Titre : « C'est pas ma faute »
Auteur :
twinziePersonnages : La famille Tonks au complet
Catégorie : Croisade, « Nymphadora Tonks, Ma Version de l'Histoire »
Rating : G
Note de l'auteur : Petite fic dont l'idée de base revient à
aylala, merci à elle.
« C'est pas ma faute »
Ce n’était pas, tous les jours, facile d’avoir une métamorphomage à la maison. C’était toujours animé en revanche. Andromeda adorait sa fille, bien que celle-ci soit fatigante et d’une maladresse qui pourrait frôler le handicap, mais parfois, elle aspirait au calme.
Nymphadora n’était pas méchante mais elle avait plein d’énergie et la dépensait sans compter. Elle aimait bien changer la couleur de ses cheveux et de ses yeux en public pour surprendre les gens et Andromeda avait beau la réprimander, elle savait que son père s’en amusait également, même s’il essayait de faire les gros yeux quand elle était là. Mais elle devait avouer qu’elle aussi avait parfois du mal à réprimander sa fille. Nymphadora savait s’y faire et avait de grandes facilités à attendrir les gens.
Sa fille avait également la fâcheuse manie de s’inventer plein d’histoires. Elle vivait dans son monde et Andromeda avait de la peine pour ça. A l’école, Nymphadora était parfois mise à l’écart à cause de sa différence et Andromeda en souffrait à travers elle. Ce n’était jamais plaisant de se faire rejeter, elle-même en savait quelque chose. Du coup, sa fille avait une imagination des plus débordantes comme pour se protéger du monde extérieur.
- Ça sent bon ici.
- Tu n’es qu’un gros gourmand.
Ted rigola devant la réplique de sa femme. Elle n’avait pas tort et il lui répondait à chaque fois qu’il n’y avait aucun mal à aimer la bonne bouffe. Il vint se placer derrière pour l’enlacer et en profiter pour jeter un coup par-dessus son épaule pour voir ce qu’elle préparait.
- J’aimerais être encore un petit garçon pour avoir le droit de goûter à toutes ces bonnes choses, moi aussi. J’aurais même pas le droit à un petit bout ?
- Tu sais ce qu’a dit le médicomage, Ted. Tu manges trop sucré.
- Et gnagna gna
Andromeda se retourna dans les bras de son mari pour l’embrasser quand une fillette aux cheveux violets déboula dans la cuisine à plat ventre. Les deux parents soupirèrent dans une coordination parfaite et Ted s’approcha de sa fille pour l’aider à se relever.
- On t’a déjà dit mille fois de ne pas courir dans la maison, Nymphadora.
- J’ai pas fait exprès, mon ventre avait trop faim, alors j’ai couru.
- Mais c’est toi qui commandes ton ventre, chipie.
- Ben nan, c’est lui qui me dit quand il est vide.
Ted abandonna vite. Cette gamine avait réponse à tout et il était impossible de discuter. Elle alla prendre place sur une chaise autour de la table et attendit patiemment son goûter. Cependant, il lui suffit d’un regard de sa mère posé sur ses mains pleines de terre pour comprendre qu’elle n’aurait rien avec de telles mains et traîna des pieds pour aller jusqu’à la salle de bain.
- Si tu ne lèves pas tes pieds, tu vas encore tomber.
- Je suis sûr qu’elle a hérité cette maladresse de ton côté de la famille, dit Ted, songeur.
- Ah oui ?
- Oui. Ils ont tous des tares bizarres dans ta famille.
- C’est gentil de dire ça, mon chéri.
- Oh ! Mais je ne parlais pas pour toi, tu en es la seule rescapée, c’est pour ça que je suis avec toi.
- N’essaie même pas de m’embrasser, répondit Andromeda avec un sourire ironique, alors que son mari esquissait une geste dans sa direction.
- Andro, chérie, soupira Ted.
Andromeda l’ignora et posa une assiette de biscuits devant la place de fille ainsi qu’un verre de jus de citrouille.
- Je vais cherche du linge sale pour le laver, si jamais tu touches à un de ces biscuits, je le saurais et tu dormiras sur le canapé.
- C’est pas juste.
- Je sais, c’est le côté sadique de ma famille, sourit-elle en disparaissant.
Ted n’eut, malheureusement pas le loisir de prendre un biscuit en douce car sa fille revint aussitôt et il savait qu’elle irait cafter à sa mère. Il la regarda s’attaquer à son goûter tel un fauve sur sa proie et s’amusait de voir ses cheveux passer par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.
- Nymphadora !
- Maintenant, je peux aussi changer mes oreilles, lui apprit-elle, toute fière. Regarde.
Elle cligna des yeux et ses oreilles prirent une forme pointue comme celles qu’ont les elfes.
- Mais le dis pas à maman, elle va pas être contente. Elle va encore dire qu’à force de jouer avec mon don, je vais perdre ma personnalité. C’est même pas vrai. Ça se peut pas, hein, Papa ?
- Non, ma puce, tu seras toujours toi. Ce qu’elle veut dire, c’est qu’à force de changer d’apparence, on ne saura plus laquelle est vraiment la tienne.
Nymphadora le regarda un moment, songeuse, comme si elle essayait de vraiment comprendre le sens de ces paroles, puis finalement elle hocha la tête. Elle était encore jeune et commençait doucement à pouvoir maitriser chaque partie de son corps, changer la couleurs de ses cheveux était un exercice simple mais pour la forme, elle avait plus de mal.
Ted se leva pour prendre un verre et la fillette recommença à manger en silence, jusqu’à ce qu’un « Nymphadora Tonks » résonne dans toute la maison. Au ton qu’avait pris sa mère, Nymphadora savait qu’elle devait avoir fait une bêtise, mais elle ne savait pas laquelle. Son père se tourna vers elle, l’air interrogateur et elle se tassa une peu plus sur elle-même, la tête dans les épaules.
Il ne fallut pas plus d’une minute pour qu’Andromeda débarque dans la cuisine, une chemise blanche dans les mains.
- Comment as-tu pu faire ça ? Cette chemise toute neuve, Nymphadora. Je t’avais bien de ne pas monter aux arbres, ni d’escalader les murs.
- C’est pas de ma faute, murmura la fillette.
- Non, bien sûr, ce n’est jamais de ta faute. Comment as-tu fait ça ?
Andromeda tendit la dite chemise pour montrer l’ampleur des dégâts. En plus des traces de terre et d’herbe, la chemise était déchirée sur toute une bande. Même Ted avait pris un sérieux et presque sévère.
- Explique-moi.
- C’est pas de ma faute.
- Je vais perdre patience, Nymphadora.
La fillette n’aimait pas quand a mère ponctuait ses phrases par des « Nymphadora », cela signifiait qu’elle était vraiment en colère.
- C’est à cause de Justin. On a fait une course dans son jardin parce qu’il avait un troll qui nous poursuivait. Il voulait nous manger, tu sais. Alors on s’est enfui, mais il y avait plein d’obstacles ! On a dû passer par-dessus un mur qui était aussi grand qu’une montagne, et puis on a dû sauter pour éviter de tomber dans des trous immenses, alors j’ai fais des roulé-boulés pour pas me casser une jambe. Tu sais, Maman, c’est vraiment pas de ma faute, je voulais pas salir ce beau chemisier, mais bon, j’allais pas me laisser dévorer par un monstre. C’est méchant les géants.
- Je croyais qu’il s’agissait d’un troll ? Demanda Andromeda, nullement impressionnée par l’histoire abracadabrante de sa fille.
- Oh, tu sais, j’avais très peur, alors, j’ai pas eu le temps de le bien le regarder. Mais en tout cas, il était immense avec des poils dans les oreilles, et des boutons, et il sentait très très mauvais. Ils doivent pas connaître les bains, les monstres. Donc nous, on courrait pour pas qu’il nous attrape. Et puis, il y avait Janet, elle court pas vite, donc on avait encore plus peur.
- Je vois. Et comment as-tu déchiré le chemisier ?
- A cause d’une branche d’arbre. On a escaladé un arbre, mais une branche m’a accroché. Elle voulait pas me lâcher et en tirant, ça s’est déchiré.
- Il était vivant, l’arbre ?
- Ben oui, c’est vivant un arbre, Maman. Ça respire. J’ai appris ça à l’école.
- Nymphadora, file dans ta chambre.
- Mais Maman…
- Tu es puni parce que tu as menti encore une fois.
- C’était vraiment pas de ma faute, Maman.
- Bien sûr, c’est comme l’histoire du verre de jus de citrouille.
Andromeda resta impassible au regard humide sa fille et l’envoya dans sa chambre. Ted, lui, s’efforça de ne pas regarder sa fille pour ne pas se laisser attendrir. Les yeux mouillés, la fillette attrapa une poignée de biscuits et sortit de la pièce pour regagner sa chambre, l’air boudeur.
- Je n’aime pas être dure avec elle mais elle ne me laisse pas le choix. Elle doit comprendre que mentir c’est mal.
- Je me demande sincèrement où elle va chercher des histoires aussi abracadabrantes. Celle-ci est un peu tirée par les cheveux, mais celle du jus de citrouille était assez remarquable.
Andromeda et Ted s’en souvenaient parfaitement. C’était juste avant d’aller à la cérémonie de mariage de la sœur de Ted, Nymphadora était partie dans la cuisine car elle avait soif et ses parents l’avaient retrouvé avec une grande tache de jus de citrouille qu’elle tentait vainement de cacher. Elle avait alors raconté qu’un chat gris était entré par la fenêtre ouverte, avait bondi sur la table et renversé le verre sur sa jolie robe avant de repartir aussi vite.
- Pourquoi faut-il toujours qu’elle raconte les choses à sa façon.
- L’imagination, répondit Ted. Elle a trop d’imagination.
En effet, Nymphadora aimait pimenter ses jeux avec des trolls inventés, de méchantes sorcières avec des verrues sur le nez et plein d’aventures rocambolesques. A cet instant, elle racontait à sa peluche préférée comment ce matin, un nain de jardin l’avait éclaboussé quand elle était sortie de la douche. C’est pour quoi la serviette de bain était trempée et ce n’était pas de sa faute, comme le croyait sa mère.