Titre : La vie ordinaire d’un cracmol extraordinaire
Auteur :
l_booz Personnages : Scorpius Malfoy, Draco Malfoy, Astoria Malfoy, présence de Mme Guipure, Albus Severus Potter et autres.
Catégorie : Défi "et si ? " ; Et si Scorpius Malefoy était un Cracmol ?
Disclaimer : Tout appartient à JKR.
Rating : PG
Nombre de mots : plus ou moins 1750
N/A : J’ai relu plusieurs fois mais il est possible que des fautes persistent. Je n’ai plus de bêta-lecteur alors je suis un peu dans le brouillard orthographico-grammatical (si quelqu’un est tenté par le post je suis preneuse) donc s’il vous plait soyez indulgents hein :D
La vie ordinaire d’un cracmol extraordinaire. (1)
A bien des égards le jeune Scorpius Malfoy était un enfant à part dans l’histoire de son illustre famille. Timide et réservé, il n’appréciait que peu les fêtes données en son honneur, leur préférant le calme du laboratoire de son père. L’amour maternel que toute femme se devait de porter à son enfant - même si elle appartenait à la famille Malfoy, voyez Narcissia - Astoria l’avait réduit au strict minimum alors que de son coté, Draco avait appris à aimer son fils plus que de raison, brisant ainsi une autre règle de l’éducation Malfoyenne. Dans le manoir ancestral, il semblait que même les sorciers étaient sujets aux changements occasionnés par le XXIème siècle.
Lorsqu’à neuf ans, Scorpius n’avait toujours pas montré les signes de magie enfantine, Draco, poussé par sa femme, était allé voir un médicomage - seul bien entendu, cela faisait longtemps que sa femme avait décidé d’être Madame Malfoy plutôt qu’Astoria - qui lui déclara, avec un sourire vainqueur parce que les vieilles rancunes sont les plus tenaces, que le flux magique de son fils n’était pas assez puissant et qu’il ne pourrait sans doute jamais contrôler une baguette. Le mot cracmol ne fut pas prononcé mais il planait dans l’air, accroché aux lèvres du médicomage, caché dans les sourcils froncés de Draco et dans les larmes retenues de l’enfant accroché au bras de son père qui voyait s’écrouler son château de cartes.
Scorpius se sentait dans la peau d’un jeune autruchon. Toute sont enfance avait été baignée de contes sorciers, de Poudlard, de créatures fantastiques et de sortilèges. Lorsqu’il demandait comment s’exécutait tel sort, de quelle manière pouvait-on distinguer une licorne mâle d’une licorne femelle, pourquoi les gobelins de Gringotts semblaient si ronchons, on lui répondait invariablement qu’il verrait tout ceci à Poudlard, qu’il apprendrait à jeter des sortilèges, à reconnaitre les créatures magiques et étudierait l’histoire de son monde parce que jusqu’à ce jour fatidique, il avait appartenu à cette communauté, jusqu’à ce jour fatidique il était un oiseau à qui on refusait d’apprendre à voler parce qu’il était trop jeune, désormais il comprenait que la raison était autre et qu’il appartenait à cette catégorie particulière d’oiseaux qui ne pouvaient voler.
Leur retour au manoir se fit en silence, Draco, qui tenait son fils sanglotant dans les bras, l’emporta directement dans sa chambre et lui fit avaler une potion de sommeil avant de descendre affronter sa femme avec un soupir. Lui qui avait tenté de s’éloigner de l’éducation de son père ne pouvait qu’apprécier l’ironie du destin : quoi de mieux qu’un fils cracmol pour creuser le gouffre qui le séparait de cet être qu’il avait à la fois admiré et haï.
Etrangement, cette nouvelle n’étonna pas Astoria qui semblait avoir déjà décelé ce que son mari refusait de voir, mais contrairement aux craintes de Draco, elle ne les quitta pas. Elle ne devint ni une mère aimante, ni une épouse exemplaire, mais elle se rapprocha de son fils et de son mari pour les soutenir dans l’épreuve qu’ils vivaient. Tout le monde savait que les femmes Malfoy avaient les épaules solides, c’était l’une des principales qualités recherchées. Il avait suffit d’une simple crise pour qu’Astoria trouve sa place au sein de sa famille, comme il avait suffit à Narcissia de voir son mari rentrer tremblant d’une entrevue avec Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom pour prendre en main son rôle de femme. Il est des choses qui ne changent pas, malgré les siècles et malgré les hommes.
Scorpius sortait doucement de sa dépression, pendant que ses parents désespéraient de trouver une solution pour la future scolarité de leur fils. Ils auraient pu engager un percepteur, mais Astoria refusa d’éloigner Scorpius encore plus des enfants de son âge et comme il n’existait aucune école pour sorcier à faible flux magique (le mot cracmol ayant été banni du vocabulaire familial) l’école moldue devint la solution la plus évidente. Cependant ni Draco ni Astoria ne connaissaient le fonctionnement de ce monde étrange pour lequel ils n’avaient éprouvé aucun intérêt jusqu’à présent et se retrouvaient perdus devant les procédures à suivre et les formulaires à remplir. Leur fils quant à lui s’était soudain découvert une passion pour cet inconnu qu’il lui faudrait découvrir. Il se sentait l’âme d’un explorateur prêt à conquérir une contrée secrète. Il ne savait peut-être pas voler, mais à partir de ce jour, il décida que courir pouvait avoir également son charme. Maintenant, il devait s’entrainer pour courir vite et bien.
Au fil des ans, les Malfoy s’habituèrent à voir leur manoir s’emplir d’objets électroniques, d’inventions moldues, de prises et d’amis devant lesquels l’utilisation de la magie était prohibée. Si Scorpius avait été un enfant timide et réservé, il devint un adolescent passionné et passionnant, beau comme un dieu - et Draco persistait à affirmer que ce n’est pas parce qu’il s’agit de son fils qu’il disait cela et qu’il était parfaitement objectif, foi de Malfoy - et qui, pour le plus grand bonheur de ses parents, s’était avéré être extrêmement douée pour la fabrication des potions, matière qu’il avait continuée à suivre auprès de son père. Lorsqu’après l’obtention de ses études générales il décida de suivre parallèlement des études de chimie et de potions, jamais Draco ne s’était sentit aussi fière. Astoria avait fait des pieds et des mains pour convaincre le professeur Longdubat - époux de sa plus étrange amie - de donner des cours de botanique à son fils, Blaise, qui était devenu un potionniste de renom, venait deux fois par semaine pour aider Scorpius dans ses recherches alliant chimie moldue et art sorcier, quant à ses amis sorcier, fraichement diplômés, lui avaient tous soigneusement recopiés les cours de leurs 7 années passées à Poudlard. Tous s’émerveillaient des découvertes de Scorpius portant sur les mélanges moléculaires des ingrédients sorciers visant à améliorer certaines potions encore peu précises. Le jeune Malfoy réussissait à surmonter sa faiblesse magique, par ses connaissances moldues et très vite, le monde sorcier, qui s’était en un premier temps gaussé de celui qu’il considérait comme le symbole de la déchéance des Malfoy ne put que courber la tête face aux précieuses découvertes du plus jeune d’entre eux. En quelques mois, le nom des Malfoy fut réhabilité par le plus improbable d’entre eux.
A 22 ans, Scorpius tomba par hasard sur Alice au Pays des Merveilles et fut abasourdit par le personnage du Dodo. Ce fut son second déclique. Si les moldus pouvaient voir la particularité des oiseaux piégés au sol, les sorciers pouvaient bien eux aussi trouver des qualités aux hommes sans pouvoirs. Il ne pouvait peut être pas voler mais il restait un oiseau malgré tout et même les oiseaux qui ne volent pas ont leur heure de gloire.
Deux ans plus tard, un mois avant la rentrée, le nouveau concierge de Poudlard s’interrogea sur la présence d’étranges instruments gris et brillants sur les paillasses de la salle de potions. La directrice lui sourit sans pour autant répondre à ses questions, déclarant que, si lui avait voulu garder les raisons de sa présence secrète, elle était en droit de ne pas en dévoiler d’avantage sur les lubies de leur nouveau professeur.
Cette même année, le mois d’aout commençait mal pour Scorpius qui, en bon témoin, devait aller faire prendre ses mesures pour le mariage de son meilleur ami sorcier, Jacob Parkinson. Etonné en un premier temps - pourquoi ne se mariait-il pas selon la tradition sorcière ? - il avait protesté par la suite lorsque son ami avait déclaré qu’il lui fallait un costume sur mesure parce que tous ses témoins devaient porter le même - C’est Rose qui l’a décidé et tu ne veux pas savoir ce qui se passe si on la contrarie. Voilà pourquoi Scorpius se trouvait en plein soleil, devant l’enseigne du tailleur moldu pour sorciers recommandé par son traitre d’ami. L’intérieur était sombre et il du coller son nez à la vitrine pour être certain que la boutique était ouverte. Lorsqu’il entra et se présenta, avançant qu’il était le témoin du mariage Parkinson/Weasley, la jeune femme de l’accueil lui intima l’ordre de la suivre et ils parvinrent dans une pièce où une femme plus âgée s’afférait autour d’un homme qui devait avoir à peu près le même âge que Scorpius.
- C’est pour le mariage Parkinson ? demanda celle-ci en se relevant pour noter des chiffres sur un petit calepin aux feuilles emplies de croquis et de notes.
- C’est le second témoin.
- Bien, vous pouvez retourner à la robe de Miss Weasley. Monsieur Malfoy, installez-vous à coté de Monsieur Potter, je reviens dans un instant.
Scorpius sursauta à l’entente du nom de son vis-à-vis qui à présent le regardait avec une curiosité non feinte. Sans se troubler pour autant, le blond enleva sa veste et s’installa sur le petit tabouret a coté de l’autre homme.
- Ce que tu vois te plait Potter ?
Le ton était sec, un peu trainant et Scorpius aurait pu concourir pour l’attitude la plus Malfoyenne qui soit s’il n’avait pas ce léger sourire aux lèvres et ce regard légèrement brumeux, comme s’il ne contrôlait plus tout à fait ses actes mais se laissait d’avantage porté par un étrange instinct.
Le dit Potter n’eut même pas la décence de rougir et se contenta de répliquer :
- C’est Albus Severus, où Al. Tout le monde m’appelle Al.
- Je ne suis pas tout le monde Potter.
- Personne ne m’appelle Severus.
Le regard d’Albus était rieur tandis que sur les lèvres de Scorpius le sourire devenait mi-narquois mi-sincère.
- Intéressant.
- N’est-ce pas ?
Les lèvres de Scorpius s’incurvèrent d’avantage, son interlocuteur semblait une personne qui se devait d’être connue.
- Enchanté Severus. Je m’appelle Scorpius.
Et sans savoir tout ce que ce geste, ô combien banal, représentait, les deux hommes se serrèrent la main.
- Et que fais-tu dans la vie Scorpius ?
- Je viens d’obtenir un post de professeur.
- Professeur voyez-vous ça !
Le clin d’œil entendu du brun fit comprendre à Scorpius que son interlocuteur était au courant pour sa nomination et qu’il ne partageait pas l’opinion de la presse - que son père s’était empressé de lui cacher.
- Et vous Severus, à quoi occupez vous votre temps ?
L’étincelle dans les yeux verts se fit canaille
- Avant je passais mon temps à attendre. Maintenant j’ai trouvé un job parce qu’attendre ce n’est décidément pas mon truc. Oh mon métier est loin d’être aussi intéressant que le votre, mais il va me permettre de rencontrer de nouvelles personnes, et puis j’ai fais une bonne action en posant ma candidature, ce vieux Rusard avait vraiment besoin de prendre sa retraite.
Fin
(1) En référence à la fic d’
annaoz (ou Ozanna) La vie ordinaire d’un Auror extraordinaire
PS : pourquoi est-ce qu'il y a 3 cut qui renvoient au texte (je sais que ce n'est pas tellement l'endroit mais ça m'intrigue tout de même)