Je voudrais faire quelque chose pour le Printemps des poètes mais je ne sais pas quoi...
En attendant voici un poème qu'Ecthelion a écrit sur Belin (je ne sais pas pourquoi j'ai écrit deux lignes et après c'est parti en vrille).
Ses cheveux sont blonds comme un champ de blé
Mais plus beaux qu'un champ de blé
Ses yeux sont bleus comme le ciel d'été
Mais plus beaux que le ciel d'été
Son torse est un comme la terre d'un champ de blé
Mais en encore plus beau
Ecthelion cessa brièvement de lire son poème. Belin était tout rouge.
« D'habitude j'comprends point la poésie elfique », dit l'humain. « Mais là j'comprends. »
Ecthelion reprit sa lecture.
Il brille au soleil de partout
Mais pour moi il est plus qu'un bijou
Je ne pourrais pas vivre sans lui
Car il est mon meilleur ami
L'écuyer essuya une larmichette. « J'n'arrivons point t'à croire qu'vous pensez toutes ces belles choses sur moi », dit-il.
« J'ai oublié de parler du miel ! », s'exclama Ecthelion.
Il se saisit d'une plume et rajouta alors quelques mots sur le parchemin.
Belin est comme du miel chaud
J'aime quand il parle c'est doux
Puis après avoir réfléchi quelques instants, il corrigea :
Belin est comme du lait chaud au miel
J'aime quand il parle c'est doux
« Voilà ! »
« Mais pourquoi vous avez écrit ça messire ? »
« C'est parce que c'est la journée de la Poésie ! Je vais le lire à la Table Ronde ! »
* * *
Après cette courte lecture, le chevalier de la Fontaine se rassit.
Tout le monde se taisait. Penlodh avait les yeux perdus dans le vide, et il se frottait le menton, chose qui ne lui arrivait jamais. Turgon était resté bloqué dans sa première position, les yeux écarquillés. Rog dévisageait Ecthelion avec un air curieux. La main devant le nez, Egalmoth avait l'air sur le point d'exploser de rire.
Seul Hildor, le ménestrel du roi, qui se trouvait exceptionnellement présent pour cette journée de la Poésie, semblait attentif et alerte.
« Le symbolisme est un peu rudimentaire », commenta-t-il, « mais j'aime tout de même. C'est très frais. »
« C'est bizarre, ça ne m'étonne pas que vous aimiez... », répondit Turgon en se débloquant. « C'était quoi le refrain de votre dernière chanson déjà... Ah oui, Transperce-moi de ta flèche, bel archer aux yeux de biche ? »
« Honni soit qui mal y pense. »
Ecthelion, lui, ne les écoutait déjà plus.