Croisade - Mandy Brocklehurst - Mon talent improbable (3/5)

Dec 31, 2010 13:48



Titre : Sauvetage de Boullu

Auteur : neo_mirage

Disclaimer : Tout à J.K.R

Personnages : Mandy évidemment, mais aussi d’autres Serdaigles de première année, des Poufsouffles craintifs, des Serpentards très très méchants, des clichés (pléonasme) et un Boullu un peu couillon

Catégorie : Croisade « Mandy Brocklehurst, Mon talent improbable »

Rating : K

Nombre de mots : 1444

Note de l’auteur : Dernière publication de l’année, j’en suis toute émue  ^__^


Sauvetage de Boullu

Le lac du parc de Poudlard lui faisait de l’œil depuis la rentrée. Au sens propre comme au sens figuré d’ailleurs, puisqu’elle y avait aperçu un œil monstrueux et globuleux qui devait sans doute appartenir au Calmar Géant dont on lui avait tant parlé.

Mandy n’aimait pas spécialement nager, en réalité. Pas que se soit désagréable, mais elle se sentait tout simplement plus à l’aise sur la terre ferme, et avec ses vêtements sur le dos. Malgré tout… Bon, l’école était géniale, elle passait son temps à le répéter dans les lettres qu’elle envoyait à Braddock, et son père était très fier qu’elle est été répartie à Serdaigle, mais elle ne voyait pas beaucoup de créatures magiques dans les parages, et même si la Forêt Interdite en regorgeait, elle était, eh bien, interdite, ainsi ne restait-il plus que le lac. Des êtres de l’eau, des Strangulots, qui sait, peut-être même des sirènes, se cachaient dans ses profondeurs, et ça, ça lui donnait vraiment envie de plonger la tête la première.

Pénélope Deauclair, la Préfète de sa Maison, le lui avait cependant formellement interdit. D’après elle, le lac était tout aussi dangereux que la Forêt, et elle risquait fort de s’y noyer. Mandy grommelait toujours pour la forme et s’enfuyait souvent de la Salle Commune pour éviter ses avertissements à tendances apocalyptiques, mais savait qu’elle ne se risquerait jamais à enfreindre les règles, même celles imposées par une Préfète. Ce qui expliquait peut-être pourquoi le Choixpeau n’avait pas voulu l’envoyer à Gryffondor. Pas qu’elle s’en plaigne le moins du monde, cela dit. Les cours d’Astronomie et de Sortilèges qu’elle avait en commun avec les rouges et ors étaient suffisamment épuisants pour ses nerfs, merci beaucoup.

Les filles avec qui elle partageait son dortoir étaient aussi plutôt sympas, dans leur genre. Bien sûr, Lisa Turpin était un peu trop fière d’être une Sang-Pur, mais comme toutes les autres s’en moquaient, ce n’était pas vraiment important. Elle avait également plusieurs fois aperçu la Dame Grise, le fantôme de Serdaigle, mais n’avait jamais eu l’occasion de lui parler, malgré l’empressement à en savoir plus sur elle que Braddock manifestait dans ses lettres.

Elle soupira profondément en voyant par la fenêtre de la Tour de Serdaigle les Poufsouffles de troisième année s’approcher dangereusement de la lisière de la Forêt, le Professeur Brûlopot clopinant en tête de la troupe. Mandy considérait comme un affront personnel que les cours de Soins aux Créatures Magiques ne soient qu’optionnels, et qu’on ne puisse les suivre qu’à partir de la troisième année. Ils auraient pu être disponibles dès la première année, et remplacer… totalement au hasard, l’Histoire de la Magie, par exemple ?

L’une des filles de Poufsouffles qui assistaient au cours dans le parc s’éloigna brusquement de l’arbre sur lequel elle était appuyée et montra quelque chose du doigt, l’air paniqué. Mandy se colla davantage encore contre la vitre dans l’espoir d’apercevoir quelque chose, mais elle se trouvait bien trop loin pour distinguer quoi que ce soit. Elle enrageait silencieusement quand Morag MacDougal, sa voisine de table en Métamorphose, vint lui demander ce qui se passait.

« Je voudrai savoir de quoi parle le cours de Brûlopot, » grommela-t-elle en réponse. En voyant Morag hausser un sourcil dubitatif, elle se rappela que ses camarades de Serdaigle ne se contentaient pas de réponse laconique - après tout, c’était également son cas - et s’empressa de développer sa pensée. « Je veux dire, je ne sais même pas à quoi ressemble un cours de Soins aux Créatures Magiques… Tu ne trouves pas ça révoltant ? »

« C’est sûr, » approuva Morag d’un air grave. « On devrait avoir des cours d’initiation pour toutes les options, histoire de pouvoir choisir celles qui nous correspondent le plus, et de découvrir de nouvelles matières. »

Mandy haussa les épaules. L’inconvénient avec les Serdaigles, c’est qu’ils voulaient sans cesse tout savoir sur tout. Bien sûr, elle aimait aller à la bibliothèque, et trouvait la plupart de ses cours passionnants, mais franchement, elle n’irait certainement pas se plaindre à Flitwick du manque d’Arithmancie dans son emploi du temps !

« Pourquoi est-ce que tu n’irais pas demander à Brûlopot si tu peux assister au cours ? » reprit Morag après quelques instants d’un silence songeur. « Peut-être bien qu’il sera d’accord. Et puis, personne n’a rien à redire sur la façon dont tu occupes ton temps libre, si on y réfléchit. »

Mandy trouva l’idée étonnamment excellente, et dévala bientôt les escaliers du château pour se précipiter dans la fraîcheur de mi-octobre du parc. Un groupe de Serpentards de sixième année aux mines patibulaires la regarda passer sans mot dire, essoufflée et échevelée, sa baguette à la main, mais elle les ignora et continua son chemin vers la Forêt.

Enfin… Elle pouvait bien jeter un coup d’œil au lac non, tant qu’elle était dehors ? Après tout, elle n’en avait pas vraiment l’occasion, parce que Su Li, une autre fille de son dortoir, avait une peur bleue de l’eau et refusait catégoriquement de s’en approcher - ou de laisser quelqu’un d’autre s’en approcher en sa présence, en fait. Su Li était comme ça.

Mandy se demandait distraitement quel pouvait bien être le problème des Serdaigles avec ce fichu lac et penchait la tête pour tenter de voir ce qui se cachait là-dedans, quand un « Expulso ! » retentit dans son dos. Elle eut à peine le temps de se retourner pour voir les Serpentards rire aux éclats avant de se retrouver projetée en avant et… percer la surface du lac d’un Plouf ! assourdissant.

***

Elle pouvait maintenant affirmer avec certitude que les eaux noires du lac de Poudlard étaient aussi glacées et troubles qu’elles le paraissaient. Elle s’enfonça assez profondément vers le fond - ou ce qui était peut-être le fond… Il était difficile de distinguer quoi que ce soit en fait - avant de retrouver suffisamment d’esprit pour agiter ses jambes empêtrées dans sa robe à toute vitesse et remonter laborieusement vers la lumière.

Mandy toussait comme une tuberculeuse en essayant de recracher l’eau qui s’était engouffrée dans ses poumons et de regagner la terre ferme, dont le maléfice l’avait éloignée efficacement, quand quelque chose lui pinça la cheville. Elle sursauta, entre deux grelottements de froid, et plongea de nouveau la tête sous l’eau avec appréhension. Bien sûr, elle n’était pas stupide au point de ne pas être au moins un peu effrayée - d’ailleurs, elle l’était plus qu’un peu - mais une occasion pareille d’apercevoir enfin l’une des créatures du lac ne se représenterait sans doute pas deux fois, en grande partie parce qu’il y avait peu de chance qu’elle se risque de son plein gré à y replonger, maintenant qu’elle en avait fait la désagréable expérience.

C’était un Boullu, indéniablement. Tout rond, il la regardait d’un air placide - ou peut-être était-ce autre chose, elle ne s’y connaissait pas vraiment - en mordillant le bas de sa robe, qui flottait comme une voile au gré des courants. Ce ne fut qu’après l’avoir contemplé avec émerveillement pendant un temps suffisamment long pour qu’elle se trouve quasiment asphyxiée que Mandy remarqua les longues pattes maigres nouées fermement entre elles.

***

« Voilà le travail, » annonça-t-elle d’un ton satisfait en achevant de dénouer les pattes du pauvre Boullu tout en s’assurant que le reste de son corps se trouvait toujours dans l’eau. Avait-on idée de faire des nœuds aussi serrés, franchement ? En attendant, la tâche s’était avérée être tout sauf aisée. Il avait fallu qu’elle traîne le Boullu jusqu’au rivage - il n’avait pas une grande marge de manœuvre pour protester, mais ses mains étaient couvertes de morsures et autres griffures - qu’elle-même se hisse hors du lac sans y entraîner la créature, qui ne pouvait respirer que sous l’eau, et qu’elle réussisse à trouver un moyen de défaire le nœud le plus compliqué qu’elle ait jamais vu en tremblant de froid dans ses vêtements mouillés, sous le vent glacial… Pour une totale ingratitude du Boullu, qui venait de s’enfuir sans demander son reste après qu’elle l’ait lâché.

Honnêtement ? Elle n’avait jamais rien fait d’aussi génial.

***

« Mandy ? » s’étrangla Padma Patil en la voyant entrer dans le dortoir, trempée de la tête aux pieds mais souriant de toutes ses dents. « Par Merlin, qu’est-ce qui t’es arrivée ? »

« Je veux soigner les créatures magiques aquatiques, » répondit Mandy dans un couinement surexcité très peu digne. « Tu aurais une plume et du parchemin ? »

Elle devait absolument écrire à ses parents pour qu'ils l'inscrivent dès son retour à des cours de natation. Si elle devait passer un bout de temps dans l'eau, autant qu'elle s'y débrouille encore mieux que ça.

mon talent improbable, croisade, mandy brocklehurst, fic

Previous post Next post
Up