La clef du cœur
-Est-ce que tu m’aimes, maman ?
-Tu n’as pas autre chose à faire que de me poser des questions idiotes ?
-Mais maman…
-Va faire tes devoirs !
Je regarde ma mère s’éloigner et je m’assois par terre. Elle ne s’occupe jamais de moi. Sian Ling, ma grande sœur, s’approche avec Queen Lee, la benjamine. Aussitôt, ma mère les serre contre elle. Elle est belle, ma mère. C’est pourquoi mon père l’a épousée. C’était une chinoise de moindre famille, mais elle avait le regard fier. C’est ce qui l’a charmé. C’est ce que papa dit toujours, quand il nous raconte comment il a rencontré maman. Ma mère ne voulait que des filles. Dans son pays, on les donne presque toujours en adoption. Elle voulait prouver que les filles aussi peuvent avoir du pouvoir, être une richesse. C’est moi qu’elle a voulu abandonner, à la naissance. C’est papa qui a refusé de me donner. Mon père est fier d’avoir un fils. Il dit que je suis sa plus grande réussite. Ma mère lève le nez et sort avec Queen Lee quand il dit cela.
Je crois que maman ne m’aime pas.
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Papa est mort. J’ai 10 ans, et je suis le chef de famille, maintenant. Jamais plus il ne me serrera dans ses bras. Jamais plus il ne dira « Will, je suis fier de toi. » . Je suis le chef de la famille, et je crois que maman veut se débarrasser de moi. Elle ne pleure même pas son mari. Siang Lee sourit, comme si elle se moquait que papa soit mort. Queen Lee ne se rend pas compte, elle est trop petite. Elle aimait bien papa, elle… Est-ce qu’elle serait triste ? Papa est mort. Je suis le chef de famille. Et j’ai peur.
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Ce soir, il y a un homme dans la maison. J’entends ma mère lui parler, l’appelant Maître, et mettant à sa disposition notre manoir. Elle ne devrait pas laisser n’importe qui entrer ici. Avec le retour du Seigneur des Ténèbres, il y a un climat de terreur. Harry Potter a terminé sa dernière année à Poudlard. Celui qu’il ne Faut pas Nommer a fait sauter l’école. Je ne pourrai même pas faire ma sixième année…
L’homme lui répond, et je frisonne. Cette voix… Ma mère ouvre la porte, et sourit en me voyant là. Elle me tire sur le bras pour me faire entrer dans le salon.
-Maître… Voici le fils de se traître. Faites-en ce que vous voulez. Il est à vous. Les filles aussi. Maître, laver cette famille du sang souillé de celui qui a refusé de croire en votre retour !
Et elle me pousse au pied de Voldemort. La Tête de Serpent me saisit par la nuque, tirant sur mes cheveux argenté, pour me relever la tête.
-Si mignon… Encore un gamin… Bientôt, il pourra recevoir la marque… Il faudra bien entendu le dressé… S’il réussit le dressage, Quian Slee, tes filles recevront l’honneur de servir mes meilleurs Mangemorts, et toi-même sera traitée comme une reine…
Les yeux de ma mère brillent d’envie alors qu’elle vend ses enfants pour l’honneur de la famille.
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-Je ne suis pas là pour te chouchouter, petit morveux. Je vais te faire tellement souffrir que tu voudras en mourir… Si tu survis, nous passerons à la phase deux du dressage…
Battu. Violé. Affamé. Je n’ai plus aucun honneur. L’eau stagnante et sale que l’on me donne est l’Ambroisie des Dieux. Les restants moisis que l’on jette sur le sol de ma cellule sont de véritables festins. Je prends goût à ces doigts sur moi, à ce sexe qui me déchire. Je dois y prendre goût, pour ne pas en être malade. Le Mangemort qui doit « m’initier » en a déjà dressé d’autres avant moi. Je n’ai aucune chance de m’en sortir. Le soir, lorsque je m’endors sur le sol froid, le corps meurtris et le ventre vide, je rêve d’aller ailleurs. Si je veux sortir d’ici, je dois leur obéir.
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Six mois que j’ai été vendu quand on me fait passer mon premier test. Une famille de Moldus vient d’être arrêtée. On me laisse seul avec eux dans une salle. L’homme me supplie de les épargner. La mère sanglote. La petite fille, qui ressemble tant à ma petite Queen Lee que je n’ai jamais revue, s’accroche à sa poupée. L’adolescent me regarde avec un air de défi. Le père n’a plus de langue pour supplier, bientôt. La mère n’a plus de yeux pour pleurer. La tête de la poupée roule au sol, alors que la petite fille tombe au sol, le ventre ouvert d’un coup de couteau. L’adolescent se jette sur moi. Je le reçois dans mes bras, et ris alors qu’il me rue de coup. J’ai reçu bien pire durant six mois. Il cri lorsque je lui démets l’épaule, et lui brise le poignet de l’autre main. Il hurle lorsque je le pénètre. Sauvagement. Sans pitié. Une fois la jouissance atteinte, le cri se bloque dans sa gorge lorsque je lui brise le cou. Je me relève, et regarde les quatre corps sans vie au sol.
Un rire cruel se fait entendre dans mes oreilles, et je réalise qu’il s’agit du mien. Je crois que je deviens fou.
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Après un an, je reçois la marque. Le Maître est fier. Mon dressage est une réussite. Mon entraîner m’appelle « sa réussite ». Il n’a jamais vu une recrue montrer aussi peu de cœur.
Mon cœur, j’ai du l’enfermer dans une boite pour survivre. Et j’ai finis par prendre goût aux tortures. A la mort.
-Will… Il te reste une dernière épreuve avant d’être libre.
Voldemort me demande de le suivre dans une autre pièce. Deux femmes et une adolescente sont là, les traits asiatiques, attachées. Quian Sly, ma mère, et mes sœurs Siang Ling et Queen Lee. Ma sœur aînée me regarde avec froideur. Avec fierté. Queen Lee a les yeux fermés.
-Will… Tues-les.
Ma mère me hurle dessus. Que je suis son fils, que je lui dois la vie. Puis, sa voix se fait suppliante.
-Will… Tu ne va pas me tuer, hein ? Tu ne fera pas de mal à maman… Je t’aime mon trésor…
-Tu me dégoute.
Le sort de Mort la frappe en plein cœur et elle s’effondre au sol. C’est la première fois que je le lance. Siang Ling me regarde avec froideur. Elle tombe au sol. Elle n’a pas bronché. Je me tourne vers Queen Lee. Je dois me battre contre mon cœur enfermé. Elle ouvre les yeux. Elle me regarde avec amour, sans peur. Elle sait que je n’ai pas le choix. Elle me pardonne. Son corps tombe au sol sans bruit. Je crois que mon cœur est mort en même temps.
-…Tu as réussis, Will. Tu es libre.
Lorsque je vois enfin le ciel, je tombe à genou, les larmes aux yeux. Puis, je me relève, tremblant pour m’éloigner. J’ai peur qu’ils ne m’en empêchent. Personne ne bouge. Je suis libre.
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La petite vieille a eu la malchance de naître Moldue. Regardant la bouillie que fait son cerveau au sol, sortant de sa tête éclattée, je me penche, avec à la main la petite cuillère que j’ai depuis le début. Lentement, je ramasse toute la cervelle, pour la mettre dans un petit pot. Puis, je nettoie le sol d’un sort, et je couche la mamie sur le lit. C’est papy qui sera content d’avoir de la bonne confiture…
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J’ai 23 ans, et je vais au Japon. Nous allons, d’autres Mangemorts et moi, recruter d’autres Mangemorts. Des jeunes de famille nobles qui seront arrachés de chez eux pour servir notre Maître. Ils se croyaient à l’abri, à l’autre bout du monde. Ils avaient tord. Je l’ai déjà fais en Chine, dans le pays de ma chère mère. 60 jeunes nobles ont été ainsi arrachés à leur famille. Cette fois, c’est moi qui mène les opérations. Voldemort est fier de moi.
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Je reviens au pays après deux ans, avec derrières-moi les 30 Mangemorts du Maître, et les 70 nouvelles recrues. Je ramène une armée au Maître. Je suis accueilli par Lisa Turpin, qui me met au courant des nouvelles. Cette femme magnifique est le bras droit au Maître, mais son air cruel vient entacher sa beauté.
Un démon se promène en ville, aidant le camp du Bien. Lisa Turpin veut soit le mener au Maître afin qu’il le force à rejoindre notre camp, soit le tuer. Tous les Mangemorts sont prévenus. Il est interdit de faire du mal au démon. C’est sa chasse gardée. Il est accompagné d’une jeune femme aux longs cheveux noirs. Tout de suite, c’est plus intéressant…
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Cette fille est trop naïve. Elle fait confiance au premier venu. Elle croit que je suis son ami. Il faut dire que dans mon rôle de bon garçon gentil et aimable, je suis excellent. Je l’ai vue chez son amie le démon. Pleine crise. Manque de drogue. Les Exilés en prennent souvent, pour oublier. Le démon veut me tuer, quand j’injecte la drogue à sa copine. Mais comme elle me reconnait dans son délire, il me laisse l’emmener. Pauvre crétin. Je la ramène chez elle, et elle ne réagit pas lorsque je la déshabille. Je sens que ça va être drôle. Elle se laissa faire et pleure à peine. Une fois terminé, je me lève et m’habille, ne laissant aucun indice de ma présence.
Lorsqu’elle me revoit, quelques jours plus tard, elle semble perdue. Après l’avoir écoutée, je lui dis qu’après lui avoir fais son injection, je suis parti, et que le démon l’a ramenée chez elle, qu’il avait refusé de me laisser la raccompagner. Il semblait avoir un plan en tête. La tête d’Océanie lorsque je laisse sous-entendre que son ami le démon est le coupable de son viol ! Et sa tête à lui, de l’autre côté de la rue, lorsqu’elle se détourne après qu’il l’ait saluée !
Elle court dans la forêt. Je la poursuis. Elle sait la vérité maintenant. Tout à coup, elle devient ombre. J’attends un long moment, mais elle ne réapparait pas. Tant pis.
Je cours dans la forêt. Selvanël me poursuit, enragé de tout ce que j’ai fais subir à son amie, de l’avoir tuée. Je n’y suis pour rien. Je cours, et franchis un buisson. Pourquoi il n’y a pas de pancarte qui annonce le ravin ?!? Mon corps tombe dans le vide, et je sais que je vais mourir.
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Eh, je devais pas être mort ? Pourquoi je me retrouve dans le château de Voldemort ? Je comprends pas… Le toit commence a s’effondré. Un mur me tombe dessus. Génial. Aussitôt ressuscité, je re-meurs.
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Lorsque je me réveille, il y a un homme près de moi. Grand, les cheveux argent, les yeux rouges. Beau, charismatique, froid, hautain. Le genre de mec qui me plait. Il me pose des questions. Quoi, Océanie Night ? Ah…. Lui aussi s’intéresse à ce démon.
-Je vois… Donc, vous ne me serez pas utile.
Quoi ? Il ose dire que moi, je suis inutile ? Moi, sacré 2 fois « merveille du Monde », par mon père, et mon entraîneur ? C’est ce qu’on verra… D’un coup de baguette, ma robe de Mangemort tombe au sol.
Je peux pas vous ramener Selvanël, c’est vrai, mais je peux être utile autrement…
-Comment un humain pourrait-il m’être utile…
-Peut-être… comme ça…
Il se retourne pour me voir, la chemise entrouverte, la main dans le pantalon. Ses yeux s’allument, et je sais que le spectacle lui plait. Ce genre de type n’est pas du genre a se laisser faire. Je m’en fiche. J’aime avoir le dessus sur mes victimes, mais devant plus fort que moi, je sais m’incliner… Il s’approche de moi, et bientôt, il s’enfonce en moi. Ça fais mal, mais je ne dois pas le montrer, sinon il me jugera vraiment inutile. Une fois un peu mieux habitué, je le force à se retirer. Ses yeux lancent des éclairs, il va me tuer ! Je me dépêche à me tourner pour lui faire face, et à ouvrir les jambes. Il me reprend avec un grognement.
Puuuutaiiin ! Si cet homme m’avait entraîné, je me serais montré le plus désobéissant possible, afin que mon entraînement dure le plus longtemps possible. Cet homme est décidément trop doué. Mon baiser semble le prendre par surprise. C’est plus fort que moi. Orgasme après orgasme, cet homme me fait monter au septième ciel. Et je devrais retourner avec Voldemort ? Hors de question. Je reste avec cet homme, quitte à devenir son « serviteur », tant qu’il me baise comme ça.
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Cinq ans ont passés. Je ne m’imagine pas retourner dans mon monde, où dans n’importe quel autre. Pas sans lui. C’est bizarre. Les premier temps, il ne me parlait pas, me baisait puis s’en allait. Puis, lentement, il a finit par m’adresser la parole. Me poser des questions. S’intéressé à moi. Un jour, un homme m’a bousculé. Zeor l’a tabassé sans laisser paraître la moindre expression, avant de m’inspecté, voir si je n’avais rien. Ça m’a surpris. Je n’ai pas l’habitude que l’on s’occupe de moi. Puis, il est devenu plus doux au lit. De son jouet, je suis devenu… pas son égal, mais quelqu’un d’important, je crois. Et ça me plaisait.
Je ne sais pas si j’aime cet homme. Sincèrement, je crois pas. Mon cœur est mort quand j’ai tué Queen Lee. Mais cet homme prend soins de moi. J’ai l’impression d’être important.
Une petite rousse est venue se joindre à nous, Amber. Au début, c’était marrant, et mon sexe était utile, lui qui était « au repos » depuis 5 ans. Mais elle a finit par me tomber sur les nerfs. J’en ai marre d’être en compétition avec elle. Je deviens moins important pour Zeor, je le sais… Tout ce que je veux, c’est redevenir « la petite merveille » de quelqu’un…
Je dois monter en haut chercher des provisions. Lorsque je redescends… Je rate une marche, et tombe. Tout devient noir.
Je crois que je suis encore mort.
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Je ne suis plus qu’une bulle qui flotte. Zeor a sortit mon âme de mon corps. Il me promet que l’on va m’en trouver un autre, qui nous plaira à tous les deux. On finit par en trouver un, un petit blond aux yeux bleu. Début de la vingtaine. Zeor essai de lui faire des avances, mais le blondinet ne pense qu’à s’enfuir. Et bientôt, je me retrouve dans son corps, et son âme est détruite.
Zeor prend encore plus soins de moi, maintenant. Il m’appelle « sa petite merveille ». Pas parce que je suis exceptionnel… Juste parce que j’ai réussis à survivre dans un autre corps que le mien. Je ne suis qu’une expérience, pour lui… Si c’était Amber, est-ce qu’il lui donnerait un autre corps ?
Je suis censé être mort deux fois déjà.
Je colle Zeor, je l’embrasse, je fais ce que je veux. Et s’il me tue… Tant pis. Je suis censé être déjà mort. De toute façon, s’il ne me tue pas maintenant… Il va finir par trouver réellement la clef du coffre de mon cœur. Et ce jour-là, il va vraiment me tuer. Moi, tout ce que je veux, c’est être important pour quelqu’un.
Voilà la vie de ton filleul, Daph