Japon : jour 4.

Sep 11, 2008 17:13

Attention : dans cet opus, on approche une aventure digne d'Indiana Jones. Sauf que y'a pas de méchant. Au contraire, il y a des gentils, et même, des très gentils.


Nous nous levons tôt encore (6h30) pour partir à Kyoto. Seulement, nous réalisons lors du check out qu’il y a erreur dans les réservations de l’agence : 4 nuits pour Tokyo et seulement 2 pour Kyoto, au lieu de 3 partout. Nous devons donc rester une nuit de plus.
Nous décidons alors d'exécuter ce que nous n'avons pas pu faire hier : partir aux 5 lacs pour voir le Mt Fuji, et obtenons de justesse des places pour le bus de 8h30.
1h45 de trajet plus tard, nous arrivons à Kawaguchi-ko. Nous marchons jusqu’au lac mais ne voyons pas de Mt Fuji : aujourd’hui encore, le misérable se cache.


Notre seule chance de le voir est à présent de nous approcher au plus près de lui, à la 5ème station, d'où partent la plupart des excursions pour le sommet. Nombre total de stations jusqu'au sommet : 10.
1h plus tard, lorsque nous arrivons, la température a déjà baissé. Voici la situation : je suis en pantacourt et sandales, tenue citadine initialement prévue pour Kyoto. Gilles est en T-shirt. Toujours pas de Fuji en vue, alors que nous sommes à ses pieds.
Et si nous commencions à monter, comme ça, jusqu'à ce qu'on le voie?
A la station, nous achetons tout de même des imperméables de poche, une paire de chaussettes bien chaudes pour moi et une boisson énergétique, comme ça, des fois que ça serve. Début de l’ascension vers 13h.


A mesure que nous montons, les nuages se dissipent et la température baisse encore. Les autres randonneurs, suréquipés, regardent parfois bizarrement les deux pauvres touristes en t-shirt et pantacourt. J’enfile bien vite mon imperméable tandis que Gilles reste en T-shirt et ne mettra le sien qu’aux alentours de la 8e station, lorsque le vent et la pluie deviennent trop insupportables. Nous agrémentons notre ascension de "reverrons-nous la Comté, monsieur Frodon ?" et autres "si tu savais ce que j'ai envie de toi, Sam...". Eux, au moins, ils avaient bien chaud.


Enfin, les nuages dégagent suffisement pour que nous puissions apercevoir le superbe panorama à 3250 mètres d’altitude, des lacs aux "petites" montagnes.


(Les petites taches de couleurs en bas sont d'autres fous randoneurs.)

Nous sommes au dessus des nuages, on a le monde à nos pieds, nous essayons d'en prendre conscience, mais c'est difficile quand on a doigts et cerveaux gelés. Sans parler des jambes qui ont en ce qui me concerne atteint leur quota de sport pour les 10 années à venir (au moins).


Et chaque fois que le sommet semble proche, hop, on vous remet une bonne couche de routes chaotiques zigzagantes composées de rochers volcaniques ("je ne peux pas porter l'anneau pour vous m'sieur Frodon, mais vous pouvez me porter moi, raaaaah !! -Heu, non", répond m'sieur Frodon -Gilles- Saquet.)

C’est vers 17h30 que nous arrivons, enfin, à la 10e station, à 3776 m.


(Le petit homme en blanc que vous apercevez, c'est Gilles).

Au milieu de la pluie et de vents très violents, paralysés par le froid qui avoisine les 2 degrés, la tête dans les nuages au sens propre puisque qu'un affreux nuage nous cache le cratère.
Bon ben, y'a plus qu’à redescendre.
Le chemin du retour semblait facile lorsque nous montions et l’apercevions un peu plus loin. Il n’en est rien : sol pentu très glissant, fait de terre, de cailloux et de petites roches volcaniques, cette fois. Gilles veut courir et sautiller en même temps pour arriver à la station avant la tombée de la nuit mais je ne peux pas : mes jambes sont de la compote et je ne veux pas risquer de me tordre une cheville (manquerait plus que ça). Il n’y a plus personne autour de nous et la nuit tombe progressivement. Distance à parcourir selon les sympathiques panneaux indicatifs : 5,6 km.
Là, pour le coup, je ne rigole plus du tout.C’est dans une nuit presque noire, 3 km plus loin, que nous distinguons devant nous 2 silhouettes. En arrivant à leur niveau, l’un des deux Japonais nous propose de rester « all together ». Ils portent de grosses combinaisons, deux gros sacs à dos, des bâtons de randonnée et des lampes de poches. Il est clair que nous n’allions pas refuser. En chemin, ils partagent avec nous leur nourriture et leurs boissons et nous faisons plus ample connaissance. Ils ont tous deux 27 ans, celui qui parle anglais est épaté par nos connaissances en cuisine japonaise et surpris d’apprendre qu'en France on ne mange quasiment dans les restaurants japonais que des sushis ou des yakitoris cuisinés par des Chinois ou des Vietnamiens.
L’autre, Rupi, est fan de la France et en particulier du Tour de France. Lorsqu’ils savent que notre hôtel se trouve à Tokyo, ils insistent pour nous y ramener en voiture, habitant eux aussi Tokyo. Nous leur assurons que nous déposer à une station de leur choix serait parfait, mais ils insistent. Alors que nous descendons tous 4 en devisant gaiment, j'aperçois audessus de nous un truc qu'aujourd'hui encore je ne peux pas expliquer : 4 points lumineux, qui pourraient être des lampes d'autres randonneurs. Mais il y a quelque chose de bizarre dans ces lumières : disposées comme sur les extrémités du haut d'un Torii, elles descendent le flan de la montagne rapidement, puis s'arrêtent brusquement, puis reprennent leur descente. Bref, dans l'instant je n'ai pas insisté pour en savoir plus, j'avais autre chose en tête, genre me sortir de cette situation de merde, mais maintenant, avec le recul, je regrette de ne pas avoir filmé ça...

A mesure que nous approchons de la 5e station, nous croisons les randonneurs en partance pour voir le soleil se lever au sommet, et leurs lançons des "Kombanwa" plein d’énergie (ironie).
C’est enfin aux alentours de 20h15 que nous arrivons à destination. Dans la voiture de Rupi, nous discutons un petit temps puis sombrons Gilles et moi dans un profond sommeil, parfois troublé par la violente pluie tombant sur l’autoroute.
Une bonne heure et demi plus tard, nous sommes devant notre hôtel. Gilles donne son adresse mail à Rupi, afin de lui apporter de l’aide si l’envie lui prenait de venir en France. Lors de la séparation, ils nous donnent un ballotin de « Japanese Sweets » sous forme de langues du diable à tremper dans la poudre et la sauce. Après le repas rapide, c'est un dodo bien mérité dans lequel nous sombrons...

Et pour finir cette note, une vidéo de 4 gusses faisant l'ascenssion du Mt Fuji, le gusse à tête de chat n'étant autre, parait-il, que notre très cher et estimé Kon-sama :D

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