Titre de la fic: Ma version de l'Histoire
Chapitre 2: La découverte
Auteur:
isfah Catégorie: Croisade "Ma Version de l'Histoire"
Personnages: Pompom Pomfresh, Colin Crivey, Dennis Crivey et OC
Rating: G
Note de l'auteur: Bonne lecture!
La découverte.
Colleen vérifia qu’elle avait tout ce qui lui fallait et transplana. Le
petit village près duquel elle arriva avait tout du charme typiquement
breton et était empreint de la magie de Brocéliande qui s’étendait tout
autour, tel un rempart infranchissable.
Journaliste de passion et de métier, la jeune sorcière était chargée de
faire un bilan de la communauté sorcière européenne cinquante ans après
l’Ultime Combat. Tant d’années avaient passées et tant de choses
restaient malgré tout à reconstruire.
La jeune femme se pressa. Elle avait rendez-vous avec un sorcier d’un
certain âge, ancien professeur à l’Académie de magie Beauxbâtons. Quand
Harry Potter avait vaincu son ennemi, il ne restait plus de l’École de
sorcellerie anglaise que des ruines. Les défenses magiques n’étaient
plus et tout menaçait de s’écrouler. L’Académie avait alors proposé à
Minerva McGonagall, nommée directrice dans l’urgence, d’accueillir les
élèves qui le souhaiteraient, le temps de la reconstruction de Poudlard.
Quelques adultes du corps professoral avaient alors accompagné les
nouveaux arrivants, et Colleen espérait se voir confesser foultitudes de
détails sur ce qu’avaient vécu les « Éxilés » comme on les avait
souvent appelés.
La petite maison du sorcier était étonnante. Charmante à sa façon. Dans
tous les coins s’entassait le bric-à-brac d’une vie bien remplie. Rien
n’était organisé et pourtant tout semblait à sa place.
Le vieil homme, qui avait filé dans sa cuisine aussitôt que la jeune
femme était entrée, revint avec une tasse de thé fumant qu’il avait
préparé spécialement à l’intention de Colleen. Dans le plateau qu’il
déposa devant la jeune femme, celle-ci eu le plaisir de trouver, en plus
du lait et des galettes, un petit livre de cuir, passablement abîmé.
Présageant qu’il s’agissait de quelques trésors, elle prit délicatement
l’ouvrage entre ses mains et l’admira longuement avant d’ouvrir les
premières pages.
Le vieux sorcier était silencieux mais Colleen surprit une étincelle de malice doublée d’une flamme d’intérêt dans son regard.
La jeune sorcière fut étonnée de voir que le journal - car il s’agissait
bien de cela - était rédigé en anglais, d’une écriture féminine. La
surprise de la journaliste n’échappa pas au vieux professeur qui se
permit de rire de bon cœur. La jeune reporter referma le carnet et leva
les yeux vers son hôte dans l’attente d’une explication.
- Vous le savez sûrement, sinon vous ne seriez jamais venu me voir,
commença-t-il, mais il y a quelques années déjà, j’étais un grand
professeur de Savoir-vivre sorcier. J’ai eu la chance d’être le témoin
de la chute de Celui-Dont-On-Ne-Devait-Pas-Prononcer-Le-Nom et des
années qui ont suivies. Mais avant de vous en dire plus, j’aimerais que
vous m’expliquiez : pourquoi cela vous tient-il tant à cœur ? Vous
savez, après la victoire de M. Potter, beaucoup de journalistes sont
venus pour en savoir plus sur le jeune et invincible héros…. Nombreux
étaient ceux qui, pensant qu’il s’était peut-être caché en France, nous
posèrent bon nombre de questions auxquelles, bien évidemment, nous ne
pouvions pas répondre. Pourtant, vous, ce n’est pas ce qui vous
intéresse. Pourquoi ?
Colleen se sentit gênée. C’était la première fois, depuis qu’elle avait
commencé son enquête, qu’on lui demandait de se justifier.
Bien sûr, elle pouvait prétendre que c’était un choix de la direction,
que Le Chicaneur lui avait imposé son sujet, mais la vérité était toute
autre et elle savait qu’elle ne pourrait duper le vieil homme.
- À vrai dire, je le fais pour moi. Pour mon père. Et pour mon oncle.
Les phrases de la jeune femme étaient courtes et sèches. « Pour
quelqu’un qui est censé vivre de sa plume, tu te débrouilles plutôt mal,
ma chère… » pensa-t-elle.
- Je m’appelle Colleen, en hommage à mon oncle Colin Crivey. Son nom ne
vous dit peut-être rien, mais il fait partie des victimes de la liberté.
Mon oncle était un véritable admirateur de Harry Potter. Il le suivait
partout, le soutenait, le défendait et devait certainement l’agacer
prodigieusement ! Mais mon oncle avait une autre passion. La
photographie. Et plus particulièrement la photographie journalistique.
D’après mon père, il avait constamment un appareil photo entre les mains
! Ce qui lui a d’ailleurs sauvé la vie une fois. Il semblait vouloir
immortaliser la réalité et moi je souhaite poursuivre une partie de son
œuvre. Durant les dernières heures de sa vie, mon oncle Colin a pris
plusieurs centaines de clichés saisissants. Capturant des instants, des
images que ni vous, ni moi n’aurions vues. Il s’était fait reporter de
guerre. Il n’avait pas choisi d’être dans ce combat, mais il avait
décidé d’en montrer toutes les facettes. Papa a récupéré tous ces
clichés et je me souviens, petite, d’avoir regardé des heures et des
heures ces instantanés de vie. Héros, vainqueurs, vaincus… Tous ces
visages qui me sont aujourd’hui familiers de les avoir tant contemplés.
Mon oncle avait toujours préféré les pellicules moldues parce qu’elles
avaient le don de figer, d’immortaliser les émotions. Ce sont tous ces
portraits qui m’ont donné envie de savoir ce qu’il était advenu du lègue
de leur combat. Ces gens qui ont affronté leurs peurs, qui ont été
blessés ou, qui comme Colin, y ont laissé la vie. Nous offrant la
liberté.
Colleen qui n’avait jamais réellement parlé de ses ambitions à qui que
se soit s’arrêta pour reprendre son souffle. Le vieil homme avait un
regard grave. Avec un soupçon de fierté, il déclara :
- Je le savais. Ce carnet est fait pour vous. Mais s’il-vous-plaît,
prenez le temps de le lire en gardant en tête le contexte de sa
rédaction. Je serai de toute façon là pour répondre aux questions que
vous vous poserez. Je ne vais pas vous retenir plus longtemps, vous
devez être impatiente de parcourir ces lignes.
Impatiente, pour Colleen, le terme était faible. Elle brûlait
littéralement de lire ce journal. Après avoir bu sa tasse de thé et
remercié chaleureusement le Français, la jeune sorcière transplana dans
son petit studio et s’empara du présent qui lui avait été offert.
Le carnet était passablement vieux. Les pages de parchemins avaient
jauni et la couverture était, à plusieurs endroits, toute usée. Il y
avait comme quelque chose de sacré dans ce petit ouvrage.
« Poudlard,
2 mai 1998.
Histoires de Vies.
P.P. »
La première page était sobre, mais Colleen fut frappée par la force qui s’en dégageait et se remit aussitôt à sa lecture.
« Aujourd’hui, ou plutôt cette nuit, Voldemort a été définitivement
anéanti. Mais il n’est pas le seul à avoir péri. Cette nuit, dans cette
grande École de sorcellerie qu’est Poudlard, je n’ai pas été à même de
prendre soin de mes élèves. Moi Poppy Pomfresh, infirmière depuis
longtemps, j’ai échoué à soigner ou à sauver ceux qui se battaient, qui
nous libéraient. Ainsi, je voudrai rendre hommage à ceux qui sont
tombés. Aurors, élèves, résistants et autres anonymes. Je n’ai aucune
idée du nombre de victimes. Ni dans un camp, ni dans l’autre. Mais je
souhaiterais qu’on ne les oublie pas, en tentant modestement de raconter
ce que j’ai - ce que nous avons - vécu. »
Colleen passa la nuit entière plongée dans le récit de la petite
infirmière. Peu à peu, l’ « Histoire de Vies » s’était transformé en «
histoire d’une Vie ». Poppy avait, au fil des pages, retracé sa vie.