujet ? »
Elle ricana légèrement.
- « Ton oncle adorait débattre avec toi sur ce sujet, sourit-elle en désignant la pierre tombale. Tu es bien le premier Gryffondor depuis des générations, Sirius. Mais la maison des Gryffondor te va bien, tu n’as aucun point commun avec ta mère. »
Dorea grimaça en parlant de Walburga. Sirius et James savaient tous les deux que leurs mères se détestaient depuis qu’elles étaient enfants, raison pour laquelle James et Sirius ne s’étaient vu que peu de fois avant qu’ils ne se lient d’amitiés à Poudlard. À vrai dire, Dorea allait qu’aux mariages et aux enterrements des membres de sa famille et encore, pas tous.
- « Je sais. Avec mon père non plus. Je crois que je n’aurais même pas de pierre tombale, moi. »
- « Tu en aurais une. Tu as mon fils. Tu as Remus et Peter. Tu ne finiras pas à la fosse commune, je te l’assure. Tu auras une pierre tombale décente. »
- « Et si je suis le dernier à mourir ? »
- « Tu plaisantes ? Te connaissant, tu seras dans les premiers, sans vouloir t’offenser. Tu es une véritable tête brûlée qui fonce tête baissée dans tous, comme James. Ce sera toi ou lui qui aura la première place dans ce palmarès qui est morbide à faire, surtout en temps de guerre. »
- « Il ne faut pas non plus s’empêcher de vivre à cause de lui, pesta Sirius. »
- « Je n’aurais jamais cru avoir entendu une phrase si sage de ta part, Sirius. »
- « Hé, s’indigna-t-il. »
Il y eut un coup de vent qui désordonna les cheveux de Sirius, qui eut un léger sourire. Dorea pouffa de rire.
- « Je crois qu’Alphard est d’accord avec moi. »
- « Tante Dorea ? »
- « Oui, Sirius ? »
- « Pourquoi êtes-vous venue ici ? Vous n’êtes pas venue à aucun événement familial depuis l’enterrement de Tante Charis. »
- « Sirius, je te ferais remarquer que personne n’est mort entre elle et Alphard. »
- « Oui, mais Bellatrix s’est marié avec Rodolphus lorsque j’étais en deuxième année et Narcissa s’est mariée avec Lucius l’été dernier. »
- « C’est vrai. Au fait, je te signale que je suis allée au mariage d’Andromeda et au baptême de Nymphadora lorsque tu étais en deuxième et troisième année. »
- « Bon, vous avez gagné, tante Dorea. »
Cette dernière eut un léger sourire.
- « N’empêche que j’aimerais bien savoir pourquoi vous êtes venue, cette fois-ci. »
- « À cause des regrets. »
- « Qu’est-ce que vous avez fait de mal ? »
- « Rien. Je n’ai rien fait, justement. »
- « Vous regrettez des choses que vous n’avez pas faites et que vous auriez dû faire ? Mais quoi ? »
Sirius était étonné. Dorea était le genre de femme qui ne regrettait jamais les actes qu’elle faisait, ni les erreurs qu’elle avait commises en jurant plus tard de ne pas les répéter. Ce serait bien la première fois qu’elle regretterait quelque chose.
- « Je n’ai jamais eu que deux regrets dans ma vie, Sirius. Mon premier fut d’avoir fait avec mon meilleur ami une erreur innommable en septième année en faisant confiance à un élève de première année. Tu as entendu parler de la tradition des Princes, Princesses, Héritiers, Joyaux et Bijoux, n’est-ce pas ? »
- « Oui, bien entendu, dit Sirius. »
Il aimait bien cette tradition et trouvait dommage qu’elle ait disparu avec les années 60, les fameuses années hippies. Sa cousine Andromeda avait failli être Princesse de Poufsouffle de ce qu’il savait.
- « Ce première année était l’Héritier que vous aviez désigné, le Prince des Serpentard et vous ? »
Dorea eut un sourire.
- « Oui. Il s’agissait de Tom Jedusor… Tom Elvis Jedusor. L’héritier de Serpentard dans les deux sens, Sirius. À l’époque, il n’était qu’un petit première année comme les autres, contrairement à maintenant… »
- « Vous-Savez-Qui ? s’étonna Sirius. »
- « Oui, il s’agit bien de lui, Sirius. Je reconnaîtrais sa voix entre mille en l’entendant. Son apparence, par contre, c’est une autre histoire… Le Prince des Serpentard et moi, lorsqu’il était en première année, nous nous amusions à dire que plus tard, il briserait des cœurs avec les filles… mais en fait, il brise des cœurs en assassinant des gens, maintenant. »
Il y eut un silence.
- « Mais en fait, sourit Dorea, ce n’est pas mon plus grand regret. Je me fiche de Tom Jedusor, tant qu’il ne s’attaque pas à ma famille, du moins celle qui n’est pas en accord avec ses idées, bien entendu. J’ai confiance à ce qu’un jour, il finisse par trouver plus fort que lui. »
Dorea ignorait en disant ça tout ce qui allait se passer dans les prochains mois et les prochaines années. La famille Potter aurait le droit à un destin tragique jusqu’en mai 1998, où Tom Jedusor finirait par trouver plus fort que lui en la personne du petit-fils de Dorea, Harry Potter…
- « Quel est votre plus grand regret, alors ? lui demanda Sirius. »
- « Mon plus grand regret ? Probablement celui de ne pas avoir pu offrir à mon filleul, à ton oncle, une vie meilleure que celle qu’il a eu en étant élevé par mon grand frère Pollux… Pollux, un cas qui finirait définitivement dans une prison moldue pour fous à lier. »
Sirius ricana. Il était bien d’accord avec sa tante. Pour cause, son grand-père avait eu sa mère à treize ans en violant sa grand-mère, qui était de deux ans son aînée. Cette dernière avait dû stopper sa scolarité et se marier à ce dernier, à qui elle avait donnée naissance à Walburga. Sa grand-mère avait d’ailleurs bien faillie se faire tuer à l’époque, mais s’était rattrapé lorsque cinq ans plus tard, elle avait donnée naissance en moins d’un an et demi à deux garçons : Cygnus, le père de Bellatrix, Andromeda et Narcissa… et Alphard.
- « Oui, acquiesça Sirius. Mais vous savez, tante Dorea, on ne peut pas tout faire. »
- « J’aurais pu le faire ! dit Dorea. Mais il me manquait une chose essentielle que toi, tu possèdes… »
- « Le courage ? »
- « Oui… soupira Dorea. Avec les années, j’ai acquis du courage, mais à l’époque, il m’en manquait. Je privilégiais davantage ma future carrière que mon cousin… »
- « Vous n’étiez qu’une adolescente, tante Dorea. À l’adolescence, on ne pense pas trop au futur, vous savez. »
- « C’est ton cas, Sirius ? »
- « Oh, j’y pense parfois, dit Sirius, mais ma philosophie est en général au jour le jour. Je me dois être positif vu qu’on m’a balancé dehors, vous savez. »
- « Un point pour toi. »
Il y eut un grand silence.
- « Tante Dorea ? »
- « Oui, Sirius ? »
- « Comment étais-ce dans la famille, à votre époque ? »
- « Oh, Sirius, ce n’était pas tellement différent que cela l’est maintenant, tu sais. À l’époque, c’était Grindelwald qui sévissait dans le monde sorcier et bien entendu, la famille était à la grande majorité dans son camp, les autres optant pour la neutralité… Ma sœur Cassiopeia jouait également à merveille le rôle de folle à lier détenu par ta cousine Bellatrix, maintenant, de ce que je sais… Mais comme toi, j’avais un meilleur ami à la vie à la mort… »
- « Qui était-ce, puisque je suppose qu’il est mort ? »
- « Il est mort, en effet. À l’aube de l’année 1939, il venait d’avoir dix-huit ans. Poudlard avait été attaquée à Noël par Grindelwald qui avait réussi à y entrer on ne sait comment et sa petite copine, son âme sœur, était morte dans l’attaque. Il s’est suicidé. Heureusement pour lui, ses parents n’ont jamais appris les raisons pour lesquelles il s’était suicidé, je n’ai jamais voulu leur fournir même si je les savais très bien. Je viens ici chaque 2 janvier pour lui rendre visite, sourit Dorea. Il n’est pas très loin d’ici comme il nous est parents… »
- « Une histoire d’amour à la Roméo et Juliette, sourit Sirius. »
- « À la quoi ? »
- « Une histoire moldue, dit Sirius. Si vous voulez, je vais vous procurer le livre pour que vous le lisiez. C’est une belle histoire triste… »
- « Si tu le dis… »
Elle eut un sourire triste. Ils restèrent encore quelques secondes à observer la pierre tombale, puis Dorea se tourna vers Sirius.
- « Allez, il est temps d’y aller. »
- « Oui, sourit Sirius. »
La sorcière la plus âgée prit la main du plus jeune pour le faire transplaner, mais avant, elle tourna la tête.
- « Alphard, puisses-tu me pardonner d’avoir été lâche… »
Il y eut un coup de vent, puis soudain, le cimetière se fit plus lumineux. Dorea sourit.
- « Je crois qu’il vous a pardonné, tante Dorea. »
- « Je crois aussi. »
Elle leva les yeux vers le ciel.
- « Puisses-tu avoir une belle mort, à défaut d’une belle vie, Alphard ! »
- « Ouais, éclate-toi avec les anges féminines ! lança Sirius. »
- « Sirius ! »
- « Ben quoi ? Il est mort, il a l’éternité devant lui pour se trouver une copine ! pouffa Sirius. »
- « Un point pour toi ! dit-elle en riant. »
Les deux Black disparurent alors que le soleil commençait à illuminer de ses rayons le cimetière.
À Noël, Dorea sourit en recevant « Roméo et Juliette » de Shakespeare de Sirius. Quand James s’était interrogé sur le cadeau, Dorea lui avait répondu « C’est une histoire entre Sirius et moi, James ». James avait réfléchi puis avait conclu avec exactitude que cela avait probablement un lien avait la visite au cimetière d’Alphard, où il ne s’était pas rendu, contrairement à son ami. Sa mère avait répondu à son interrogation avec un grand sourire, le sourire d’une femme sans regret, seulement une colère envers elle-même pour l’histoire entre elle, son ami et Tom Jedusor… Mais définitivement pas une femme avec des regrets, plus maintenant.
Alors, qu'est-ce que ça donne ?