TGIO (2)

Dec 04, 2016 20:28

Ma petite obsession du moment, c'est l'OST de Moana/Vaïana (le changement de titre en Europe étant dû à des problèmes de marque déposée, visiblement). Vraiment, vraiment sympa (le film était cool aussi!). Mon morceau préféré: "You're Welcome" (qui colle légèrement plus au personnage que la VF, même si elle est pas mal et qu'Anthony Kavanagh se défend pas mal).
Le titre phare "How far I'll go" est chouette aussi. Mais il a un petit côté earworm, je préfère vous prévenir.

Allez, je me motive à faire un bilan de ce NaNo. Tout a été compliqué cette année. Au final, les 1667 mots quotidiens ont été le fil rouge de mon mois, le petit truc qui m'a motivé à me sortir du reste. Pour ça, je suis contente d'avoir participé. Pour ce qui a été écrit par contre, je suis plus dubitative. Peut-être que dans quelques temps, je trouverai que finalement, c'est une bonne base de travail.

J'étais bien partie cette année, avant de m'effondrer un peu dans le ventre mou du mois. Et au final, j'ai réussi à y faire un sort un peu avant le 30.





Ma BO de ce NaNo (en plus de ma playlist habituelle) : Drive it like you stole it (de Sing Street), Iron de Woodkid (mais version quintet) et On the Nature of Daylight (de Max Richter), juste parce que je ne me lasserai jamais de ce morceau.
Trois morceaux et trois projets. Et c'est plutôt drôle parce que je me rends compte qu'il y en a un qui colle pour chaque.

Pour La fée barbue (il faudrait que je crée un tag pour cette histoire), je vous renvoie ici pour le plot et là pour les extraits de l'année dernière.
Rash avait entraîné Nina dans une soirée où ils n'étaient pas invités et s'est montré relativement gentil avec elle (devant les autres du moins). Enfin, avant de la sacrifier sur l'autel du ridicule et de la variété internationale (du karaoke quoi). Sur le chemin du retour, ils ont pris le temps de débriefer, notamment sur l'immobilier à Féérie. Quelques temps après, Nina viendra avec une solution pour leur petit problème de communication.

L'extrait des 50k est situé bieeeen plus loin tout ça. Pour me remotiver, j'ai eu besoin à un moment d'aller où les choses avaient un peu avancé. Au départ, je cherchais un petit bout de texte où Rash était sympa. Mais je n'ai pas trouvé. Pas que ces passages n'existent pas (il y a des moments où Rash est sympa, à sa façon et de façon universellement reconnue), mais c'est bien aussi de ne pas tout dévoiler. Alors, ce sera autre chose.

Contexte:

[Contexte]Enfin, arrive l'étape ultime du plan de Rash, la soirée où pour Nina et Apollon, tout doit se jouer. Nerveuse, la jeune femme s'apprête à vivre son moment Cendrillon en affrontant le regard de la fée.

Extrait:

[Extrait]*

Pour une raison idiote, le trac m'a gagné. Droite dans mes talons, j’ai attendu, essayant de ne pas me mordiller les lèvres, autant pour ne rien laisser paraître de mon état que d'éviter de me retrouver avec du rouge un peu partout (et principalement sur mes dents). Inspirant profondément, j’ai posé la main sur la poignée. Après avoir compté jusqu’à trois, j'ai finalement rejoint le salon.

Rash, changé, était encore avachi dans le canapé. Ce fut à peine s’il me jeta un regard, avant de se remettre à regarder la télé.

- Alors ? ai-je demandé d’une voix traînante. De quoi j’ai l’air ?

Un peu déçue, je l’ai vu faire une vague grimace et hausser les épaules. Je ne pensais pas que c’était comme ça qu’il récompenserait des mois d’efforts, des heures de préparation, et le presque dénouement de son plan machiavélique. Une métamorphose, ma métamorphose.

- Rash ? ai-je insisté.

Il répondit d'un marmonnement à peine audible. Un vague « fera l’affaire », je crois.

Un soupir m’échappa. Ce n'était ni le jour, ni le moment, pour laisser sa façon d'être, bien particulière, entamer mon moral.

- Et comment tu crois que Matthieu va me trouver ? ai-je continué, comme si de rien n'était.

Je le vis froncer les sourcils avant de se tourner vers moi. Sur l’instant, je n’ai pas compris pourquoi.

- Matthieu ? répéta-t-il.

Apollon. Je voulais bien sûr dire Apollon. Ce n'était quand même pas la première fois que je l'appelais par son prénom. Non ? Quoiqu'à bien y réfléchir, oui. Avec Rash en tous cas. Mais ce n’était qu’un détail, un infime détail qui ne voulait rien dire du tout.

Ou au contraire, ça voulait sûrement dire quelque chose ! Quelque chose de bien, du genre que j’étais enfin prête à cesser de l’idéaliser, que je le voyais désormais tel qu'il était. Que j’avais fini de rêver. Ce que Rash m'avait toujours finalement reproché !

Je fis taire la petite voix intérieure qui me murmurait qu’il y avait sûrement autre chose que ça. Et que je savais très bien quoi.

Gagnée par une soudaine gêne, je gesticulai, passant d'un pied à l'autre.

Se retournant vers la télé, Rash soupira.

- Remonte encore un peu cette robe et il serra à tes pieds ! ricana-t-il mordant.

Le rouge me monta aussitôt aux joues et je tirai immédiatement sur l'ourlet pour essayer de descendre un peu plus le tissu. Ce qui était plutôt éloquent en vérité.

- Rash ! me suis-je indignée.

Levant les yeux vers le plafond, il roula théâtralement la tête dans ma direction. Main droite levée, je me servis de notre code secret. Cela me valut un regard consterné et un sourire forcé.

- Ca fera l’affaire, répondit Rash faisant à son tour le signe. Il sera ravi.

Bon, l’aveu était forcé et lui avait été arraché mais cela suffit à me rassurer. Lissant ma robe de la main, je finis par relever les yeux vers lui et affronter son regard attéré. Après avoir hésité un instant, je levai à nouveau la main.

- Et toi ? ai-je demandé, ma voix presque réduite à un murmure. Tu en penses quoi ?

J’avoue, je n’ai pas réussi à longtemps soutenir son regard. C’était ridicule. J'étais ridicule. Mais j’avais envie d’avoir son avis, à lui. Après tout, il était censé, à défaut d'être un soutien, être mon conseiller. C'était sa faute si tout était arrivé. Quoi de plus légitime que de me demander ce que lui en pensait ?

Du coin de l’œil, je le vis baisser la main. Il ne répondit pas, se contentant de ricaner.

Déçue, j'avoue, je l’étais. Mais bizarrement, pas du tout vexée.

Une part de moi avait espéré qu’en me voyant, il n'en revienne pas, qu'il ne puisse presque pas détacher ses yeux ahuris de moi. Mieux encore, que pour une fois, une seule, il en reste bouche bée. Ou encore que de surprise, il se lève, sans même le réaliser. A la limite, je me serais même contentée qu'il cesse de fixer la télé.

Juste pour montrer que mon travail avait payé.

Mais Rash étant ce qu’il est, il m’avait à peine regardée. N’avait même pas paru étonné.

Un sourire m'échappa. Je n'étais pas Cendrillon. Lui n'était pas le Prince charmant. Pas plus qu'il n'était ma bonne fée.

Ce moment venait de me le rappeler.

*


Pour le JTD, j'ai complété Janvier, fini de rédiger le premier jet de Février ( où Ginny Weasley avait surpris son frère et sa petite amie et où Sean a des choses à dire à propos de Dorys), écrit deux grosses scènes pour Mars et Avril ( où une créature blessée avait besoin d'être veillée).
Bon, pour le plot, vous le connaissez, mais je vous remets celui du NaNo d'il y a deux ans, qui devrait faire un peu plus sens, maintenant que Décembre est passé...

Pour le contexte, c'est plutôt simple, c'est presque la suite du dernier extrait. June, Patch et deux autres camarades sont chargés de soigner et de veiller Poppy. Sauf qu'au loin, près de la cabane d'Hagrid où tous les autres sont restés, les choses ont visiblement mal tourné.
C'est du premier jet pas relu donc... vous savez à quoi vous attendre. ^^"

Extrait:

[Extrait]
*

Le vacarme était étoudissant. Aveuglée par la peur et la douleur, Poppy poussait des hurlements déchirants. Paniquées, Faye et Walken criaient. Mais dans ce vacarme, j'étais incapable de comprendre ce qu'elles disaient. Patch, je crois, m’appelait.

Par réflexe, je sortis aussitôt ma baguette. Posant la main sur la paille pour me relever (il devenait vital que je m'écarte rapidement de la créature et me mette hors de portée de ses coups de sabots enragés), je finis par glisser et m’étaler de tout mon long. Au sol, je réalisais qu’une substance visqueuse recouvrait ma main. Du sang. Levant les yeux, j'en découvris vite l’origine.

[...] Comme foudroyée, je me remis sur pied. La tête me tourna un instant. Comment, en vingt secondes à peine, tout avait pu à ce point dérailler ? Sur des pattes flageolantes, tenue par l'adrénaline et l'instinct de survie, Poppy chercha à se relever, aggravant (si cela était encore possible) ses blessures.

Mains tendues dans un geste d’apaisement, je me plaçai devant elle, cherchant à capter son regard. Sauf que ses yeux ne remarquèrent que ma baguette. Elle prit peur et se jeta plus qu’elle ne se dirigea vers la barrière, manquant d'un rien de m'y écraser et laissant une empreinte ensanglée contre les planches.

Elle s’effrondra au sol et se releva presque aussitôt, hors de contrôle.

- Poppy ! Pop’s ! ai-je appelé, joignant ma voix à celle de Patch.

C’était vain, je sais. Mais il fallait à tout prix la calmer. Acculée entre elle et la barrière, ma situation était périlleuse. Reculant d’un pas, je croisai le regard des trois autres. Tous aussi désemparés que moi.

- On a besoin d’aide ! cria Faye d’une voix suraigue, reculant presque inconsciemment. Je... Je vais chercher Brûlopot. On a besoin d’aide. Je…

Elle ne finit par sa phrase, détalant aussi vite qu’elle le pouvait.

- Qu’est-ce qu’on fait ? hurla à son tour Walken, regardant la Serdaigle s'éloigner, une pointe d’hystérie dans sa voix. Qu’est-ce qu’on fait ?

Je sentais la même panique me gagner. Pour autant, elle finit par refluer. Il fallait calmer Poppy. Si nous y parvenions, nous pourrions la soigner. Il fallait simplement tenir le temps que Brûlopot arrive. Pour tout le reste, lui saurait.

Je trouvai le regard de Patch, qui d’un hochement de tête, me fit comprendre que lui aussi y pensait. Resserrant ma main autour de ma baguette, je m’efforçai d’inspirer profondément.

Je n’avais pas vraiment idée de quoi faire. Mais en voyant mon ami préfet s’avancer devant Poppy pour détourner son attention, je me suis dit que je devais rapidement trouver. M’approchant doucement, je guettai l’occasion.

Patch avança, Poppy fit un écart, tituba, se rapprochant dangereusement de moi. Le Poufsouffle approcha encore. Walken jura et lui cria de s’écarter. Patch l’ignora. Poppy rua. J’inspirai.

Et au moment où ses sabots frappèrent le sol et que sa patte brisée se déroba, j’en profitai .

En un mouvement rapide, sans hésiter, je passai un bras à son garrot et plantai ma baguette dans sa gorge. Le sort de sommeil fut à peine murmuré.

Paniquant, Poppy rua, donnant des coups de tête, pour me faire décrocher. Resserant ma prise, j'expirai lentement, utilisant ma force pour ne pas bouger.

Une bulle. C’était à ça que je devais penser. Ce sortilège était comme une bulle. Constant. Egal. Souffler, inspirer, souffler, étirer. Ce n’était qu’une bulle que je devais doucement gonfler.

Les tressautement et les grognements finirent par se calmer. Poppy tituba, bougea, utilisant sa masse pour m’écraser contre la barrière. Par chance, ses pattes cédèrent avant et je tombai avec elle, évitant de justesse qu'elle ne s'effondre sur mes jambes et mes pieds.

Le silence retomba soudainement, seulement brisé par ses gémissements et sa respiration chaotique. Retrouvant la mienne avec difficulté, je levai les yeux vers les autres. Patch s’était déjà précipité vers les pattes de Poppy, repoussant ses sabots du bras. Le sort faisant effet, il en était capable désormais.

- Me lâche pas sur ce coup-là, Tierney, souffla-t-il doucement, avant de finalement s’engager entre ses membres pour approcher des véritables plaies.

[...]

Ma main libre à plat sur le dos de Poppy, je caressai doucement la zone censée l’apaiser, murmurant à son attention des paroles d’apaisement.

La terreur toujours visible dans ses yeux, mêlée à de la douleur, leur donnait presque un éclat de folie. Mais lentement, la créature, après avoir lutté pour se maintenir, finit par poser sa tête au sol.

Sa respiration s’amplifia. Le sort fonctionnait. Nous pouvions y arriver.

- Allez Pop’s. Poppy Pop’s… Ca va aller.

Je n’en savais strictement rien en vérité. La main que j’avais posée sur elle tachait sa fourrure de sang. De là où j’étais, j’avais une vue plongeante sur Patch qui tentait de parer au plus urgent, comme il pouvait.

- Ca va aller ? fit Walken s’étranglant à moitié. Est-ce qu’au moins vous avez la moindre idée de ce que vous faites ?

[...]

- Ne sois pas négative, grogna Patch. Elle le sent.

Comme pour l’illustrer, Poppy tendit le cou pour tenter de se relever. J’utilisai mon poids pour la maintenir au sol, me concentrant de nouveau sur ma baguette et mon sortilège.

Souffle, inspire, souffle. Etire.

Sous moi, je sentis ses muscles se détendre légèrement. Ma main libre remonta son cou pour attendre son encolure. Le regard encore un peu fou, Poppy me surveilla.

- Tu devrais chanter, ai-je suggéré doucement.

Constatant que Walken ne réagissait pas (puisque c’était à elle que je m’adressai), je relevai la tête dans sa direction.

- Tu te fous de moi ? s’écria-t-elle.

- Les modulations de la voix humaine ont cet effet là sur certaines créatures, Brûlopot l’a dit. Ca aidera à la calmer.

Ma position était inconfortable, les muscles de mes épaules et de mon poignet commençaient déjà à se raidir. Je ne savais pas combien de temps ma concentration tiendrait. Un peu d’aide, même si ce n’était que sur la foi d’une mélopée, je n’allais pas refuser.

- Tu n’as qu’à le faire toi, répliqua Walken froidement.

Je veux admettre que, comme nous tous, elle puisse être traumatisée par les évènements, mais là, il fallait qu’elle réagisse et se rende utile. Alors plutôt que de lui rentrer dedans, j’ai préféré faire preuve d’un peu de lucidité.

- Je chante très mal, ai-je avoué. Et principalement des chansons de stade. Ca risque de ne pas marcher.

Malgré le drame que nous traversions, Patch jeta un rapide regard dans ma direction, un léger sourire aux lèvres. C’était tellement vrai.

Hésitante, Walken finit par franchir la barrière. Je lui fis signe d’approcher, lui assurant que Poppy ne bougerait pas. Si la bête ne se releva pas, en revanche, elle renacla, voyant un autre sorcier approcher. Toutefois, Walken prit sur elle et s’agenouilla près de la tête, à une distance raisonnable, avant de se mettre à fredonner.

Il me fallut quelques secondes et les premières paroles pour comprendre pourquoi cet air me semblait tellement familier. Un que je n’aurais jamais cru entendre chanter par une fille qui pouvait se vanter de la pureté de sa lignée de sorciers.

- C’est…

- La ferme, repliqua-t-elle. Des abrutis l’ont appris en cours et c’est la première chose qui m’est venue.

Oui, c’était bien ça. C’était bien Petit Papa Noël qu’elle chantait.

- C’est très bien, me suis-je empressée de répondre. Très bien. Très...

- Oh, va te faire foutre, Tierney !

Le choix de chanson était pour le moins curieux mais cela fit effet. La respiration de Poppy s’amplifia, elle s’appuya un peu plus lourdement sur le sol. Je pus changer ma position à ses côtés, collant mes jambes contre sa colonne, faisant redescendre ma main sur son flanc.

Un mouvement nerveux agita Poppy lorsque mes doigts approchèrent de ses plaies béantes. Mon regard croisa celui du préfet. Un pli soucieux barrait ses traits. J'eus l'étrange sensation qu'à cet instant, lui et moi savions exactement ce à quoi l’autre pensait. A savoir que la blessure était grave, et je ne tiendrai pas éternellement. Attendre ne suffirait pas. Il allait falloir agir. Autrement Poppy se viderait de son sang. Et ce qui nous attendait était bien pire qu’une simple patte cassée.

- C’est plutôt moche, avoua Patch baissant les yeux vers la blessure.

Avant que je n’ai le temps de répondre, Faye revint vers nous en courant, pâle et à bout de souffle. Elle marqua un temps d’arrêt en nous voyant et poussa un glapissement. L’espace d’un instant, je crus qu’elle allait s’effondrer devant nous, fondre en larmes encore une fois. Mais elle se reprit étrangement.

- Les... Les..., bégailla-t-elle avant de déglutir avec difficulté. Ils se sont échappés.

Elle posa les yeux sur Poppy et ses lèvres se mirent à trembler.

- Il a dit qu’il arrivait.

Et nous savions tous ce que cela signifiait. Nous étions seuls pour l’instant. Et le temps était compté.

- Ok, soupira Patch, hochant doucement la tête, comme pour intégrer cette donnée. Ok.

Il expira et ses mains tremblèrent légèrement.

- On nettoie le sang pour essayer de voir et on recolle ce qu’on peut, dit-il plus pour lui-même que pour obtenir un assentiment.

Le préfet lança les premiers sorts, sans grand effet. Il n’y voyait rien, l'hémorragie étant trop importante. Faye finit par sortir de sa stupeur et lui prêta main forte.

Ca te paraîtra naïf, Journal, je sais. Mais sur l’instant, nous étions sincèrement convaincus que nous pouvions la sauver. Du moins essayer. Walken continuait à fredonner. Je fis mon possible pour rester en équilibre sur le fil du sortilège. Faye et Patch ont tout tenté. On ne s'improvisait pas Magizoologue ou soigneur d'un claquement de doigts. Aucun de nos sorts n’a fonctionné, aucun n'était véritablement adapté. A coin bon fermer la plaie si à l’intérieur le sang continuait à s’écouler. Pour autant, il était hors de question d’abandonner. Brûlopot finirait par arriver.

Pourtant aux portes du sommeil, une plainte échappa à Poppy, entre ses mâchoires serrées. Un bruit qui nous glaça le sang.

- Elle a mal, murmura Walken, oubliant son appréhension pour prendre son museau entre ses mains.

A nouveau, la créature gémit, plus douloureusement. Un son déchirant.

Dans les enclos alentours, la complainte se répercuta, jusqu’à la maison d’Hagrid où Crockdur poussa à son tour un hurlement. Le gémissement de Faye y trouva aussi un écho.

Par-dessus le corps de Poppy, je croisai de nouveau le regard de Patch. C’est drôle comme aujourd'hui, entre nous, les mots n'étaient pas nécessaires. A vrai dire, ça m’arrangeait. Dans cette situation, je n’aurais pas voulu les entendre. Encore moins osé les prononcer.

Patch hocha doucement la tête, confirmant ce à quoi je pensais.

Je déglutis difficilement et plantai un peu plus la baguette dans le cou de Poppy. Comme si ça pouvait aider. J’ai laissé le sortilège filer.

Souffle. Souffle. Continue de souffler.

Les gémissements s’estompèrent, avant de s'arrêter. Les paupières de Poppy se fermèrent. La tension sous mes doigts se relâcha.

Poppy s’était endormie.

Nous sommes restés à son chevet, à lui parler, à la caresser, à fredonner (pour les plus musicaux d’entre nous) pour la rassurer.
Quand Brûlopot arriva, nous n’avions pas bougé.

- Professeur, dit Patch après s’être éclairci la voix. Je crois que Poppy est…

Il n’eut pas besoin de le dire, sûrement pas envie. Nous l’avions tous senti. Quand ? Comment ? Je l’ignorais. Mais à un moment donné, nous l'avions.

*

nano, extrait : jtd, extrait

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