Titre : L’Egal de Dieu
Auteur : Looking-glass (
soleil_ambrien)
Pour : Delilah (
lazy_citizen)
Fandom : Mythologie chrétienne
Persos/Couple : Sammaël, Sammaël/Michaël, mention des autres archanges
Rating : K+
Disclaimer : Domaine public, my Lord.
Prompt : La chute de l'ange Lucifer sur Terre, et comment il décida de devenir, d'en bas, l'égal de Dieu, dans un genre angst (pas un remake de Dogma)
Notes : Interlude de La Porte de Daath. Ou comment ficker en NaNotant…
L’égal de Dieu
Le ciel étoilé au-dessus de moi, des lambeaux de la loi morale en moi.*
Des lambeaux, oui. Car je ne peux plus y adhérer. Plus après ce qui m’est arrivé.
La belle et flamboyante manière de penser de ceux d’en-haut me dégoûte, m’insupporte. Impossible de me conformer à leurs principes.
Non, pas après ce qu’ils viennent de me faire subir.
Je suis tombé, ça, c’est indéniable, mais cela ne signifie pas que j’ai perdu toute fierté.
Et mes propres préceptes seront suivis par des millions de disciples, je le jure devant Di… devant le néant.
La longue chute que je viens d’effectuer s’est avérée très douloureuse. Je ne pensais pas être capable de ressentir cela un jour, mais tout mon corps me fait mal.
Pourtant, je suis encore en vie.
Et c’est là que se situe l’erreur de Dieu, de Dieu et de tous ses anges serviles.
Y compris Michaël.
Les larmes me montent aux yeux. Je les efface, d’un geste rageur.
Surtout, surtout Michaël.
Le chef de la milice céleste. Celui qui m’a chassé, celui qui s’est battu.
Celui que j’ai aimé, aussi.
Rien que par haine pour lui, il est temps que je montre enfin mon véritable visage.
Pas celui d’un ancien archange prompt aux larmes. Bon sang, cela fait deux fois que je pleure, en deux jours ! Mais que m’arrive-t-il ? Je ne suis tout de même pas une jeune fille enamourée pour me comporter ainsi…
Non, je me dois de leur révéler la face cachée de ma splendeur - qui n’est plus, puisqu’ils m’ont retiré la sephirah de Daath, donc je ne sens plus l’immense puissance sur mon front. Une aura à retrouver par mes propres moyens, donc.
Je les humilierai autant qu’ils l’ont fait.
Et si jamais ce faux dévot de Michaël peut lui aussi chuter, alors je mettrai tout en œuvre afin que ce soit également le cas.
Si jamais je parviens à ce but (funeste, il est vrai, mais tellement satisfaisant), alors tout m’est absolument égal.
Le mépris affirmé de Kamaël. Le dégoût choqué de Raphaël. Le cynisme forcé de Gabriel. L’indifférence polie d’Uriel. La bienveillance déplacée de Tzadkiel.
J’ignore encore qui me remplacera, mais une chose est sûre et certaine : il n’aura jamais le même niveau que moi.
Peut-être cet incapable de Haniel ? Ou bien ce rapace de Raziel ? Pas cette fleur bleue qu’est Jophiël, quand même ?
Ils n’oseraient pas, si ?
Je réfléchis un bref instant. Si, bien sûr que si. Ils pourraient le faire, c’est évident. Ne serait-ce que pour pallier à tout risque de rébellion future…
Ah, vraiment, on peut dire que je leur ai fait peur, à tous, autant qu’ils soient.
Et c’était là amplement mérité.
En tout cas, je ne les laisserai pas me faire sombrer dans l’oubli. Ce n’est pas parce que je suis actuellement dans le monde d’en bas que le pouvoir doit m’échapper. Bien au contraire.
Non, je serai bien plus puissant qu’aucun archange ne l’a jamais rêvé.
Et dans l’immensité de ma gloire infinie, je ne serai rien de moins que l’égal de Dieu sur Terre.
Et tant pis pour la douleur qui me vrille le corps et le cœur. Elle finira bien par disparaître.
Comme tous ceux qui ont osé m’affronter, évidemment.
Hormis Michaël. Lui, je lui réserve un sort pire encore que la mort.
Si tout se passe bien, il n’en réchappera d’ailleurs jamais.
*Reprise d’une formule qui se trouve sur l’épigraphe du philosophe Emmanuel Kant.