Œuvres au(x) Noir(s)
Disclaimer : Le monde de Harry Potter appartient à JK Rowling. Je ne fais que m’amuser et spéculer avec ses créations.
Genre : Défi du mois. Ministère de la Magie
Rating : PG
Personnages : Alors là , il vaut mieux prendre des notes. Phinéas Nigellus Black, Isla Black, Bob Hitchens, Phinéus Black, Araminta Meliflua, Pollux Black, Marius Black, Cedrella Black, Septimus Weasley, Alphard Black, Andromeda Black, Elladora Black, Sirius Black Premier du nom.
Note de l’auteur: En dix époques et dix étages, les relations tordues, tendues ou juste très normales des Black et du Ministère.Première partie.
- 1852 : Niveau 7 : Club officiel des bavboules. Sirius Black I.
L’enfant va mourir avait dit le médicomage. La mère avait attendu son départ pour s’écrouler en pleurs, loin du regard du petit malade. L’enfant était pâle, tellement pâle et il toussait de plus en plus chaque jour. Une sale maladie de moldus, cette tuberculose, et bien évidemment aucun remède. Ils se croyaient tous immunisés contre les miasmes de la ville, ces sorciers prétentieux.
Le père avait tenté de consoler son épouse, d’une façon tellement maladroite qu’il ne s’attira que sa haine durable. Qu’est-ce qu’elle croyait, lui aussi avait du chagrin, son premier né se mourrait et il ne pouvait rien faire. Il n’avait plus qu’à reporter ses espoirs dynastiques sur son cadet.
Quelques mois avait dit l’homme de l’art. Il décida que ces derniers mois seraient consacrés à son enfant qui allait le quitter, rien ne serait trop beau, trop cher ou trop extravagant pour le petit mourrant. Ce que voulait Sirius, Sirius l’aurait.
-Laissez passer, écartez vous !
L’homme parlait d’une voix sèche mais maîtrisée à la perfection. Dans L’Atrium du tout puissant Ministère de la Magie, on s’écartait devant l’homme et le lit volant qui le suivait. Rasant les têtes, décoiffant les belles enchignonées et envoyant voler au loin les chapeaux des beaux messieurs. L’enfant riait entre deux quintes de toux, l’homme souriait en entendant ce son mélodieux et les elfes suivaient le cortège du petit prince à l’agonie.
L’employé arriva en courant pour arrêter la mascarade.
-Vous ne comptez pas faire entrer ce lit dans l’ascenseur quand même ?
-Bien sûr que si !
-Mais c’est impossible …
-C’est possible j’ai vérifié
-Vous allez déranger les autres…
-Ils n’auront qu’à attendre, répondit l’homme, brisant là le dialogue.
Le lit pénétra dans l’ascenseur.
-Je vais vraiment la rencontrer ? demanda Sirius.
-Oui mon fils, je te l’ai promis. Niveau 7, je vous prie, demanda-t-il au liftier.
Le niveau 7, le département des sports magiques, et surtout siège officiel du club de bavboules du Royaume Britannique. C’était le jeu préféré de son fils, il y passait des heures entières avec son petit frère comme cobaye de ses victoires, il découpait dans la Gazette du Sorcier les comptes rendus des parties internationales, nationales et même locales. Il en possédait trois cahiers pleins avec ses commentaires sur les tactiques, inscrits de sa longue écriture penchée et enfantine.
Aujourd’hui il n’avait plus vraiment la force de jouer, ni même de découper ou de lire. Il écoutait sa mère qui lisait pour lui.
La porte s’ouvrit pour laisser entrer l’étrange équipage. Il vit le visage de son fils s’illuminer en voyant venir vers lui Victoria Mac Kinon, présidente du club, meilleure joueuse internationale cinq années de suite.
-Voici donc mon visiteur, je te souhaite la bienvenue au club de bavboules, Sirius.
-Merci Madame.
-Mais de rien, veux tu faire le tour du propriétaire ?
-J’aimerais bien mais….
Alors devant la détresse de son enfant, Antarès Black le prit dans ses bras pour le porter vers la vitrine aux trophées, l’étagère aux prototypes expérimentaux, pour lui offrir son dernier rêve. Victoria s’empara du modèle le plus récent, sortant tout droit des ateliers des maîtres verriers de Bohème. Dans les billes faites de verre pourpre on voyait danser le liquide nauséabond.
-Veux-tu le tester avec moi ? demanda-t-elle au petit garçon..
Trois mois plus tard, Antarès Black revint au niveau 7 et demanda une nouvelle faveur à Victoria Mac Kinon. Depuis dans la vitrine où trônent les meilleurs joueurs de bavboules, il y a le portrait d’un petit garçon aux cheveux noirs, et dans son cadre il n’est qu’un immense sourire.
- 1876. Niveau 2 : Bureau des Aurors. Isla Black/Bob Hitchens
Robert Hitchens déclina son nom et son identité à, seigneur Dieu quelle indigence, une pissotière hors service. Il se sentait ridicule. Quand la voix avait résonnée du fond du trou lui demandant le but de sa venue. Il s’était vu contraint de se présenter à une fosse d’aisance publique. Le sol s’était dérobé sous lui l’emmenant en compagnie du vieux siège de porcelaine ébréché. Rien ne lui serait donc épargné.
L’homme semblait plutôt mal à l’aise. Ce n’était pas son monde après tout. Il avait l’impression de se promener dans un de ces contes à la mode. Pas les doux contes mélancoliques de Monsieur Andersen. Certaines des vilaines bobines qu’il croisait dans cet Atrium auraient eu leur place sous la plume violente des frères Grimm. Sa mère avait eu la sagesse d’en refuser la lecture à sa jeune sœur Emilie. Ce n’était vraiment pas une saine occupation pour une jeune fille de bonne famille.
Mais quand on désire monter dans la hiérarchie ministérielle et qu’une telle offre vous est faite par Monsieur Disraeli en personne, on ne refuse pas. A moins de vouloir terminer sa carrière tout au fond d‘un placard d’archives d’un obscur ministère.
La concierge, une petite dame boulotte, propre sur elle, mais bizarrement coiffée d’un chapeau pointue, l’envoya vers l’ascenseur. Coincé entre un gigantesque roi nègre armé d’un non moins gigantesque bâton sculpté de symboles tribaux et une créature tout à fait répugnante, petite gluante, bossue et certainement pas humaine, il atteignit le niveau 2. Le liftier lui indiqua une simple porte ornée d’une plaque d’argent. Il poussa la porte après avoir frappé en vain et se retrouva au sein de la fourmilière. Des dizaines de bureau alignés, des tonnes de paperasses et des têtes penchées sur leurs dossiers. Des gens entraient et sortaient à toute vitesse des cheminées. Alors c’était cela la police sorcière. Pas très différente finalement de celle qu’il connaissait depuis six ans. Sauf que, incroyable, il y a avait des femmes. Des femmes dans les forces de l’ordre ! Et des femmes en pantalons ! Vraiment ces sorciers n’étaient pas des gens comme les autres. Bien il n’allait pas passer sa journée planté comme un cactus dans son pot, l’air ahuri devant des jambes de femmes gainées dans du cuir. Il interpella la première personne passant à sa portée et ne semblant pas trop pressée.
-Monsieur, pourriez vous m’indiquer le bureau de Monsieur Black, j’ai rendez-vous ?
L’homme, petit, chauve mais muni d’abondants favoris roux flamboyants, le regarda, surpris.
-Monsieur Black ? Vous devez vous tromper de service, il n’y a pas de Monsieur Black ici.
-Mais enfin, monsieur, voyez plutôt, j’ai rendez-vous dans cinq minutes avec Monsieur I Black, bureau des Aurors. C’est bien le Bureau des Aurors ? répondit en lui tendant son parchemin.
L’homme venait d’éclater de rire. Son triple menton tressautait par dessus le col dur de sa chemise amidonnée.
-Sacrés moldus, même pas capables de recopier correctement ! Si vous cherchez I. Black….
-Elle est derrière vous et votre montre me semble défaillante car vous avez trois minutes de retard monsieur Hitchens, termina une voix mélodieuse.
Bob Hitchens se retourna d’un coup. Sur le chemin il avait spéculé sur le I. était-ce Isidore, Icarus, Ignatius ? Jamais il n’aurait pensé….
-Isla Black, chef de section Londres Sud, vous êtes l’envoyé du Ministère moldu. Suivez moi je vous prie, continua la jeune femme aux longs cheveux de miel en l’emmenant vers son bureau, après une rapide poignée de main.
A la fin de cette première entrevue, prélude à leur collaboration, Bob Hitchens savait qu’il avait bien pénétré dans les domaine des contes. Lui, pauvre chevalier avait rencontré sa belle princesse. Il se décida à tout mettre en oeuvre pour la conquérir quitte à s’installer à demeure dans cette étrange fourmilière qu’était le ministère de la magie.
3. 1889 : Niveau 4 : Département de contrôle et de régulation des créatures magiques. Elladora Black.
-Mademoiselle Black pour la centième fois je ne peux accéder a votre requête. Il est totalement inutile de venir tous les jours. C’était non hier, ce sera non demain et les jours suivants.
Barnaby Crumpett n’en pouvait plus. Il avait du faire des choses parfaitement répugnantes dans une vie antérieure pour se retrouver affligé d’une telle punition dans cette vie là. Une punition armée d’une ombrelle à pommeau de cristal et d’un chapeau surmonté de plumes de paon. C’était d’un goût !
-Mais enfin, pensez un peu à qui je suis ! Je suis une Black et vous…vous n’êtes qu’un…sang mêlé. Vous devez accéder à ma requête immédiatement, rugit la mégère.
Crumpett soupira bruyamment en levant les yeux au ciel. Il mourrait d’envie de l’égorger et avec les dents, lui qui pourtant était un parfait exemple de placidité. Cette femme réveillait en lui des pulsions qu’il aurait préféré ignorer.
-Mademoiselle Black, je vais vous le dire une dernière fois. Il est hors de question qu’une de nos brigades interviennent contre…Merlin….un elfe de maison qui refuse de vous obéir. Si il vous insupporte tellement donnez lui donc une vieille chemise et vous aurez la paix.
-Vous n’y pensez pas, au prix des elfes sur le marché ! Mais qu’est-ce que je pouvais bien espérer d’une personne comme vous. J’exige de voir votre supérieur !
-Je n’ai pas de supérieur ! Je suis le chef de ce service. Si vous voulez vous plaindre je vous suggère d’aller voir le Ministre en personne, répondit-il en souriant.
Il la tenait. Elladora Black le foudroya du regard. Non, elle en pouvais pas aller voir le Ministre de la Magie. Il y a avait des limites et elle était assez intelligente pour savoir de Bartholomé Goyle refuserait de l’aider ou même de lui parler. Après son refus d’épouser son fils aîné, il n’ avait pas encore digéré l’affront, datant pourtant de plus de vingt ans. Une Black, s’abaisser à s’unir à un Goyle, au nom de Merlin, quel outrage et quelle déchéance. Elle avait eu bien raison.
-Si vous voulez bien sortir de mon bureau, il est l’heure de la fermeture. Je vous demande, de plus, de ne pas revenir demain ni jamais sans une bonne raison, sinon je me verrais dans l’obligation de signaler votre conduite au Ministre et il vous empêchera de remettre les pieds dans les locaux du Ministère. Il y a des sorts très efficaces pour les gens comme vous.
Rageant et pestant mais toujours digne, Elladora rejoignit la maison paternelle. Elle convoqua Merrick au salon et encore une fois l’elfe bien trop indépendante ou fidèle refusa de lui donner la combinaison du coffre-fort de son père. Ses yeux étincelants de rage se posèrent sur la vitrine contenant la collection d’armes de guerre moldues de son grand-père. Elle ouvrit la porte vitrée d’un léger coup de baguette et s’empara d’un sabre de cavalerie napoléonien. Elle sentit le poids de l’acier dans sa main, sa puissance et son passé chargé de sang et de mort. Un véritable délice. Une minute plus tard, la tête de l’insolente créature roula sur le sol. Du sang souillait le tapis aux riches teintes bleutées et le bas du mur.
-Pas besoin de tous ces gratte-papiers ! ricana-t-elle en nettoyant le sabre sur sa jupe.