Gazette du Sorcier en Ligne - N°42

Apr 01, 2012 18:00

ACTUALITÉS :

Drame au Ministère : une employée retrouvée morte et un vol mystérieux".
Par Rita Skeeter

Le Département Naturaliste Magique, plus connu pour ses découvertes « retentissantes » sur la faune magique que pour des histoires de jambes en l’air, a été dernièrement le théâtre d’un horrible drame.

Une employée de ce service, Lilian Evergreen a été retrouvée morte il y a plusieurs semaines, pendant le Dimanche, par une de ses collègues.
Les Aurors, dûment interrogés à ce sujet, ont déclaré privilégier la thèse du suicide.

Et c’est là, mes chatons, que vous pouvez applaudir le rapide travail des Aurors. Si, si, allez-y.
Soyons sérieux tout de même ou plutôt demandons aux Aurors d’être sérieux sur leur manière de travailler. La victime n’avait aucune tendance suicidaire, selon ses proches et ses collègues, et on n’imagine pas vraiment une jeune femme dans la fleur de l’âge, maman d’une petite fille, décider brusquement de s’ôter la vie dans le Département du Ministère où elle travaille, un dimanche en plus !!!
Ils ont au moins eu l’intelligence de ne pas nous sortir ce même couplet lors de la découverte du corps de Zoe Blenkinsop, journaliste à la Gazette du Sorcier, retrouvée morte à son domicile il y a 4 mois.

Selon une source proche de l’enquête qui doute elle aussi de la thèse des Aurors, un fait viendrait accréditer la thèse du meurtre. En effet, des éléments magiques animaux auraient été volés sur les lieux. La jeune femme qui aurait surpris le voleur alors qu’il opérait son forfait, se serait donc trouvé au mauvais endroit au mauvais moment.
Si l’on tient compte du fait que les circonstances de la mort de Lilian Evergreen sont identiques à celles de Zoe Blenkinsop, je ne sais pas vous, mes chéris, mais moi je commencerai à me poser des questions.

Si les Aurors sont aussi sérieux dans leurs missions que dans leurs enquêtes, on peut vraiment douter de leurs capacités à assurer notre sécurité.
Encore plus celles des employés du Ministère qui ne sont même plus à l’abri sur leur lieu de travail.

Soyez sur vos gardes, mes chéris. Il vaut mieux être prudent et une bonne bombe au poivre, même moldue, c’est parfois bien plus efficace face à un fou.

*

INTERVIEW EXCLUSIVE :

Elvire Bagnold, "pour le plus grand rayonnement de l'art sorcier".
Par Maxalmoth Tercuma


- Madame Bagnold, c'est un projet de mécénat hors du commun qui vous projette aujourd'hui sous les feux de l'actualité artistique sorcière. Pourriez-vous présenter votre entreprise plus en détails à nos lecteurs ?

Vous savez, lorsqu'on a la chance d'appartenir à une famille telle que la mienne, on se doit d'apporter sa contribution à la communauté. Comme toute femme, j'ai commencé par me dédier à ma famille mais aujourd'hui, mes enfants grandissent, mon aînée a même déjà intégré Poudlard. Le temps passe si vite...
Pour revenir au projet, il faut savoir que j'ai toujours été passionnée d'art. J'ai la chance d'avoir grandi au milieu d'une collection merveilleuse. Ma grand-tante, la ministre Bagnold, était une fine connaisseuse et avait rassemblé des pièces de nombreux artistes de renom. Seule réelle amatrice d'art de notre famille, j'ai hérité de ses œuvres. Le reste de notre catalogue provient de mon époux, un Bagnold lui aussi, mais de la branche cadette.
Ensemble, nous avons commencé par envisager d'ouvrir un musée pour exposer notre collection mais après réflexion, nous avons pensé que nous pouvions faire plus pour promouvoir l'art. Encourager de jeunes artistes méritants nous semblait être plus utile. Et voilà comment est né ce projet de bourse. Bien sûr, une fois les prix attribués, nous prendrons soin de suivre nos poulains, de leur ouvrir les portes des galeries et des amateurs qui pourraient être intéressés par leur travail.

- Cette bourse, rappelez à nos lecteurs à combien elle s'élève ? Et, surtout, comment les artistes intéressés peuvent-ils concourir ?

Nous avions d'abord pensé à une dotation de 300 gallions, mais nous avons finalement pensé qu'en ces temps de crise, il fallait faire plus et le montant total de la bourse sera donc de 500 gallions. Montant auquel il convient d'ajouter la garantie d'un minimum de revenus de 500 gallions pour les deux années suivant l'octroi du prix. Dès son travail promu par nos soins, nous sommes certains que le carnet de commandes de l'artiste se remplira très vite pour lui assurer un train de vie décent. Et si ce n'était pas le cas, nous nous engageons, mon époux et moi, à lui verser le complément. Bien sûr, nous n'imaginons pas du tout ce second scénario se réaliser et sommes certains que d'autres amateurs d'art sauront reconnaitre le talent que nous allons découvrir.
Nous espérons ensuite pouvoir octroyer cette bourse une fois par an afin de dynamiser comme il le mérite le monde de l'art sorcier.

- Voilà au fond qui n'est pas sans rappeler l'entreprise de Monsieur Longdubat, avec la section artistique de la FAL...

Je peux comprendre qu'on pense à un tel rapprochement au premier abord mais il faut bien voir que les choses sont très différentes. Tout d'abord, nous ne souhaitons, pour notre part, ne nous dédier qu'à l'art. Sans nier la bonne volonté de Monsieur Londubat, il faut tout de même reconnaitre que mettre sur le même plan les loups-garous, les vampires, les elfes, les cracmols et les artistes s'avère un peu méprisant pour ces derniers. Vous savez qu'il existe même des paris chez les bookmakers pour deviner quelle sera la prochaine fantaisie du directeur de cette fameuse fondation ? Tout cela est divertissant mais guère sérieux.
Et puis pour en revenir à cette maison des artistes, quiconque a déjà assisté à un de leurs vernissages a pu se rendre compte du caractère un brin décadent des travaux présentés. Je ne dis pas qu'il n'en faut pas pour tous les goûts, bien sûr, mais disons que... Nous n'avons pas les mêmes exigences esthétiques. C'est aussi simple que cela. Nous ne sommes pas concurrents et nous leur souhaitons bien sûr pleine réussite avec leurs artistes.

- Vos exigences esthétiques, justement, parlons-en. Qu'est ce qui attire l'oeil des jurés de votre prix? L'académisme ou les jeunes artistes modernes, ou une oeuvre vous touche-t-elle en elle-même, sans voir son courant? Est-ce ouvert à toutes les formes d'art, ou vous cantonnerez vous à la peinture sorcière ?

Quelle avalanche de questions tous azimuts. Permettez que je réponde préférentiellement aux plus pertinentes d'entre elles, à commencer par les règles du concours. Nous avons choisi de n'examiner, pour cette année, que des peintures. Des peintures sorcières, bien entendu. Ultérieurement, nous verrons si nous ouvrons la sélection à d'autres formes d'art telles que la sculpture ou la musique. D'autres mécènes pourraient également prendre le relai, nous allons également travailler en ce sens.

- Votre concours est donc réservé aux peintures sorcières? Aucune dérogation pour un jeune sorcier ambitieux désireux de se frotter à la peinture au couteau moldu ?

Pas de dérogation, en effet. Je ne suis pas certaine que détailler le règlement complet du concours passionnera vos lecteurs. Si la question vous intéresse à ce point, je peux vous orienter vers le mage juriste du Chemin de Traverse qui a rédigé tout cela ?

- Nous vous estimions plus aptes que votre juriste à expliquer vos choix, mais soit, restons-en là si vous ne désirez pas entrer plus avant dans les détails. Que pensez-vous, plutôt, de l'opinion qui commence à circuler parmi le public averti - comme quoi cette entreprise de mécénat serait un moyen de redorer le blason de votre famille, quelque peu terni par cette trouble histoire de fraude fiscale qui avait impliqué votre oncle, Sir Burke, l'an dernier ?

Je suis toujours admirative de l'imagination de celles et ceux qui se plaisent à patauger dans la fange dans l'espoir d'éclabousser les autres, sans se rendre compte que c'est avant tout eux-mêmes qu'ils salissent. Mais s'il faut vraiment évoquer cette rumeur, je préciserai simplement que d'une part, Sir Burke n'est qu'un parent éloigné - nous ne portons même pas le même nom, et je ne parle pas de mon nom d'épouse que vous savez comme moi irréprochable - et d'autre part, cette histoire de fraude fiscale s'est avéré n'être qu'une vaste plaisanterie. Je vous invite à aller réclamer le jugement au greffe du Magenmagot, vous aurez ainsi le plaisir de constater que Caractarus Burke a été reconnu innocent de l'ensemble des charges qui ont pu un temps peser sur lui.

Je devrais parier sur la prochaine rumeur... Je pense qu'on va bientôt expliquer que ma seule motivation consiste à faire de l'ombre à la fondation de M. Londubat pour le punir d'avoir entrainé dans son lit mon grand frère si innocent et si naïf. La crédibilité d'une telle histoire serait à peu près aussi grande que celle que vous venez de me proposer : tout cela est fort divertissant mais un peu futile, vous ne croyez pas ?

- Les choses futiles sont celles auxquelles on préfère ne pas accorder d'importance, chère madame. Comme, par exemple, le fait que le magenmagot soit constitué en bonne partie de clients de votre famille, dont nous connaissons tous l'influence. Mais parlant de votre frère, y-a-t-il un espoir que vous suiviez son exemple, et rejoigniez la communauté Papotus Sempra ?

Je vous laisse à vos supputations, chère madame, mais vous invite à consulter la définition du terme diffamation dans les meilleurs délais.
Quant à votre question, pensez-vous réellement que j'aie une quelconque envie de me livrer au genre exhibitionnisme dans lequel se complaisent les sorciers qui fréquentent ces lieux ?! J'ai des enfants, madame. Des enfants à qui je souhaite inculquer des valeurs de décence et de sérieux qui ne me semblent pas du tout correspondre à l'esprit de cette communauté. A dire vrai, le simple fait que mon frère la fréquente pourrait suffire à me convaincre de ne surtout pas pousser la porte.

- Voilà qui est fort instructif quant à la qualité de vos rapports fraternels. De nombreux sorciers, parmi les plus grands noms de la communauté britannique, l'ont pourtant poussée, cette porte. Les noms d'Augusta Longdubat, de Walburga Black ou d'Albus Dumbledore ne sont donc rien, face à la présence de votre frère ?

Loin de moi l'idée de mésestimer les choix de ces notables pour qui j'ai le plus grand respect mais il se trouve que j'ai la chance d'avoir maintes occasions de les fréquenter dans des cercles plus en accord avec mes aspirations. Qui plus est, je me suis laissé dire que ces grands noms avaient déserté les lieux les uns après les autres...

- Ma foi, permettez-nous de regretter ce qui aurait certainement amené à une confrontation fraternelle passionnante que nos lecteurs auraient certainement apprécié suivre. Il nous reste à vous remercier de nous avoir reçu et à vous demander si vous auriez un dernier message pour vos futurs artistes ?

Je ne doute pas que votre lectorat soit friand de ce genre de déballage auquel vous songez mais sachez que la décence veut que l'on s'efforce de régler avec discrétion et en famille les petites divergences d'opinion qui peuvent nous opposer. Je vous remercie néanmoins d'avoir accordé au projet que je soutiens et qui m'est cher la tribune que constitue votre Gazette et permettez-moi de conclure en invitant les jeunes artistes qui le souhaiteraient à me contacter par hibou pour de plus amples détails. J'espère qu'ils seront nombreux à concourir. Pour le plus grand rayonnement de l'art sorcier.

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FAITS DIVERS :

Suicide au Ministère
Par Katie Monragot

Nous avons la tristesse de vous annoncer la mort récente de Lilian Evergreen, employée du Ministère au Département Naturaliste Magique. Madame Evergreen était spécialiste des potions à base de créatures aquatiques et fut retrouvée dimanche 4 mars au matin, sans vie, dans le laboratoire du Ministère. Les circonstances de sa mort restent non élucidées, bien que les Aurors semblent privilégier la thèse du suicide.

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RUBRIQUE LITTÉRAIRE :

Le Horcruxe perdu (Dan White)
Par Ysandre Luska


Cinq ans après le succès planétaire du Voldemort Code, Dan White publie enfin le dernier tome de sa trilogie Norbert Plancton, commencée en 2004 avec le très controversé Mages et Mangemorts.

En plein milieu d’un de ses cours à l’université d’Harvard, le professeur Plancton, désormais bien connu des lecteurs, est convoqué en urgence par son vieil ami Dumbledore, avec l’aide duquel il avait déjà élucidé le meurtre du conservateur de la bibliothèque magique de France et le mystère de la paternité du Seigneur des Ténèbres.
Aujourd’hui, il semblerait que la secte des Mangemorts, menée par le terrifiant couple Lestrange, prépare un nouveau coup tordu - et, pourquoi pas, la résurrection du Lord. De fait, lorsque Plancton arrive à Poudlard, c’est un cadavre qu’il rencontre en premier lieu. Le cadavre encore frais de Léonora Blacknail, ancienne membre de l’ordre du Phénix, dont le directeur lui-même ignorait la présence à l'école.

Plein de mystères, de secrets, de rebondissements et d’interprétations tordues des faits historiques les mieux établis, ce nouveau roman est à la hauteur des précédents : passionnant pour les uns, absurde et ridicule pour les autres. Et si le reste du monde peut se prendre au jeu, cette réinterprétation américaine, pleine de lourdeurs, de l’épopée Voldemorienne, peut difficilement ne pas paraître de mauvais goût au lecteur sorcier britannique qui a connu la guerre et ses tragédies.
Nous ne saurions trop lui conseiller d’aller plutôt relire les romans de la moldue J.K. Rowling, qui ont au moins le double mérite de la (quasi) véracité et du style. Ou de s'armer d'une dose solide de second degré.

Le Horcruxe Perdu, Dan White (C.J. Latex, 2012)

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