Un puit sans fond

Dec 05, 2018 22:00


Depuis ce jour là, mes paupières se gonflent et déversent des flots de larmes. Chaque fois, il en coule beaucoup. J’ai le sentiment que ça ne s’arrêtera pas. Et puis, après plus ou moins longtemps, selon l’émotion du moment, selon le chagrin, selon la nostalgie, selon la colère, selon l’incompréhension, selon la fatigue aussi, arrive un moment où mon esprit se calme. Que se soit de lui même, ou par les mots rassurants et réconfortants de mes proches, ou bien encore par les tendres gestes de ces gens merveilleux qui me soutiennent dans ces moments si durs pour moi. Après un flot de larmes, je me sens un peu vidée, comme la surface d’un lac après un gros orage, les mouvements s’apaisent et mon souffle avec eux. Mes yeux tout bouffis sont généralement lourds, parfois ils grattent un peu d’avoir tant pleurer. Comme si toute cette eau été venue perturber leur hydratation ! Quel comble. Et puis il y a mon coeur. Je le sens plus que jamais. Signe qu’il existe m’ont dit certains. Signe qu’il souffre, qu’il est en peine, qu’il est brisé. J’ai mis une nouvelle image, un nouveau sens, un vécu sur cette expression qu’on emploi : « avoir le coeur brisé ».
Les relations et les histoires que l’on vit mettent en couleur ce genre d’expression. On les connaît depuis l’enfance, on y associe des choses bien sur, mais je les voyais comme des versions imagés de ce que les gens vivaient. Parce qu’il est évidemment impossible d’avoir un véritable nœud dans la gorge ou un coeur brisé. Mais les relations et les histoires que l’on vit mettent en couleur ce genre d’expression. Elles mettent en relief ces messages. Leur donnent soudain un sens bien plus concret. Ces expressions n’ont plus rien d’une image car elles ont soudain pris vie en nous. En moi.
J’ai beau savoir que tout finira par aller mieux, parce qu’on se remet d’un chagrin d’amour. Ce n’est ni la fin du monde, ni la fin de ma vie. Non, en effet, ça ne l’es pas. Mais c’est tout de même la fin de quelque chose. La fin d’une période de ma vie. Ce n’est pas la première non, mais celle-ci est plus difficile à tourner que d’autres. Depuis ce jour là, aujourd’hui et pour je ne sais encore combien de temps, mes paupières se gonflent et déversent des flots de larmes. Un flot qui semble pouvoir durer toujours, sans s’arreter, et dont les larmes proviennent d’un puit sans fond.

texte perso

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