Brokeback Mountain

Apr 07, 2007 15:01

Titre: Brokeback Mountain
Auteur:
owlie_wood
Personnages: Charlie "Bom Chicka Wahwah" Weasley
Catégorie: Défi "Ce fichu animal"
Rating: PG

Note de l'auteur: Après, j'arrête promis. C'était ma toute première idée. Et je sais plus trop quoi en penser! Excusez le léger anachronisme cinématographique! ^^' (cross-posté sur
dieux_du_stade)

Brokeback Mountain

Savoir comment les moldus des villages voisins de la Réserve pouvaient vivre en paix resterait à jamais un mystère pour Charlie Weasley.
Bien sûr, tout était mis en œuvre pour ça. Mille et une précautions étaient prises, les meilleurs sortilèges étaient lancés. L’esprit humain était si facile à berner.

Mais les dragons étaient différents. Les dragons se sentaient. Sans les voir, sans les entendre, sans être au courant de leur présence, ces villageois des montagnes savaient forcément que quelque chose se passait.
Comment pouvaient-ils résister à la tentation d’aller voir ce dont il s’agissait ?

C’était une chose qui dépassait totalement le jeune anglais. Sur le territoire d’un dragon, son corps réagissait. Son cœur se mettait à battre plus fort, plus vite. Ses sens s’aiguisaient. Il était à l’affût du moindre danger. Il se comportait comme une proie le ferait. C’était une montée d’adrénaline que nulle part ailleurs il ne retrouvait.

Antipodean Opaleye, Boutefeu chinois, Magyar à pointes, Noir des Hébrides, Norvégien à crête, Peruvian Vipertooth, Suédois à museau court, Ukrainian Ironbelly, Vert Gallois… Et la star de la réserve, le Romanian Longhorn.

Dix espèces plus fascinantes les unes que les autres. Dix espèces qu’un jour, il réussirait à observer et étudier. Et qui sait, peut-être une onzième à recenser. Les contes de la mer de Chine sur ce dragon vivant au fond de l’océan avaient forcément une raison d’exister…

Ces animaux exerçaient une fascination chez lui qu’il ne pouvait expliquer. Peut-être était-ce dû au danger ? Charlie ne voyait en eux que pure beauté.

Ailes imposantes capables de soulever plusieurs tonnes mais à l’aspect paradoxalement décharnées.
Cou gracile proche du cygne d’où naissait le pire des brasiers.
Dents acérées et quelques fois empoisonnées.
Ecailles tranchantes et aux reflets irisés.
Puissantes pattes postérieures permettant à cette masse de se dédouaner des lois de la gravité.
Haleine sulfurisée aux relents putréfiés.
Intelligence de la chasse rarement égalée dans le règne animal, notamment pour celle à l’humain, un sport que certaines espèces semblent adorer pratiquer.

Et accessoirement les créatures les plus vicieuses que la terre ait jamais portées !

Pour lui, la Nature n’avait pas pu faire prédateur plus dangereux et plus complet.

Les dinosaures ? Charlie ne finissait jamais d’en ricaner.

Les dragons étaient sa vie. Pour eux, il avait tout laissé derrière lui. Amis, famille, Quidditch… Tout ça pour venir se perdre au fin fond de la Roumanie, pour vivre seul dans un pays qu’il lui était totalement étranger, loin du Terrier et des petits plats que sa mère pouvait préparer, loin de Poudlard et de sa fratrie.

Au grand damne de sa mère, c’était un choix que Charlie n’avait à aucun moment regretté.

Pour les dragons, il avait tout quitté. Pour eux, il était prêt à tout supporter.

Comme le fait d’avoir sacrifié sa seule semaine de congé au pays pour pouvoir participer à la campagne estivale de recensement des trois principaux secteurs de nidation de la réserve.
La famille comprendrait certainement. Enfin, un jour où l’autre, elle finirait par le comprendre.

Mais l’occasion avait été pour lui trop belle et le camp manquait de volontaires. Rares étaient les scientifiques, aussi amoureux soient-ils des grands sauriens, à désirer se plonger en immersion totalement durant un long séjour dans la forêt. Charlie, lui, en avait toujours rêvé.

Pas de feu, pas de nourriture autre que celle trouvée dans les bois, pas de magie, obligation d’uriner à au moins deux kilomètres de l’endroit où la tente était plantée. Le tout par simple mesure de sécurité.

Comme tous les reptiles, les dragons possédaient un odorat surdéveloppé. Se faire sentir revenait donc à être mangé. Chose dont, même par amour pour eux, il se passerait volontiers. Il était vital de rester invisible à leur nez.

Le directeur de la campagne leur avait attribué, à son ami Pietr et à lui, le lac d’altitude du secteur nord, étendue d’eau où on avait aperçu quelques semaines auparavant une femelle Longhorn et trois petits de la dernière portée en train de se désaltérer.

Après plusieurs jours de marche pour atteindre l’endroit et se fondre dans le décor, la tente fut plantée à proximité des berges. Depuis les deux soigneurs de dragons n’avaient plus eu qu’à guetter le passage de leurs protégés et à les annoter.

Stratégiquement placés, les deux jeunes hommes avaient pu assister en grands privilégiés au défilé des animaux de la forêt venus s’abreuver. Mère Nature avait parfaitement réglé le ballet. Proie et prédateurs se suivaient sans jamais se voir.

Les choses étaient bien faites. Chaque espèce avait sa place, son utilité. Du plus majestueux dragon au plus insignifiant Veracrasses. A diverses échelles, tous avaient un rôle à jouer. C’était ce que Charlie avait fini par constater.

Enfin, tous sauf un.

Une espèce ne servait à rien. Absolument à rien. Et c’était justement l’un de ses membres qui venaient de le tirer des bras de Morphée.

Encore assoupi, le jeune homme cligna longuement des yeux avant de se redresser. La tête soudainement prise dans la toile de la minuscule tente, il retint de justesse un juron. Même au bout d’une semaine, c’était une hauteur qu’il n’était pas encore parvenu à intégrer.

La lueur de la lune pleine filtrée par la canopée éclairait faiblement l’intérieure de la tente. Quelque part dans la montagne, le cri d’un dragon avait retenti. Mais ce n’était pas ce bruit qui l’avait éveillé.

En plein été, les températures nocturnes pouvaient atteindre des records dans les Carpates. Il se passa une main sur son cou en sueur. Il avait eu beau se dévêtir autant que le partage de la tente le lui permettait, l’étuve le faisait transpirer. Il toucha du doigt la parcelle de peau qui s’était mise à le brûler. Ne pouvant pas prendre le risque d’ouvrir la tente avant le petit matin, il pria pour que son intuition ne soit pas confirmée.

Il pouvait tout supporter. Tout endurer. L’étroitesse et la vétusté du logement, la chaleur, les odeurs de pied, les hurlements de dragons à toute heure du jour et de la nuit. Mais ce bruit… C’était trop pour lui.

Mosquito.

Le Moustique.

Pour Charlie, la plus inutile des créatures qu’il puisse exister.

Le moustique ne servait à rien. Le moustique piquait, toujours au bon endroit, et ça gratte. Le moustique venait vous faire « bzz bzz » au creux de l’oreille la nuit entière.

Le moustique était le mal incarné.

D’ailleurs, son bruit montrait bien tout la perfidie dont l’animal était capable. Quasiment inaudible, il parvenait en vague soudaine à l’oreille de la victime quand celui-ci approchait.

Sur le qui-vive, Charlie remonta le drap trempé qui le couvrait jusqu’à son menton et, des yeux, chercha l’origine du léger bourdonnement qu’il percevait.

Dans une étude récente, il avait lu que ces bestioles étaient à la fois attirées par la chaleur et les odeurs. En temps normal, l’intrus aurait dû se ruer sur Pietr, toujours endormi, qui non content d’embaumer la tente grâce à ses chaussettes et ses pieds, chauffait en plus le petit espace mieux qu’un véritable radiateur.

Mais non, le moustique venait de piquer Charlie. Forcément, c’était toujours ainsi. Molly Weasley s’était arrangée pour que son second garçon ait la peau douce et sucrée. C’était une chose que les femmes semblaient apprécier.

Au grand désespoir de Charlie, les moustiques aussi.

Il était cependant hors de question qu’il finisse la nuit en éponge et tout bouffi. Déjà parce qu’il serait totalement ridicule le lendemain en demandant à Sofia, l’infirmière du camp, de venir lui apporter la potion qui lui éviterait de passer les quinze jours qui suivraient à se gratter (Charlie n’avait, en la matière, aucune volonté). Ensuite parce que le moustique roumain n’avait rien à voir avec les gentils petits Midges écossais. Non, leurs cousins des Carpates viennent, eux, directement du Crétacé !

Pour le jeune anglais, le constat était simple. C’était le moustique ou lui. Et ce serait le moustique, si possible…

Se guidant au son, il tenta de suivre en aveugle la trajectoire du vol de la bête. A de nombreuses reprises, il dût, avec des vigoureux moulinets du bras et des pieds, brasser l’air pour le faire s’écarter. L’insecte infernal à moitié assommé, il l’entendit d’un bourdonnement moins assuré s’écarter et finalement se poser.

Charlie ne prit pas le temps de réfléchir. L’occasion de venir à bout de son rival était trop belle pour ne pas s’en saisir. D’un mouvement lent, il leva la main au dessus de sa tête et l’abattit sur l’endroit visé avec toute la force et la rapidité qu’il possédait.

Un cri retentit alors dans la nuit.

Charlie n’avait pas réfléchi.

Il n’avait pas réalisé que c’était sur Pietr que le moustique s’était posé.

Il n’avait pas non plus remarqué que, contrairement à ses habitudes, c’était sur le dos que son camarade de tente s’était couché.

Il avait surtout oublié que le moustique, tout en perfidie, choisissait toujours le plus mauvais endroit pour se poser…

Charlie ne le réalisa qu’après.

oOo

- Et…

Torse nu et assis sur la table d’examen, le rouquin adressa un regard embarrassé à Sofia l’infirmière, de deux fois son aînée.

- Tu as vu Brokeback Moutain, ce film moldu dont tout le monde a parlé ? demanda-t-il finalement remettant sa chemise, une fois le baume appliqué.

- Oui, et alors ? s’étonna-t-elle les sourcils froncés, ne voyant pas le rapport. Cela ne me dit pas pourquoi vous êtes rentrés…

Le jeune anglais grimaça un instant, repensant à ce qui s'était passé et hésitant à tout avouer. Ses épaules finirent pas s’affaisser et il se fendit d’un long et profond soupir désespéré.

- Hé ben… Pietr aussi.

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