Jan 09, 2010 13:59
Neville,
Maintenant que tu n’es plus mon supérieur hiérarchique direct, j’aimerais inviter ton avis à un petit goûter en tête à tête avec ma curiosité. (On la dit vilaine, comme toutes les autres, mais les on-dit ne sont pas conviés, eux.) Puisqu’à ma connaissance, les avis ne se nourrissent pas exclusivement de biscuits et de thé, ma curiosité a prévu une question à mettre sous la dent de ton avis, et elle sera suspendue aux lèvres de celui-ci dès que cette question aura franchi ces mêmes lèvres.
Au menu : Qu’as-tu pensé de mon travail ?
C’est un encas sans malice. Aucune rupture de texture quand on le croque. Cette question est à l’intérieur ce qu’elle semble être à l’extérieur.
Ma curiosité souhaite que, s’il accepte cette invitation, ton avis ne vienne pas grimé, sous un fard de politesse expéditive et politiquement correcte. Elle aimerait le voir, lui, sous son vrai visage. Après tout, puisqu’elle s’avance vers cet hypothétique goûter à découvert, elle aimerait que ton avis en fasse autant.
(Et puisque nous ne nous réduisons pas à nos avis & curiosités, qu’ils soient anthropomorphisés ou non, et que, en ce qui nous concerne tout entiers, il n’y a à l’agenda aucun tête à tête sucré, et donc aucune chance pour moi de te proposer bien en face le contenu de la boîte ci-jointe, sache qu’elle ne contient que quelques biscuits, à la géométrie posée (ils se contentent d’être circulaires), au citron, sans farce, promis. Et bonne année - excellent prétexte pour une pointe de gourmandise, et ne cherche pas à me contredire.)
Blaise Z.
P.S. : Si cette lettre t’a fait sourire, ne serait-ce qu’une inflexion labiale éventuellement pré-souriante, signale-le par une petite croix discrètement postée à un endroit quelconque de ta réponse (je sais, il m’arrive de forcer le désespoir). Si aucun effet de ce type n’a pu être observé, je serai déçu, mais je reviendrai à la charge, car je suis d’une gluante ténacité.
blaise,
neville