L’automne cède le pas à l’hiver, et pas seulement pour les lectures, car voici venir l’échange de Noël ! Organisé par
calimera62, il a lieu du 1er décembre au 1er janvier ; les détails sont présentés sur ce
post. Cette année encore, j’y participe et voici ma fiche !
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Le grog n'était pourtant pas si fort que ça, mais Picarel dodelinait de la tête.
Peut-être était-ce dû à la chaleur du feu de cheminée, peut-être aux plaid sur ses jambes et le chat qui ronronnait sur ses genoux - Nuage, le chat blanc de Nora.
Le repas était sommaire, il n'y avait pas eu de dinde farcie aux marrons, ni de bûche chocolatée. Ils avaient fait un dîner simple, des pomme de terre et du bon jambon de Bayonne coupé en fines tranches, et du fromage coulant par-dessus - pour Picarel, un vrai festin de roi.
Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas vécu dans une atmosphère aussi chaleureuse.
Pourtant, il y avait une ombre au tableau, qu'il ignorait sans mal, habitué à s'isoler du bruit extérieur.
Jean-Marie et Virgil se disputaient.
- C'est une façon de me dire que je suis stupide ?
- Mais non ! C'est juste...c'est juste un livre !
- Gros, et sans images. Qui offre ce genre de truc à son...
- Ben à Picarel, je lui en ai offert un.
- JE SUIS PAS PICAREL !
Le dit Picarel grimaça. On n'avait pas idée de se chamailler sous un prétexte aussi puéril. D'autant que Jean-Marie n'avait même pas offert de cadeau, lui.
Enfin, de cette manière, aucun risque de se tromper. C'était en quelque sorte le parti qu'il avait pris, et c'était retrouvé quelque peu gêné aux entournures en découvrant que les autres lui avaient prévu des présents : des chaussettes en laine écossaise de la part de Nora, une jolie gravure sur bois représentant le sphinx de Gizeh (à l'envers, certes, et ne respectant pas tout à fait les proportions) par Marie-Louise, et une biographie de Champollion, donc, offert par Virgil.
Ça faisait un sacré bail depuis qu'on lui avait fait son dernier cadeau de Noël. C'était sans doute la raison pour laquelle il s'était noyé dans le grog, oubliant pour une fois la modération à laquelle il s'astreignait depuis son départ d'Égypte.
- Ça c'est clair, Picarel il est calme, lui !
Un claquement de porte violent appris à l'égyptologue que plutôt que de souffrir de cette comparaison absurde - du moins de son point de vue - Jean-Marie avait préféré prendre la poudre d'escampette.
- Oh merde, jura Virgil en partant immédiatement à sa poursuite, se saisissant de son blouson en passage - blouson qui ne le protègerait sans doute pas longtemps de la froidure de cette nuit d'hiver enneigé.
Le problème d'être fougueux, c'est que ça rend stupide.
Picarel sourit, parce qu'il aimait bien la stupidité de Virgil. Ça le rendait attachant, en quelque sorte, car sa stupidité n'était jamais mal intentionnée.
- Il va attraper froid, marmonna-t-il, la voix rendue paresseuse par l'endormissement.
- T'inquiète, ils sont pas allés loin, répondit Malo en écartant un rideau à la fenêtre. Ils se sont arrêtés dans la rue. S'ils restent trop longtemps, je peux leurs jeter des boulettes de papier.
- Excellente idée, ma chère, glissa Picarel en sentant sa conscience basculer.
Dans son dos, Nora renifla :
- S'embrasser sous la neige, quel cliché !
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Quel vil prétexte pour se faire des bisous sous la neige, n'empêche :p
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