(no subject)

Oct 29, 2006 00:32

cette nuit, cette nuit, cette nuit. j'ai beaucoup rêvé. il y en a un seul qui a survécu au carnage du réveil. j'ai beaucoup lutté pour le garder. montréal hait mon univers onirique, il faut croire.

nous n'étions que des femmes - ma mère, ma grand-mère, ma marraine et sa fille juliette, ainsi que ma tante. il y avait dot, aussi. nous étions toutes sur la plage près du chalet. l'atmosphère était chargée, colorée, comment dire... des tons d'ocre et de brume. le lac était océan, et cet océan-là était agité. il y avait des nuages qui le surplombaient, pas très haut dans le ciel. l'eau était tellement agitée qu'elle brassait l'argile de son fond - elle était donc opaque, d'une couleur jaune grisâtre. les nuages aussi avaient cette teinte.
    je me souviens que ma grand-mère nous racontait que mon grand-père, il y a des années, avait tué gabriel commandant. sur le coup, je me suis retrouvée à la place de mon grand-père, à manier la pelle comme un fleuret, transportée par l'élan de son poids. je me souviens d'avoir tué gabriel commandant avec le manche de la pelle, en plein front, comme si c'était un pieu. je me souviens de son regard.
    ensuite, retour à la plage. il commence à venter doucement, et tout à coup, on entend un coup de tonnerre comme personne n'en a jamais entendu, si fort, si incroyablement fort, que j'ai cru mourir de peur tellement ça me semblait proche et intense. on s'est précipitées dans le chalet. il y a eu un autre coup de tonnerre, encore plus puissant, mais cette fois-ci, à travers le tonnerre, on pouvait entendre non pas des lamentations mais carrément des cris d'agonie, qui s'étirent et s'étirent. tout le monde était terrifié; ce n'était pas naturel. je me souviens qu'il y avait une genre de narration en même temps, narration d'un autre lieu, comme si j'étais à deux endroits en même temps.
    tout était orange et ocre, les mouvements étaient bouleversés,  sans fin, tournoyants, et j'entendais "acceptez tout arrivant, qu'il soit animal ou humain", comme si un malheur s'en venait et qu'on possédait le seul refuge. il y a eu un autre coup de tonnerre, et les cris d'agonie avaient changé de lieu dans l'espace; ils étaient derrière nous, tout près - c'était comme si on écrasait ou torturait un jeune chien et qu'il criait sans arrêt, de manière de plus en plus désordonnée, de plus en plus forte et hystérique. le chalet était comme reclus sur une île. j'insiste sur les couleurs, c'était trop bizarre: orange, gris sale, rouge, ocre... je sais pas.
    je me suis réveillée quand les cris sont devenus trop stridents.

le pire c'est que gabriel commandant a existé. c'est fou le subconscient! j'en avais pas entendu parler depuis des années, de ce gars là. et puis c'est pas comme si ça m'avait marqué!

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j'ai ENFIN trouvé la soundtrack du film black beauty, composée par danny elfman! c'est sûr que ça fait ma semaine, là. wow. c'est comme des lambeaux de mon enfance qui surgissent par à-coups. c'est tellement beau! tellement nostalgique et lumineux.
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