Titre : Et ça ne changerait jamais
Auteur :
sombrenostalgiePersonnages : Peter Pettigrow
Catégorie : Essai
Rating : G
Disclaimer : Peter appartient à JKR, qui ne le savait pas ? ^_^
Note de l’auteur : A défaut de savoir sur quel personnage prendre un claim parce que je suis une chieuse qui n'arrive pas à se décider, je vous soumet ce texte écrit il y a... euuh... au mois de Décembre, quoi ^_^ J'aime bien Peter (pas étonnant quand on sait que j'aime beaucoup beaucoup les Maraudeurs) et mes pulsions dramatiques donnent souvent des textes sur lui. Enfn bref, bonne lecture ! ^_^
Il détestait Noël.
Et ça ne changerait pas.
Peu lui importait les efforts colossaux de sa mère pour lui faire plaisir.
Peu lui importait les cadeaux les plus stupéfiants qu’elle s’évertuait à lui offrir.
Peu lui importait ses chocolats préférés qui envahissaient, durant cette période, les tables, les meubles et les tiroirs de la maison.
Il se fichait bien du sapin illuminé d’une main de maître qui trônait au milieu de la salle de séjour, reflétant d’éclats colorés les murs blancs de cette pièce.
Il se fichait bien du dîner festif que sa mère préparait avec amour, multipliant les viandes, les gâteaux, les légumes et autres victuailles.
Et il se fichait bien de voir débarquer sa vieille tante Adelaïde, son oncle Paul et le reste de sa famille.
Il détestait Noël.
Mais ça n’avait pas toujours été ainsi.
Il se souvenait encore des courses poursuites infernales à travers la maison en compagnie de ses cousins.
Il se rappelait parfaitement des petites tapes tendres de sa mère sur sa main prise en faute dans le plat de pommes de terre sautées.
Il revoyait encore les petits yeux rieurs de sa mère s’illuminer lorsqu’il lui tendait d’une petite main potelée un dessin fait avec tout son amour.
Il entendait toujours distinctement les exclamations de joie et de surprise qu’il avait poussée, plus jeune, à la vue de ses cadeaux si éclatants.
Il se voyait encore, enfant, dans un pyjama à rayures blanches et noires, nageant dans une marre de cadeaux et de papiers déchirés, aux couleurs exubérantes.
Il avait aimé Noël.
Mais la vie en avait décidé autrement.
Le souvenir du 24 Décembre de ses 12 ans l’empêchait d’apprécier comme il se devait les fêtes de fin d’année.
Lorsqu’il repensait aujourd’hui, le même sentiment d’avoir été trompé remontait dans sa gorge et une colère noir faisait palpiter son cœur et trembler tous ses membres.
Parfois, il se demandait ce qui se serait passé s’il n’était pas descendu à la cave ce jour-là, à la recherche d’un morceau de ruban pour emballer maladroitement le paquet pour sa mère.
S’il n’était pas tombé, au fin fond d’un vieux meuble qui gisait dans la pièce, sur cette photo, qui, s’y l’on en croyait la date inscrite au dos remontait bien avant sa naissance, représentant sa mère, souriante, dans cette robe de mariée blanche, au bras d’un homme qui était son portrait craché.
Un homme dont il n’avait jamais véritablement entendu parler.
Un homme que sa mère avait dit mort avant qu’elle n’apprenne sa grossesse.
Un homme qu’elle avait dit ne pas connaître assez pour en garder un bon souvenir.
Un homme qui, il en était certain, était encore vivant, quelque part, ignorant volontairement l’idée que son fils avait besoin de lui.
Il se souvenait avoir voulu hurler.
Hurler sur sa mère qui lui avait menti. Mais il n’avait pas osé.
Hurler sur les hommes du monde entier. Mais il n’avait pas pu.
Hurler sur les autres, qui continuait de rire autour de lui comme si de rien n’était. Mais il ne l’avait pas fait.
Hurler sur cet homme qui avait gâché toutes ses fins d’années. Mais il n’en avait jamais eu l’occasion.
Et il ne l’aurait jamais.
Allongé là sur son lit, les bras croisés sous sa tête, il se demandait si, à 16 ans, il était encore possible d’oublier et de fêter Noël comme il le faisait auparavant.
La voix de sa mère, depuis le rez-de-chaussée, lui parvint à travers la porte de sa chambre.
« Peter, mon chéri, descends ! Tante Adelaïde va bientôt arriver. »
En se levant de son lit pour se traîner jusqu’en bas, Peter secoua la tête.
Il détestait Noël.
Et ça ne changerait jamais.