extrait de carnet vide.

May 15, 2005 20:29


"Ici, le pays où le soleil n'est qu'une pâle lueur.
La gorge et sa bouche ne sont que vase pâteuse.
Aux alentours, les êtres ternes de vivre ensemble.
Rose et noir et kaki, un grand noir défait, à la rue,
le verbe lent et la marche sobre, vague.
L'objet attire. Il suce le principe vital,
jusqu'au fond moite de toute substance.
Des yeux se plissent, se ferment,
corrigent d'absence l'univers.
Je ne sens plus mon coeur ;
quelque balle creuse de plomb le protège
des actes et des autres.

Le train file.
Les flics arrêtent le black.
Les pauvres en jacassent.
Je vomis en moi-même.
La défonce mortelle de l'Occident.
Le trip gratuit qui nous est offert :
la chienlit sociétale - le ver solitaire qui nous lie tous.

Négro, négro - dit le noir défait au flic noir.
Les fous traînent les jours fériés.
Dans la gare, une gueule scindée, barrée au crâne, pouilleux,
il apostrophe un groupe, un tube d'aspirateur à la main.
- Ma mère ! répète t'il.
Avec cela, elle l'a battu ? Avec cela, il l'a battu, tué ?
L'Oedipe moderne se règle à coups d'aspi.

Baisers de sucre au métro - des couples,
délicieux et détestables.
Brune et vermillon apparat,
des oiseaux de proie,
regards bleux et foutus de l'homme-jeans moderne.

Une passion pour les mains et leurs doigts
-pour les accents également-
me sied.
Ils ne trichent pas, ne disent que ce qu'ils sont,
ils font. Heureux manichéisme.

Fat ass ! Fat ass ! Communauté fatAss !"
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