Disclaimer : le monde de Harry Potter appartient à JK Rowling.
Auteur :
lulucyfair Genre : Croisade.4/5.
Thème : « mon saut dans l’inconnu »
Personnages : Rowena Ravenclaw et ses trois potes.
Rating :PG
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Les habitants étranges et aquatiques n’avaient jamais vu une telle insistance. Ceux qui par mégarde s’aventuraient sur leurs terres ne restaient vraiment que peu de temps. L’inhospitalité du lieu était si palpable. Pourtant ces quatre là ne bougeaient pas depuis plus de trois lunes, ils avaient l’air de vouloir s’installer. Mieux encore, les serpentines affirmaient que l’un d’eux connaissait leur langage.
Helga avait organisé un véritablement nid confortable et spacieux. C’était un génie de l’organisation. Elle leur mitonnait de bons petits plats avec tous les produits locaux.
Godric explorait, fourrait son nez partout même où ce n’était pas vraiment nécessaire. Il avait fourni une liste assez détaillée des habitants de la forêt, complétée par une non moins longue liste de plaies, bleus, bosses et estafilades.
Salazar furetait de ci de là, se renseignant, prenant langue avec tout un chacun. Charmant, charmeur. Tirant des plans et pas que sur la comète. Il imaginait des châteaux à la ressemblance des mythiques bâtiments d’Avalon ou d’Atlantis. Il projetait, imaginait. D’un coup de baguette, il créait de jolies miniatures en trois dimensions qu’il présentait aux autres.
Helga trouvait toujours quelques modifications à proposer, Godric aussi. Elle, non.
Et elle, elle ne servait à rien. Elle se trouvait inutile. Oui, elle savait ouvrir des livres, dérouler des parchemins, lire des écritures inconnues. Mais tout cela servait à quoi ? A rien du tout. Il lui manquait la part de rêve qui existait chez les trois autres. Pauvre Rowena qui ne savait pas rêver.
Elle sentait que ce lieu vibrait. Les autres aussi d’ailleurs. Une vibration, sourde, puissante, régulière. Comme un cœur battant au ralenti. C’était partout. Dans l’eau du lac, dans les feuilles des arbres et jusqu’au cœur des pierres. Même le vent était différent. Chargé de cette pulsation, de cette puissance. Qu’est-ce qu’était cet endroit ? Qu’avait-il vu ? Que s’était-il passé ici ? Selon les anciennes cartes, ce n’était pas une ancienne colonie atlante ou même un lieu béni d’Avalon. Pourtant il y avait tellement de magie dans l’air, jusqu’à saturation. C’était tellement fort. Elle avait envie de pleurer.
-Rowena, tout va bien ? demanda Salazar. Tu as l’air…ailleurs.
Vraiment trop perspicace.
-Tout va…Non tout ne va pas bien du tout. Cet endroit m’étouffe. C’est trop..tellement…
-De magie. La concentration est trop forte et je ne comprends pas pourquoi. Elle s’insinue en nous, je crois qu’elle nous change, enfin c’est ce que pense Helga.
-Nous change ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Comment la magie pourrait-elle nous changer et en quoi ? Je n’ai jamais lu…
-Lâche tes parchemins Rowena, toutes les réponses n’y sont pas, intervint Godric.
Elle haussa les épaules. Inutile définitivement. Son attention se reporta sur Helga à quatre pates par terre. La blonde semblait chercher quelque chose.
-Tu as perdu quelque chose Helga, cria Godric.
Elle ne répondit pas tout de suite, laissant aux trois autres le temps de s’approcher.
-Ca pulse en suivant un chemin, murmura la blonde le nez toujours à ras de terre.
Elle reniflait le sol comme le faisaient les trop nombreux cochons sauvages qui rodaient partout, venant se nourrir jusque dans leurs assiettes. Salazar inspira doucement, comme s’il cherchait à sentir quelque chose dans l’air, puis il fit passer son médaillon par-dessus sa tête et s’en servit comme d’un pendule. Au début le médaillon oscilla de gauche à droite puis tourna puis ne bougea plus du tout.
-Marche pas ton truc, railla Godric, assis sur son rocher.
-Si au contraire.
-Ben non, il ne bouge pas.
-Justement, ça prouve qu’il y a quelque chose même si je ne sais pas ce que c’est, répondit l’homme aux cheveux noirs.
Rowena se mit à réfléchir à toute vitesse. Helga s’était relevée en s’essuyant les mains sur sa robe. Un pendule ne bouge pas quand…. quand quoi. Réfléchis Rowena ! Gallen l’avait dit, lui avait raconté une histoire, une histoire qui n’était pas écrite. Là où tout commence et là où tout s’achève. Le but de tous les voyages.
-C’est une spirale primale. Nous sommes au centre d’une spirale primale, murmura-t-elle.
-Une quoi ? demanda Helga.
-Là où se rejoignent tous les leys. Gallen m’a raconté que c’est à cause de ça que Mû fut détruite. Ils avaient voulu domestiquer la spirale et elle a explosé.
-Donc si nous touchons à cette spirale, Albion sera rayée de la carte, quel programme réjouissant, railla Salazar.
-Mais non ! cria Rowena. Il ne faut pas y toucher, il faut travailler avec elle, il faut…je ne sais pas. Mais surtout ne pas la contraindre.
-Ne t’énerves pas Rowe, commença Helga.
-Oui, on va trouver ce qu’il faut faire, continua Godric. Et tout d’abord je veux savoir à quoi cette spirale ressemble.
Il plongea sa baguette dans le sol à l’endroit que désignait le pendule de Salazar, en murmurant un simple « revelatio magica ».
Le sol se mit à luire, dessinant de fines arabesques bleutées. Elles serpentaient partout, de la route qui venait du sud, des landes vers le nord, passaient sous le lac, jaillissaient hors des futaies. Maintenue en l’air par Helga, Rowena voyait, la magie se ruant vers le centre de la spirale, comme le chemin vers le cœur du labyrinthe. Elle sentait autour d’elle, les filaments argentés plongeant vers le sol. Et ce cœur battait par de-là le lac. Sur la lande où se baladaient des dizaines de cochons sauvages. Les bestiaux n’avaient pas l’air incommodé par cette effrayante concentration de magie. La spirale brûlait d’un feu bleu. La spirale attendait depuis si longtemps. Elle les attendait.
Ils traversèrent le lac, survolant les eaux glacées, sauf Salazar qui pour faire l’intéressant traversa à pied. La nuit allait tomber. Le soleil était bas derrière les arbres centenaires de la forêt. Assise près d’un feu improvisé, Rowena réfléchissait comme les autres. Elle essayait de se souvenir des histoires de Gallen, elle était si jeune à l’époque. Mais elle savait déjà être studieuse, quand elle ceignait la tiare de sa mère, un simple cercle d’argent et de saphir, une couronne de fille d’Avalon, offerte par une Seine*. Elle fouilla dans son sac et en sortit la tiare pour la coiffer et elle fixa les flammes. Ne faire qu’un avec la spirale. Donne et tu recevras. La spirale nous change, elle veut s’unir à nous. Il lui faut des alliances, alors. Non c’était idiot. Autre chose…des symboles. Un peu d’elle, un peu d’eux. Qu’es-tu prête à sacrifier ? A quoi tenait-elle vraiment ? Quelque chose de puissant, de magique, de chargé…. Oui, il fallait faire comme ça.
-Oui ! hurla-t-elle en serrant les poings.
Trois paires d’yeux plus quelques cochons la regardaient bizarrement.
-Rowena ?
-Tout va bien ?
-Oui, j’ai trouvé comment nous unir à la spirale, il faut lui donner un peu de nous…
-Un peu de nous, comme du sang par exemple, demanda Salazar.
-Oui, mais pas seulement, il faut un symbole d’union, je ne sais pas nos baguettes peut-être ?
-Pas assez personnel, j’ai changé plus de cinq fois de baguette depuis ma puberté, répondit Godric.
-Pourquoi ne suis-je pas surprise ? demanda Helga en souriant. Quelque chose de vraiment à nous, quelque chose de nous, comme mon bol à herbes, continua la blonde en tirant une jolie tasse de cuivre qu’elle avait gravée de ses mains.
-Très bonne idée gente demoiselle, continua Salazar. La tasse d’Helga…la tiare de Rowena…et pour Godric ?
-Son épée ? N’est-ce pas Godric ?
-Oui mais je la récupère intacte, n’est-ce pas Rowena ?
-Mais bien sûr et toi Salazar ?
L’homme aux cheveux noirs ne répondit pas mais fit passer son médaillon par-dessus sa tête.
Trois nuits plus tard, la Lune était au zénith. Brillante, ronde et parfaite. Au loin on entendait le chant des loups ou d’autre chose. Au centre de la spirale, juste en son cœur était fichée l’épée de Godric, autour d’elle s’entortillait le médaillon de Salazar. Au pommeau pendait la tasse d’Helga et surplombant les quillons, trônait sa tiare maternelle. Elle avait passé plus de trois jours à inventer ce sort. Un sort tout neuf, inventé juste pour l’occasion, inventé par elle. Elle se sentait fière d’avoir fait quelque chose de totalement nouveau. Elle cessa de penser quand elle sentit Salazar lui entailler la paume alors qu’elle faisait de même avec Godric.
Le sang fut versé sur les objets. Le ruisseau écarlate coula le long de la lame et toucha la terre, qui but avec avidité. Les objets se mirent à luire, de plus en plus fort, alors qu’ils se forçaient à ne pas reculer. La Lumière augmentait, rougeoyante. Puis l’explosion. L’épée revint se nicher dans la main de Godric, la tasse dans celles d’Helga, le médaillon au cou de Salazar et la tiare sur sa tête. La spirale avait accepté. Ils sentaient dans leurs veines, un sang plus fort qui coulait. Elle leur murmurait de vieux secrets qui ne devaient plus être oubliés, elle encourageait leurs rêves. Ils n’avaient plus qu’à leur donner forme.
Le lendemain les pourceaux prirent la fuite, enfin moins celui qu’ils avaient rôti la veille au soir. La magie ça creuse, avait dit Helga.
En effet, des pierres dansant et gigotant sur la lande, ça fait vraiment trop de bruit.
* : Sorcière de l’île de Sein.