Titre : Apparence trompeuse
Auteur : Heera_ookami
Personnages : Blaise Zabini et perso surprise !
Catégorie : Défi "C’est pour le cliché" Cliché n°48
Rating : G ?
Note de l’auteur : Merci au Pissenlit pour avoir bétaé !
Il ne s’en offusqua pas et se retint de citer les noms qui lui passaient par la tête pour voir s’il tombait juste.
«Je n’irais pas jusqu’à dire que je désapprouve ce genre de comportement, je crois que je l’ai bien assez fait mais il était un peu idiot quand même. S’il a lui-même dépassé les limites de votre accord, tu n’es certainement pas responsable du tournant que votre relation a prise. Ce qui m’intrigue c’est qu’il ait refusé de se rendre à l’évidence. S’il appréciait de passer du temps avec toi autrement que pour le sexe lui-même, c’est qu’il devait éprouver quelque chose. Qu’est-ce qui l’empêcha d’accepter ce fait ? Je pensais qu’il y avait une limite à la mauvaise foi.»
Il haussa un sourcil devant le long regard neutre que sa réponse lui attira puis la jeune femme secoua la tête d’un air presque abattu.
«Va savoir, en même temps, ce n’était pas le genre de personne en qui on lit facilement. Ou plutôt devrais-je dire, qui acceptait qu’on lise en lui.»
Blaise fronça les sourcils en se rendant compte d’une petite chose.
«Tu penses encore à lui, tu l’aimes encore n’est-ce pas ?»
A voir le petit sursaut de la jeune femme, peut être ne s’en était elle-même pas rendu compte elle-même. Cela l’irrita. Ce type avait raté le coche, et pourtant c’était tout juste si elle ne donnait pas l’impression que, s’il réapparaissait, elle ne lui donnerait pas une seconde chance.
Il se leva et tendit une main décidée vers elle.
«M’accorderas-tu cette danse ?»
Elle dévisagea sa main comme si elle allait soudain se détacher du reste de son bras et il crut qu’elle allait refuser, comme elle l’avait fait pour les autres, la grimace à l’appui en moins, ce qui faisait toujours plaisir à sa petite fierté, mais ce ne fut pas le cas, pas totalement du moins.
«Je suis nulle pour ce genre de chose.»
Il lui adressa un sourire désinvolte.
«Je suis assez doué pour deux.»
La jeune femme leva les yeux au ciel, hésita encore un moment mais finit par poser sa main sur celle de Blaise qui y referma aussitôt les doigts pour éviter tout changement d’avis et l’entraîna sur la piste.
L’héritier Zabini était quelqu’un de fier, il était hors de question lorsqu’il passait du temps avec quelqu’un que cette personne pense à un autre. Il n’avait rien d’un substitut.
Finalement la danse, et même les suivantes, ne se révélèrent pas désagréables et la jeune femme cessa de penser au perdant qui l’avait rejeté dix ans plus tôt. Après tout c’était dans ses yeux à lui qu’elle avait finit par se plonger, et les mains fines sur son cou avaient l’air tout à fait à leur place, c’était tout à fait satisfaisant. Si satisfaisant qu’il finit presque inconsciemment, par avancer pour embrasser les lèvres dépourvues de tout artifice, avec le plaisir de voir que bien que semblant hésitante à le laisser faire, elle ne se déroba pas.
Une secousse les sépara brutalement et la jeune femme se retrouva écartée de lui par un Finnigan visiblement furibond.
«On va arrêter là je crois. Viens D’, ça va être l’heure de toute manière. Mais crois moi on en reparlera.»
Blaise regarda estomaqué la jeune femme se soumettre sans rien dire aux paroles de son ami et se laisser entraîner. C’était une plaisanterie ? Et Finnigan croyait «vraiment» qu’il allait se laisser enlever sa partenaire de danse aussi facilement ? Rectification, il n’allait pas se laisser enlever la jeune femme tout court.
Dans une rage froide, que si il avait prit le temps d’y penser, il aurait reconnu pour de la jalousie, il suivit le duo d’anciens Gryffondors. Intrigué, il se fit discret lorsqu’au bout de plusieurs minutes de marche ils s’arrêtèrent dans un coin reculé.
«Tu as mes affaires ?»
«Evidemment que j’ai tes affaires, tu m’excuseras D’ mais j’ai aucune envie de me retrouver en face d’un toi à poil quelque soit la version.»
Mais que racontait donc ce crétin de Finnigan ? En quel honneur la jeune femme devrait-elle de toute façon se dénuder devant lui ?
«Ah oui ? Et bien donnes-moi ce sac et attends moi ici alors.»
Elle lui prit un sac des mains et pénétra dans une pièce. Elle n’y resta pas longtemps et s’était changé lorsqu’elle en ressortit. Elle portait désormais un pantalon, des chaussures et une simple chemise. Le tout de coupe masculine et légèrement trop grand pour elle.
«Bon sang ça va faire du bien. Je ne sais pas comment Hermione et les autres font pour être aussi détendues en vivant ça chaque jour.»
Le rire de Finnigan éclata.
«Alors tu n’as pas apprécié cette période de ta vie ? Ce devait pourtant être une expérience unique en son genre !»
«Ca pour être unique ! Rappelles-moi de réfléchir avant d’accepter les missions de Kingsley à l’avenir ! Je refuse de revivre ça. C’est quelle heure ?»
«Plus que quelques secondes…»
«Merci Merlin.»
Blaise fronça les sourcils devant ce dialogue tout juste sortit d’un dialogue de livre policier de seconde zone. Il ne resta pas longtemps focalisé sur ce détail, une lueur entoura soudain la jeune femme qui se plia en deux de douleur sans que Finnigan ne bouge le petit doigt.
«Tiens bon D’…»
Tiens bon ? Il en avait de bonnes l’Irlandais ! Il ne voyait pas qu’elle souffrait ? Et avec ça il osait se prendre pour son chevalier servant ? D’un pas vif, il rejoignit la jeune femme et s’agenouilla à ses cotés, posant une main sur le dos de la silhouette recroquevillée, un regard menaçant vers Finnigan en sifflant entre ses dents.
«Mais à quoi tu joues Finnigan ?»
Le Gryffondor ouvrit de grands yeux surpris en le voyant.
«Zabini ! Mais qu’est-ce que tu fous l…»
Mais ce ne fut sûrement rien comparé à sa surprise à lui en sentant le corps changer de forme sous sa main. Il y abaissa aussitôt le regard et découvrit déconcerté, la chevelure brune sembler être aspirée par le crâne, devenir presque rase, le contour général de la silhouette se modifier, perdre ses formes féminines et remplir parfaitement les vêtements masculins la recouvrant alors que les gémissements de douleur gagnaient en intensité. Finalement plainte et lueur disparurent et la forme recroquevillée se redressa. Sauf que ce n’était plus la jeune femme, mais un jeune homme de son âge qu’il reconnut parfaitement.
«Thomas ???»
Il ne faisait pas erreur, c’était bel et bien Thomas qui était en face de lui à se masser la poitrine en grimaçant encore de douleur. Il fut repoussé sans penser à opposer de résistance par Finnigan.
«Ouais Thomas, maintenant t’es gentil tu le laisses respirer. Ca va aller mon pote ?»
Le regard du Serpentard passa de Finnigan qui n’avait pas l’air spécialement surpris à Thomas qui semblait se remettre peu à peu, bien qu’encore sous le choc de la douleur.
«Oui ça va passer.»
Thomas qui évitait avec soin de croiser son regard. Blaise fronça les sourcils, siffla de nouveau, le timbre glacial.
«Je pourrais savoir ce que tout cela signifie ?»
Le regard noir de Finnigan ne lui fit guère d’effet puisque son attention était dirigée vers Thomas mais c’est néanmoins le plus petit qui répondit.
«Ca ne te regarde pas, retournes donc à tes toasts et à tes conquêtes d’un soir ça vaudra mieux pour tout le monde.»
Thomas le fit taire avant que Blaise n’ait eu le temps de l’envoyer balader, posant une main sur l’épaule de son ami.
«C’est bon Seamus, je m’occupe du reste, vas plutôt prévenir Ron et les autres qu’il n’y a pas eu de difficulté et que je vous rejoins dans un moment, le temps de récupérer.»
«T’es sûr de toi ?»
«Certain.»
Avec un dernier regard défiant au Serpentard, Finnigan obéit et s’éclipsa.
Sans se laisser attendrir par Thomas qui attendit que l’Irlandais ait disparut pour se laisser aller dos au mur avec un soupir douloureux, Blaise s’en rapprocha, posant une main de chaque coté de la tête de l’autre pour éviter toute fuite.
«Ca va ? Tu t’es bien amusé Thomas ? Tu t’es bien fichu de moi ?»
Le regard du Gryffondor lorsqu’il releva les yeux vers lui étincelait de défi et il le repoussa sèchement en arrière.
«Amusé ? Fichu de toi ? C’est une blague Zabini ? Qui est allé vers l’autre ? Qui a insisté pour parler à l’autre ? C’est TOI qui me regardais, c’est TOI qui m’as suivit ! Et c’est encore TOI qui as insisté même une fois que je t’ai dis que ce n’était même pas la peine d’y penser ! Alors ne viens pas jouer la victime.»
«Je ne savais pas que c’était toi et tu as bien pris soin de ne pas me le révéler.»
«Oh bien sûr ! Comme si j’allais le faire ! Tu imagines la scène ? J’ai ma fierté, je n’avais pas non plus envie d’avouer à tout le monde que je m’étais retrouvé dans ce corps d’accord ? Et ça n’aurait pas eu d’incidence sur toi si tu ne t’étais pas obstiné à venir me faire la causette !»
«Et ton histoire larmoyante avec le Serpentard ? C’était quoi sinon du flan ?»
Cette réflexion eut bizarrement le mérite de couper Thomas dans son élan, Thomas qui a la place leva les yeux au ciel, l’air plus que blasé.
«TU as insisté pour parler à la femme que j’étais, et la femme que j’étais t’a répondu avec sincérité. Je n’ai pas menti une seule fois ! Ne viens pas me dire que ça ne te rappelle aucun souvenir finalement ?»
Là, ce fut lui qui coupa Blaise dans son élan, parce que quand il y repensait… c’était bel et bien comme ça que son aventure avec Thomas s’était terminée. Thomas qui par ailleurs continuait sur sa lancée.
«D’ailleurs si tu savais à quel point j’ai aimé t’entendre quasiment t’auto-traiter d’imbécile !»
Ce fut au tour de Blaise de l’observer d’un long regard évaluateur. Semblant repeser chaque mot qui avait été prononcé durant la journée.
«Pas un seul mensonge hein ?»
Le menton du Gryffondor se releva légèrement, résolu, fier.
«Pas un seul. Je te laisse ce genre de chose, même si c’est pour te les faire à toi-même.»
Le Sang-Pur se rapprocha de nouveau, félin, posa de nouveau une main à coté de la tête du dessinateur.
«Tu as été entièrement toi-même donc ?»
«En dehors de la poitrine et de la robe ? Oui.»
«Poitrine et robe qui te venaient de ?»
«La poitrine, d’une mission qui a mal tournée, la robe, d’une Ginny Potter hilare pour le coup.»
«Et Diane Thoms ?»
«Dean Thomas, tu trouves que ça fait très féminin ?»
Blaise réfléchit quelques instants avant de hocher légèrement la tête, l’air presque approbateur. Mais approbateur de quoi ? Là était la question pour Dean qui lui rendit un regard méfiant.
«Bien.»
«Bien ?»
«Tu as très bien entendu. Au fait, tu n’as pas dit à Finnigan que tu le rejoindrais ? Ce serait plutôt une bonne idée de le faire non ? Avant qu’il ne débarque avec les renforts, persuadé que je t’ai enterré dans un coin, voir pire.»
«Très drôle Zabini. Sauf que si je veux partir il faudrait déjà que tu décolles de là.»
«Dans un instant.»
Avec une lenteur entièrement calculée, il se pencha pour déposer un baiser sur les lèvres de Thomas avant de reculer.
«Et c’était quoi ça Zabini ?»
Blaise lui adressa un sourire narquois.
«Ca ? C’est parce que le pire et la réaction de Finnigan devant le pire sont décidément trop satisfaisants, et aussi parce que les gens changent, et que laisser les choses inachevées n’est décidément pas mon genre.»
Il sourit au long regard sceptique que lui renvoya Thomas et qui ne le lâcha pas alors qu’il s’éloignait, se retourna au dernier moment en lançant l’air de rien.
«Au fait, rendez-vous mardi soir devant le Chaudron d’Argent, je veux en savoir plus sur cette mission qui a mal tourné.»
«Ben voyons ! Et pourquoi je viendrais ?»
Blaise se retourna pour lui faire face de nouveau.
«Mais parce que tu es un brave petit Gryffondor sincère qui a lui-même reconnu avoir été sincère depuis tout à l’heure. Entièrement sincère même n’est-ce pas ?»
Il vit avec satisfaction le dessinateur accuser le coup et ne rien trouver à répondre, son regard se contentant de devenir plus belliqueux encore qu’au début de leur dispute. Blaise poursuivit son chemin, il savait que Thomas serait au rendez-vous. Il savait aussi qu’il fallait qu’il raconte ça à Théodore.
«Et voilà toute l’histoire…. Qui aurait cru qu’une fille pareille puisse être un homme en réalité n’est-ce pas ?»
«Moi.»
«Je te demande pardon Théodore ?»
«J’ai dit moi. Je l’ai reconnu.»
Théodore eut un fin sourire devant l’expression de son ami.
«Sauf que moi je ne suis pas de Gryffondor, rien ne m’obligeait à dire la vérité.»
Il eut un petit rire indulgent et donne une légère tape sur le bras de son ancien camarade de classe.
«Prends les choses du bon coté, les choses n’auraient pas aussi bien tourné si tu avais su n’est-ce pas ?»
Et le pire jugea Blaise, c’est qu’il ne pouvait pas le nier… Il leva néanmoins la main, comme pour demander un temps mort.
«Une petite minute… Tu es en train d’insinuer que déjà à Poudlard tu…»
«Si j’étais déjà au courant de comment ça se terminerait entre vous et que tu avais fait la plus belle bêtise de ta vie ? Oui.»
Blaise resta silencieux, remarquant pensivement que Théodore Nott était beaucoup plus observateur - et donc dangereux - qu’il ne le pensait, ce qui n’était pas rien.