Mademoiselle Lulu,
Ma puce, ma louloutte,
Tu es entrée dans ma vie un peu brusquement, le 29 août 2006, maman ayant (enfin ?) cédé à mon désir d'avoir un rat, elle m'a emmenée à l'animalerie et je me suis arrêtée devant la fenêtre des rats.
J'en ai choisi une, mais elle me fuyait. Alors j'ai mis ma main dans la cage, et j'ai attendu que quelqu'un s'approche.
Et tu m'as choisie.
Je t'ai ramenée à la maison, t'ai installée dans ma plus grande cage (qui était bien trop petite, je le sais, mais tu aimais tellement cette cage que tu as boudé les autres et j'ai du te remettre dans celle là...).
En automne, je suis partie travailler au loin, tu es venue avec moi, tu as traversé la France.
Plus tard, en décembre, tu m'as suivie en Belgique. Puis en Allemagne en janvier.
Quand j'étais malmenée par la vie, tu étais là, toujours là pour me faire un câlin ou une léchouille quand ça n'allait pas bien.
L'été 2007, j'ai rencontré une super amie grâce à toi. Elle voulait juste faire ta connaissance, et nous avons lié amitié comme ça.
Je n'ai pas toujours été là pour toi, et je le regrette, parce que toi tu as toujours été là.
Toujours.
Quand tu étais malade. Quand tu n'allais pas bien parce que tu perdais tes bébés. Quand tu étais de mauvaise humeur, ou que tu avais envie de jouer. Tout ça, je m'en souviens.
Tout ça, c'est maintenant dans mon cœur.
Dans mon cœur, il y a aussi ta souffrance, ce dernier mois passé à prendre soin de toi chaque jour, surveiller ton poids, ton alimentation, ta démarche bancale à cause de la grosseur qui te gênait.
Et puis ça a empiré. Ca a commencé à saigner, puis à se nécroser et s'infecter. Et ça a continué à grossir.
Pourtant, même sur trois pattes tu essayais de faire comme si de rien n'était.
Lulu,
Aujourd'hui tu reposes sous une pierre, dans le jardin, avec ton grelot, inhumée dans ta boîte-jouet préférée.
Jamais je ne pourrai oublier le regard que tu as tourné vers moi quand le vétérinaire t'a emmenée. C'est la dernière fois que je t'ai vue, je n'ai pas osé regarder dans la boîte, après.
Je m'en veux, bien sûr. Tu me faisais confiance, et tu ne voulais pas partir.
Mais oui, je me justifie. J'essaie de me convaincre que j'ai fait ça pour ne pas que tu souffres plus. Avant que l'infection généralisée n'arrive.
Tu m'as accompagnée dans mes pires moments, avec la fille que j'ai rencontrée grâce à toi je t'ai menée pour ta dernière piqûre.
Tu es partie aussi vite que tu es arrivée.
Je m'en veux, et tu me manques.
Mademoiselle Lulu - Juillet-2006/15-octobre-2008.
Aussi loin qu'on se souvienne
On lisait sur la peau
On partageait nos mondes
Ta douleur était mienne
Unies comme des âmes sœurs
Sous le pacte du sang
Sous le pacte du temps
Qui creuse à l'intérieur
Rien ne pouvait nous atteindre, non non
Rien n'aurait pu éteindre en nous
Rien ne pouvait nous atteindre, non non
Si tu étais restée debout
Que mes larmes viennent
Que le mal abandonne
Que la nuit retienne
Et que la nuit te prenne
Et que ton nom résonne
Dans mon cœur à jamais,
Repose en paix
Aussi loin qu'on se retienne
On dansait quand la fièvre
Touchait du bout des lèvres
De ta bouche sur la mienne
Mon reflet comme un double
Ma folie comme un monde
On partageait notre ombre
En silence, et dans l'ombre
Rien ne pouvait nous atteindre, non non
Rien n'aurait pu éteindre en nous
Rien ne pouvait nous atteindre, non non
Si tu étais restée debout
Que mes larmes viennent
Que le mal abandonne
Que la nuit retienne
Et que la nuit te prenne
Et que ton nom résonne
Dans mon cœur à jamais,
Repose en paix
Que mes larmes viennent
Que le mal abandonne
Que la nuit retienne
Et que la nuit te prenne
Et que ton nom résonne
Dans mon cœur à jamais,
Repose en paix.
Que mes larmes viennent.
Repose en paix.