Kingsley,
Déjà, je voudrai te remercier pour m'avoir accompagné voir mon père, même si sa venue à Londres a été avancé à la dernière minute.
J'étais content de le voir, parce que ça faisait longtemps, mais ce plaisir ne change rien à ce que je pense. Je l'aime encore, c'est mon père. Et j'aime Maman. Ils m'ont élevé jusqu'à mes 15 ans, rien ne changera ça. Néanmoins, ils n'ont pas été là quand j'ai eu besoin d'eux. J'ai conscience qu'avoir d'un coup un fils qui se change en loup, ça peut secouer.
Mais j'avais besoin d'aide, j'étais terrifié et ils m'ont mis dehors.
Qu'est-ce que je serai devenu si Remus et Faolan n'avaient pas entendu parler de moi par les rumeurs répandus chez les loups et n'étaient venus me chercher? Qu'est-ce que je serai devenu si Greyback m'avait trouvé avant eux et emmené avant que je connaisse d'autres loups-garous, avant que je connaisse notre meute et tout le monde et que je vois moi-même que ce n'est pas forcément tel qu'il le dit?
J'aime toujours mes parents, mais peut-être plus de la façon qu'il faudrait. Il y a quelque chose de casser et non seulement je ne sais pas si c'est possible de le réparer, mais je ne sais pas si j'en ai envie.
Je crois qu'un père doit être là dans les moments difficiles aussi. Dans les moments difficiles surtout. Quand tout va bien, ok, mais ficher le camp quand le bateau tangue??
J'ai parlé de tout ça à l'infirmière de l'internat.
Je me disais qu'elle pourrait être le côté neutre que tu conseillais. Bon, j'ai fait tellement de circonvolutions autour de ma lycanthropie qu'elle est désormais persuadée que je suis gay. Alors que c'est elle que Mary était allé voir en panique avec du retard et que je l'avais accompagné. Et c'est aussi bien que ça ait été une fausse alerte, j'ai pas besoin de cette question là maintenant Mais je m'en fiche, même si elle ne sait pas pourquoi mes parents m'ont mis dehors, rien que de m'écouter, elle m'a permis de mieux faire le point.
D'ailleurs, si tu veux toujours qu'on voit un psychologue-mage, ou quelque soit la façon dont ça s'appelle, pour une sorte de thérapie familiale, je suis ok pour un essai. Mais si c'est trop bizarre, on peut arrêter quand on veut, hein?? Je veux dire, on peut faire un essai et choisir d'en rester là?
Parler à l'infirmière, même si elle a pas compris de quoi on parlait comme je te le disais, ça m'a permis de prendre conscience d'autre chose.
Furieux contre mon père, déçu par lui, je l'aime encore, mais il n'est plus vraiment mon père. Ce n'est plus vers lui que je me tourne, ce n'est plus en lui que j'ai confiance en cas de pépins, ce n'est pas lui mon père maintenant.
Ce que j'essaye de dire, en fait, c'est que je voudrai que tu m'adoptes pour de vrai, si tu le veux bien. Et c'est pas très courageux de ma part de passer par un courrier, mais je ne savais pas comment te le dire en face si tu dis non, je préfère par lettre, moins dure.
Ian