Titre : Tout va comme tu veux ?
Personnages/Pairing: Bill Weasley, Charlie Weasley/ Nmphadora Tonks
Disclaimer: Tout à JKR
Rating : PG
Note : Petit texte écrit il y a quelques temps pour la communauté Au terrier qui répond à la question du mois et sur un couple que j'affectionne particulièrement.
Assis à califourchon sur le dos d’un énorme dragon rose, Charlie se cramponnait de toutes ses forces pour ne pas tomber. Chose difficile puisque la bête sous lui se démenait comme un diable, l’envoyant valser à droite, puis à gauche, se tournant sur le dos, pour ensuite revenir sur le ventre.
Le rouquin n’avait cependant pas l’intention d’abandonner : s’il tombait, c’était la mort assurée pour lui qui n’avait pas sa baguette sur lui. Quelle idée avait-il eu aussi de venir en Roumanie pour apprendre à dresser les dragons ? C’était de la folie, de la pure folie ! Sa famille s’était d’ailleurs époumonée à lui répéter encore et encore, mais Charlie n’en avait fait qu’à sa tête… comme toujours.
Et lorsque le dragon, ou plutôt la dragonne, tourna la tête vers lui et cracha un long jet de feu qui l’obligea à lâcher prise, Charlie pensa qu’il aurait du pour une fois écouté sa mère…
Il poussa un cri de peur et… s’écroula sur le plancher.
-Ouch ! fit-il en ouvrant les yeux pour se trouver face au plafond de sa chambre.
Il se débattit un instant avec ses couvertures, puis réussit enfin à se lever en poussant un juron. Il tourna la tête lorsqu’il entendit quelqu’un pouffer.
Son frère Bill l’observait depuis son propre lit, un sourire sur les lèvres.
-Tout va comme tu veux petit frère ?
-Tout est parfait Bill ! rétorqua celui-ci en levant les yeux au ciel. Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu as décidé de laisser tomber tes pyramides ?
-Bien sûr que non ! Je suis arrivé cette nuit et je repars ce soir. Je voulais te souhaiter bonne chance pour ton stage !
Charlie lui sourit.
-Merci. Je suis heureux que tu sois là !
Son frère se leva et vint le serrer dans ses bras. Bill et Charlie étaient plus que des frères : avec seulement un an d’écart, ils étaient rapidement devenus meilleurs amis. Et même à Poudlard, ils étaient inséparables. Sauf pendant la dernière année où Bill, ayant reçu ses ASPICS, était allé faire un stage en …gypte pour la banque Gringotts. Et aujourd’hui, c’était le tour de Charlie de partir et de voler enfin de ses propres ailes.
Le rouquin déglutit difficilement à cette idée et son frère perçut son malaise.
-Qu’est-ce qu’il y a Charlie ? Tu doutes de ta décision ?
-Non, non, démentit-il aussitôt. Je sais que c’est ce que j’ai envie de faire…
-Mais ?
Charlie poussa un soupir et se laissa tomber sur son lit, la tête entre ses mains. Bill sourit : il croyait avoir deviné le problème de son frère.
-Il y a une fille là-dessous, non ?
L’autre rouquin releva précipitamment la tête, étonné.
-Comment as-tu su ? s’exclama-t-il, les yeux ronds. Qui t’a parlé de Nymph ?
-Nymph ? Comme Nymphadora Tonks ? demanda son frère avec malice.
Charlie se sentit rougir et il détourna le regard.
-Tu connais beaucoup de gens qui s’appellent Nymph toi ? répliqua-t-il tout de même, un sourire dans la voix.
Il y eut un instant de silence.
-Alors… qui t’en a parlé ? Maman ?
-Non. Toi… à l’instant, répondit Bill avec un rire.
Puis il scruta son frère dont le visage était toujours aussi rouge avec attention.
-C’est ta copine ?
Charlie haussa les épaules pour toute réponse, un sourire en coin étirant ses lèvres minces. Ce n’était pas pour faire languir son frère… en fait, il n’en savait rien. Quelques mois plus tôt, il ne connaissait Nymphadora Tonks que de réputation. Il savait qu’elle était à Poufsouffle, que c’était une métamorphomage et surtout, qu’elle était la fille la plus maladroite sur Terre. "Nympha la bêta", la surnommait certains, mais sans aucune méchanceté car la plupart de ces condisciples de Poudlard aimait beaucoup la jeune fille.
Charlie, lui, ne lui avait adressé la parole qu’à une ou deux reprises en 7 ans. Jusqu'à ce jour où elle avait renversé son pu de bubobulb sur lui pendant leur cours commun de botanique. Charlie avait été brûlé au deuxième degré et il s’était rendu de toute urgence chez madame Pomfresh qui l’avait aussitôt soigné. Même si cela lui avait fait un mal de chien, il s’en était rapidement remis et avait oublié cette histoire. Charlie n’était pas du genre rancunier… mais Nymphadora, elle, n’avait pas oublié.
Et elle avait passé les deux semaines suivant l’accident à harceler le rouquin de ses excuses. Charlie aurait pu en être exaspéré, mais il avait pris le parti de rire de la situation. En fait, Nymph était une fille amusante et il l’avait rapidement découvert.
Chaque fois qu’elle venait s’excuser, ils passaient de longues minutes à discuter de tout et de rien… et Charlie en voulait toujours plus. De fil en aiguille, ils avaient commencé à passer beaucoup de temps ensemble, puis le flirt s’était mis de la partie, les rapprochements physiques étaient devenus plus fréquents et ensuite… ensuite rien, car la fin de l’année était arrivée. Charlie avait soudain réalisé qu’il ne servait à rien de commencer une histoire qui n’aboutirait jamais.
Il partait pour la Roumanie pendant six mois. Il s’était inscrit à ce stage des semaines avant sa rencontre avec Nymphadora et il n’allait pas abandonner son rêve de travailler avec des Dragons pour une fille ! C’était hors de question !
-Donc, tu ignores si tu sors avec elle ? conclut Bill. Je te croyais plus loquace petit frère !
Il poussa gentiment Charlie qui répliqua aussitôt en envoyant son frère valser contre le mur, éclatant de rire. L’ainé se remit sur pied et il sortit sa baguette, un sourire joueur sur les lèvres.
-Tu veux jouer à ça, hein ? Tu crois que parce que tu es un homme maintenant, tu vas pouvoir me vaincre ?
Charlie sortit lui aussi sa baguette, puis il se plaça en position d’attaque.
-J’en suis certain !
Et d’un même mouvement, les deux jeunes hommes se lancèrent un sort mineur. Ceux-ci se percutèrent de pleins fouets et firent exploser le miroir accroché sur le mur. Ils se regardèrent un instant, immobile, puis ils éclatèrent de rire.
-BILL ! CHARLIE ! NE D…MOLISSEZ PAS LA MAISON !!! s’écria la voix de leur mère depuis le rez-de-chaussée. VENEZ PLUT‘T MANGER, LE D…JEUNER EST PRÊT !
-ON ARRIVE MAMAN ! cria Charlie à l’ intention de madame Weasley.
D'un coup de baguette, il remit tout en ordre, puis, se tournant vers son frère, il ajouta d’une voix plus basse :
-Quelle bêtise tu ne me fais pas faire !
-Ah non ! protesta Bill. C’est toujours toi qui m’entraîne… c’est ta faute !
-C’est TOI l’aîné je te rappelle ! rétorqua Charlie en riant.
Ils se dirigèrent vers la porte de la chambre qu’ils avaient partagée depuis tant d’années, mais au moment de la franchir, Charlie se retourna. Une vague de nostalgie le submergea de nouveau en voyant la pièce ainsi dénudée de ses effets, ses valises au pied du lit qui attendaient son départ…
Bill, retrouvant son sérieux, déposa sa main sur l’épaule de son frère.
-Tu fais le bon choix Charlie ! Ne renonce pas à ton rêve… surtout pas pour une fille !
« Même si j’en suis amoureux ? » pensa Charlie, mais il n’osa le dire de vive voix.
Il hocha donc la tête avant de suivre Bill jusqu'à la cuisine ou sa mère s’affairait devant les fourneaux pendant que son père et son petit frère, Percy, discutaient à la table. Madame Weasley se retourna vers eux lorsqu’ils entrèrent dans la pièce et elle se précipita vers son fils pour le serrer dans ses bras.
-Mon Charlie qui va quitter la maison, sanglota-t-elle contre lui. Je n’arrive pas à le croire ! Tu vas être prudent mon grand ? Les dragons sont des créatures dangereuses… et si l’une d’elle te jetait du haut des airs ? Ou si elle te brûlait ? Si…
Le rouquin serra le petit corps de sa mère contre lui en déglutissant, les paroles de Molly lui rappelant un peu trop son cauchemar…
-Maman, je vais revenir sain et sauf. Ne t’inquiète pas pour moi, dit-il sans conviction. Tout ira pour le mieux.
Madame Weasley s’écarta de son fils et essuya ses yeux bordés de larmes pour mieux l’observer. Lui qui avait défendu coûte que coûte son projet, convaincant ses parents, le directeur de son école, les recruteurs de Roumanie que c’était ce qu’il voulait faire, ce qui le passionnait réellement, semblait soudain hésitant.
Regrettait-il son choix ?
-Tout va comme tu veux mon chéri ? demanda sa mère avec perspicacité.
Charlie sentit soudain tous les regards de sa famille converger vers lui et il se força à sourire.
-Bien sûr ! Tout va parfaitement bien !
Sa mère l’observa encore un instant, puis elle lui sourit à son tour avant de se détourner.
-D’accord. Si tu le dis !
Le rouquin poussa un soupir de soulagement en prenant place à la table. Il n’avait pas envie de s’épancher sur ses sentiments auprès de sa mère : elle serait trop heureuse de le convaincre de rester à Loutry St-Chaspoule. Il ne voulait pas non plus réfléchir trop longuement à ce qu’il ressentait, car il craignait par-dessus tout de changer d’avis.
« Si au moins j’avais pu revoir Nymph’ avant de partir… juste pour être certain d’avoir fait le bon choix ! »
Juste pour pouvoir la serrer dans mes bras une dernière fois, n’osa-t-il s’avouer.
Mais la jeune fille avait été claire : elle détestait les adieux et elle préférait se séparer de lui qu’une seule fois. Charlie ne l’avait donc pas revu depuis la fin des cours, une semaine plus tôt. À présent que son départ était imminent, il regrettait de ne pas avoir insisté plus que cela. Il aurait du se battre pour passer le peu de temps qui lui restait avec elle. Il aurait au moins eu quelques souvenirs à chérir lorsqu’il serait loin…
Maintenant il n’avait rien. Il ignorait même ce que Nymphadora ressentait pour lui. Ils n’en avaient jamais discuté et mis à part un timide baiser sur le coin de sa bouche avant leur séparation, Charlie n’avait aucun indice sur les sentiments de la jeune fille.
Et s’il gâchait tout en partant ? Et s’il la retrouvait avec un autre homme à son retour ? Pourrait-il le supporter ?
Sans en avoir conscience, Charlie se releva d’un bond, poussant sa chaise loin derrière lui.
-Charlie, qu’est-ce qui se passe ? demanda sa mère, inquiète.
-Je dois y aller !
-Déjà ? s’exclama son père, surpris. Mais ton portoloin n’est que dans deux heures…
-Ginny, Ron et les jumeaux voulaient te voir avant ton départ, ajouta sa mère.
-Arriver avec quelques heures d’avance fera une très bonne impression sur tes supérieurs, approuva Percy.
-Et tu vas faire une énorme bêtise ! conclut Bill, un immense sourire sur les lèvres.
Il se leva à son tour.
-Je t’accompagne !
-Mais où allez-vous ? insista madame Weasley.
Bill jeta un coup d’œil à son frère qui trépignait d’impatience.
-Charlie a… disons… quelque chose à régler avant son départ. Une personne à voir, ajouta-t-il, voyant que sa mère ne comprenait toujours pas.
-Oh ! Je vois… prends la poudre de cheminette mon chéri… les Tonks sont reliés au réseau.
-Merci maman !
Charlie déposa un baiser sur la joue de sa mère avant de se précipiter vers le salon, suivi de près par son aîné qui l’arrêta au moment où Charlie allait s’élancer dans la cheminée.
-Es-tu certain de ce que tu fais ?
-Non !
Puis il s’écria : « Maison des Tonks » et il eut tout juste le temps de voir apparaître derrière son frère une tête rose avant de disparaître dans un éclair vert. Il atterrit dans le salon d’une maison douillette, faisant sursauter l’homme et la femme qui y étaient assis. Les parents de Tonks assurément.
-Désolé, balbutia-t-il. Je ne fais que passer !
Le visage rouge devant le sourire de monsieur et madame Tonks qui avaient deviné de par ses cheveux roux qui il était, il attrapa de nouveau de la poudre de cheminette.
-Le Terrier ! cria-t-il, revenant ainsi à son point de départ où il fut aussitôt attaqué par une tornade rose.
-CHARLIE !
Tonks se jeta à son cou, le faisant tomber le derrière dans la cendre de la cheminée, puis le serrant à l’en étouffer. Loin de se plaindre, Charlie éclata de rire avant de passer ses bras autour de la taille mince de la jeune fille.
-Je suis allé chez toi… je ne pouvais pas partir sans te revoir et…
-Il fallait que je te voie ! Je sais que j’ai dit que je ne voulais pas te dire adieu, mais c’était stupide…
-Et je voulais savoir… je VEUX savoir ce que tu ressens pour moi…
-Puis, je ne pouvais pas partir sans te dire ce que je ressens pour toi…
Ils se turent soudain, plongèrent un instant dans le regard de l’autre, avant de se sourire.
-Alors, tu le demandes ? lança Tonks d’un ton taquin.
Charlie se racla la gorge, puis il demanda :
-Nymphadora, veux-tu sortir avec moi ?
Pour toute réponse, la jeune fille déposa ses lèvres sur les siennes dans un baiser qui était tout sauf timide. Leurs lèvres se dévoraient avec passion, comme si elles n’en avaient jamais assez. Assise à califourchon sur lui, toujours dans la cheminée, Nymphadora plongea ses doigts dans la chevelure rousse du Weasley et l’attira encore plus près d’elle. Charlie grogna et ses mains se posèrent naturellement sur les fesses fermes de la métamorphomage.
-FRED ! GEORGE ! SORTEZ DU SALON ! LAISSEZ VOTRE FRÈRE ! hurla soudain madame Weasley depuis la cuisine.
Nymphadora et Charlie se séparèrent brusquement alors que des éclats de rire retentirent dans leur dos.
-Dégagez ! s’écria le rouquin sans détacher son regard de sa désormais petite amie.
Il entendit ses frères détaler en riant et il ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel.
-Désolé pour cela…
-Pas grave ! dit Tonks en riant. Ils sont tout pardonnés vu la façon dont j’ai renversé leur déjeuner sur eux…
-Quoi ? Comment ça ? demanda Charlie, curieux, en se relevant.
Il tendit la main à la jeune fille qui la saisit pour se lever, mais garda ses doigts serrer entre les siens.
-Et bien… disons que j’ai eu… un petit accident de transplanage ! J’ai atterri… sur la table de la cuisine !
Le rouquin la fixa un instant, surpris, avant de partir dans un fou rire incontrôlable.
-Nympha la bêta ! se moqua-t-il gentiment.
Tonks lui envoya un coup de poing sur l’épaule en grognant :
-C’est ça, moque-toi de moi ! Mais si tu sors avec moi, tu vas payer les frais de ma maladresse toit aussi !
Charlie haussa les épaules.
-Je sens que je vais en vivre des belles avec toi… mais je m’en moque !
-Et bien… il te faudra attendre quelques mois pour le savoir ! le contredit Nymphadora avec un air soudain triste.
Charlie fronça les sourcils, puis il déposa un doigt sur le menton de son amie pour l’obliger à relever son visage vers lui.
-Qu’est-ce que tu veux dire ? demanda-t-il doucement. Je ne pars plus maintenant…
Tonks ouvrit la bouche sous le coup de la surprise, puis un éclair de colère passa dans ses yeux et elle recula d’un pas.
-Comment ça : tu ne pars plus ? Tu m’as parlé de ce stage pendant des mois ! Tu en rêves depuis des années…
Le rouquin déposa un doigt sur ses lèvres pour la faire taire.
-C’est vrai… mais je n’ai plus envie d’y aller. Je ne veux pas te quitter avant même que notre histoire ait commencé.
-Notre histoire peut bien attendre quelques mois ! Tu ne gâcheras pas la chance de ta vie pour ça !
Charlie croisa les bras sur sa poitrine, buté.
-Ce n’est pas pour ÇA : c’est pour être avec toi ! J’y pense depuis plusieurs jours déjà et…
-Non ! le coupa Tonks en secouant la tête. Tu y vas Charlie ! C’est ton rêve ! Et moi, je resterai bien sagement ici à attendre ton retour…
-Six mois c’est très long ! protesta le jeune homme.
-Peu importe ! J’attendrai le temps qu’il faudra…
Ils s’affrontèrent un instant du regard, puis Charlie poussa un soupir et attira la jeune fille contre lui.
-J’ai été idiot ! murmura-t-il le nez dans son cou. J’aurais dû… j’aurais dû me déclarer avant !
-Te déclarer ? Je ne crois pas t’avoir entendu le faire ! répondit Tonks en souriant.
Charlie sourit en retour.
-Je t’aime Nymphadora.
-Je t’aime aussi… même si je t’ai répété des centaines de fois de ne pas m’appeler comme ça !
Ils s’embrassèrent tendrement, puis le rouquin entraîna sa petite amie vers la cuisine.
-Viens ! Je vais te présenter à ma famille !
-Et bien, ils me connaissent maintenant ! répliqua Tonks en riant.
Ils entrèrent dans l’autre pièce où sept regards convergèrent aussitôt sur eux. Charlie fit les présentations officielles et madame Weasley invita Tonks à partager leur repas. Lorsqu’il eut pris place à côté de son petit ami, Bill se tourna vers lui, un sourire moqueur sur les lèvres.
-Alors, tout va comme tu veux maintenant petit frère ? demanda-t-il.
Charlie serra plus fort la main de Tonks dans la sienne.
-Oui, répondit-il. Tout est parfait maintenant.