Oracle Night, de Paul Auster

Oct 14, 2008 00:08


Après un long séjour à l'hôpital, l'écrivain Sidney Orr reprend goût à la vie, bien qu'il soit accablé par l'ampleur de ses dettes et par l'angoisse de la page blanche. Un matin, il découvre une papeterie au charme irrésistible.

Il entre, attiré par un étrange carnet bleu. Le soir même, dans un état second, Sidney commence à écrire dans ce carnet une histoire captivante, sans qu'il devine où elle va le conduire, ni que le réel lui réserve de dangereuses surprises...

Virtuosité, puissance narrative : La Nuit de l'oracle précipite le lecteur au coeur des obsessions austériennes, comme si l'imaginaire n'était rien d'autre que le déroulement du temps avant la mort. Ou, pire encore, son origine.

L'avis d'Océane : Brooklyn, la vie d'un écrivain écrite par un écrivain. Style spécial (vive le pavé!) mais écriture très propre et histoire bien menée... jusqu'à une fin qui cloue le bec!

Un conseil de lecture, j'en ai entendu bcp de bien ; ) Dès les premières pages, on sent qu'on lit un grand écrivain. La description au début de sa visite dans une librairie de Brooklyn et sa discussion avec le libraire Mr Chang est fascinante. Comme quoi, pas besoin de meurtres ou suspense pour écrire bien... (quoique le dénouement réserve ses surprises et rebondissements...)

L'histoire est originale : un ami écrivain de Sidney Orr a relu un de ses auteurs préférés de quand il était jeune, et s'est rendu compte que "Le Faucon Maltais" avait matière à une suite intéressante (la fin : un homme banal échappe de peu à un accident et décide de refaire sa vie). Alors Sidney créé un personnage pour créer la suite de ce roman. Les deux dimensions se mélangent : celle de Sidney et de son personnage de fiction (qui est éditeur et reçoit un manuscrit intitulé "Oracle Night"). Mais au final, c'est loin d'être ce personnage de fiction qui prédomine, Auster l'abandonnant en cours de route, pour se consacrer à l'écrivain Sid lui même, ses démons, celui de sa femme, de son pote John...

Toutefois, j'ai été surprise et déconcertée (voire déçue) par le style très peu aéré, "contemporain" pourrait-on dire, qui consiste à des pavés, même quand il y a des dialogues (pas de tiret, de retour à la ligne, rarement de guillemets). Il faut suivre. Mon autre reproche est la longueur des notes de pied de page, qui font plusieurs lignes et s'étendent souvent en bas de 3 pages!

Mis à part ce style "moderne", le récit m'a plu, avec un dénouement avec son lot de surprises et rebondissements. Il y a un récit dans le récit (ça m'a rappelé "Le Coeur de Marguerite" de V. Alexakis). Sa rencontre avec le libraire Mr Chang est sympathique. Le pluriculturalisme de son Brooklyn est appréciable et bien décrit. Je lirai "Moon Palace" afin de conforter/confirmer ou infirmer ma position sur l'auteur. Je ne sais pas trop quoi en penser encore, mais la fin était bien et on comprend où voulait en venir l'auteur. J'aime beaucoup la façon dont il parlait de Grace...


paul auster

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