Samael,
Tu me reconduis chez moi sans un mot à l'issue de la
soirée des frères Black.Tu me fais envoyer un mot de ton assistant pour m'informer que tu prendras Magda ce weekend.
Tu te débrouilles pour venir la chercher à un moment où je ne serais nécessairement pas chez moi.
Tu comptes aussi la jeter dans la cheminée ce soir pour la renvoyer ici ou je
(
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Pourquoi ne pourrais-tu pas être ma maîtresse et ma femme à la fois ? Je t'ai tout proposé... Nous marier sans vivre ensemble. Vivre ensemble sans être mariés. Comment peux-tu ne pas vouloir davantage que ce statut médiocre de voleurs d'amour, incertain et instable, où tu ne cesses de me manquer que lorsque je m'abrutis de travail ? Je ne conçois pas de s'aimer autant et de perdre autant de temps loin l'un de l'autre…
Pourrait-on au moins trouver un compromis… Je n'avais pas la force d'en discuter davantage hier, mais… je voudrais pouvoir te trouver chez moi à tout moment, et je voudrais pouvoir m'introduire dans ta chambre à tout moment aussi. Accès libre à mes quartiers, Gloria, je n'ai jamais offert cela à personne, je n'ai jamais fait suffisamment confiance à qui que ce soit pour cela. Même du temps de notre mariage tu ne pouvais pénétrer mon bureau. Mais peu importe, si quelqu'un doit causer ma perte, ce sera toi, toi et ta bouche si talentueuse, toi qui me fais revenir sur mes principes les plus ancrés et arrive à me faire aimer cela…
Qu'en penses-tu Gloria mon amour ? S'il te plaît, j'ai besoin de quelque chose de plus pour symboliser ce qui nous lie que ce "rien" de principe…
Donne-moi quelque chose, Gloria. Ou je m'établis dans ton lit définitivement et rien ne pourra m'en faire partir.
Sam
PS : Je ne suis pas certain d'aimer ta fascination pour les marques de la violence dont j'ai fait preuve hier. Je ne voulais pas te faire de mal. Tu sais que t'imaginer avec un autre me rend fou…
Reply
Oui... Oui... Oui... Mille fois oui. Ma chambre est à toi. Mon coeur. Mon boudoir. Mon corps. Ma salle de bain. Mon esprit. Mon bureau. Tout. Tout ce que tu voudras. Bien sûr que je veux davantage. Crois-tu que je ne lutte pas chaque instant pour tenir le manque à distance ?
Oh Sam, tu te rends compte de ce que tu m'offres ? Circé, je ne sais même pas trouver les mots. Est-ce que tu ne regrettes pas déjà ? Est-ce que tu es déjà en train de te demander comment détourner ta proposition ? Je ne serai pas celle qui te perdra mon amour. Jamais. Je sais que tu ne peux pas me croire comme ça, d'un mot. Peu importe. J'ai besoin de le dire. De l'écrire.
Je t'aime. Je t'aime tellement, Sam. Ca me dévore et je ne demande rien d'autre.
Gloria
PS : je sais que tu ne voulais pas, mon amour. Si cela avait été volontaire, la seule traduction d'une violence aveugle et sans objet, je les abhorrerais, ces marques. Elles seraient honteuses. Là... Je ne sais pas expliquer pourquoi, c'est différent. Je m'en moque. Je les aime. Je voudrais qu'elles ne disparaissent jamais. Tu me prends pour une folle si je te dis que je voudrais trouver un moyen que tu laisses sur moi un empreinte indélébile ? Tu voulais un symbole de ce qui nous lie ? Marque moi. Définitivement.
Reply
Nul regret. Je l'ai combattu longtemps et peut-être qu'il m'arrivera de l'oublier encore, mais tu es la seule, Gloria, il ne pourra jamais y en avoir d'autre. J'accepte peu à peu l'idée de vivre une liberté relative, conditionnée par ton existence. J'accepte de ne pas être totalement maître de moi-même si tu es celle qui partage ce pouvoir.
Toi et aucune autre.
Ne nous revoyons pas d'ici lundi prochain. J'altérerai les protection de mon domaine en ta présence. Tu seras admise partout. À tout moment. Je ne garderai que la possibilité de fermer l'accès occasionnellement, mais tu devras comprendre que c'est pour ta sécurité uniquement. J'espère ne jamais avoir à m'en servir.
À très bientôt mon amour.
Sam
PS : Tu es folle, mon amour. Et je ne comprends pas pourquoi cela me plaît autant…
Reply
C'est ridicule, tu es en train de m'offrir bien plus que je n'aurais jamais osé espérer et voilà que j'ai peur... J'ai peur de te décevoir, de ne pas être à la hauter de la confiance que tu m'accordes. Querido, ne me laisse pas te faire du mal trop de pouvoir. C'est tellement précieux, ce que tu m'abandonnes. Comment vais-je faire ? Apprends-moi à te mériter, mon amour.
Lundi prochain ? C'est dans une éternité, tortionnaire. Je ne promets pas d'être très sage d'ici là (ton odeur est encore dans mon lit... Je ne changerai plus jamais mes draps, je vais devenir une souillon répugnante par ta faute !). Mais je promets de ne pas l'être du tout en te retrouvant. Inutile d'espérer me tenir à distance. Je ne te laisserai de répit que lorsque j'aurai estimé avoir payé une bonne avance sur mon loyer de la semaine... Avec intérêts de ret... Zut... On peut inventer des intérêts d'anticipation juste pour cette fois ?!
Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime.
La seule chose que je n'aime pas c'est ce spectre de danger qui semble rôder dans ta lettre. Je ne te demanderai pas ce que tu me caches dis-moi, jure-moi d'être prudent. Si tu te laisses abimer, je te tue mon amour.
Gloria
PS : Parce que tu ne vaux pas mieux, évidemment. Tu n'as rien dit à propos de Dois-je conclure de ce constat de folie que tu n'es pas particulièrement séduit par ma proposition ?
Reply
Que dis-tu là ? Depuis quand es-tu celle de nous deux qui doit mériter l'autre ? Tu perds tête, ma chérie, mon ange… Je ne te fais aucune faveur. Je sais quel pouvoir j'ai sur toi, j'en ai usé et abusé depuis toujours, à chaque instant de notre relation ou presque. Hier soir, ce que tu m'as pris de pouvoir ne m'a pas manqué… J'étais bien. Je ne sais pas décrire cette émotion. Peut-être que c'est simplement de la confiance. Je ne suis pas le mieux placé pour le savoir.
Vois le bon côté des choses : devoir attendre six longues journées pour te revoir, cela implique que je travaille d'arrache-pied pour ne pas penser à toi… Et j'aurai pris tant d'avance d'ici lundi que j'aurai plus de temps pour nous. Et pour Magda aussi, d'ailleurs. Je la récupérerai directement après son dernier cours avant que tu n'aies fini ta journée vendredi soir, si tu n'y vois pas d'inconvénient. J'ai envie de la voir terriblement. Je ne sais pas pourquoi. Et puis il faut bien que je joue les pères exemplaires puisque je ne pourrai sans doute pas lui faire faire de cheval cette fois-ci…
Pour le reste, tu n'as pas à t'inquiéter. Je ne cours aucun danger pour l'instant. Je t'aime.
Sam
PS : Je pensais t'avoir déjà suffisamment "marquée", mon amour… Tu te crispes toujours lorsque j'embrasse ton ventre.
Reply
J'ai si peur que tu regrettes un jour de m'avoir accordé cette confiance que tu n'offres à personne. C'est elle que je ne suis pas sûre de mériter. J'essaierai d'en être digne mais c'est tellement fragile... C'est tellement vertigineux. Comme un nouveau territoire complètement inconnu : grisant et terrifiant.
Toujours est-il que grisant et terrifiant ou non, vous êtes un être abominable, Monsieur Jugson. Je deviens folle, toute seule. Je n'aurai jamais attendu un lundi avec une pareille impatience. A ce propos, c'est mieux qu'on ne se croise pas ce weekend. Passe prendre Magda en fin d'après-midi demain mais ne me la ramène pas trop tard dimanche : je ne la verrai pas toute la semaine prochaine, je voudrais passer au moins une soirée avec elle. Il vaudrait mieux qu'on ne se croise pas : je ne suis pas sûre d'être capable de me maitriser tant je n'ai d'autre obsession que de me couler dans tes bras.
Je t'aime. Vivement lundi.
Gloria
PS : ça n'a rien à voir ! Ces marques là sont hideuses. A tout point de vue. Elles sont le fruit de la haine, de la douleur... Elles sont les scories d'un évènement tellement horrible. Oh bon sang, Sam, ça n'a rien à voir avec ce que je te demande. C'est tout le contraire !
Reply
Encore une fois, tu prends comme un honneur quelque chose qui te revient de droit. Tu mérites tellement plus que ma confiance… Ne me dis pas que tu ne vois pas cela. Je ne t'ai rien donné. Tu me l'as prise, cette confiance, tu l'as arrachée à mes entrailles. Gloria, t'ai-je donc tant habituée à être mal traitée que tu ne peux prendre une victoire sur moi avec l'orgueil que tu es en droit de ressentir ?
Je déposerai Magda en début d'après-midi dimanche. Pourvu qu'elle ne me demande pas encore un manteau-cheval, je ne me sens pas d'humeur à lui refuser quoi que ce soit. Elle te ressemble tellement… Parfois j'oublie que nous avons fait quelque chose d'aussi magnifique. Je craignais qu'elle n'hérite de mon nez plat ou de mon front bas, mes traits ont de quoi défigurer la plus charmante petite fille. Mais je ne lui ai heureusement transmis que la complexion de porcelaine de ma moitié anglaise et un menton volontaire. Elle est le meilleur de nous, tu crois ?
À lundi ma belle. Mes nuits sont habitées de pensées peu chastes à ton sujet…
Sam
PS : Crois-tu qu'il y ait une telle différence ? Je ne cherchais qu'à t'attacher à moi lorsque j'ai fait ce que j'ai fait. Tout comme je refusais de te laisser m'échapper lundi soir. Ce sont deux folies qui révèlent les mêmes choses sur moi : que tiens à toi de façon irrationnelle, et que je suis moins gentleman que j'aimerais le croire.
J'aime tes cicatrices. Je sais qu'elles ne devraient me faire ressentir que de la honte et de la culpabilité, mais il y a autre chose derrière tout cela. Il y a cette épreuve que nous n'aurions jamais dû traverser ensemble, et qui pourtant n'a pas réussi à nous tenir séparés. Elles me rappellent la première fois que je t'ai touchée après presque deux ans à te haïr de m'avoir quitté et à baiser des femmes qui te ressemblaient. Et elles me rappellent tout ce que je t'ai malmenée parce que je te sous-estimais, et tout ce que tu m'as détrompé en te révélant extraordinairement forte, courageuse et belle.
Je les aime Gloria, et elles sont une véritable marque de la souffrance que je peux te causer, sans hypocrisie, sans glamour et sans idéalisation trompeuse. Si tu veux que je te marque encore, mon amour, ne me demande pas de la souffrance. Ne me demande pas de la violence.
Et peut-être que c'est moi qui devrais être marqué par toi, cette fois… Tu ne crois pas ?
Reply
Je me fiche de l'orgueil. Oui, tu as bien lu, la fière aristocrate andalouse qui ne jure que par la pureté de son sang, qui n'hésite jamais à tirer gloire de sa lignée, elle se fiche de l'orgueil. Je me moque d'une prétendue victoire dans ce que je refuse de voir comme un combat. Je ne veux pas te conquérir mon amour, juste te séduire, encore. Toujours. Te séduire et que tu m'aimes. Qu'on s'apprenne, encore. Toujours.
Mon coeur, tu es trop intelligent pour gâter notre fille, n'est-ce pas ? Elle a beau être la plus belle chose du monde, ne te laisse pas embobiner. C'est indéniable, elle est le meilleur de nous. Rien que pour cela nous devons la protéger. De nous avant tout. Qu'elle rest nous mais en mieux.
Vous me manquez, tous les deux. Mais je ne suis pas amère. Cela me réchauffe de vous imaginer ensemble. Que faites-vous ? Où l'emmènes-tu ?
J'espère cependant qu'à mesure qu'on approche de lundi, ce ne sont plus seulement des nuits que je peuple peu chastement ? J'ai envie de toi à un point que tu ne peux pas imaginer.
Gloria
PS : Je ne sais plus très bien si c'est vraiment différent. Peut-être que tu as raison. Peut-être que ce que je réclame, je le porte déjà. Tu sais, tu arriverais presque à me rendre supportables ces cicatrices... Peut-être qu'avec du temps, de la patience, j'arriverai à les considérer comme le souvenir de l'évènement qui nous a finalement poussé dans les bras l'un de l'autre. Peut-être... Mais c'est trop tôt. Ca fait trop mal
Je ne laisserai mon empreinte sur toi que si tu en fais autant mon amour. La même chose. Le même symbole. Le lien indestructible qui nous attache l'un à l'autre. Tellement plus fort que n'importe quel morceau de parchemin. Dis-oui, mon amour....
Reply
Il m'importe pourtant, à moi, ton orgueil. Je veux savoir que tu ne me hausses pas sur un piédestal dont je ne pourrais que tomber encore. Je veux que nous nous tenions au même niveau pour une fois, ma belle.
Je n'ai pas résisté : j'ai commandé un nouvelle tenue d'écuyère sur mesure pour Magda. Ne t'inquiète pas cependant : elle sait que cela constituera son cadeau des Rois Mages et elle était suffisamment contente pour ne pas songer à protester. Après être allés chez mon tailleur, nous sommes allés chez le chocolatier pour une dégustation, le prétexte étant qu'il faut que j'achète des chocolats pour mes clients à l'occasion des fêtes. Notre fille a un goût exquis pour ces petites choses raffinées, et nous avons passé un excellent moment. Bien entendu, ce soir les elfes lui ont fait u potage de légumes pour tenter de contrebalancer ma désastreuse influence sur son alimentation...
Je pense bien trop à toi ; chez le chocolatier j'essayais d'imaginer le goût du praliné ou du fudge sur tes lèvres... A lundi, mon amour.
Sam
PS : J'espère que ces cicatrices se résorberont jusqu'à un point où tu supporteras leur vue. Si tu savais comme je m'en veux d'avoir créé chez toi quelque chose que tu trouves laid...
Une empreinte sur nous deux ? Je suis d'accord. Reste à préciser l'idée...
Reply
Tu m'as mal comprise, mon amour. Je ne renonce pas à l'orgueil en général (Circé m'est témoin que j'en serais bien incapable de toute façon). Pas plus que je ne te place sur un piédestal, amor mio. Je n'oublie rien de ce que je sais de toi, y compris tes facettes les plus noires. Ce que je veux dire c'est que je n'ai pas plus envie de voir dans ce qui s'est passé lundi dernier une victoire dont je devrais tirer la moindre gloire. Je ne veux pas non plus y voir un dû. C'est tout le contraire : nous, ensemble. Ma confiance en miroir à ton abandon. Au même niveau comme tu le formules.
Trêve de sujets sérieux et compliqués, j'ai une confession à te faire : j'ai été affreusement jalouse de Magda après avoir lu ta lettre. C'est horrible d'envier une petite fille, n'est-ce pas ? C'est un caprice indigne... Tant pis. Moi aussi je veux goûter des chocolats. Moi aussi je veux connaitre celui qui fait de toi le plus élégants des hommes en t'enfermant dans des costumes que je me plais à maltraiter à la première occasion. Moi aussi, je veux que tu prennes soin de moi (pas nécessairement en m'imposant une soupe de légumes quand j'ai péché par gourmandise, cela dit !)...
Cela étant, malgré ma jalousie stupide, je suis heureuse pour vous deux. Magda n'a cessé de chanter tes louanges depuis son retour. Je n'ai même pas besoin de voir cette nouvelle tenue que tu lui fais faire tant elle me l'a décrite par le menu. Je crois que tu as encore marqué des points auprès d'elle et même le traitement "une soupe et au lit" n'a pas suffi à ternir son bonheur, c'est dire ton talent.
Tu me manques. Demain me parait encore atrocement loin... Dis-moi que tu ne comptes pas t'en tenir aux conclusions de ton imagination à propos de ces satanés chocolats qui m'obsèdent depuis hier soir ? Tu as bien prévu de vérifier que la réalité de tes déductions ?
Gloria
PS : Arrête, Sam. Tu n'es pas le seul coupable. J'ai aussi ma part de responsabilité dans ce qui est arrivé. J'ai décidé seule d'avaler cette potion, de tuer ne pas garder cet enfant. Et les séquelles ne sont que méritées. Inutile de retourner encore et encore le couteau dans cette plaie, il faut vivre avec. Oublions cela.
Préciser l'idée, oui. Je ne sais pas, tu crois que ces tatouages magiques plus ou moins légendaires que certains groupes s'infligeraient comme signe de reconnaissance existent vraiment ? On dit même qu'ils peuvent permettre, parfois, de communiquer.
Reply
Voici très exactement l'image que j'ai en tête depuis ce matin : toi, en nuisette de soie noire, les cheveux relevés, assise sur mon lit, à me regarder intensément de tes grands yeux noirs. Puis ma main qui fait glisser la bretelle de dentelle de ton épaule frissonnante... Je me suis réveillé à ce stade de mon rêve, et depuis cela me hante. Que va-t-il se passer ensuite ? La pudeur m'empêcher de mentionner dans quel état je me suis levé et combien j'ai regretté quetune sois pas déjà là...
Ma belle jalouse, tu vas pouvoir goûter les échantillons de chocolats que j'ai rapportés après notre séance de dégustation de samedi. Et si cela ne te suffit pas, nous irons en racheter. Et sita jalousie persiste, je te présenterai à mon tailleur... Hors de question en revanche qu'il te fasse une tenue d'écuyère. Je ne plaisante pas quand je dis que je ne veux pas de la main d'un autre homme sur toi !
A quelle heure arrives-tu ce soir ? Je me libererai le plus tôt possible. Mon imagination semble capable de faire croire à mon corps que tu es là, aujourd'hui. Je régresse au stade du jeune pubère, c'est assez préoccupant. (Ne te moque pas.)
Sam
PS : Tatouage magique... L'idée m'intéresse mais je me rends compte que je peine à accepter l'idée de quoi que ce soit venant gâcher ta peau. Sacrilège ! Je ne pourrais le voir autrement que comme une blessure inutile. Accepterais-tu que la marque ne soit visible qu'en certaines circonstances ?
Reply
C'est ennuyeux : il n'y a pas de nuisette noire dans mes bagages. Peut-être ai-je considéré l'objet superflu au vu de ta hâte habituelle à m'en défaire ? Peut-être ai-je simplement opté pour une autre couleur ? Ou peut-être ai-je choisi un de ces affreux pyjamas-passe-montagne-en-gros-coton-rêche parfaits pour l'abominable climat anglais (Circé, comment fais-tu pour supporter cela tous les jours ?!) mais hélas nettement moins destinés à susciter l'envie ?
Encore quelques heures de patience et tu sauras si tu peux compléter ton rêve, mon amour.
Je n'aurais pas dû te faire cet aveu à propos de ma jalousie. C'était idiot. Ce qui ne veut pas dire que tu ne dois pas me faire goûter ces chocolats ! En ce qui concerne le tailleur, je te le laisse volontiers : personne ne remplacera jamais ma couturière (rassure-moi, une couturière est bien autorisée à prendre mes mesures ? Mais dois-je congédier mon coiffeur ?)
Je suis déjà à Pré-au-Lard ce matin. J'ai deux rendez-vous à Londres cet après-midi. Je devrais avoir terminé vers 18h30 et mon corps tient à te faire savoir qu'il est hors de question qu'il patiente au-delà de cette limite pour se retrouver entre tes mains. Si tu n'es pas libre, je forcerai ta porte, assassinerai ton dragon de secrétaire, ruinerai la belle organisation de tes dossiers pour m'installer nue sur ton bureau de manière à ce que ton regard ne puisse en aucun cas m'éviter. Et je saurai affronter le châtiment que tu me réserveras avec la contrition que mon attitude aura mérité.
Impatiente,
Gloria
PS : Je ne sais pas, tu accepterais que je ne t'appartienne qu'en certaines circonstances ??
Reply
Il est 18h. Je suis chez moi. J'ai ôté ma cravate avec soulagement, l'ai laissée sur le lit. Je t'attends mais qui sait si je serai encore éveillé lorsque tu arriveras ? J'ai eu une journée épuisante... Je pense que tu devrais faire vite si tu ne veux pas retrouver ton amant endormi tout habillé en travers du lit qui devait être le lieu de nos ébats.
Par ailleurs, je n'ai pas eu le temps de déjeuner ce midi, et je vais peut-être m'offrir quelques uns de ces chocolats que j'ai délibérément laissés sur la table de nuit... Peut-être que tu devrais également t'inquiéter de retrouver ton amant indisposé par une regrettable indigestion si tu le fais attendre trop longtemps. Tous ces aléas imprévisible ! Non, décidément, ne devrais-tu pas rentrer dès maintenant ?
Je ne suis pas le moins du monde impatient, naturellement. je ne fais que dispenser de judicieux conseils à ton endroit, rien de plus.
Croquant un chocolat,
Sam
PS : Je ne suis plus certain que cette idée me plaise. Sur moi, tu peux faire ce que tu veux, mais je ne veux pas ta beauté ruinée par le moindre ajout aussi superflu que permanent... Quel symbole serait-ce de notre lien ?
Reply
Amor,
Tu as fort bien fait d'abandonner ta cravate sur le lit, mon bel endormi. Je saurai certainement trouver un moyen d'en détourner l'usage pour te séquestrer au creux de nos tes draps. Personne n'a besoin de toi demain ?
En revanche si goûter à tes lèvres saveur chocolat me parait être une expérience à tester de toute urgence, il me parait également évident que tout abus de confiserie doit absolument être contrebalancé par une activité physique saine et satisfaisante...
Tes judicieux conseils ayant été entendus, me voilà.
Terriblement avide de... chocolat.
Gloria
PS : Pourquoi faudrait-il que cette marque flétrisse ma beauté ? Pourquoi ne pourrait-elle pas être un nouvel ornement qui la sublime ? Permanent. Désiré. Nécessaire.
Et cette marque pourrait tout autant n'être qu'à nous, comme un secret complice, si tu choisissais une zone de mon corps qui ne se révèle qu'à toi ou tout au contraire crachée à la face du monde si tu voulais en faire une évidence.
Mon amour, tu sais comme je peux être infernale quand je ne parviens pas à obtenir ce que je veux ?
Reply
Tu aurais dû m'attacher plus solidement hier, et ainsi j'aurais une excuse pour rester dans ce lit ce matin... Cela fait une heure que je te regarde dormir, et si magnifique sois-tu en démone repue sommeillant sous les traits d'un ange, je préfère encore aller travailer maintenant et rentrer plus tôt ce soir. Pourrions-nous nous croiser pour déjeuner ? Si tu pouvais m'apporter des vivres à mon bureau tu aurais un amant moins affamé ce soir, et donc certainement plus endurant que je ne l'ai été hier. Tu es délicieuse au chocolat, mais cela ne remplit pas correctement un estomac.
Note que je suis encore curieux de savoir quel vêtement de nuit tu as bien pu apporter. J'espère que l'occasion de le mettre se présentera avant la fin de la semaine...
Sam
PS : J'aime ton corps tel qu'il est. Pur et vrai. D'une beauté dont seule la nature est capable. Il n'y a pas un seul centimètre carré de ta peau que j'accepterais de changerde façon permanente.
Tu sais, je me suis renseigné, et il se fait de ces tatouages qui se révèlent durant l'amour, lorsque leur jumeau est porté par l'amant. Cela ne te suffirait-il pas ?
Reply
J'ai déjà terminé ! L'importateur que j'ai rencontré s'est avéré extraordinairement facile à convaincre. Il se dit conquis par la qualité de nos vins et considère que le marché anglais manque de ce genre de produits tout à la fois subtils et charpentés.
Tu devrais me féliciter : je n'ai même pas eu à ajouter quelques artifices modérément professionnels à la discussion.
Hélas, j'imagine que compte tenu de la longue pause déjeuner que tu t'es offerte (je ne suis pas certaine, au passage, que me dévorer soit plus nourrissant que croquer du chocolat ! Dis-moi que tu t'es fait livrer quelque chose après mon départ ?) tu dois encore avoir du travail.
Je ne sais pas quoi Il ne me reste donc plus qu'à aller piller les boutiques du chemin de traverse. Peut-être trouverai-je une nuisette de soie noire ? Mais d'abord, je chercherai un cadeau pour Magda. Préviens-moi lorsque je pourrai tu seras disponible.
Gloria
PS : Tu m'agaces, Samael Jugson, tu ne comprends rien ! Ou tu ne veux pas comprendre, ce qui est encore plus irritant. Ce que tu proposes n'a aucun intérêt : s'il y a bien un moment où je n'ai pas besoin de quoi que ce soit pour me rappeler combien nous sommes liés, c'est lorsque je suis dans tes bras, idiot.
PPS : Et en plus tu oses avouer que tu perds bêtement du temps précieux à me regarder dormir. Je t'ai connu plus inspiré...
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