(no subject)

Dec 09, 2008 01:50



Un des enseignements dispensés par le tsar Andrei au jeune prince Andrei, son petit-fils:

« Lorsque vous écrivez une lettre, Prince, ou un message, quoi que ce soit que vous adressez à quelqu'un, lorsque vous l'avez terminé, que vous en êtes satisfait, demandez-vous toujours si vous pourriez l'envoyer au même moment à quelqu'un d'autre. Si vous n'auriez qu'à changer le nom, l'adresse. Si oui, oubliez cette lettre. Ça n'en est pas une. Vous racontez votre vie, Prince, vous n'écrivez pas à quelqu'un. Recommencez ou abandonnez.

Lorsque vous serez bien familier de cette pratique, que plus jamais vous n'enverrez de lettres qui n'en sont pas, et cela prendra du temps, une décision s'ouvrira à vous. Pesez-là avant de la prendre car elle est de conséquence. Mais vous la soupçonnez déjà, n'est-ce pas. Déjà, vous commencez à vous dire: Et si j'agissais de même avec mes paroles?

Imaginez, Prince. À chaque phrase que vous allez dire, que vous formulez, si vous vous demandiez: Pourrais-je la dire en ce moment même à quelqu'un d'autre? et si, au cas où effectivement vous le pourriez, vous ne la disiez pas. Et si vous vous taisiez...

Rares seraient sans doute vos paroles.

Mais il peut se passer autre chose, mon cher Prince. Il peut se passer qu'en changeant le nom, l'adresse, ou la personne, vous vous rendiez compte par hasard que c'était à quelqu'un d'autre que vous étiez sur le point d'écrire, ou de parler. Et qu'une fois ce nouveau nom, cette nouvelle adresse, cette nouvelle personne découverte, vous ne puissiez plus en changer.

Alors là, surtout, envoyez.
Alors là, surtout, parlez.
Car vous n'aurez jamais été si courageux. »

Je ne saurais dire de quel livre est tiré cet extrait, puisque je l'ai trouvé en extrait déjà sevré et indépendant; il n'existait dans le livre où je l'ai lu aucune notice à propos de sa provenance. Quiconque connaît le livre d'où cela est tiré a pour devoir de m'aider.
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