Comme promis à mes MILLIONS de fans, voici la suite de ma pièce absurde. 2 scènes cette fois-ci, mais beaucoup moins long que la dernière fois.
Je ne suis pas à 100% satisfait mais c'est un premier jet, alors j'y retoucherais plus tard. Critiques, acclamations et commentaires sont bien sûr les bienvenues.
Acte 2
Scène 1
(Au manoir de Boris. Celui-ci fait les cent pas. Alfred fait son entrée.)
Boris : Je dois absolument conquérir cette femme, goutte que goutte. Alfred! Suis-je beau?
Alfred : Relativement.
Boris : Et comment cela?
Alfred : Il en dépend de la beauté de la demoiselle en question. Plus elle est belle, moins vous êtes beau.
Boris : Vous ne connaissez rien à ces détails de grandes personnes. Dites-moi, la dinde au léopard est fraîche?
Alfred : Bien sûr que oui monsieur. Et la dinde, et le léopard ont été exécutés ce matin même. Ce fut des pendaisons mémorables.
Boris : Ah oui?
Alfred : Je m’en rappelle dans les moindres détails. Par contre… je suis désolé d’avoir à informer monsieur que j’ai eu la maladresse d’oublier de procurer du pain.
Boris : Quoi?! Espèce de vomi ambulant, je vous tuerai un de ces jours. La boulangerie se trouve loin?
Alfred : Relativement.
Boris : Comment cela ce peut-il?
Alfred : Il en dépend du moyen de transport utilisé. L’utilisation d’un jet, d’une voiture à rames ou encore de vos jambes change considérément la donnée temps par rapport à la distance.
Boris : Votre raisonnement pue des pieds. Non seulement savez-vous que je prends toujours la voiture à rames pour sortir, mais le temps n’a aucune signification lorsque je vous demande la distance entre un point A et un point B. Alors, sombre abruti, c’est loin la boulangerie?
Alfred : Relativement. Si pour vous la boulangerie se trouve loin, alors comment loin se trouve l’Atlantide?
Boris : Sottise! L’Atlantide a coulé!
Alfred : Alors elle est encore plus loin, plus profonde.
Boris : Allons, allons, la boulangerie doit bien être plus près d’ici que l’Atlantide!
Alfred : Pourtant, nul ne sait où celle-ci a coulé.
Boris : Ah! Comme je vous aime très peu! Je me demande pourquoi je ne vous force pas à y aller pour moi. Je te laisserais ainsi tous ces problèmes de distances et je pourrais vaquer à d’autres activités plus plaisantes et moins stressantes.
Alfred : Dois-je vous rappeler que je dois préparer votre arrivée majestueuse. Madame appréciera grandement.
Boris : Si ce n’est pas le cas, vous passerez la nuit dans la fosse aux scorpions! M’enfin. L’heure de l’arrivée de la belle convoitée est proche. Je pars pour le boulanger de ce pas.
Alfred : Lequel?
Boris : Celui-ci. (Il bondit sur sa jambe droite hors de la scène.)
(Fin de la scène 1.)
(OU ENCORE, il bondit jusqu’à sa voiture à rames, rame péniblement jusqu’en face, chez le boulanger.)
Scène 2
(Boris arrive chez le boulanger.)
Boris : Chienne de vie, vache de mort, que votre misérable établissement se trouve loin de ma somptueuse demeure. Je devrais vous faire mettre aux arrêts.
Tristan le boulanger : Aux arrêts? Allons donc! Mon cher monsieur, je ne fais que mon humble travail; je boulange.
Boris : Je suis ici pour consommer, non pas pour en apprendre davantage sur votre métier pittoresque. J’ai besoin d’un pain, et sur mesure.
Tristan : Du pain! Du pain! Bien sûr, que je suis humain! C’est notre plus gros vendeur. [Il étale divers pains sur un tapis.] Voyons voir ce que nous avons en stock. Il y a celui-ci; il a été à demi grignoté par des rats mais je vous le laisse contre votre chapeau melon et une fellation.
Boris : Je suis allergique.
Tristan : Aux fellations?
Boris : Mais non, moron! À tout ce qui a été grignoté.
Tristan : Alors que pensez-vous de ce pain-ci? C’est un 1914. Il en a du vécu, ce pain! Remarquez ce morceau d’obus de la première Grande Gueguerre enfoncé à sa base. De plus, il est dur comme roche, mais tout de même maniable, ce qui en fait un excellent chasse-filous.
Boris : Espèce de nazi asexué, je ne cherche ni arme ni souvenir de grande chicane. J’ai un rendez-vous galant ce soir et je veux le meilleur pain possible.
Tristan : Un rendez-vous galant! Un rendez-vous galant! [Il regarde sa montre.] Fallait le dire plus tôt! J’ai pour vous le pain idéal; frais du jour, fait à partir de pâte de première qualité, cuit dans mon four préféré, parfumé à la rose, gagnant de plusieurs prix internationaux, béni par l’ange St Gabriel en personne, tiré à plusieurs reprises par les flèches de Cupidon et mixé avec un puissant élixir d’amour.
Boris : Parfait! Je le prends.
Tristan : Mais… je crains ne pouvoir vous le vendre.
Boris : Bougre de boulanger boulimique, vend moi le où je t’assomme avec ton propre pain chasse-filous!
Tristan : Voyez-vous cher monsieur, c’est qu’il est inestimable… c’est le genre de chose qui n’a pas de prix.
Boris : Ah! Vous m’en voyez ravi! Je n’avais nulle envie de débourser une fortune, ma chemise et un bras pour un bon pain. Mais si ça na pas de prix, c’est que c’est gratuit. Merci boulanger, je vous souhaite moins de malheur qu’à d’autres!
Tristan : Vous êtes trop bon.
Boris : Alors je vous souhaite autant de malheur.
Tristan : Voilà qui est juste et équitable.
(Fin de la scène 2.)